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Eglise Saint-Valentin à Jalogny

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Historique
=== Historique ===
Le village de [[Jalogny]] est mentionné pour la première fois vers 825 dans la charte 52 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon : ''in villa Galoniaco''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Jalogny est une zone de peuplement très ancienne, comme en attestent les vestiges mérovingiens retrouvés sur le territoire de la commune. La localité est ensuite citée de nombreuses fois dans différentes chartes et actes officiels. En 1117, Jalogny est citée comme obédience clunisienne<ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon''.</ref>. Vers 1147-1148, Pierre le Vénérable, réorganisateur du système domanial clunisien, mentionne Jalogny dans sa ''Dispositio rei familiaris'' comme doyenné rattaché à Cluny. Il rejoint ainsi les seize autres mentionnés, et fait partie des doyennés associés à une paroisse<ref>Bourgogne Médiévale.</ref>.
 
Une église primitive est citée à Jalogny dès le IXe siècle. En 929, cet édifice est confié à l’abbaye de Cluny par l’évêque Bernon (charte 373). L’église est alors dédiée à saint Hilaire : ''In Gulinago, atrio Sancti-Hilarii''<ref>Rigault</ref> (969). A la fin du Xe siècle ou au début du XIe, l’église est reconstruite. C’est peut-être à cette époque qu’elle passe sous le vocable de Saint-Valentin<ref>Valentin de Terni : Prêtre thaumaturge qui, selon la légende, redonna la vue à la fille de son geôlier avant d’être décapité sur l'ordre de l'empereur Claude II, le 14 février 269, sur la ''Via Flaminia'' à Rome. Valentin avait continué de marier les chrétiens contre les ordres de l’empereur, qui voulait interdire le mariage afin que plus d'hommes soient envoyés à la guerre. – [http://nominis.fr Nominis]</ref>. L’église est alors paroissiale (bien que plus tard rattachée au doyenné clunisien) et à la collation de l’abbé de Cluny. De cet édifice roman, il reste aujourd’hui la nef et la façade. Le portail occidental pourrait cependant avoir été remanié au XIIe siècle.
 
Au XIIIe siècle, la partie orientale de l’édifice est reconstruite, peut-être à cause de la pente du terrain. Un chœur gothique à fond plat est ajouté à la nef romane, tout comme un clocher hors œuvre. Au XVe siècle, ce dernier est visiblement surélevé : l’étage du beffroi est ajouté ou reconstruit, ce qui donne au clocher un certain déséquilibre<ref>Salvèque, Jean-Denis.</ref>. En 1570, le village de Jalogny est mis à sac, dans le contexte des Guerres de Religions, comme beaucoup d’autres dans la région.
 
Au XIXe siècle, l’église de Jalogny connaît plusieurs remaniements, sans pour autant que son plan d’origine ne soit grandement altéré. En 1827<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>, une sacristie est construite derrière le chœur gothique. De 1827 à 1839, Vincent Genillon est curé de Jalogny. Il est surtout connu pour sa participation à la démolition de l’église abbatiale de Cluny. Ne disposant pas de part dans l’association des acquéreurs Beauchaton, Battonnard et Vacher, il réside à Cluny et conduit les démolitions pour leur compte<ref>Wikipays - Jalogny</ref>.
 
En 1896, le Conseil de la Fabrique fait état d’une église vétuste et dégradée, devenue dangereuse, qui risque d’être fermée au culte si rien n’est fait. Des travaux sont à engager rapidement : « […] une réparation aussi prompte que sérieuse s’impose surtout pour le toit, le plafond, le clocher et la voûte du chœur […] ». Un plan<ref>Voir l’inventaire du couple Oursel.</ref> de l’édifice est dressé par Jean Monnier, architecte à Cluny, et nous apprend qu’à l’époque l’église comporte toujours une sacristie, mais aussi un porche d’entrée. L’architecte établit un devis estimatif de la réfection générale de l’édifice, qui s’élève à 2 387,08 francs. En 1897, les travaux sont confiés à l’entrepreneur Antoine Desprès, de Sainte-Cécile. Ils comprennent la réfection d’une partie des enduits extérieurs de la façade principale de la nef et des soubassements jusqu’à la naissance des voûtes, la consolidation de la charpente du chœur et des toitures de la nef, la reprise en totalité du plafond, et la réfection du plancher du clocher. Les travaux sont réceptionnés en 1898.
 
En 1900, la commune contracte un emprunt de 1945 francs afin, notamment, de remplacer la cloche fêlée. La nouvelle cloche est fondue à partir de l’ancienne, datée de 1688 et pesant 291kg<ref>Voir l’inventaire du couple Oursel.</ref>. Un marché est passé avec A. Farnier, fondeur à Dijon. Grâce à une souscription menée auprès de la population, le poids de la nouvelle cloche est porté à 398kg. En 1905, le cimetière qui bordait jusqu’alors l’église est déplacé<ref>Pastorale du tourisme 71.</ref>.
 
En 1929, l’église Saint-Valentin est inscrite au titre des Monuments Historiques. Elle est par la suite régulièrement entretenue. Alors que la sacristie du XIXe siècle est visiblement détruite en même temps que le porche d’entrée, une nouvelle construction (toujours en place) vient vraisemblablement la remplacer à l’est du chœur. En 2000, une rénovation générale de l’église est engagée : travaux de maçonnerie, reprise des charpentes et des couvertures du clocher, de la nef et du chœur. La Sauvegarde de l’Art Français accorde une subvention de 22 867 euros<ref>Fiche de la Sauvegarde de l’Art Français.</ref> à la commune afin de réaliser ces travaux. Elle lui accorde également 6860 euros supplémentaires afin de redonner à la façade son apparence d’origine : l’oculus du XIXe est supprimé, le décor roman dégagé. L’église est aujourd’hui régulièrement entretenue.
 
Près de l’église Saint-Valentin, des bâtiments de l’ancien doyennés sont toujours visibles <ref>Voir la notice de Jean-Denis Salvèque.</ref>: l’ancien logis au sud de l’église avec une façade gothique, les vestiges de deux porteries de l’enceinte et une grange romane remarquable divisée en trois nefs par des piles maçonnées rondes, comme dans les Écuries de saint Hugues à Cluny<ref>Bourgogne Médiévale</ref>, et qui pourrait remonter au XIe siècle.
 
=== Description architecturale ===
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