Tournus

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Tournus
Dans les rues de Tournus..jpg
Département Saône et Loire
Territoire
Arrondissement Arrondissement de Mâcon
Canton
Intercommunalité
Code Insee, postal 543 / 71700
Habitants 6 139
Site web Site officiel

Tournus est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région de Bourgogne-Franche-Comté, le point de contact entre le Mâconnais et le Chalonnais. Le plan interactif


Situation administrative

L'abbaye Saint-Philibert - vue générale de Tournus


Histoire et patrimoine

Plusieurs stations néolithiques ont été détectées à Tournus, aux lieux-dits "le Prés des Moitiés", "Beaufer", "Saint-Guy-le-fort", "Julienne", "La Garenne", "le Roy Guillaume", "l'Ormeteau" et "Beauvois". Une épée datée de l'âge du Bronze moyen a été trouvée dans la Saône [1]; une autre, du Bronze final, fut sortie de l'eau au niveau de l'ancien pont, avec une poignée massive et une décoration riche.
Le site des Joncs témoigne d'une occupation pendant l'âge du Fer, sans doute une civilisation du type Halstatt. Les sites de "Champsemard" [2] et "Sept-Fontaines[3]" concernent une occupation pendant Tène.

Castrum de Tournus

  • La ceinture des remparts primitifs de Tournus est de forme quasi rectangulaire d'une superficie de 1,5 hectare ; le plus grand axe mesurait 165 mètres x 125 et 85 mètres. La muraille mesurait à sa base près de 4 mètres de large et reposait sur des fondations faites en réemplois. De cette première fortification qui occupait le quartier de l'église Sainte-Madeleine autrefois Sainte-Marie-du-Chastel, il ne subsiste que la Tour Madelon à l'angle nord-ouest.[4]
  • Ancienne garnison romaine bâtie au bord de la Saône ; la villa de Belne
  • Noble mérovingien, Filibert mourut et fut enseveli en 685 dans son monastère d'Héri (aujourd'hui Noirmoutier), une île sur l'Atlantique au sud de l'embouchure de la Loire.
  • Dès 799, cette île est victime d'attaques des peuples vikings. Malgré les tentatives de résistance armée, il fut nécessaire, en 836, de quitter les lieux. Les Vikings s'en prenant aux reliques chrétiennes, les moines ont exhumé et emporté le corps de Filibert, contenu dans un important sarcophage. Le lieu de repli était le monastère de Déas (désormais Saint-Phiilbert-de-Grand-Lieu en Loire-Atlantique).
  • En 858, avec les raids des Normands sur Déas, les moines fuient, emmenant avec eux les précieuses reliques de saint Philibert jusqu'à Tournus, où ils arrivèrent en 875. Certains revinrent, plus tard, réoccuper Déas, au XIe siècle. Le retour des reliques, restées en Bourgogne, se produisit en 1937 en Normandie.

Carolingiens

En 937, les Hongrois – en réalité des Mongols – incendient et pillent la ville et l’abbaye de Tournus, sous les yeux impuissants de l’abbé et des moines réfugiés dans le castrum.

Moyen-Age

Pendant la famine de 1030-1033, un boucher de Tournus est brûlé vif pour avoir fabriqué des pâtés avec des enfants [5].

Abbatiale Saint-Philibert

Abbaye Saint-Philibert à Tournus

L'édifice est construit en 875 par les moines de Noirmoutier qui fuyaient l'invasion normande. Elle est incendiée en 1007 et reconstruite juste après.

L'abbaye Saint-Philibert a été édifiée par des moines, venus de Jumièges, dans l'actuelle Normandie, mis en fuite par les pillages des Normands.
  • Un lieu fortifié :

L'enceinte abbatiale de Tournus dessine un anneau d'environ 120 mètres de diamètre autour de l'abbaye, au nord du bourg. Elle était originellement constituée d'une courtine flanquée de tours et entourée de fossés. Il en reste le plan, la porte et deux tours. On pénètre dans l'enceinte par l'ouest, en face du porche de l'église. La porte est flanquée de deux tours rondes, qui ont conservé de très longues archères. Dans le sud du bourg, on peut voir encore une tour ronde (tour du Portier), et une tour hexagonale dont le sommet dépasse au-dessus des toits.

L'enceinte dessine un anneau d'environ 120 mètres de diamètre autour de l'abbaye.

L'église elle-même est fortifiée par une bretèche bâtie très haut au-dessus de la porte, au sommet de la façade. Les très nombreux jours en archère qui s'ouvrent entre les bandes lombardes de la Galilée ont peut-être eu un rôle défensif. Néanmoins, ils n'ont pas de plongée de tir, ce qui les rend pratiquement inutilisables.
Au nord-est de l'enceinte (parcelle n° 18 sur le cadastre de 1833, une maison médiévale de trois étage, bâtie sur le parement externe du rempart, prend appui sur une tourelle du rempart équipée de larges baies semi-circulaire à la hauteur du sol interne de l'enceinte (sorties de latrines) et d'archères courtes dans la partie supérieure. La maison est également équipée d'une canonnière à fente de visée, qui semble plus tardive que le reste du bâti.[6]

Epoque moderne

Tournus subit deux pillages au cours des guerres de religion, au XVIe siècle, dont celui de 1570 mené par le duc de Coligny qui ravage toute la région.

XIXe siècle

En 1814, Tournus, malgré la faiblesse de ses moyens, résiste bravement aux troupes autrichiennes. Ce qui vaudra à la ville la Légion d’Honneur qui figure aujourd’hui sur ses armes.

Patrimoine

Les grands sites incontournables.

  • « Beaufer : château du XVIe siècle, à 2,5 km au sud-ouest de Tournus. Reste d'une enceinte quadrangulaire à flanquements circulaires d'angle. Logis de deux niveaux entre deux des tours rondes. » (Charles-Laurent SALCH)

Beaufer est un petit château du XVIe s., bâti sur un versant orienté vers l'est. Sa façade orientale est flanquée de deux tourelles rondes, mais rien ne permet de dire qu'il s'agit des vestiges d'une enceinte carrée. Du reste, le château ne présente aucun vestige de fortifications.

  • La Grange est située à flanc de coteau, dominant la rive droite de la Saône, à 2500 mètres au nord de Tournus. Ce château isolé d'aspect moderne est appelé également Grange Gorremont, ou Gorremont.

« Un donjon-logis carré, recoiffé en pavillon, est daté vers 1384. Il mesure environ 8 mètres de côté et il est haut d'une quinzaine de mètres. Il est divisé en trois niveaux et un niveau de baie-créneaux souligné par une corniche. Le niveau inférieur est gagné sur la rupture de pente. Son appareil est caché par un enduit ; les chaines d'angles sont de longues harpes. Il a été accosté d'une tourelle d'escalier vers 1500 et repercé de baies au XVIIe siècle » (Charles-Laurent SALCH)

  • Le site du Goy se situe à flanc de coteau, à 2500 mètres au sud-ouest de Tournus, entre le Goy, le Bout et Grimory. Au dessus du n° 2568 de la route de Plottes, il reste une base de pigeonnier couvert de lave, muni d'une petite canonnière à fente de visée. Plus haut sur le coteau, une maison isolée rectangulaire présente une étrange pierre en bossage, dernier élément attestant de son droit de fortification.[7]

Loisirs et culture

Economie

Espace et territoire

Les grands projets

La Saône

La Saône, une rivière en apparence tranquille.

En 1840, l'année de la plus forte crue mesurée dans l'histoire de la rivière, la ville basse fut recouverte de 2,50 à 3 m d’eau.

La Saône sépare Tournus de la Bresse


Galerie photos

Notes

  1. Musée de Tournus, n° inventaire 859
  2. in Découvertes archéologiques en Tournugeois, n°4
  3. JB Devauges, informations archéologiques, in Gallia, n°32, 2, 1974, p. 445-46
  4. description par le centre de castellologie de Bourgogne (Cecab), base de données - 2600 châteaux-forts de Bourgogne - 2014
  5. Selon le moine chroniqueur Raoul Glaber, les cas d'anthropophagie ont été légions, les voyageurs fournissant souvent le menu de ceux qui les accueillaient
  6. description par le centre de castellologie de Bourgogne (Cecab), base de données - 2600 châteaux-forts de Bourgogne - 2014
  7. description par le centre de castellologie de Bourgogne (Cecab), base de données - 2600 châteaux-forts de Bourgogne - 2014