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Une circulation vieille comme le monde

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« Plusieurs des stations archéologiques (le long de la voie romaine Autun-Belleville, NDLR) se distinguent par leur ancienneté. [[Suin]] et [[Brandon]] en particulier correspondent à d’anciens oppida gaulois. Cette hypothèse est garantie à la fois par le nom, la position de ces localités, et les trouvailles. L’un et l’autre de ces oppida se confondent avec des carrefours routiers ; il est donc permis de présumer que les voies aboutissantes, sinon toutes du moins les principales, sont des survivances d’une époque reculée. Si l’on cherche à définir le rôle de la voie que nous venons d’étudier aux temps préromains, ( ) sa direction générale évoque un axe tendu entre [[Bibracte]] et la Saône, dans la région de Belleville-Villefranche. Or, un peu au sud de Belleville se trouve un point de passage de la Saône pratiqué aux temps préromains, le gué de Grelonges, qui a révélé des vestiges préhistoriques, et apparaît comme le lieu de convergence d’une route remontant la Saône par la rive orientale, et d’une autre route venue du Jura. De cet important passage, la montée vers le col du Fût d'Avenas, puis la vallée de la Grosne et l’oppidum de Suin jalonnent la voie de pénétration naturelle vers le centre éduen. De Suin, on rejoignait probablement, avant la conquête romaine, la station de Toulon-sur-Arroux en passant par Saint-Bonnet-de-Joux et Génelard. Cette direction est celle qui prolonge le plus exactement la ligne suivie depuis la Saône.<ref>p. 246, in « Les voies romaines de la Cité des Eduens », de Emile THEVENOT</ref>
===Les voies romaines :===
'''Généralités :'''
« Tout montre au contraire (de JEANTON, NDLR) que la capitale (Autun, NDLR) était d’abord reliée par des voies directes aux agglomérations principales. Sur ces grandes artères, se greffaient ensuite des transversales. »<ref>p. 318, note 1, in « Les voies romaines de la Cité des Eduens », de Emile THEVENOT</ref>
====La voie d’Autun à Belleville par Suin :====
« La notion d’une voie directe reliant Autun à Belleville, sans passer par Chalon-sur-Saône, est récente. La voie en question n’a laissé sur le terrain que des vestiges discontinus. ( ) Courtépée a fait mention d’un tronçon isolé au bas de la montagne de Suin, sans pouvoir le rattacher. ( ) Le vrai tracé par Suin, présumé par Laureau de Thory, résulte sans conteste de la juxtaposition de tous les tronçons signalés.
Aux temps préromains, la direction générale évoque un axe entre Bibracte et la Saône dans la région Belleville-Villefranche. Après le transfert de la capitale à Autun, il fallut créer le tronçon d’Autun à Suin pour opérer le raccordement avec l’ancienne piste, expliquant ainsi que la route que nous avons décrite affecte un angle bien net à hauteur de la montagne de Suin. »<ref>p. 243 à 246, in « Les voies romaines de la Cité des Eduens », de Emile THEVENOT </ref>
====La voie de Beaujeu à Cluny :====
« Une voie romaine assez importante passait par Cluny, celle de Ludna à Autun (par St Léger-sous-la-Bussière, Brandon, Cluny, Berzé) sur laquelle s’embranchaient de nombreuses voies d’intérêt local. » <ref>p. LVI, in « Les anciennes voies romaines de la région de Cluny », de E.MAGNIEN, AAM 1946-47</ref>
« Tout le monde connaît la fameuse ‘voie romaine’ qui, issue de Ludna dans la vallée de la Saône, franchissait le col du Fût d’Avenas pour redescendre ensuite sur Ouroux et la vallée de la Grosne. Le terrier de Vauxrenard (XVe siècle) la mentionne à plusieurs reprises comme ‘grand chemin’ encore fréquenté. On suppose qu’en aval, elle traversait le finage de Germolles, mais les hypothèses diffèrent ensuite : pour les uns, la voie antique quittait la vallée de la Grosne au lieu-dit Le Clairon, plus tard marqué par un fief et un château, et gagnait Sainte-Cécile par Tramayes et Saint-Point. Ce serait le ‘chemin de Cluny à Beaujeu’ que cite le ban de 1095, ou encore la ‘grande voie publique’ traversant Bourgvilain et que mentionne de même une charte de Cluny de 1282 (recueil n°5297).
Il semble difficile de ne pas penser que, du Clairon, un autre tronçon (de la voie de Cluny à Beaujeu, NDLR) empruntant, lui, la vallée de la Grosne, rejoignait de son côté la Via regia, sans doute vers Pari-Gagné (territoire de Trambly, NDLR). » <ref>p. 9, 10, in « Canton de Matour, Histoire et monuments », de R.OURSEL, d’après Archives Départementales</ref>
 
===Voie de Brandon à St Gengoux et au-delà :===
« les jalons assez nombreux signalés dans la vallée de la Grosne entre Brandon et St Gengoux définissent une voie, dont le tracé ne fait guère de difficulté. Cette voie se détache au carrefour de Brandon de la ligne Autun-Suin-Belleville et emprunte le thalweg (littéralement chemin du val, NDLR) de la Grosne. Elle est apparue en 1868 sur l’emplacement de la gare de Clermain, lors de l’établissement de la voie ferrée de Cluny à Moulins (p. 30, in « Mâconnais » de Gabriel JEANTON). On la retrouve en aval au lieu-dit La Teppe des Vernes, où elle s’appelle chemin des Blouzards (commune de Sainte-Cécile)… Le rôle exact de la voie de Brandon à St Gengoux n’a pas toujours été bien saisi, en raison, semble-t-il, de la méconnaissance longtemps prolongée de la route Autun-Suin-Belleville… Il paraît évident que la ligne Autun-Belleville est bien la voie de Suin, tandis que la section Brandon à St Gengoux est un raccordement entre les voies Autun-Belleville et Autun-Mâcon. » <ref>p. 315 à 318, in « Les voies romaines de la Cité des Eduens », de Emile THEVENOT</ref>
 
===La Via regia :===
 
« Une tradition, consignée par le cadastre du XIXe siècle, attribue à l’actuelle route (nationale puis départementale) de Cluny à Trambly (RD 987) une origine romaine. Il est tout à fait naturel d’imaginer que, de Trambly vers l’ouest, cette voie conforme à la vraisemblance topographique, et suggérée très explicitement par le ban de Cluny, grimpait par le vallon d’Audour, puis par le lieu-dit opportunément baptisé Grand Chemin, à l’assaut du seuil de Montmelard, qu’elle franchissait vers la Maison Brûlée, avant de piquer droit sur Vigousset par le vallon de Nureux (Nurux). De Trambly à Vigousset, le parcours s’en laisse suivre tout au long, avec la précision et la fermeté qui caractérisent souvent la grande voirie antique. »<ref>p. 8, in « Canton de Matour, Histoire et monuments », de R.OURSEL, d’après Archives Départementales</ref>
 
==Les voies fluviales, la Saône :==
 
===Géologie : la formation de la Saône===
L’histoire de la Saône remonte à la fin du Pliocène (1,64 millions d’années), avec la mise en place du lac bressan. Lorsque le lac bressan disparut, comblé durant les glaciations, une pré-Saône à pente faible, peu différente de la Saône actuelle, se mit en place au fond de la cuvette qu’il occupait. La vallée de la Saône est dite alluviale, composée d’éléments progressivement déposés à chaque crue de la rivière. Le système alluvial se caractérise donc par la formation de terrasses emboîtées qui se succèdent au cours des différentes étapes du creusement du lit de la rivière. Au fil des régions, la Saône traverse les marnes et grès du Trias (245-205 millions d’années), puis les couches argilo-calcaires du Jurassique (205-135 millions d’années) pour s’écouler ensuite dans les alluvions quaternaires récentes jusqu’à sa confluence avec le Rhône à Lyon.
 
=== Après les glaciations===
 
L’ère quaternaire, qui vit l’apparition de l’homme, se caractérisa par une succession de périodes glaciaires entrecoupées de périodes interglaciaires de réchauffement. Durant ces périodes glaciaires, les glaciers recouvraient tout le nord de l’Europe, et les massifs élevés de l’ensemble des Alpes, du Massif Central et des Pyrénées. Les glaciations de Riss (vers 200 000 – 130 000 av. JC), puis de Wûrm (autour de 70 000 av. JC) alimentèrent en sédiments le grand lac bressan qui existait à cette époque, étendue d’eau douce de plus de 300 km de long sur 40 à 60 km de large. Le lac bressan disparut à la fin de la glaciation de Würm, comblé par ces sédiments. C’est dans cette cuvette que la Saône creusera peu à peu son lit.
 
La Côte Mâconnaise et les Monts du Beaujolais et du Lyonnais de la rive droite : la Saône formant la limite ouest du fossé bressan comblé, longe les côtes du Jurassique, des colluvions (érosion de versant) de limons à chaille constituant la transition avec la vallée (Tournus). Puis, au pied des roches volcaniques et granites du Beaujolais, la vallée est bordée de dépôts de sables, graviers et galets siliceux provenant de l’érosion des massifs. A partir de Villefranche-sur-Saône, une alternance de reliefs calcaires fracturés et de roches cristallophylliennes apporte des dépôts variés.
 
La Bresse de l’Ain et la Dombes, sur la rive gauche : des formations ondulées de la Bresse de l’Ain sont entaillées par les affluents qui mettent à nu les différents dépôts bressans (sables, argiles). Au sud de la Chalaronne, la Dombes, formation glaciaire de comblement du fossé bressan par le Rhône, où les sables et cailloutis forment un plateau ondulé recouvert de limons éoliens (Würm).
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