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Eglise Saint-Germain à Chardonnay

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Historique
=== Historique ===
Le village de [[Chardonnay]] a des origines très anciennes. Il s’agit d’une zone de peuplement dès la période protohistorique, comme le suggère la présence sur la commune de la pierre de Matafin, monument trilithe érigé au milieu d’une forêt. De nombreux vestiges gallo-romains ont par ailleurs été mis au jour sur le territoire de la commune : monnaies, constructions gallo-romaines, statuette en bronze d’Apollon<ref>Voir le travail de Gabriel Jeanton.</ref>. De nombreuses sépultures mérovingiennes<ref>Voir [[Chardonnay]]</ref> ont également été découvertes dans différents hameaux de Chardonnay, notamment près de celui de Champvent (en 2012<ref>Jean Duriaud et Justine Lyautey, « Les sépultures du haut moyen âge découvertes à Chardonnay (71) », Bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus, tome CXV, Tournus, 2016, pp. 19-34.</ref>, trois sépultures contiguës y ont été mises au jour). Le village est mentionné pour la première fois au milieu du Xe siècle dans une charte du chapitre Saint-Vincent de Mâcon : ''In pago Matiscensi…, capella Sancti-Germani in Cardenaco villa'<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref> . Il est ensuite cité de nombreuses fois aux Xe et XIe siècles, dans différents actes et chartes : ''In agro Cardoniacense, Cardonaco, In finibus Cardonensium, In vicaria Cardonacense''<ref>Ibidem</ref>… Le toponyme de Chardonnay n’est adopté que vers le XIVe siècle. Il a vraisemblablement donné son nom au cépage éponyme, désormais produit en de nombreux endroits. Ce type de vin blanc aurait été introduit à l’époque gallo-romaine et développé par les moines de [[Cluny]]. Le village de Chardonnay conserve aujourd’hui encore une forte activité viticole.
 
Un édifice cultuel est mentionné au village dès le Xe siècle, dans deux chartes du chapitre Saint-Vincent de Mâcon : ''In pago Matiscensi…, capella Sancti-Germani in Cardenaco villa'', ou ''Ecclesia Sancti-Germani de Cardonaco''<ref>Ibidem</ref>. C’est édifice est alors sous le vocable de Saint-Germain. C’est toujours le cas aujourd’hui, bien que l’église ait brièvement été dédiée à saint Rémi. Ces chartes rendent compte de la donation de l’édifice et de ses dépendances aux chanoines de Saint-Vincent, par le comte Létaud. Ses ancêtres avaient en effet usurpé ces biens. La travée sous clocher de l’église actuelle pourrait appartenir à cette construction primitive.
 
L’église est cependant reconstruite au milieu du XIIe siècle, et est alors le centre de la paroisse de Chardonnay et à la collation du chapitre cathédral. L’édifice se compose d’une nef aux dimensions très modestes, suivie d’une travée sous un clocher carré ramassé et d’une abside. L’église romane est typique de celles que l’on trouve dans la région, mais interpelle par ses proportions : la petite nef rectangulaire semble trop modeste par rapport au large chœur. Deux hypothèses peuvent être avancées : soit on a reconstruit le chœur et l’abside sans pouvoir ensuite se permettre de reconstruire la nef (et donc gardé celle d’origine), soit on a reconstruit le chœur et l’abside à des dimensions importantes et donc reconstruit une nef beaucoup plus modeste par manque de moyens<ref>GUERREAU, Alain, « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie. », In: L'innovation technique au Moyen Âge, Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale.</ref>.
 
L’église est par la suite peu remaniée. Vers le XVe siècle, une chapelle est ajoutée au nord de la travée sous clocher, ainsi qu’une construction alvéolée au sud. Ces ajouts donnent à l’édifice sa forme de croix latine. L’ ''Ecclesia de Chardonayo''<ref>Rigault</ref> est ensuite mentionnée dans un pouillé de 1513. En 1789, alors que l’église est sous le vocable de Saint-Rémi et toujours à la collation du chapitre, le château appartenant aux chanoines de Mâcon est incendié.
 
Au XIXe siècle, l’édifice est restauré plusieurs fois. En 1830, un étage est ajouté au clocher, qui est également coiffé d’une haute flèche. Ces travaux<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref> sont réalisés sur les plans de l’architecte Vaillant (fils). Ces plans sont modifiés par François Chemeton, maître-maçon à [[Tournus]], sur les conseils des Monuments Historiques, bien que l’édifice ne soit pas protégé à ce titre. La facture finale est de 3400 francs, plus 170 francs d’honoraires de l’architecte. Les travaux sont terminés en 1836, date qui apparaît sur le beffroi. En 1842, la cloche de 766 kg étant fendue, elle est refondue par le fondeur Burdin, de Mâcon. Il effectue cette réparation pour 500 francs, en assurant une garantie de 15 ans.
 
En 1855, l’édifice est jugé trop petit et vétuste. Selon l’architecte Berthier de Mâcon, l’église a besoin d’une restauration appliquée et d’un agrandissement. L’architecte propose donc de construire une deuxième chapelle en face de celle qui existe déjà<ref>A la place de la construction alvéolée qui avait été édifiée au XVe siècle. </ref>, de prolonger la nef et de reconstruire la sacristie. Les travaux sont adjugés en 1855 à Benoît Chaumard. Cependant, ils sont revus à la baisse par manque de moyens de la communs. Seule la construction de la chapelle sud et de la sacristie est réalisée, ainsi qu’une restauration intérieure. Le décor peint du chœur est réalisé à cette occasion. Les travaux sont réceptionnés en 1858. Le montant final des réparations s’élève à 2979.73 francs, dont 1000 francs sont pris en charge par des subventions accordées à la commune sur décision ministérielle. La chapelle nord est alors dédiée à la Vierge, et celle au sud à saint Roch.
 
En 1869, le cimetière qui entourait jusqu’alors l’église est déplacé en dehors du bourg, afin d’assainir le centre du village et les abords de l’édifice. En 1873<ref>Document fourni par la mairie.</ref>, un nouveau presbytère est construit à l’actuelle maison Guillet (il se trouvait auparavant dans la maison accolée à l’église, aujourd’hui maison Chevaux). En 1888<ref>Oursel</ref>, la toiture de l’édifice est rénovée par Pierre Hugon, couvreur à Lugny. En 1898, c’est au tour des toitures des chapelles et de la sacristie d’être restaurées. François Bordat, maçon à Chardonnay, est chargé des travaux.
 
En 1933, la flèche du clocher est démolie après avoir été lourdement endommagée par une tempête. Les travaux sont réalisés par Antonin Chabert, entrepreneur à Martailly. Le clocher est arrêté en terrasse, bouché par une simple couche de bêton. Les travaux sont réalisés sur les plans de l’architecte Poulachon, de Tournus. La commune règle la facture de 14 615 francs grâce à un emprunt de 20 000 francs<ref>Ibidem</ref>. L’église est ensuite régulièrement entretenue. En 2006, une nouvelle toiture est posée, les chapelles sont restaurées, et les enduits du clocher sont repris. En 2010, une horloge est installée entre les deux étages du clocher. L’église fait depuis l’objet d’un soin attentif.
 
*'''Saint Germain d’Auxerre :'''
''Né vers 378 à Appoigny, il est fonctionnaire de l’empire romain et nommé sixième évêque d’Auxerre en 418. Reconnu pour avoir été l'évangélisateur de l'Auxerrois et de la Bretagne insulaire, il est fêté le 31 Juillet.''
 
=== Description architecturale ===
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