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Eglise Saint-Albain à Saint-Albain

5 932 octets ajoutés, 15 janvier 2020 à 11:13
Historique
=== Historique ===
Le village de Saint-Albain<ref>À Verulam en Grande Bretagne, vers 287, Saint Alban, Martyr. On rapporte que, soldat non encore Baptisé, il avait recueilli dans sa maison un clerc qui lui donna les enseignements de la Foi Chrétienne. En changeant d’habit, il se livra lui-même à la place de son hôte, et pour ce motif, subit la flagellation, des tourments atroces et fut décapité. Martyrologe romain, fêté le 22 Juin.</ref> a des origines très anciennes. Les vestiges d’une voie romaine ont ainsi été retrouvés au « Quart Barraud », tandis que des sarcophages gallo-romains et des tombes mérovingiennes ont été découverts dans plusieurs hameaux. Le village est mentionné pour la première fois en 842, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''In pago Matisconensi, locum et capellam in honore Sancti-Albani''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. A cette époque, Charles le Chauve donne à Landry la terre et la chapelle de Saint Albain<ref>Les anciens noms étaient Gisarias et Geru.</ref>. Ce même Landry donne quelques années plus tard ces biens au chapitre de Saint-Vincent de Mâcon, sous l’épiscopat de Bernard, pour la nourriture et le luminaire des chanoines<ref>Virey, Jean.</ref>. Par la suite, les terres de Saint-Albain sont disputées plusieurs fois entre les chanoines de Mâcon et l’évêque de Chalon. En 1478, le toponyme se fixe sur ''Saint-Albain''<ref>Rigault</ref>. Le village se développe notamment grâce à l’activité viticole<ref>Une rétrospective détaillée de l’histoire petite et grande du village, de 842 à 2019, est disponible en ligne sur le site de la mairie, extraite du livre Saint-Albain ou l’immortalité de Marc Dumont.</ref>. Le territoire de la commune est divisé entre Saint Albain le Haut où un château a été construit au Moyen-Âge sur un éperon rocheux, et Saint Albain le Bas dans la plaine de la Saône où se trouve l’église<ref>Document de l’Académie de Mâcon. </ref>.
 
Un premier édifice cultuel est présent à Saint-Albain dès le IXe siècle, désigné comme ''capellam in honore Sancti-Albani'' dans les chartes de Saint-Vincent de Mâcon. Cet édifice est vraisemblablement reconstruit au XIIe siècle. La façade, la nef et la travée sous clocher actuelles appartiennent à cette reconstruction. Au XIIIe siècle, un remaniement assez important semble avoir eu lieu : réfection globale de l’édifice (notamment des voûtes des chapelles), renforcement des contreforts et construction du chœur. L’église Saint-Albain est ainsi un bel exemple de transition entre architecture romane et gothique, et mêle harmonieusement les deux. Elle est dès sa fondation à la collation du chapitre de Saint-Vincent et le centre de la paroisse.
 
Ce qu’il advient de l’église dans les siècles qui suivent est assez incertain. Elle a visiblement connu plusieurs restaurations, sans pour autant que son plan d’origine ne soit durement altéré. Au XVIIIe siècle, des travaux assez importants sont réalisés, comme en témoignent les nombreuses pièces de mobilier de cette époque (stalles, statues, tableau...). Lors de la Révolution, le château du village est détruit, et l’église saccagée<ref>Virey</ref>. Elle est ensuite mise en vente comme bien national avec le presbytère. Mr Boitard, avoué à Mâcon, les rachètent pour 2400 livres<ref>Oursel</ref>. La population se mobilise alors pour récupérer l’édifice : il s’agit du seul lieu de rassemblement assez vaste pour accueillir tous les habitants, du seul lieu d’inhumation sur la commune, tout comme le seul moyen d’alerte en cas de danger, d’incendie ou d’inondation (clocher). Pour ces raisons, un groupe d’habitants rachète l’église à Mr Boitard, qui reste cependant propriétaire du presbytère.
 
Au XIXe siècle, la population et la municipalité de Saint-Albain prennent conscience de la valeur patrimoniale de leur église. En 1806, la commune la rachète pour 5000 francs et la rend au culte. En 1854, l’évêque d’Autun écrit une lettre au préfet pour l’informer du besoin urgent de restaurer l’édifice, et d’empêcher la réalisation des plans de l’architecte Vaillant qui entendait élargir toutes les baies de la nef. L’évêque plaide alors en faveur de la conservation du caractère architectural de l’église. En 1857, elle est finalement entièrement restaurée, sans finalement que ne soit altéré son plan, outre l’adjonction d’une petite sacristie au nord du chœur. L’architecte Vaillant a revu ses plans.
 
En 1845<ref>Saint-Albain ou l’immortalité</ref>, et après de longs pourparlers, le cimetière qui bordait jusqu'alors l’église est déplacé en dehors du bourg, afin de gagner de la place et d’assainir les abords de l’édifice. Quelques pierres tombales sont conservées, et servent aujourd'hui de pierres de seuil. En 1860, des travaux de peinture sont réalisés par Perrin, peintre en décor de Mâcon. C’est probablement de cette époque que datent les motifs encore visibles dans le transept et le chœur. En 1861, les vitraux de l’édifice et les piliers de la nef sont rénovés. Vers 1890, la cloche s’étant fendue lors d’un baptême, elle est refondue par Gédéon Morel, de Lyon. Son poids est dès lors de 609 kilos<ref>Ibidem</ref>.
 
En 1929, l’église Saint-Albain est classée Monument Historique, et vraisemblablement rénovée dans la foulée, grâce aux subventions de l’état. Au XXe siècle, des travaux d’entretien sont réalisés, notamment au niveau de la toiture de laves. Des installations sont également réalisées dans le but de limiter les infiltrations d'eau, néanmoins toujours présentes.
 
''Anecdote :''
 
Albert Schweitzer et Jean-Paul Sartre ont tous deux fréquenté la commune, leur famille étant originaire de la commune.
 
=== Description architecturale ===
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