Une occupation humaine depuis la Préhistoire : Différence entre versions

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(Quelques sites datés de la fin du Paléolithique)
(Quelques sites datés de la fin du Paléolithique)
 
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* une occupation à toutes les époques du Paléolithique, dans les gravières et sablières de la Saône ;
 
* une occupation à toutes les époques du Paléolithique, dans les gravières et sablières de la Saône ;
* l'exploitation des carrières d'argile à silex de la Senestrière à Charbonnières, pendant toute la Préhistoire. Les outils les plus anciens sont datés de l'Acheuléen<ref>période associée à l' ''homo erectus'' en Europe, à une production de bifaces et de hachereaux ainsi qu'à la domestication du feu</ref>.
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* l'exploitation des carrières d'argile à silex de la Senestrière à [[Charbonnières]], pendant toute la Préhistoire. Les outils les plus anciens sont datés de l'Acheuléen<ref>période associée à l' ''homo erectus'' en Europe, à une production de bifaces et de hachereaux ainsi qu'à la domestication du feu</ref>.
 
* des ''Homo erectus'', au Paléolithique inférieur, à l'intérieur des '''grottes d'Azé''' ;
 
* des ''Homo erectus'', au Paléolithique inférieur, à l'intérieur des '''grottes d'Azé''' ;
 
* une occupation indéterminée à l'Arignacien et au début du Moustérien, à la grotte des Furtins, à Berzé-la-Ville.
 
* une occupation indéterminée à l'Arignacien et au début du Moustérien, à la grotte des Furtins, à Berzé-la-Ville.

Version actuelle datée du 9 août 2017 à 09:46

Quelques sites datés de la fin du Paléolithique

Des hommes occupaient déjà certains lieux du Pays 300 000 ans plus tôt. Les créatures en voie d'hominisation ont travaillé la pierre selon les différentes techniques et cultures identifiées :

  • une occupation à toutes les époques du Paléolithique, dans les gravières et sablières de la Saône ;
  • l'exploitation des carrières d'argile à silex de la Senestrière à Charbonnières, pendant toute la Préhistoire. Les outils les plus anciens sont datés de l'Acheuléen[1].
  • des Homo erectus, au Paléolithique inférieur, à l'intérieur des grottes d'Azé ;
  • une occupation indéterminée à l'Arignacien et au début du Moustérien, à la grotte des Furtins, à Berzé-la-Ville.
  • des hommes de Néandertal, à l'époque moustérienne, à l'intérieur des grottes d'Azé ;
  • des Homo erectus et des "Néandertal", à l'époque moustérienne, à Vitry-les-Cluny. Ces hommes pratiquaient déjà la technique Levallois, c'est à dire la production d'outils lithiques non pas aléatoires, mais en pré-déterminant de quelles façons ils taillaient la pierre de base ;
  • des hommes de Néandertal, sur le site des tanières à Vergisson ;
  • des Homo sapiens sapiens, à l'époque Gravétienne puis des "Cro-Magnons" pendant le Magdalénien, à proximité de la grotte d'Azé il y a 25 000 ans.
  • des Homo sapiens sapiens, à l'âge du Renne, à Solutré, entre 35 000 et 10 000 ans plus tôt, producteurs de milliers d'outils de silex particulièrement aboutis[2], qui resteront dans l'histoire sous le nom de "solutréens".

Les hauts lieux de la Préhistoire

Les Grottes d’Azé | Le site de Solutré

De l’Age du Cuivre à l’Age du Bronze

L’Age du Cuivre, qui termine le néolithique entre 2500 et 1800 av. JC, vit de nombreux habitats s’implanter sur les rives, laissant des témoignages remarquables : poignards en silex blond du Grand Pressigny, grandes haches en roches vertes de section quadrangulaire, haches-marteau ou naviformes perforées, anneau-disque en roche verte poli d’origine alpine.

Au cours du Bronze Ancien, (1600-1500 av. JC), une civilisation d’origine rhodanienne, passant par la vallée de la Saône, se diffusa en Bourgogne du Sud. Elle se caractérisait par des poignards à motifs géométriques incisés, des urnes biconiques et des parures en petits coquillages méditerranéens. Le Bronze moyen (1500 à 1250 av. JC) vit se densifier l’occupation des vallées à l’intérieur des terres.

Grâce à la Saône, devenue important lieu de passage, des relations privilégiées s’établirent avec l’Allemagne du sud et l’Alsace. Mais c’est à la fin de l’Age du Bronze, entre 1250 et 750 av. JC, que l’habitat se redéveloppa sur les berges, et parfois sur de petits îlots en plein lit mineur. La Culture des Champs d’Urnes, arrivant d’Europe Centrale par la Suisse, se fondit sans violence parmi les autochtones. Dans le Val de Saône, un groupe resta tourné vers le Jura, le Dauphiné et la Suisse, et nous a laissé de nombreuses productions : objets de parure comme des pendeloques, bracelets et épingles ; ou armes, comme ces pointes de lance aux décors gravés, épées à poignée de bronze et casques techniquement parfaits.

Visuels 35 – visuel scanné Plug In Epées à poignée massive du bronze final

Ages du Fer et cités gauloises

Après une longue rupture des échanges avec le monde méditerranéen, le Second Age du Fer ou période de La Tène (450 à 10 av. JC) vit s’installer sur les rives de la Saône les peuples celtes qui deviendront Cités de l’époque gauloise. Séquanes au nord est et sur la rive gauche, Eduens et Ségusiaves sur la rive droite, Ambarres localement implantés sur les 2 rives au niveau de l’Azergue et des Dombes, se répartirent sur le cours de la Saône en l’utilisant au besoin comme frontière. A partir de 100 av. JC, l’artisanat, le commerce avec la Méditerranée et les premières monnaies échangées réapparurent. Sur les rives mêmes de l’Arar, nom gaulois de la Saône, s’installèrent ports (l’emplacement de Chalon est déjà le port de la Cité des Eduens), camps fortifiés et bas-fourneaux pour la réduction du minerai de fer.

Visuel 10.2 – CD GT 9 Planche 10 Guerriers gaulois, tirés de l’Histoire du Costume de Racinet

Entre la cité des Eduens et celle des Séquanes

La Gaule d’avant la conquête romaine était divisée en cités, territoires correspondant aux tribus gauloises, avec une capitale, plusieurs oppidums ou places fortes, et un réseau de voies unissant l’ensemble. La Saône séparait à cette époque la cité des Eduens, à l’ouest de la Saône, avec pour capitale Bibracte, et les Séquanes à l’est, capitale Vesontio (Besançon). Au sud de la Seille, les Ambarres occupaient la rive gauche, face aux Ségusiaves en rive droite.La conquête romaine conserva cette séparation entre Province Lyonnaise côté éduen, et Belgique côté séquane.

Visuel 23.3 – CD GT 11 Planche 23 Gaulois, gravure du XIXe siècle

César et les Helvètes

Habitant la Suisse actuelle, les Helvètes et leurs alliés, menacés par les Suèves, décidèrent d’émigrer en Gaule. Les Eduens, gaulois alliés de Rome, firent appel à Jules César, gouverneur de la Gaule Narbonnaise, pour protéger leur territoire du passage de ce peuple. En 58 av.JC, les légions de César, qui avaient attendu que le gros des Helvètes ait traversé la Saône, écrasèrent l’arrière-garde avant de vaincre le reste de la troupe près de Bibracte. Malgré des recherches menées au sud de Mâcon sous Napoléon III, le lieu exact de passage n’a jamais été retrouvé.

Visuel 10-1 CD GT 9 Planche 10 César et légionnaire romain, Histoire du Costume de Racinet

Avec la conquête romaine, achevée par Jules César en 52 av.JC, la Saône devint un axe stratégique essentiel pour les communications à travers l’empire. Le commerce et la navigation, déjà intenses à l’époque gauloise, prirent une ampleur inégalée avec les corporations de nautes. Lugdunum (Lyon), Matisco (Mâcon), Cabilonnum (Chalon), se développèrent le long de la rivière. Les sites portuaires se multiplièrent, à l’origine de la plupart des communes d’aujourd’hui. Les premiers ponts furent construits, en relation avec le réseau de voies terrestres. La chute de l’Empire Romain sous les coups des grandes invasions déstabilisa cet ensemble qui ne retrouva une cohésion qu’avec l’installation des Burgondes et du royaume de Burgondie (origine du nom Bourgogne). En 534, le royaume tombait aux mains des Rois Francs, prélude à sa future appartenance à l’Empire Carolingien.
  1. période associée à l' homo erectus en Europe, à une production de bifaces et de hachereaux ainsi qu'à la domestication du feu
  2. des pierres comportant plusieurs traces de frappe, avec le profil de "feuilles de laurier"