Ancienne église de Plottes : Différence entre versions

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Le village de [[Plottes]] a des origines très anciennes. Le centre originel de peuplement semble se trouver aux « Ecrois », près de la fontaine de Ladres : on y a retrouvé des silex préhistoriques, ainsi que de nombreux vestiges gallo-romains (tuiles, four, céramiques et ruines)<ref>Fiche Wikipays de la commune </ref>. Une nécropole mérovingienne a également été mise au jour au lieu-dit "A la Chèvre" à la fin du XIXe siècle. Plottes est mentionné pour la première fois en 875, en tant que ''Plotas''<ref>Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.</ref>. Au XIe siècle, le village est mentionné plusieurs fois dans des chartes du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''In agro Plotensi'', ''In villa Plotas''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Le toponyme de Plottes est définitivement adopté au XIVe ou XVe siècle. L’abbaye de Tournus possède la seigneurie des terres jusqu’en 1789. Le village de Plottes allie le calme et le charme de la campagne et la proximité urbaine, Tournus se trouvant à environ 5km. La commune de Plottes est d’ailleurs associée à Tournus dès 1973, avant de retrouver son indépendance en 2001. Plottes vit principalement de l’activité agricole et viticole, mais de nombreux habitants travaillent à Tournus. Le village abrite un riche patrimoine naturel, architectural et culturel que ses habitants s’attachent à sauvegarder et à mettre en valeur. Le village est fier de sa devise : "Après Paris ...Plottes !", réponse qu'aurait faite le Roi Henry IV, voulant réunir toutes ses forces à Paris, au Général Poncenat, occupé à assiéger Plottes et à le brûler pour la cinquième fois, dans le contexte des Guerres de Religion.
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L’église romane de Plottes, dont il ne reste aujourd’hui que des ruines, pourrait avoir été construite au XIe ou au XIIe siècle. Elle est dès lors sous le vocable de Saint-Barthélémy et le centre de la paroisse de Plottes (diocèse de Chalon). L’édifice est à la collation de l’abbaye de Tournus, qui possède un prieuré-château au village. L’église est accolée aux bâtiments de ce prieuré, qui subsistent encore en partie. L’église romane devait être composée d’une nef unique, d’une travée sous clocher et d’un chœur à fond plat. Il n’en reste qu’un fragment du mur gouttereau nord encastré dans un ancien bâtiment du prieuré tournusien. On distingue encore des baies romanes ébrasées et des arcatures en plein cintre.
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On sait peu de choses sur l’histoire de l’édifice, bien qu’il semble avoir été remanié plusieurs fois. Il est mentionné dans un pouillé du XIVe siècle, ''Curatus de Plotis, Ecclesia de Plotes''<ref>Ibidem</ref>. Au XVIe siècle, une charte de Saint-Vincent de Mâcon mentionne l’''Ecclesia de Plottes''. A cette époque, l’église est rénovée et probablement assez largement modifiée. En effet, les Guerres de Religion viennent troubler la vie du village, qui est pillé et brûlé plusieurs fois. En 1675, une visite pastorale menée par l’archiprêtre de Vérizet décrit une église « toute voûtée et briquetée », qui est dans un état précaire, et visiblement marquée par les troubles passés.
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A la Révolution, l’église est vraisemblablement vendue comme bien national. La commune la récupère au début du XIXe siècle et entreprend visiblement de la remettre en état. Dans les années 1820, on sait par exemple que le clocher est reconstruit, probablement au moment d’une restauration générale. En 1854, l’église romane est jugée trop petite pour accueillir tous les fidèles et en trop mauvais état pour y organiser le culte. Un premier projet de reconstruction est avancé. Il prévoit alors de bâtir un édifice bien plus vaste, en « style ogival du XIIIe siècle »<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>, avec nef et bas-côtés. Ce projet est cependant abandonné, la commune ne disposant pas des moyens nécessaires : elle souhaite se limiter à un devis de 14 000 francs et conserver le clocher reconstruit vingt-cinq ans plus tôt<ref>Le Petit Piottat, janvier 2015.</ref>.
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En 1859, un nouveau rapport est commandé à l’architecte Berthier en vue d’une reconstruction. Il décrit alors l’église d’origine :
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''«L'église actuelle se compose d'une nef, d'un chœur au-dessus duquel se trouve la tour du clocher, d'un arrière chœur, d'une petite chapelle et d'une sacristie. Ces différentes parties, construites à diverses époques, manquent complètement d'harmonie entre elles et n'offrent, même prises séparément, guère d'intérêt au point de vue de l'Art. Leur superficie, non compris la sacristie, est de 148,75 m2, surface insuffisante pour les besoins d'une population de 750 âmes. »''<ref>Oursel</ref>.
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En 1861, un nouveau projet de reconstruction voit donc le jour. Berthier, suivant le souhait de la mairie, propose une construction néo-romane plus modeste, proche de l’édifice bâti à Juilly les Buxy. Ce projet prévoit ''« une nef précédée d'un porche sur lequel s'élèvera une tribune et la tour du clocher et ayant à gauche la chapelle des fonts baptismaux et à droite la cage d'un escalier desservant la tribune; d'un chœur avec abside de deux grandes chapelles à droite et à gauche du chœur et d'une sacristie. La surface totale sera de 256,49 m2 »''<ref>Ibidem</ref>.
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Ce projet prévoit de décaler la construction pour dégager une esplanade, mais aussi de déplacer le cimetière en dehors du bourg afin d’assainir les abords de la nouvelle église. Le devis estimatif des travaux s’élève alors à 24 943, 69 francs, déduction faite de la récupération des matériaux de l'ancien édifice (estimée à environ 1200 francs). Il est accepté par la commune, bien qu’elle doive se démener pour trouver les fonds nécessaires : vente de vingt hectares de bois pour un montant évalué à environ 12 000 francs, emprunt à peu près égal à cette somme (avec un taux à 5%) garanti par une vente de coupes de réserve de vingt hectares supplémentaires exploitables en 1881<ref>Petit Piottat</ref>. Les travaux sont adjugés en 1861 aux entrepreneurs Benoit et Gallier. En 1863, le devis est majoré à hauteur de 26 251,11 francs afin d’inclure la construction d’une seconde sacristie demandée par le curé, de deux escaliers, et le paiement des honoraires de l’architecte. Les travaux sont réceptionnés en 1865. Ils comprennent, cette même année, l’achat du nouveau terrain du cimetière pour 1000 francs, la pose (76 francs) d’un portail (116.72 francs) et d’une croix (360 francs), mais aussi la construction du mur d’enceinte autour de l’église (1905.04 francs)<ref>Ibidem</ref>.  Ces travaux supplémentaires sont accompagnés par l’acquisition de pièces de mobilier, et en 1892 de l’ajout d’un escalier pour accéder à l’élévation sur laquelle se trouve l’église. Ces frais supplémentaires sont financés par la vente de 140 chênes « dépérissants ».
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L’église moderne est depuis régulièrement entretenue<ref> Détails des travaux dans la présentation du Petit Piottat de janvier 2015 (disponible en ligne sur le site de la mairie)</ref> : toiture du clocher en 1922, toiture de la nef et maçonneries en 1962, restauration générale en 2015<ref>La commune a pour ce faire fait appel à la Fondation du Patrimoine.</ref>… Les vestiges de l’église romane sont plaqués sur une propriété privée et facilement observables.
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[[Fichier:PlottesDessinBouillot.jpg |thumb|center|450px|Dessin de Plottes ©Michel Bouillot]]
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*'''Saint Barthélemy, biographie par la Pastorale du Tourisme 71 :'''
  
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''« Saint Barthélémy est un des 12 apôtres du Christ. Son nom signifie fils de Tolmaï (bar- Tolmaï, en araméen). Identifié, en général, avec Nathanaël, originaire de Cana, en Galilée, il fut conduit à Jésus par Philippe ; le Christ l’appela à le suivre. Des traditions assurent qu’après l’Ascension du Christ, il annonça l’Evangile en Inde et qu’il y fut couronné du martyre : il aurait été écorché vif, c’est pourquoi ses attributs sont un couteau ou la dépouille de sa propre peau, cf. la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine à Rome. Il est ainsi le patron des bouchers, des relieurs et des tanneurs. »''
  
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=== Description architecturale ===
 
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GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
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*'''Edifice d’origine :'''
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Le plan de l’église romane du XIe ou XIIe siècle est inconnu, et il semble que l’édifice ait été modifié de nombreuses fois au fil des siècles.
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On peut néanmoins supposer, à défaut de recherches plus poussés, que l’église d’origine suivait le plan suivant :
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Une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous clocher, et d’un chœur à fond plat.
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Après les différentes reprises et les ajouts divers à la structure originelle, l’église Saint-Barthélémy est décrite de la sorte au milieu du XIXe siècle :
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''«L'église actuelle se compose d'une nef, d'un chœur au-dessus duquel se trouve la tour du clocher, d'un arrière chœur, d'une petite chapelle et d'une sacristie. Ces différentes parties, construites à diverses époques, manquent complètement d'harmonie entre elles et n'offrent, même prises séparément, guère d'intérêt au point de vue de l'Art. Leur superficie, non compris la sacristie, est de 148,75 m2, surface insuffisante pour les besoins d'une population de 750 âmes. »''
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Description faite par l’architecte Berthier dans son rapport de 1859, avant reconstruction
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[[Fichier:PlottesAncienneEglisePlan.jpg|thumb|center|350px|Plan de l'ancienne église, avant sa reconstruction en 1865 ©AD71 plan cadastral de 1833]]
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*'''Vestiges :'''
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De cette église romane, probablement construite au XIe ou XIIe siècle, il ne reste aujourd’hui qu’un fragment du mur nord de la nef, en pierres ocre, encastré dans les bâtiments de l’ancien prieuré. On y distingue encore des baies romanes ainsi que des ouvertures en plein cintre.
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*'''Plan de la « nouvelle » église<ref>Pour une description plus détaillée de l’édifice moderne, voir la fiche de la Pastorale du Tourisme 71.</ref>:'''
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La nouvelle église est un vaste édifice néo-roman bâti sur une petite élévation. Les matériaux récupérés à partir de l’église romane ont servi à sa construction. L’influence et l’héritage roman sont omniprésents dans l’édifice moderne : faux-décor de bandes et arcatures « lombardes », baies sur colonnettes, arcades murales…
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L’édifice est composé d’un clocher-porche, suivi d’une large nef unique, d’un transept, d’une travée de chœur et d’une abside semi-circulaire.
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[[Fichier:PlottesPlanEgliseModerne.jpg|thumb|center|350px|Plan de l'architecte Berthier ©Archives départementales de Saône-et-Loire]]
  
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
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*Arcades et baies ébrasées de l’ancienne église, encastrées dans le mur du bâtiment moderne.
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*Mobilier de l’ancienne église, utilisé dans l’édifice moderne<ref>Sur le mobilier de l’église moderne, voir la fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71.</ref>, dont une statue en pierre de saint Barthélemy datant du XVe ou XVIe siècle.
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*Deux cloches, la plus grosse datée de 1667, l’autre de 1812.
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=== Rénovations / Etat ===
 
=== Rénovations / Etat ===
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*'''Rénovations :'''
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''XIXe :''
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1865 : construction de l’église actuelle, dans un style néo-roman ; destruction de l’ancienne église
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''XXIe :''
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*'''Etat :'''
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De l’ancienne église de Plottes, il ne reste que des ruines.
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L’église moderne est, elle, en bon état général.
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*'''Classement :'''
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=== Actualités ===
 
=== Actualités ===
 
Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie ou consulter son site internet :
 
Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie ou consulter son site internet :
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Version actuelle datée du 1 août 2020 à 23:03

L’ancienne église paroissiale Saint-Barthélémy était située à Plottes, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle fut dès sa fondation à la collation de l’abbaye de Tournus, qui avait un prieuré-château dans le village. De cette église romane, probablement construite au XIe ou XIIe siècle, il ne reste aujourd’hui qu’un fragment du mur nord de la nef, encastré dans les bâtiments de l’ancien prieuré. On y distingue encore des baies romanes ainsi que des ouvertures en plein cintre. L’église est vraisemblablement remaniée plusieurs fois, notamment au XVIe siècle en conséquence des guerres de Religion, dont les dommages furent particulièrement sévères à Plottes. Au XIXe siècle, l’église romane est jugée trop petite et délabrée, composée de parties hétéroclites édifiées les unes après les autres. Il est alors décidé de la reconstruire entièrement, décalée par rapport à son emplacement d’origine. L’édifice actuel date donc de 1865 et est conçu par l’architecte André Berthier dans un style néo-roman, pour rappeler l’origine de l’édifice. Les pierres de l’ancienne église sont par ailleurs réutilisées afin de limiter les coûts de reconstruction.

Ancienne église de Plottes (©CEP)
Adresse Au bourg, 71700 Plottes
Coordonnées GPS 46°31'47.6"N 4°52'19.4"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Philibert en Tournugeois (nouvelle église)
Protection Monuments Historiques /

Historique

©Commune de Plottes

Le village de Plottes a des origines très anciennes. Le centre originel de peuplement semble se trouver aux « Ecrois », près de la fontaine de Ladres : on y a retrouvé des silex préhistoriques, ainsi que de nombreux vestiges gallo-romains (tuiles, four, céramiques et ruines)[1]. Une nécropole mérovingienne a également été mise au jour au lieu-dit "A la Chèvre" à la fin du XIXe siècle. Plottes est mentionné pour la première fois en 875, en tant que Plotas[2]. Au XIe siècle, le village est mentionné plusieurs fois dans des chartes du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : In agro Plotensi, In villa Plotas[3]. Le toponyme de Plottes est définitivement adopté au XIVe ou XVe siècle. L’abbaye de Tournus possède la seigneurie des terres jusqu’en 1789. Le village de Plottes allie le calme et le charme de la campagne et la proximité urbaine, Tournus se trouvant à environ 5km. La commune de Plottes est d’ailleurs associée à Tournus dès 1973, avant de retrouver son indépendance en 2001. Plottes vit principalement de l’activité agricole et viticole, mais de nombreux habitants travaillent à Tournus. Le village abrite un riche patrimoine naturel, architectural et culturel que ses habitants s’attachent à sauvegarder et à mettre en valeur. Le village est fier de sa devise : "Après Paris ...Plottes !", réponse qu'aurait faite le Roi Henry IV, voulant réunir toutes ses forces à Paris, au Général Poncenat, occupé à assiéger Plottes et à le brûler pour la cinquième fois, dans le contexte des Guerres de Religion.

L’église romane de Plottes, dont il ne reste aujourd’hui que des ruines, pourrait avoir été construite au XIe ou au XIIe siècle. Elle est dès lors sous le vocable de Saint-Barthélémy et le centre de la paroisse de Plottes (diocèse de Chalon). L’édifice est à la collation de l’abbaye de Tournus, qui possède un prieuré-château au village. L’église est accolée aux bâtiments de ce prieuré, qui subsistent encore en partie. L’église romane devait être composée d’une nef unique, d’une travée sous clocher et d’un chœur à fond plat. Il n’en reste qu’un fragment du mur gouttereau nord encastré dans un ancien bâtiment du prieuré tournusien. On distingue encore des baies romanes ébrasées et des arcatures en plein cintre.

On sait peu de choses sur l’histoire de l’édifice, bien qu’il semble avoir été remanié plusieurs fois. Il est mentionné dans un pouillé du XIVe siècle, Curatus de Plotis, Ecclesia de Plotes[4]. Au XVIe siècle, une charte de Saint-Vincent de Mâcon mentionne l’Ecclesia de Plottes. A cette époque, l’église est rénovée et probablement assez largement modifiée. En effet, les Guerres de Religion viennent troubler la vie du village, qui est pillé et brûlé plusieurs fois. En 1675, une visite pastorale menée par l’archiprêtre de Vérizet décrit une église « toute voûtée et briquetée », qui est dans un état précaire, et visiblement marquée par les troubles passés.

A la Révolution, l’église est vraisemblablement vendue comme bien national. La commune la récupère au début du XIXe siècle et entreprend visiblement de la remettre en état. Dans les années 1820, on sait par exemple que le clocher est reconstruit, probablement au moment d’une restauration générale. En 1854, l’église romane est jugée trop petite pour accueillir tous les fidèles et en trop mauvais état pour y organiser le culte. Un premier projet de reconstruction est avancé. Il prévoit alors de bâtir un édifice bien plus vaste, en « style ogival du XIIIe siècle »[5], avec nef et bas-côtés. Ce projet est cependant abandonné, la commune ne disposant pas des moyens nécessaires : elle souhaite se limiter à un devis de 14 000 francs et conserver le clocher reconstruit vingt-cinq ans plus tôt[6].

En 1859, un nouveau rapport est commandé à l’architecte Berthier en vue d’une reconstruction. Il décrit alors l’église d’origine :

«L'église actuelle se compose d'une nef, d'un chœur au-dessus duquel se trouve la tour du clocher, d'un arrière chœur, d'une petite chapelle et d'une sacristie. Ces différentes parties, construites à diverses époques, manquent complètement d'harmonie entre elles et n'offrent, même prises séparément, guère d'intérêt au point de vue de l'Art. Leur superficie, non compris la sacristie, est de 148,75 m2, surface insuffisante pour les besoins d'une population de 750 âmes. »[7].

En 1861, un nouveau projet de reconstruction voit donc le jour. Berthier, suivant le souhait de la mairie, propose une construction néo-romane plus modeste, proche de l’édifice bâti à Juilly les Buxy. Ce projet prévoit « une nef précédée d'un porche sur lequel s'élèvera une tribune et la tour du clocher et ayant à gauche la chapelle des fonts baptismaux et à droite la cage d'un escalier desservant la tribune; d'un chœur avec abside de deux grandes chapelles à droite et à gauche du chœur et d'une sacristie. La surface totale sera de 256,49 m2 »[8].

Ce projet prévoit de décaler la construction pour dégager une esplanade, mais aussi de déplacer le cimetière en dehors du bourg afin d’assainir les abords de la nouvelle église. Le devis estimatif des travaux s’élève alors à 24 943, 69 francs, déduction faite de la récupération des matériaux de l'ancien édifice (estimée à environ 1200 francs). Il est accepté par la commune, bien qu’elle doive se démener pour trouver les fonds nécessaires : vente de vingt hectares de bois pour un montant évalué à environ 12 000 francs, emprunt à peu près égal à cette somme (avec un taux à 5%) garanti par une vente de coupes de réserve de vingt hectares supplémentaires exploitables en 1881[9]. Les travaux sont adjugés en 1861 aux entrepreneurs Benoit et Gallier. En 1863, le devis est majoré à hauteur de 26 251,11 francs afin d’inclure la construction d’une seconde sacristie demandée par le curé, de deux escaliers, et le paiement des honoraires de l’architecte. Les travaux sont réceptionnés en 1865. Ils comprennent, cette même année, l’achat du nouveau terrain du cimetière pour 1000 francs, la pose (76 francs) d’un portail (116.72 francs) et d’une croix (360 francs), mais aussi la construction du mur d’enceinte autour de l’église (1905.04 francs)[10]. Ces travaux supplémentaires sont accompagnés par l’acquisition de pièces de mobilier, et en 1892 de l’ajout d’un escalier pour accéder à l’élévation sur laquelle se trouve l’église. Ces frais supplémentaires sont financés par la vente de 140 chênes « dépérissants ».

L’église moderne est depuis régulièrement entretenue[11] : toiture du clocher en 1922, toiture de la nef et maçonneries en 1962, restauration générale en 2015[12]… Les vestiges de l’église romane sont plaqués sur une propriété privée et facilement observables.

Dessin de Plottes ©Michel Bouillot
  • Saint Barthélemy, biographie par la Pastorale du Tourisme 71 :

« Saint Barthélémy est un des 12 apôtres du Christ. Son nom signifie fils de Tolmaï (bar- Tolmaï, en araméen). Identifié, en général, avec Nathanaël, originaire de Cana, en Galilée, il fut conduit à Jésus par Philippe ; le Christ l’appela à le suivre. Des traditions assurent qu’après l’Ascension du Christ, il annonça l’Evangile en Inde et qu’il y fut couronné du martyre : il aurait été écorché vif, c’est pourquoi ses attributs sont un couteau ou la dépouille de sa propre peau, cf. la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine à Rome. Il est ainsi le patron des bouchers, des relieurs et des tanneurs. »

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

  • Edifice d’origine :

Le plan de l’église romane du XIe ou XIIe siècle est inconnu, et il semble que l’édifice ait été modifié de nombreuses fois au fil des siècles.

On peut néanmoins supposer, à défaut de recherches plus poussés, que l’église d’origine suivait le plan suivant :

Une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous clocher, et d’un chœur à fond plat.

Après les différentes reprises et les ajouts divers à la structure originelle, l’église Saint-Barthélémy est décrite de la sorte au milieu du XIXe siècle :

«L'église actuelle se compose d'une nef, d'un chœur au-dessus duquel se trouve la tour du clocher, d'un arrière chœur, d'une petite chapelle et d'une sacristie. Ces différentes parties, construites à diverses époques, manquent complètement d'harmonie entre elles et n'offrent, même prises séparément, guère d'intérêt au point de vue de l'Art. Leur superficie, non compris la sacristie, est de 148,75 m2, surface insuffisante pour les besoins d'une population de 750 âmes. »

Description faite par l’architecte Berthier dans son rapport de 1859, avant reconstruction

Plan de l'ancienne église, avant sa reconstruction en 1865 ©AD71 plan cadastral de 1833
  • Vestiges :

De cette église romane, probablement construite au XIe ou XIIe siècle, il ne reste aujourd’hui qu’un fragment du mur nord de la nef, en pierres ocre, encastré dans les bâtiments de l’ancien prieuré. On y distingue encore des baies romanes ainsi que des ouvertures en plein cintre.

  • Plan de la « nouvelle » église[13]:

La nouvelle église est un vaste édifice néo-roman bâti sur une petite élévation. Les matériaux récupérés à partir de l’église romane ont servi à sa construction. L’influence et l’héritage roman sont omniprésents dans l’édifice moderne : faux-décor de bandes et arcatures « lombardes », baies sur colonnettes, arcades murales…

L’édifice est composé d’un clocher-porche, suivi d’une large nef unique, d’un transept, d’une travée de chœur et d’une abside semi-circulaire.

Plan de l'architecte Berthier ©Archives départementales de Saône-et-Loire

Inventaire décor et mobilier

  • Arcades et baies ébrasées de l’ancienne église, encastrées dans le mur du bâtiment moderne.
  • Mobilier de l’ancienne église, utilisé dans l’édifice moderne[14], dont une statue en pierre de saint Barthélemy datant du XVe ou XVIe siècle.
  • Deux cloches, la plus grosse datée de 1667, l’autre de 1812.

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1865 : construction de l’église actuelle, dans un style néo-roman ; destruction de l’ancienne église

XXe :

/

XXIe :

/

  • Etat :

De l’ancienne église de Plottes, il ne reste que des ruines.

L’église moderne est, elle, en bon état général.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie ou consulter son site internet :

Commune de Plottes

Visite

Les vestiges de l’église romane sont visibles librement près de l’église moderne. Les propriétaires laissent les promeneurs venir observer et photographier ce qu’il reste de l’église d’origine.

L’église moderne est généralement ouverte pendant la saison estivale. Pour planifier une visite, contacter directement la mairie.

Si le village semble en majorité accessible aux personnes à mobilité réduite, l’église moderne ne l’est pas, ni les vestiges de l’église romane (toutefois observables de la rue attenante).

Association engagée

Logo de l'association ©Les Piott'Actifs
  • Les "Piott'Actifs" :

L’association a pour but de promouvoir et de mettre en valeur le village de Plottes. Pour ce faire, l’association s’attache à :

-organiser des évènements artistiques, culturels et festifs

-favoriser les relations sociales et intergénérationnelles et promouvoir les talents du village

-sauvegarder le patrimoine

-participer à des évènements culturels et artistiques organisés par des tiers

-organiser des sorties collectives

Responsable : Pierre-Louis Pinchaux

Contact : 03 85 40 56 10

Adresse : Mairie de Plottes

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée
Carte postale ancienne, collection privée

Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • BOUILLOT, Michel, Un village à sauvegarder : Plottes, revue « Images de Saône-et-Loire » no 113 de mars 1998, p. 3-7.
  • DARD Ch. et MARTIN J., Plottes, monographie historique, 1920.
  • DEFONTAINE, Patrick, « Les prieurés-châteaux de la région mâconnaise au Moyen Âge », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, 2009.
  • DEFONTAINE, Patrick, Recherches sur les prieurés réguliers, monastiques et canoniaux des anciens diocèses de Chalon et Mâcon : (Xe - XIVe siècles), Tomes 1 et 2, thèse de doctorat, Dijon, 2013.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1971:

Archives départementales de la Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise de Plottes

  • Le petit Piottat, bulletin municipal de janvier 2015, dossier sur l’église du village (disponible en ligne sur le site de la commune).

Propriétaire / Contact

  • Vestiges romans :

Propriété privée. Les propriétaires laissent cependant le loisir aux visiteurs de venir observer de près les vestiges.

  • Eglise moderne :

Commune de Plottes

03 85 40 51 10

mairiedeplottes@wanadoo.fr

Site officiel

Patrimoine local et/ou folklore

  • Patrimoine de Plottes :

Cadoles, four à pain, lavoir, pressoir

« Château » de Plottes, restes de l’ancien prieuré

Maisons de caractère

Eglise romane construite en deux phases : clocher, travée sous clocher et abside construits au plus tard au début du XIe siècle ; nef et bas-côtés construits à la fin du XIe siècle.

La voûte de l’abside est recouverte de fresques qui dateraient du XVe ou du XVIe siècle.

Elle est classée Monument Historique depuis 1913.

Eglise romane bâtie aux XIe et XIIe siècles. Elle a la particularité de rassembler deux nefs sous une même toiture : une nef paroissiale dans la continuité du chevet, et une nef conventuelle accolée au sud de la première.

La voûte de l’abside est ornée de peintures murales du XIIe siècle figurant le Christ en Majesté.

Elle est classée Monument Historique depuis 1941.

Petite église romane construite au XIIe siècle, en deux phases.

Elle est classée Monument Historique depuis 1931.

Elle abrite un beau retable du XVIIIe siècle et fait face à un château seigneurial remarquable.

Notes et références

  1. Fiche Wikipays de la commune
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  3. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  4. Ibidem
  5. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  6. Le Petit Piottat, janvier 2015.
  7. Oursel
  8. Ibidem
  9. Petit Piottat
  10. Ibidem
  11. Détails des travaux dans la présentation du Petit Piottat de janvier 2015 (disponible en ligne sur le site de la mairie)
  12. La commune a pour ce faire fait appel à la Fondation du Patrimoine.
  13. Pour une description plus détaillée de l’édifice moderne, voir la fiche de la Pastorale du Tourisme 71.
  14. Sur le mobilier de l’église moderne, voir la fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71.