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Solutré-Pouilly

Solutré-Pouilly
Département Saône et Loire
Territoire
Arrondissement Arrondissement de Mâcon
Canton
Intercommunalité
Code Insee, postal
Habitants 400 solutréens
Site web Solutré-Pouilly

Solutré est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région de Bourgogne-Franche-Comté.

Solutré dessine son identité entre la célèbre Roche et les vignobles du Pouilly-Fuissé

Le village viticole est devenu célèbre grâce aux fouilles archéologiques démarrées au XIXe siècle au Crot du Charnier sous la Roche au profil si particulier. Cet éperon rocheux a d'ailleurs été associé de manière erronée à l'hypothèse des chevaux précipités depuis son sommet, avant de revenir sous le feu des projecteurs à la fin du XXe siècle, lors des visites annuelles de l'ancien président de la République François Mitterrand.

Diaporama Solutré

Sommaire

Situation administrative

Histoire et patrimoine

  • Solutré doit une partie de sa célébrité historique à la fin du Paléolithique, contemporaine des dernières glaciations du Quaternaire.
  • Solutré doit son nom à Solustriaeus, riche gallo-romain, propriétaire d’une « villa » à l’emplacement du village actuel.[1].
  • A l’époque des grandes invasions, la roche devint un site défensif, naturel d’abord, puis renforcé en fortifications.
  • Une forteresse est attribuée à Raoul, duc de Bourgogne, roi de France en 923,
  • 1230 : Jean de Braine, comte de Mâcon, fait enlever par son chevalier, Gui Chevrier, le château de la Roche de Solutré, que les chanoines de Saint-Vincent tenaient du roi. L'évêque Aimon ayant excommunié le chevalier, sa femme Arimberge et ses enfants, le comte fit ravager les terres de l'église et celles de l'abbé de Tournus, à Leynes et à Saint-Romain.

Après une nouvelle excommunication contre la bande de pillards, le comte eut le triste courage de faire saisir l'évêque, et de le tenir longtemps en prison.[2]

Ce château devint l’enjeu de luttes très vives, en particulier entre Armagnacs et Bourguignons :
  • 1415-1419 : Les habitants de Mâcon entreprennent le siège du château de Solutré, occupé par les Armagnacs ; échec subi, déroute, perte de l'artillerie de siège ; trève entre le Mâconnais et le Beaujolais.[3]
  • 1423 Nouveau siège du château de Solutré ; reddition de la place (4 octobre 1424).[4]
  • 1434 : La forteresse est détruite sur l’ordre de Philippe le Bon :
que deligemment vous faictes abatre, demolir et arrasier toute ladicte plaice et forteresse de la Roche, tellement que lesdits ennemis, qui jour et nuyt font tout leur effort de prandre et embler villes et places en nos pais et seignories, ne se y puissent aucunement plus tenir ne la reffortiffier. [5]

La légende de Solutré

Le site de Solutré a longtemps fait l’objet d’hypothèses sur l’amoncellement d’ossements de chevaux à la base de l’éperon rocheux. On trouvera de nombreuses autres espèces, dont le renne, ou le mammouth, adaptés à ce Quaternaire où l’Europe est recouverte d’immenses glaciers, mais pas en telle quantité. Soucieux de partager ses découvertes, [Adrien Arcelin] publia, d’abord sous forme de feuilleton, puis comme Roman préhistorique, « Chasseurs de rennes à Solutré ». Il y décrit la chasse aux chevaux sauvages peuplant alors les plaines bordant la Saône. Il ne peut imaginer telle concentration d’ossements équins que résultant d’une poursuite, la chasse à l’abîme, qui précipiterait des troupeaux entiers du haut de la roche. On sait aujourd’hui que la base de l’éperon servait à l’équarrissage des carcasses, et que l’accumulation est due à la très longue période de fréquentation du site. Mais la légende continue à être colportée , plus imagée que celle d’un abattoir et d’une boucherie !

Le Crot du Charnier

Le Crot du Charnier se compose de l'espace présent au pied de la Roche de Solutré. Le site entre dans l'histoire en 1866 , lorsqu’Adrien Arcelin et Henry de Ferry s’intéressent à cette zone, où les deux chercheurs trouvent un amoncellement d’os de chevaux bien connu de tous, communément appelé "magma" !

Le Crot du Charnier, l'espace au pied de la Roche de Solutré, recèle une station de chasse de la première « époque du renne ».

Les premières fouilles commenceront là. Mais très vite, apparaissent le long du chemin traversant la zone, les foyers de « l’âge du renne[6] », contenant des milliers d’outils en silex et de bois de rennes, et des tombes en dalles brutes.

Ne parvenant pas à déterminer l’importance du gisement, les deux chercheurs procèdent par sondages et recueillent systématiquement les vestiges. Ils déterminent ainsi que la station de chasse de Solutré qu’ils viennent d’identifier se rapporte chronologiquement à la première « époque du renne ».

En 1872, le congrès de Bruxelles décide d’affecter aux cultures préhistoriques le nom des stations correspondantes. Solutré représentera ce qui sera désormais le Solutréen. En 1873, des éboulis brouillant les niveaux, et grâce au concours de l’abbé Ducrost, du Conseil général et de l’Académie de Mâcon, une stratigraphie est établie. Aujourd’hui, on sait que l’occupation du site dure de -35 000 à -10 000 ans. Le Solutréen lui-même porte de –20 000 à –16 000. Quant aux tombes, elles se sont révélées abriter vraisemblablement des Burgondes[7] !

Le solutréen

C'est une culture, développée à la fin du Paléolithique supérieur, visible notamment en matière d'industrie lithique.

Les sites comportant des objets répertoriés comme solutréens se révèlent peu nombreux, peut-être du fait des contraintes de la dernière glaciation du Quaternaire. Les populations sont en effet confinées dans les régions aux climats les plus cléments.

Les sites se trouvent en effet majoritaires dans la moitié sud de la France :
* Dordogne : Laugerie-Haute ou le Fourneau du Diable ;
* Charente : Roc de Sers ;
* Bouches du Rhône : la Grotte Cosquer, près de Marseille, contient des oeuvres, peintes ou en bas-relief, avec des animaux et des signes abstraits, réalisés par des hommes du Solutréen.

D’autres sites existent en Ardèche [8] , dans le Gard [9], les Pyrénées… On en compte aussi en Espagne (Cueva de Ambrosio) et au Portugal.

L'apogée de la taille du silex

L’industrie lithique solutréenne est unanimement reconnue par les archéologues comme l’apogée de la taille du silex. Le raffinement opéré dans les retouches permet d’obtenir des lames très efficaces – et accessoirement esthétiques – telles que les « feuilles de laurier » et les « feuilles de saule ». Ces outils lithiques sont en effet finement retouchés sur les deux faces, avec un bord finement crénelé, qui complètent la panoplie de grattoirs, burins ou lamelles plus « classiques ». Ces retouches sont obtenues en utilisant de nouvelles techniques : chauffage du silex préalable, enlèvement par pression – plutôt que par percussion – à l’aide d’un outil tendre en os ou en bois de cerf adapté à la paume de la main. [10]

Epoque gallo-romaine

Epoque médiévale

  • Le château de la Roche occupait la pointe du fameux éperon qui culmine à 493 mètres. L'édifice dominait de plus de 100 m les vallées alentours. Un premier fossé avec levée externe, sans doute protohistorique, enserre une basse cour à 220 m du sommet ; il est doublé par un fossé abrupt taillé dans la roche, large de 10 mètres, à 165 mètres du sommet.

Derrière ce fossé, la roche est large de 40 mètres environ, puis se réduit jusqu'à une largeur de 12 mètres au sommet, ce qui enserre un espace libre de 3 000 mètres carrés environ. Dans cet espace fortement incliné se repèrent encore des fragments de murs et un escalier taillé dans la roche, donnant accès à une poterne à l'est du château. [11]

  • 1215 : Guy Chevriers, seigneur de Satonnay, prend le château de Solutré aux chanoines. Il est excommunié par le pape, puis absout en 1231.

Patrimoine local

  • L'Église de Solutré-Pouilly, romane, compte trois archères à la base du clocher.

Elle aurait été construite au Xe siècle sur des terres appartenant à l’abbaye de Cluny. Elle fut reconstruite en partie au XIIe siècle. Elle a ensuite été agrandie et restaurée au XIXe siècle par l’abbé Ducrost, curé du village et amateur de recherches sur la Préhistoire.

  • Le manoir de Pouilly se situe à 150 mètres au nord-est de l'église du gros hameau. Une porte cochère flanquée d'une porte piétonne permettent d'accéder à la cour fermée où se trouve le manoir. Il s'agit en fait d'un massif bâtiment quadrangulaire d'un étage et demi flanqué au sud dans sa partie centrale d'une tour d'escalier ronde percée de canonnières et autrefois munie d'une bretèche dont il subsiste quelques traces. La partie nord de l'édifice est défendue par deux tours d'angles rondes hautes d'une huitaine de mètres. (Nathanaël Nimmergers)[12]
  • L'ancien prieuré de La Grange du Bois, fondé au XIIe siècle (vocable de Saint-Fiacre), rattaché à Cluny au XIIIe siècle. Confisqué à la Révolution, il est vendu comme bien national en 1791.
Le village semble s'être niché au pied de l'éperon rocheux.

Loisirs et culture

  • Personnalités locales

Fernand Bucchianeri, créateur de la route des Vins.

- la pétanque solutréenne ;

Agriculture

Espace et territoire

Solutré s’étend sur 616 hectares et son espace comporte 4 hameaux : - la Grange du Bois,
- la Grange Murger,
- Pouilly,
- le Gros Bois.
Situé à une altitude minimale de 208 mètres et maximale de 530 mètres, le village présente des paysages variés, entre ses vallées et ses monts rocheux. Le label "Grand site de France" concerne Solutré Pouilly Vergisson.

Le Grand site

Notes

  1. selon le site web municipal
  2. Mgr Rameau, "Les anciens fiefs du Mâconnais"
  3. Archives municipales de Macon
  4. Archives municipales de Macon
  5. Archives municipales de Macon, doc BB 16
  6. la dernière phase du Paléolithique supérieur européen, datée entre 17000 et 12000 ans avant JC.
  7. Un des peuples barbares qui débarqua en Gaule à la fin du Ve siècle, profitant ainsi de l'effondrement de l'Empire romain.
  8. le Baume d'Oullins, la grotte Chabot
  9. grotte de la Salpêtrière
  10. « Dictionnaire de la Préhistoire » - sous la direction d'André Leroi-Gourhan, presses universitaires de France, 1988
  11. description par le centre de castellologie de Bourgogne (Cecab), base de données - 2600 châteaux-forts de Bourgogne - 2014
  12. description par le centre de castellologie de Bourgogne (Cecab), base de données - 2600 châteaux-forts de Bourgogne - 2014