=== Historique ===
Le village d’[[Uchizy]] est une zone de peuplement très ancienne. Des céramiques datant de l’Age du Bronze ont été découvertes sur le territoire de la commune, tout comme des lances à douilles et un hameçon<ref>André Jeannet, in Revue archéologique de l'est, 19, 1968, p. 76 – via Wikipays </ref>. Uchizy correspond à une ''villa'' gallo-romaine organisée autour d’un ruisseau. De nombreux vestiges de cette ''villa'' ont été retrouvés (mosaïques, restes de constructions etc.). Des sarcophages mérovingiens ont également été mis au jour sous les fondations de l’église, ce qui implique déjà à l’époque la présence d’un édifice cultuel au centre de la zone de peuplement. Le village est mentionné pour la première fois en 875, lorsque le roi Louis le Bègue donne ces terres et les biens qui leur sont attachés à l’abbaye de Tournus : ''In pago Matisconensi…Olcasiacum cum ecclesia''<ref>Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.</ref>. Il est ensuite cité de nombreuses fois dans différents documents et chartes : ''Ulcasiacus cum ecclesia in honore Sancti-Petri et Olchosiocus'' (878), ''In villa de Uchesio'' (XIIIe siècle), ''Curatus de Huchisiaco (alias Hutisiaco)'' (XIVe siècle), ''Apud Huchiacum'' (1410), ''Uchisy, alias Huchisy'' (1478). C’est au XVe siècle qu’est définitivement adopté le toponyme. Le village se développe à l’origine grâce au prieuré installé là par l’abbaye de [[Tournus]], qui y envoie des moines pour cultiver, gérer et contrôler les terres. Aujourd’hui, Uchizy fait partie du Tournugeois mais se trouve à la lisière du Haut-Mâconnais, avec lequel il a de nombreux liens. C’est un des villages les plus vastes et peuplés du canton de Tournus. Aujourd’hui, l’activité de la commune se concentre dans la production viticole et la polyculture, grâce à la variété de ses terres étendues.
Une église dédiée à saint Pierre est citée à Uchizy dès la fin du IXe siècle : ''ecclesia in honore Sancti-Petri''<ref>Ibidem</ref>. Avec ses dépendances, elle fait alors partie des biens donnés à l’abbaye, en plus des terres. Cet édifice est déjà situé à l’emplacement de l’église actuelle, au centre du village, sur une terrasse dominant la Saône. Des moines tournusiens s’installent à Uchizy pour cultiver, gérer et contrôler les terres. Ils construisent, vraisemblablement au Xe siècle, une première église, dont subsistent peut-être encore les bases du clocher et la travée qui le supporte. Le reste de l’édifice est reconstruit à la fin du XIe siècle (nef et chœur). Les moines ont alors considérablement développé leur domaine, qui est encore visible dans l’organisation concentrique<ref>Sapin, Christian, Bourgogne Romane.</ref> du bourg actuel. Ce « château » des moines est par la suite fortifié, avec un double fossé<ref>Document de l’association </ref>. C’est un exemple de l’''inecclesiamento''<ref>Page de la Bourgogne Médiévale </ref> que l’on observe avec l’abbaye de Tournus : un prieuré comme un vaste domaine organisé autour d’un lieu de culte (le plus souvent une église paroissiale) et concentrant les habitants et les activités, et qui est fortifié afin de faire partie de l’organisation défensive de l’abbaye de Tournus. Le ''Priore Uchisiaci''<ref>Rigault</ref> est cité dans la seconde moitié du XIIe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon.
L’église romane est donc constituée d’une nef avec collatéraux, suivie d’un transept sous un haut clocher, d’une travée de chœur et d’une abside à l’est. A l’ouest, elle est dès l’origine accolée aux bâtiments du prieuré. Au XIVe siècle, ces dernier sont reconstruits. Les troubles de la Guerre de Cent Ans et de l’opposition entre Bourguignons et Armagnacs sont particulièrement virulents à Uchizy. Les bâtiments du prieuré<ref>Ancienne école, c’est aujourd’hui une propriété privée. </ref> sont visiblement endommagés et remaniés, comme le suggèrent les fresques et charpentes anciennes encore en place<ref>Page de la Bourgogne Romane. </ref>. En 1548, le château des moines est mentionné, avec murailles et fossés, ainsi que l’église et les maisons dépendantes<ref>Document de l’association </ref>.
Peu après, c’est cette fois les guerres de Religion qui viennent troubler la vie du village. En 1562, Poncenat aurait incendié Uchizy, comme bien d’autres villages de la région. Les villageois auraient cependant organisé la défense de leurs terres et offert une résistance solide face aux soldats. L’église Saint-Pierre est probablement endommagée à cette période. Une restauration<ref>Les baies gothiques des bras du transept pourraient dater de cette période, ou du XVe siècle. </ref> est donc organisée peu après, qui comprend le rehaussement du clocher pour faire office de tour de guet et protéger les terres environnantes. Un chemin de ronde est aussi ajouté au-dessus du collatéral sud.
Dans les siècles qui suivent, le calme semble revenir à Uchizy. Au XVIIe siècle, l’église est ornée d’un décor peint qui a récemment été restitué dans la nef. Dans le bras sud du transept, une fresque de cette époque a été dégagée. Au XVIIIe siècle, une nouvelle restauration a vraisemblablement lieu. Une sacristie est construite au sud de la travée de chœur. C’est peut-être également à cette époque que sont remaniées certaines baies. A la Révolution, le château du prieuré est incendié. Le bâtiment du prieuré est vendu comme bien national et transformé en école.
Au XIXe siècle, l’église est restaurée plusieurs fois, sans pour autant subir d’importantes modifications. Entre 1833 et 1852, la tourelle d’escalier menant au clocher est ajoutée au sud. C’est la seule modification faite au plan de l’église au cours du siècle. En 1858, une grande campagne de travaux a lieu. Elle est menée à partir des plans et du projet de l’architecte Clerc, de Tournus, pour un devis de 1000 francs environ<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Saintiny, maitre-maçon de Tournus. Ils comprennent une reprise de la toiture et des maçonneries, ainsi que la restauration de l’intérieur de l’édifice. Un décor peint est alors ajouté par-dessus celui du XVIIe siècle. Il a été réhabilité dans le transept et le chœur. En 1861, quelques réparations sont de nouveaux votées afin de réparer des « malfaçons » suite aux travaux précédents. En 1876, c’est enfin la toiture qui est de nouveau reprise, pour un devis d’environ 185 francs.
En 1913, l’église d’Uchizy est classée comme Monument Historique. Elle est dès lors protégée, mais peu entretenue. En 1978, la sacristie au sud de la travée de chœur est détruite. En 1984, l’association Saint-Pierre d’Uchizy est créée afin d’engager la restauration et la mise en valeur de l’église. Ce n’est qu’en 1992 que de véritables travaux sont engagés. Des années 1990 aux années 2000, les campagnes de travaux se succèdent lentement mais sûrement : drainage, fouilles, rénovation et consolidation extérieure de l’édifice… En 1997, les fouilles archéologiques menées sous la supervision de Gilles Roulier, archéologue nommé par la DRAC, mettent au jour les sarcophages mérovingiens mentionnés plus haut, sous les fondations de l’édifice. Ces fouilles permettent également d’attester des deux phases de construction romanes.
En 2011 et 2012, une restauration intérieure générale est menée : reprise des murs et enduits, restauration des décors peints, remise en état des tableaux et des bancs, de l’éclairage de l’intérieur et des équipements de sécurité. Cette restauration, dont le montant s’élève à 250 000 euros, a été conduite et financée par la municipalité d'Uchizy, en partenariat avec les Bâtiments de France, la Paroisse et l'Association Saint Pierre d'Uchizy. Les travaux menés sous la direction de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments Historiques, visent alors à mettre en valeur les caractéristiques romanes de l’édifice, et à réhabiliter les décors anciens : décor du XVIIe siècle dans la nef et le transept sud, motifs du XIXe siècle dans le reste du transept et dans le chœur. Les tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles sont également restaurés par Joëlle Boutin et Dominique Juban.
En 2013, son but premier étant atteint, l’association Saint-Pierre d’Uchizy cesse d’exister. L’association La Musardine prend sa suite. Elle s’occupe désormais de la sauvegarde, de la protection et de la mise en valeur de l’église Saint-Pierre. Elle y organise régulièrement des concerts.
*'''Saint-Pierre , biographie rédigée par la Pastorale du tourisme 71 :'''
''« Apôtre du Christ et premier pape (1er siècle). Fils de Yonas et frère d’André, il fut le témoin direct qui a partagé la vie du Christ. Galiléen, reconnu par son accent, il est pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Il reçoit l’appel du Christ : « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » Simon laisse ses filets et reçoit de l’Esprit-Saint la révélation du « mystère caché depuis la fondation du monde » : « Tu es Christ le Fils du Dieu vivant. » Il renie son maître quand celui-ci est arrêté mais il revient vers lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Pierre reçoit la charge de premier pape de l’Eglise. Il mourra crucifié la tête en bas sous l’Empereur Néron. Il est inhumé en 64 à Rome, près de la voie triomphale (Vatican). Il est souvent fêté avec Saint Paul, les deux « piliers » de l’Eglise. L’iconographie le représente souvent avec les deux clés du Royaume de Dieu. »''
=== Description architecturale ===
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