Eglise Saint-Martin à Grevilly : Différence entre versions

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=== Historique ===
 
=== Historique ===
=== Description architecturale ===
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Le village de [[Grevilly]] est mentionné pour la première fois en 948 et 950 dans des chartes de l’abbaye de Cluny : ''In pago Matisconense, in fine Griviliacense'', ''In agro Griviliaco''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Il s’agit cependant d’une zone de peuplement plus anciennes, comme en attestent les vestiges archéologiques retrouvés sur le territoire de la commune. Le village est mentionné<ref>Ibidem</ref> plusieurs fois au fil des siècles : ''Grezvillié'' (XIVe siècle), ''In villa de Grivilliaco'' (1408), puis finalement ''Grevilly'' (1448). En 1581, Georges de Beauffremont, seigneur de Cruzille, obtient que sa seigneurie soit érigée en comté<ref>Fiche wikipédia de la commune </ref>. Ce comté est composé de Collonge, Sagy, Ouxy (hameaux actuels de Cruzille), Gratay, Cruzille, Grevilly et Ozenay. Au XVIIIe siècle, le village prend brièvement le nom de ''Saint Martin de Grevilly''<ref>Rigault</ref>, avant de reprendre son nom originel. Après la Révolution, le village dépend des bailliage et recette de [[Mâcon]]. De nos jours, Grevilly est une petite commune rurale d’une trentaine d’habitants. C’est un village viticole du Haut-Mâconnais, dont les vendanges sont presque entièrement vinifiées à la cave coopérative de [[Lugny]]. Grevilly appartenait jusqu’en 2015 au canton de Lugny. La commune fait aujourd’hui partie du canton de [[Tournus]].
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L’église du village, sous le vocable de Saint-Martin, est située à l’écart du bourg, plus en hauteur, ancrée dans le flanc de la colline. Elle fait face à un panorama remarquable mêlant vignes, monts et patrimoine (notamment le château seigneurial de Brancion). Construite au début du XIIe siècle, c’est un édifice roman typique de ceux que l’on trouve dans la région, tout en sobriété. A l’origine, elle se compose d’une petite nef unique rectangulaire, d’une travée sous un clocher carré, et d’une abside. Elle est entourée du petit cimetière communal et adopte architecturalement la pente naturelle du terrain. Si l’édifice actuel date du XIIe siècle, des fouilles archéologiques menées par l’INRAP ont néanmoins mis au jour des vestiges et artefacts plus anciens, attestant d’une occupation très ancienne des lieux. Des sépultures et objets anciens (vitraux, poteries…) ont ainsi été découverts, tout comme des murs appartenant à une construction plus ancienne.
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En 1119, une bulle papale de Calixte II confirme les possessions de l’abbaye de Tournus à Grevilly : ''Ecclesiam Sancti Martini de Griviliaco''. L’édifice est vraisemblablement contemporain de cet acte. L’église est dès sa construction à la collation de l’abbaye de Tournus qui avait en partie la seigneurie des lieux, et le centre de la paroisse de Grevilly, au sein du diocèse de Chalon-sur-Saône. Bien que certaines sources suggèrent la présence d’un prieuré à Grevilly, il semble plutôt que la petite paroisse soit simplement une possession de l’abbaye, avec laquelle elle entretient une sorte de patronat. Au XIIIe siècle, l’édifice est vraisemblablement remanié. Le clocher, bien qu’également roman, semble avoir été reconstruit à cette époque.
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Ce qu’il advient ensuite de l’église est méconnu. En 1320, on retrouve l’ ''Ecclesia de Grevilleyo''<ref>Rigault</ref> dans un registre ecclésiastique, sans grand détail. Au XVIe ou XVIIe siècle, l’édifice est en partie remanié et restauré, probablement afin de réparer les dommages causés par les Guerres de Religion, particulièrement violentes dans la région. La façade semble notamment avoir été reprise à cette époque. Au XVIIe siècle, la paroisse est extrêmement pauvre, tant en moyens matériels qu’en habitants. C’est à cette époque que le village adopte son dicton encore usité aujourd’hui : « Pauvre comme le curé de Grevilly qui n’a qu’un calice en buis. »<ref>Diction qui fait écho à la situation actuelle de la commune. Une réplique du calice est exposée dans l’église.</ref>. Il semble par ailleurs que la paroisse soit à l’époque en conflit avec le chapitre de Tournus<ref>Gisèle Couturier.</ref>.
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A la Révolution, Grevilly cesse d’être paroisse. En 1795, le culte est rétabli, et les habitants demandent à ce que l’église soit desservie par Pierre Maréchal, curé de Lugny de 1767 à 1803. Au début du XIXe siècle, l’édifice est en très mauvais état. Dès 1802, Grevilly est donc rattaché à Cruzille pour le culte (par arrêté préfectoral passé en 1806). L’office se fait dès lors dans l’Eglise Saint-Pierre à Cruzille, où ont également lieu sacrements et inhumations. La cloche de Grevilly est installée dans celle de Cruzille. L’église Saint-Martin devient une simple annexe et ne peut donc plus prétendre à des subventions de l’Etat. Il devient impossible pour le village et ses habitants d’entretenir son église romane. Devenue dangereuse, elle finit par être fermée au public par Mgr d’Héricourt.
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Les habitants de Grevilly supportent cependant mal d’être privés de leur église, de devoir se déplacer à Cruzille pour le culte, et surtout de devoir y enterrer leurs morts. Vers 1851<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>, le maire envoie donc une lettre au préfet dans l’espoir de rétablir l’indépendance cultuelle de Grevilly. Plusieurs habitants de la commune signent cette lettre et expriment leur mécontentement. Ils s’engagent à restaurer l’église afin de pouvoir la rouvrir au culte. En 1856, une délibération municipale réitère le vœu de la population de récupérer son église et de la rénover à cette fin. Les habitants espèrent ainsi la voir érigée en chapelle vicariale, avec un desservant qui lui serait propre. La délibération s’accompagne d’un devis chiffré pour les travaux envisagés. Ces frais de restauration doivent être pris en charge par des donateurs privés, notamment Mr Leduc et sa tante Mme veuve Tropenat, qui s’engagent à fournir une souscription de 1000 francs. De leur côté, les villageois s’engagent à se charger du transport des matériaux. Il ne reste que 226.30 francs à la charge de la commune, qui prévoit également d’offrir une concession à vie pour Mr Tropenat et ses descendants, avec l’intention de rapatrier son corps enterré à Cruzille. L’église est donc consolidée et restaurée. Une chapelle faisant office de sacristie est également ajoutée au sud de la travée sous clocher. En 1858, un marché est passé avec Gédéon Morel, fondeur à Lyon, pour la refonte de la cloche. La municipalité commande une cloche d’environ 350 kg, avec sa monture, pour 2088.55 francs. La cloche est réceptionnée le 1er avril 1859 par le maire et par Mr Calignan, desservant de la chapelle<ref>Ibidem</ref>.
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Ces travaux sont cependant vraisemblablement lacunaires, et l’église nécessite dès les années 1880 de nouvelles réparations. En 1889, la commune fait une demande de secours auprès de l’Etat, d’un montant de 1500 francs. Cette demande est refusée, bien qu’appuyée par le maire Mr de Benoist et l’évêque d’Autun, au motif que l’église n’a aucun statut officiel et qu’il n’est donc pas de la responsabilité de l’Etat de l’entretenir. En 1934, quelques réparations sont finalement faites, notamment sur la façade, qui est remaniée. En 1941, la municipalité obtient l’inscription de son édifice roman au titre des Monuments Historiques, avec pour but de le protéger et de pouvoir obtenir des subventions pour sa restauration. L’année suivante, l’église et le cimetière sont finalement classés Monument Historique.
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De véritables travaux de restauration ne sont initiés que dans la seconde moitié du XXe siècle, sous l’impulsion de la municipalité, des habitants du village et de l’association de sauvegarde dédiée à l’église. En 1878, l’intérieur de l’édifice est entièrement restauré (plafond, enduits etc.), avec l’aide bénévole d’un groupe de scouts de Versailles. Cette rénovation est rendue possible grâce à Mr Hugonnier et à Mme de Benoist, qui lancent une souscription pour former un fonds de trésorerie permettant les travaux et l’achat des matériaux<ref>Ibidem</ref>. En 1994, c’est l’extérieur de l’église qui est restauré : nettoyage, rejointement et crépissage des murs ; reprise des murs du clocher et de sa charpente, des murs de soutènement de la toiture et de la couverture en laves (remplacée par des tuiles pour la nef et la sacristie). Ces travaux sont réalisés par des professionnels.
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En 2015, l’association « Saint-Martin de Grevilly » voit le jour. Elle entend organiser la restauration et la mise en valeur de l’église. Cette même année, quelques pièces de mobilier sont restaurées. C’est le cas des lithographies sur papier qui forment le chemin de croix (neuf stations restantes), restaurées par Mme Françoise Lajénie. Une statuette en pierre blanche de la Vierge à l’Enfant est également sculptée et installée dans l’oculus de la façade par Mr Frédéric Leroy.
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En Avril 2019, les archéologues de l’INRAP réalisent le diagnostic préventif de l’édifice, afin d’identifier et de résoudre les problèmes qui menacent sa structure. A cette occasion, ils mettent au jour les vestiges d’une construction antérieure sous les fondations de l’église actuelle, ainsi que des ossements et matériaux divers attestant d’une occupation des lieux très lointaine. Suite au rapport des archéologues, des travaux d’assainissement doivent avoir lieu en 2020 : assainissement de l’édifice (lutte contre les infiltrations d’eau notamment), pose d’un drain autour de l’église sous un caniveau de pierre, pose d’abat-sons aux baies ouest du clocher pour protéger la poutre qui supporte la cloche. Pour financer ces travaux, la municipalité a lancé une collecte de fonds en partenariat avec la Fondation du Patrimoine<ref>[https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-saint-martin-a-grevilly Eglise de Grevilly] </ref>. Elle a également obtenu une subvention de 6000 francs de la part de la Sauvegarde de l’Art Français.
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*'''Saint Martin :'''
  
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''Né en 316, il est soldat dans l’armée romaine. En 337, il partage son manteau avec un pauvre mendiant qui meurt de froid, et reçoit la Révélation. Il se convertit alors au christianisme et quitte l’armée. Il se forme ensuite auprès d’Hilaire, évêque de Poitiers, à partir de 356. Il vit ensuite en ermite, avant de fonder le premier monastère d’Occident à Poitiers après son retour d’exil. Il est par la suite enlevé par des tourangeaux, puis élu évêque de la ville en 371. Il fonde les premières églises rurales de Gaule, ainsi que le monastère de Marmoutier. Saint Martin meurt en 397 et est enterré à Tours. Il est le saint patron des hôteliers, des cavaliers et des tailleurs.
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=== Description architecturale ===
 
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GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
GLOSSAIRE : [http://www.bourgogneromane.com/glossaire.htm Bourgogne Romane]
 
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La petite église de Grevilly est située en hauteur par rapport au bourg, ancrée dans le flanc de la colline, au milieu des vignes. Elle fait face à un panorama remarquable constitué de vignobles, monts et villages voisins. Entourée de son cimetière, son caractère et sa position lui donnent un charme tout particulier. Bâtie en pierre dorée, elle est typique des petites églises romanes de la région, modeste et trapue. Elle suit un plan simple : petite nef unique rectangulaire, travée sous un clocher carré flanquée d’une sacristie au sud, abside à l’est.
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[[Fichier:PlanEgliseGrevillySauvegardeArtFrançais.jpg|thumb|left|450px|Plan de l'église de Grevilly ©Sauvegarde de l'Art Français]]
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De l’extérieur, la simplicité de l’édifice est manifeste. Perchée dans l’enclos de son cimetière, l’église semble ancrée dans la colline, la construction rattrapant la pente du terrain. A l’ouest, la façade est séparée en deux parties. La partie basse est composée d’une sorte d’avant-corps en légère saillie, formé par deux larges contreforts aux extrémités reliés par un larmier en appentis<ref>Sauvegarde de l’art français</ref> soutenu par des modillons nus. Un portail en plein cintre sans décor est inscrit dans cet avant-corps. Il est surmonté par un fronton à double ressaut. La partie haute de la façade ne comporte qu’un simple oculus ovale désormais muré, qui accueille une statuette de la Vierge. Les murs gouttereaux de la nef sont épaulés de deux contreforts chacun, le nord étant aveugle. Le mur sud est quant à lui ouvert d’une baie moderne en plein cintre. On y distingue également le contour d’une ancienne ouverture.
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La travée sous clocher est quant à elle épaulée de mini-croisillons encadrés de contreforts. Au nord, une toute petite baie ébrasée romane en plein cintre est ouverte. Au sud, la travée est flanquée d’une sacristie, ouverte au sud d’une large baie en plein cintre et à l’ouest d’une porte de même profil. La travée supporte un court clocher trapu de plan carré. Il est composé d’une souche aveugle simplement munie de l’accès au clocher au sud, et de deux étages de baies. Le premier niveau comporte une baie plein cintre au sud et à l’est (celle-ci étant murée). Le deuxième niveau, soutenu par un cordon de pierre, est ouvert d’une baie plein cintre au nord et à l’est, d’une baie géminée sur colonnettes au sud, et de deux baies à arc allongé à l’ouest. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans surmontée d’une croix de fer.
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A l’est, l’abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est épaulée par deux contreforts plats. L’abside est percée de deux baies d’époques différentes : une petite baie romane ébrasée au nord, en plein cintre, et une baie moderne sans style au sud. L’abside et les mini-croisillons de la travée sous clocher sont couverts de laves. La nef et la sacristie sont couvertes de tuiles, et le clocher de tuiles plates. Une corniche à modillons nus court le long de l’abside, des mini-croisillons et du gouttereau sud de la nef. Une corniche similaire supporte la toiture du clocher.
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A l’intérieur, l’église est tout aussi sobre qu’à l’extérieur. Très dépouillée, elle ne comporte que très peu de mobilier et de décor. La petite nef, dallée et plafonnée, est en pierre apparente. Les murs sont chacun munis de deux contreforts plats. Au sud, on distingue le contour d’une ouverture étroite en plein cintre, ainsi que d’une autre ouverture, plus basse, à linteau droit. Au nord, une niche accueille une statuette de saint Joseph. Il pourrait s’agir d’une ancienne baie romane désormais murée. La nef s’ouvre sur la travée sous clocher via un arc triomphal étroit en cintre brisé, avec impostes. Il est encadré par deux tablettes de pierre, dont celle à droite et un linteau en remploi. Elle est décorée d’animaux fabuleux encadrant un blason.
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La travée sous clocher, également dallée, est surélevée de deux marches pour rattraper la pente du terrain. Elle est fermée par une grille de fer forgé et est voûtée d’un berceau légèrement brisé, dans lequel est ménagée la trappe d’accès au clocher. Au sud, la travée s’ouvre sur une chapelle par un épais arc en plein cintre. Cette chapelle, longtemps utilisée comme sacristie, est désormais vide. Ajoutée au XIXe siècle, elle est plafonnée et comporte un accès direct vers l’extérieur. Seuls les murs ouest et sud sont enduits.
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L’abside complète l’édifice à l’est. Elle est également dallée et surélevée de deux marches. Plus étroite que la travée qui la précède, son arc d’ouverture n’est pas marqué. L’abside est voûtée en cul-de-four et accueille un beau maître-autel en bois sur socle, surmonté d’un tabernacle orné d’une croix. Un petit banc de bois ceint l’abside, et une piscine liturgique est percée dans le mur au sud.
  
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
 
=== Inventaire décor et mobilier ===
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*Statuette de la Vierge à l’Enfant, exposée à l’extérieur dans l’oculus de la façade. Il s’agit d’une réalisation de Frédéric Leroy, installée en 2015.
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*Colonnettes des baies du clocher, à bases moulurées
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*Plaque commémorative des soldats morts au combat (façade)
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*Maître-autel en bois, surmonté d’un tabernacle orné d’une croix 
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*Grille de communion en fer forgé
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*Tablette en pierre sculptée du XVIe siècle<ref>Selon Raymond Oursel, il pourrait s’agir d’une ancienne pierre de linteau </ref> :
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Deux dragons (ou animaux fabuleux) encadrent un blason orné d’un calice surmonté de l’hostie
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*Statue en bois polychrome de la Vierge à l’Enfant (nef). La Vierge est couronnée<ref>L’inventaire Oursel cite une autre statut de la Vierge, datant du XIXe siècle, bien différente de celle présente aujourd’hui.</ref>.
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*Statue de saint Joseph et de l’Enfant Jésus (nef)
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*Croix en pierre blanche (chapelle/sacristie)
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*Crucifix
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*Chemin de croix (lithographies sur papier), 9 stations. Il a été restauré récemment, grâce à l’intervention de l’association de sauvegarde du patrimoine<ref>[http://fappah.fr/wp-content/uploads/2017/07/les-lithographies-du-chemin-de-croix.pdf Présentation du chemin de croix et de sa restauratio]n</ref>.
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*Calice en buis : ciboire en orme installé dans la nef. Il s’agit d’une copie d’un ciboire du XVIIIe siècle, réalisée en 2018 par Mr Daniel Conry, à partir d’un morceau d’orme offert par Mr Louis Boyat. Il est installé sur une sellette conçue par Mr Serge Nuzillat.
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Le ciboire original a été déposé au musée de Tournus par le curé Ravenet, au début du XXe siècle.
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Ce calice représente le peu de moyens qu’avait la paroisse avant la Révolution, d’où la devise de la commune : « Pauvre comme le curé de Grevilly qui n’a qu’un calice en buis. »
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*Dalles funéraires gravées :
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Léonard Michalet, curé de Grevilly pendant 29 ans, décédé en 1773 ou 1775
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Dalle anonyme ornée d’une large croix fleuronnée encadrée par un pic et une hache (XVIIIe-XIXe siècle)
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Dalle de Louis Dahon, écuyer (1660-1740)<ref>Oursel</ref>. Cette dalle se trouve à l’extérieur devant le portail.
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*Bénitier encastré (porte principale)
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*Siège curial en bois (contre le mur de façade)
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*Croix en fer à la pointe du clocher (elle y a remplacé au XXe siècle une statue de la Vierge, endommagée lors de travaux sur la toiture)
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*Cloche : elle pèse près de 350 kg, se nomme Sophie-Aymée, date de 1858 et est l’œuvre de Gédéon Morel, fondeur de cloches à Lyon.
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Elle a pour inscription :
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« Magnificat anima mea dominum luceat. / Je m’appelle Sophie Aimée. / Parrain : Mr et Mme Bernard Aymé Le Duc, président du Tribunal de 1re instance de Trévoux. / Marraine : Mme Sophie Tropenat née Populus. / Maire de Grevilly : Joachim Gaudet. / Adjoint : Philibert Billebot. / MDCCCLVIII / Morel à Lyon. / Saint-Martin priez pour nous. »
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Cette cloche est notamment ornée d’une représentation de saint Martin, de la Vierge de l'Immaculée Conception, d’un Christ en Gloire, d’une Piéta sous laquelle est inscrit "MATER DOLOROSA" . Elle est également décorée de frises.
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*Croix de cimetière, au sud-ouest de l’église. Elle est gravée de l’inscription « Requiem aeternam dona eis domine 1872 »
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=== Rénovations / Etat ===
 
=== Rénovations / Etat ===
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*'''Rénovations :'''
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''XIXe :''
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1856 : restauration générale, ajout de la sacristie au sud de la travée sous clocher
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1858 : refonte de la cloche par G. Morel
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''XXe :''
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1934 : reprise de la façade
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1978 : restauration intérieure
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1994 : restauration extérieure
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''XXIe :''
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2015 : travaux de restauration (notamment du mobilier)
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2019 : fouilles archéologiques autour de l’édifice
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2020 : travaux d’assainissement
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*'''Etat :'''
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L’église est en assez bon état général. Depuis 2015, elle fait l’objet d’un soin constant et de mesures de réhabilitation de la part de l’association de sauvegarde qui lui est dédiée.
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*'''Classement :'''
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L’église et le cimetière qui l’entoure sont classés Monument Historique depuis 1942.
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=== Actualités ===
 
=== Actualités ===
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Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter la mairie ou l’association locale de sauvegarde du patrimoine.
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Cette association organise régulièrement des animations culturelles au sein de l’église afin de financer sa restauration : expositions, concerts…
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=== Visite ===
 
=== Visite ===
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L’église est d’ordinaire fermée. Pour la visiter, contacter la mairie ou l’association qui lui est dédiée.
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L’édifice n’est à priori pas accessible aux personnes à mobilité réduite (marche à l’entrée, terrain en pente non-aménagé).
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=== Association engagée ===
 
=== Association engagée ===
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*'''Association Saint-Martin de Grevilly :'''
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Association créée en 2015  et ayant pour but de sauvegarder, restaurer et mettre en valeur le petit patrimoine de Grevilly. L’association s’attache plus particulièrement à entretenir et protéger l’église romane du village et son mobilier.
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Elle a déjà permis de restaurer le chemin de croix de l’église et de faire installer une statuette de la Vierge dans l’oculus de la façade, à l’extérieur.
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''Adresse :'' Mairie - 71700 GREVILLY
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''Présidente :'' Gisèle COUTURIER
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''Tel :'' 06 84 15 07 66
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''Mail :'' giselecouturiergrevilly@gmail.com
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''Site internet :'' [https://fappah.fr/saint-martin-de-grevilly Page Fappah]
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=== Iconographie ancienne et récente ===
 
=== Iconographie ancienne et récente ===
 
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[[Fichier:GrevillyCartePostale.jpg|thumb|center|450px|Carte postale ancienne, collection privée de Mr Luc Denis]]
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[[Fichier:GrevillyCartePostale.jpg|thumb|center|550px|Carte postale ancienne, collection privée de Mr Luc Denis]]
 
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=== Bibliographie ===
 
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*COUTURIER, Gisèle, ''Grevilly au fil du temps'', 1995, 312p.
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*RIGAULT, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.
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=== Sources ===
 
=== Sources ===
 
*Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :
 
*Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Version actuelle datée du 3 mai 2021 à 17:11

L’église romane Saint-Martin est située à Grevilly, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle est dès sa fondation le centre de la paroisse de Grevilly, mais est annexe de l’église de Cruzille depuis le début du XIXe siècle. Sa construction remonte vraisemblablement au XIIe siècle. Il s’agit d’un édifice modeste et trapu, qui suit un plan typique des petites églises romanes de la région : une nef rectangulaire unique, suivie d’une travée supportant un clocher carré ramassé, et d’une abside. L’église semble avoir peu été remaniée au fil des siècles. Cependant, le clocher semble avoir été construit – ou du moins repris – un peu après le reste de l’édifice, peut-être au XIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, l’église est interdite au culte car jugée dangereuse du fait de son état avancé de délabrement. Grâce à l’engagement des habitants et au secours de divers mécènes, l’édifice est rénové plusieurs fois au cours du siècle, et la chapelle qui flanque la travée sous clocher au sud lui est ajoutée, afin de servir de sacristie. En 1942, l’église et le cimetière sont classés Monuments Historiques. L’église, entièrement restaurée à la fin du XXe siècle, est désormais régulièrement entretenue grâce au concours et à la motivation des habitants de la commune.

Eglise Saint-Martin (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse La Bausse, 71700 Grevilly
Coordonnées GPS 46°30'58.2"N 4°49'18.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre Dame des Coteaux en Mâconnais
Protection Monuments Historiques Classée en 1942 (cimetière compris)

Historique

Le village de Grevilly est mentionné pour la première fois en 948 et 950 dans des chartes de l’abbaye de Cluny : In pago Matisconense, in fine Griviliacense, In agro Griviliaco[1]. Il s’agit cependant d’une zone de peuplement plus anciennes, comme en attestent les vestiges archéologiques retrouvés sur le territoire de la commune. Le village est mentionné[2] plusieurs fois au fil des siècles : Grezvillié (XIVe siècle), In villa de Grivilliaco (1408), puis finalement Grevilly (1448). En 1581, Georges de Beauffremont, seigneur de Cruzille, obtient que sa seigneurie soit érigée en comté[3]. Ce comté est composé de Collonge, Sagy, Ouxy (hameaux actuels de Cruzille), Gratay, Cruzille, Grevilly et Ozenay. Au XVIIIe siècle, le village prend brièvement le nom de Saint Martin de Grevilly[4], avant de reprendre son nom originel. Après la Révolution, le village dépend des bailliage et recette de Mâcon. De nos jours, Grevilly est une petite commune rurale d’une trentaine d’habitants. C’est un village viticole du Haut-Mâconnais, dont les vendanges sont presque entièrement vinifiées à la cave coopérative de Lugny. Grevilly appartenait jusqu’en 2015 au canton de Lugny. La commune fait aujourd’hui partie du canton de Tournus.

L’église du village, sous le vocable de Saint-Martin, est située à l’écart du bourg, plus en hauteur, ancrée dans le flanc de la colline. Elle fait face à un panorama remarquable mêlant vignes, monts et patrimoine (notamment le château seigneurial de Brancion). Construite au début du XIIe siècle, c’est un édifice roman typique de ceux que l’on trouve dans la région, tout en sobriété. A l’origine, elle se compose d’une petite nef unique rectangulaire, d’une travée sous un clocher carré, et d’une abside. Elle est entourée du petit cimetière communal et adopte architecturalement la pente naturelle du terrain. Si l’édifice actuel date du XIIe siècle, des fouilles archéologiques menées par l’INRAP ont néanmoins mis au jour des vestiges et artefacts plus anciens, attestant d’une occupation très ancienne des lieux. Des sépultures et objets anciens (vitraux, poteries…) ont ainsi été découverts, tout comme des murs appartenant à une construction plus ancienne.

En 1119, une bulle papale de Calixte II confirme les possessions de l’abbaye de Tournus à Grevilly : Ecclesiam Sancti Martini de Griviliaco. L’édifice est vraisemblablement contemporain de cet acte. L’église est dès sa construction à la collation de l’abbaye de Tournus qui avait en partie la seigneurie des lieux, et le centre de la paroisse de Grevilly, au sein du diocèse de Chalon-sur-Saône. Bien que certaines sources suggèrent la présence d’un prieuré à Grevilly, il semble plutôt que la petite paroisse soit simplement une possession de l’abbaye, avec laquelle elle entretient une sorte de patronat. Au XIIIe siècle, l’édifice est vraisemblablement remanié. Le clocher, bien qu’également roman, semble avoir été reconstruit à cette époque.

Ce qu’il advient ensuite de l’église est méconnu. En 1320, on retrouve l’ Ecclesia de Grevilleyo[5] dans un registre ecclésiastique, sans grand détail. Au XVIe ou XVIIe siècle, l’édifice est en partie remanié et restauré, probablement afin de réparer les dommages causés par les Guerres de Religion, particulièrement violentes dans la région. La façade semble notamment avoir été reprise à cette époque. Au XVIIe siècle, la paroisse est extrêmement pauvre, tant en moyens matériels qu’en habitants. C’est à cette époque que le village adopte son dicton encore usité aujourd’hui : « Pauvre comme le curé de Grevilly qui n’a qu’un calice en buis. »[6]. Il semble par ailleurs que la paroisse soit à l’époque en conflit avec le chapitre de Tournus[7].

A la Révolution, Grevilly cesse d’être paroisse. En 1795, le culte est rétabli, et les habitants demandent à ce que l’église soit desservie par Pierre Maréchal, curé de Lugny de 1767 à 1803. Au début du XIXe siècle, l’édifice est en très mauvais état. Dès 1802, Grevilly est donc rattaché à Cruzille pour le culte (par arrêté préfectoral passé en 1806). L’office se fait dès lors dans l’Eglise Saint-Pierre à Cruzille, où ont également lieu sacrements et inhumations. La cloche de Grevilly est installée dans celle de Cruzille. L’église Saint-Martin devient une simple annexe et ne peut donc plus prétendre à des subventions de l’Etat. Il devient impossible pour le village et ses habitants d’entretenir son église romane. Devenue dangereuse, elle finit par être fermée au public par Mgr d’Héricourt.

Les habitants de Grevilly supportent cependant mal d’être privés de leur église, de devoir se déplacer à Cruzille pour le culte, et surtout de devoir y enterrer leurs morts. Vers 1851[8], le maire envoie donc une lettre au préfet dans l’espoir de rétablir l’indépendance cultuelle de Grevilly. Plusieurs habitants de la commune signent cette lettre et expriment leur mécontentement. Ils s’engagent à restaurer l’église afin de pouvoir la rouvrir au culte. En 1856, une délibération municipale réitère le vœu de la population de récupérer son église et de la rénover à cette fin. Les habitants espèrent ainsi la voir érigée en chapelle vicariale, avec un desservant qui lui serait propre. La délibération s’accompagne d’un devis chiffré pour les travaux envisagés. Ces frais de restauration doivent être pris en charge par des donateurs privés, notamment Mr Leduc et sa tante Mme veuve Tropenat, qui s’engagent à fournir une souscription de 1000 francs. De leur côté, les villageois s’engagent à se charger du transport des matériaux. Il ne reste que 226.30 francs à la charge de la commune, qui prévoit également d’offrir une concession à vie pour Mr Tropenat et ses descendants, avec l’intention de rapatrier son corps enterré à Cruzille. L’église est donc consolidée et restaurée. Une chapelle faisant office de sacristie est également ajoutée au sud de la travée sous clocher. En 1858, un marché est passé avec Gédéon Morel, fondeur à Lyon, pour la refonte de la cloche. La municipalité commande une cloche d’environ 350 kg, avec sa monture, pour 2088.55 francs. La cloche est réceptionnée le 1er avril 1859 par le maire et par Mr Calignan, desservant de la chapelle[9].

Ces travaux sont cependant vraisemblablement lacunaires, et l’église nécessite dès les années 1880 de nouvelles réparations. En 1889, la commune fait une demande de secours auprès de l’Etat, d’un montant de 1500 francs. Cette demande est refusée, bien qu’appuyée par le maire Mr de Benoist et l’évêque d’Autun, au motif que l’église n’a aucun statut officiel et qu’il n’est donc pas de la responsabilité de l’Etat de l’entretenir. En 1934, quelques réparations sont finalement faites, notamment sur la façade, qui est remaniée. En 1941, la municipalité obtient l’inscription de son édifice roman au titre des Monuments Historiques, avec pour but de le protéger et de pouvoir obtenir des subventions pour sa restauration. L’année suivante, l’église et le cimetière sont finalement classés Monument Historique.

De véritables travaux de restauration ne sont initiés que dans la seconde moitié du XXe siècle, sous l’impulsion de la municipalité, des habitants du village et de l’association de sauvegarde dédiée à l’église. En 1878, l’intérieur de l’édifice est entièrement restauré (plafond, enduits etc.), avec l’aide bénévole d’un groupe de scouts de Versailles. Cette rénovation est rendue possible grâce à Mr Hugonnier et à Mme de Benoist, qui lancent une souscription pour former un fonds de trésorerie permettant les travaux et l’achat des matériaux[10]. En 1994, c’est l’extérieur de l’église qui est restauré : nettoyage, rejointement et crépissage des murs ; reprise des murs du clocher et de sa charpente, des murs de soutènement de la toiture et de la couverture en laves (remplacée par des tuiles pour la nef et la sacristie). Ces travaux sont réalisés par des professionnels.

En 2015, l’association « Saint-Martin de Grevilly » voit le jour. Elle entend organiser la restauration et la mise en valeur de l’église. Cette même année, quelques pièces de mobilier sont restaurées. C’est le cas des lithographies sur papier qui forment le chemin de croix (neuf stations restantes), restaurées par Mme Françoise Lajénie. Une statuette en pierre blanche de la Vierge à l’Enfant est également sculptée et installée dans l’oculus de la façade par Mr Frédéric Leroy.

En Avril 2019, les archéologues de l’INRAP réalisent le diagnostic préventif de l’édifice, afin d’identifier et de résoudre les problèmes qui menacent sa structure. A cette occasion, ils mettent au jour les vestiges d’une construction antérieure sous les fondations de l’église actuelle, ainsi que des ossements et matériaux divers attestant d’une occupation des lieux très lointaine. Suite au rapport des archéologues, des travaux d’assainissement doivent avoir lieu en 2020 : assainissement de l’édifice (lutte contre les infiltrations d’eau notamment), pose d’un drain autour de l’église sous un caniveau de pierre, pose d’abat-sons aux baies ouest du clocher pour protéger la poutre qui supporte la cloche. Pour financer ces travaux, la municipalité a lancé une collecte de fonds en partenariat avec la Fondation du Patrimoine[11]. Elle a également obtenu une subvention de 6000 francs de la part de la Sauvegarde de l’Art Français.

  • Saint Martin :

Né en 316, il est soldat dans l’armée romaine. En 337, il partage son manteau avec un pauvre mendiant qui meurt de froid, et reçoit la Révélation. Il se convertit alors au christianisme et quitte l’armée. Il se forme ensuite auprès d’Hilaire, évêque de Poitiers, à partir de 356. Il vit ensuite en ermite, avant de fonder le premier monastère d’Occident à Poitiers après son retour d’exil. Il est par la suite enlevé par des tourangeaux, puis élu évêque de la ville en 371. Il fonde les premières églises rurales de Gaule, ainsi que le monastère de Marmoutier. Saint Martin meurt en 397 et est enterré à Tours. Il est le saint patron des hôteliers, des cavaliers et des tailleurs.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

La petite église de Grevilly est située en hauteur par rapport au bourg, ancrée dans le flanc de la colline, au milieu des vignes. Elle fait face à un panorama remarquable constitué de vignobles, monts et villages voisins. Entourée de son cimetière, son caractère et sa position lui donnent un charme tout particulier. Bâtie en pierre dorée, elle est typique des petites églises romanes de la région, modeste et trapue. Elle suit un plan simple : petite nef unique rectangulaire, travée sous un clocher carré flanquée d’une sacristie au sud, abside à l’est.

Plan de l'église de Grevilly ©Sauvegarde de l'Art Français

De l’extérieur, la simplicité de l’édifice est manifeste. Perchée dans l’enclos de son cimetière, l’église semble ancrée dans la colline, la construction rattrapant la pente du terrain. A l’ouest, la façade est séparée en deux parties. La partie basse est composée d’une sorte d’avant-corps en légère saillie, formé par deux larges contreforts aux extrémités reliés par un larmier en appentis[12] soutenu par des modillons nus. Un portail en plein cintre sans décor est inscrit dans cet avant-corps. Il est surmonté par un fronton à double ressaut. La partie haute de la façade ne comporte qu’un simple oculus ovale désormais muré, qui accueille une statuette de la Vierge. Les murs gouttereaux de la nef sont épaulés de deux contreforts chacun, le nord étant aveugle. Le mur sud est quant à lui ouvert d’une baie moderne en plein cintre. On y distingue également le contour d’une ancienne ouverture.

La travée sous clocher est quant à elle épaulée de mini-croisillons encadrés de contreforts. Au nord, une toute petite baie ébrasée romane en plein cintre est ouverte. Au sud, la travée est flanquée d’une sacristie, ouverte au sud d’une large baie en plein cintre et à l’ouest d’une porte de même profil. La travée supporte un court clocher trapu de plan carré. Il est composé d’une souche aveugle simplement munie de l’accès au clocher au sud, et de deux étages de baies. Le premier niveau comporte une baie plein cintre au sud et à l’est (celle-ci étant murée). Le deuxième niveau, soutenu par un cordon de pierre, est ouvert d’une baie plein cintre au nord et à l’est, d’une baie géminée sur colonnettes au sud, et de deux baies à arc allongé à l’ouest. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans surmontée d’une croix de fer.

A l’est, l’abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est épaulée par deux contreforts plats. L’abside est percée de deux baies d’époques différentes : une petite baie romane ébrasée au nord, en plein cintre, et une baie moderne sans style au sud. L’abside et les mini-croisillons de la travée sous clocher sont couverts de laves. La nef et la sacristie sont couvertes de tuiles, et le clocher de tuiles plates. Une corniche à modillons nus court le long de l’abside, des mini-croisillons et du gouttereau sud de la nef. Une corniche similaire supporte la toiture du clocher.


A l’intérieur, l’église est tout aussi sobre qu’à l’extérieur. Très dépouillée, elle ne comporte que très peu de mobilier et de décor. La petite nef, dallée et plafonnée, est en pierre apparente. Les murs sont chacun munis de deux contreforts plats. Au sud, on distingue le contour d’une ouverture étroite en plein cintre, ainsi que d’une autre ouverture, plus basse, à linteau droit. Au nord, une niche accueille une statuette de saint Joseph. Il pourrait s’agir d’une ancienne baie romane désormais murée. La nef s’ouvre sur la travée sous clocher via un arc triomphal étroit en cintre brisé, avec impostes. Il est encadré par deux tablettes de pierre, dont celle à droite et un linteau en remploi. Elle est décorée d’animaux fabuleux encadrant un blason.

La travée sous clocher, également dallée, est surélevée de deux marches pour rattraper la pente du terrain. Elle est fermée par une grille de fer forgé et est voûtée d’un berceau légèrement brisé, dans lequel est ménagée la trappe d’accès au clocher. Au sud, la travée s’ouvre sur une chapelle par un épais arc en plein cintre. Cette chapelle, longtemps utilisée comme sacristie, est désormais vide. Ajoutée au XIXe siècle, elle est plafonnée et comporte un accès direct vers l’extérieur. Seuls les murs ouest et sud sont enduits.

L’abside complète l’édifice à l’est. Elle est également dallée et surélevée de deux marches. Plus étroite que la travée qui la précède, son arc d’ouverture n’est pas marqué. L’abside est voûtée en cul-de-four et accueille un beau maître-autel en bois sur socle, surmonté d’un tabernacle orné d’une croix. Un petit banc de bois ceint l’abside, et une piscine liturgique est percée dans le mur au sud.

Inventaire décor et mobilier

  • Statuette de la Vierge à l’Enfant, exposée à l’extérieur dans l’oculus de la façade. Il s’agit d’une réalisation de Frédéric Leroy, installée en 2015.
  • Colonnettes des baies du clocher, à bases moulurées
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat (façade)
  • Maître-autel en bois, surmonté d’un tabernacle orné d’une croix
  • Grille de communion en fer forgé
  • Tablette en pierre sculptée du XVIe siècle[13] :

Deux dragons (ou animaux fabuleux) encadrent un blason orné d’un calice surmonté de l’hostie

  • Statue en bois polychrome de la Vierge à l’Enfant (nef). La Vierge est couronnée[14].
  • Statue de saint Joseph et de l’Enfant Jésus (nef)
  • Croix en pierre blanche (chapelle/sacristie)
  • Crucifix
  • Chemin de croix (lithographies sur papier), 9 stations. Il a été restauré récemment, grâce à l’intervention de l’association de sauvegarde du patrimoine[15].
  • Calice en buis : ciboire en orme installé dans la nef. Il s’agit d’une copie d’un ciboire du XVIIIe siècle, réalisée en 2018 par Mr Daniel Conry, à partir d’un morceau d’orme offert par Mr Louis Boyat. Il est installé sur une sellette conçue par Mr Serge Nuzillat.

Le ciboire original a été déposé au musée de Tournus par le curé Ravenet, au début du XXe siècle.

Ce calice représente le peu de moyens qu’avait la paroisse avant la Révolution, d’où la devise de la commune : « Pauvre comme le curé de Grevilly qui n’a qu’un calice en buis. »

  • Dalles funéraires gravées :

Léonard Michalet, curé de Grevilly pendant 29 ans, décédé en 1773 ou 1775

Dalle anonyme ornée d’une large croix fleuronnée encadrée par un pic et une hache (XVIIIe-XIXe siècle)

Dalle de Louis Dahon, écuyer (1660-1740)[16]. Cette dalle se trouve à l’extérieur devant le portail.

  • Bénitier encastré (porte principale)
  • Siège curial en bois (contre le mur de façade)
  • Croix en fer à la pointe du clocher (elle y a remplacé au XXe siècle une statue de la Vierge, endommagée lors de travaux sur la toiture)
  • Cloche : elle pèse près de 350 kg, se nomme Sophie-Aymée, date de 1858 et est l’œuvre de Gédéon Morel, fondeur de cloches à Lyon.

Elle a pour inscription :

« Magnificat anima mea dominum luceat. / Je m’appelle Sophie Aimée. / Parrain : Mr et Mme Bernard Aymé Le Duc, président du Tribunal de 1re instance de Trévoux. / Marraine : Mme Sophie Tropenat née Populus. / Maire de Grevilly : Joachim Gaudet. / Adjoint : Philibert Billebot. / MDCCCLVIII / Morel à Lyon. / Saint-Martin priez pour nous. »

Cette cloche est notamment ornée d’une représentation de saint Martin, de la Vierge de l'Immaculée Conception, d’un Christ en Gloire, d’une Piéta sous laquelle est inscrit "MATER DOLOROSA" . Elle est également décorée de frises.

  • Croix de cimetière, au sud-ouest de l’église. Elle est gravée de l’inscription « Requiem aeternam dona eis domine 1872 »

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1856 : restauration générale, ajout de la sacristie au sud de la travée sous clocher

1858 : refonte de la cloche par G. Morel

XXe :

1934 : reprise de la façade

1978 : restauration intérieure

1994 : restauration extérieure

XXIe :

2015 : travaux de restauration (notamment du mobilier)

2019 : fouilles archéologiques autour de l’édifice

2020 : travaux d’assainissement

  • Etat :

L’église est en assez bon état général. Depuis 2015, elle fait l’objet d’un soin constant et de mesures de réhabilitation de la part de l’association de sauvegarde qui lui est dédiée.

  • Classement :

L’église et le cimetière qui l’entoure sont classés Monument Historique depuis 1942.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter la mairie ou l’association locale de sauvegarde du patrimoine.

Cette association organise régulièrement des animations culturelles au sein de l’église afin de financer sa restauration : expositions, concerts…

Visite

L’église est d’ordinaire fermée. Pour la visiter, contacter la mairie ou l’association qui lui est dédiée.

L’édifice n’est à priori pas accessible aux personnes à mobilité réduite (marche à l’entrée, terrain en pente non-aménagé).

Association engagée

  • Association Saint-Martin de Grevilly :

Association créée en 2015 et ayant pour but de sauvegarder, restaurer et mettre en valeur le petit patrimoine de Grevilly. L’association s’attache plus particulièrement à entretenir et protéger l’église romane du village et son mobilier.

Elle a déjà permis de restaurer le chemin de croix de l’église et de faire installer une statuette de la Vierge dans l’oculus de la façade, à l’extérieur.

Adresse : Mairie - 71700 GREVILLY

Présidente : Gisèle COUTURIER

Tel : 06 84 15 07 66

Mail : giselecouturiergrevilly@gmail.com

Site internet : Page Fappah

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Mr Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • COUTURIER, Gisèle, Grevilly au fil du temps, 1995, 312p.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise Saint-Martin

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise de Grevilly

  • Relevé campanaire de l’abbé Tof :

Grevilly - Clocher

  • Fiche édifice de la Fondation du Patrimoine :

Eglise Saint-Martin à Grevilly

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’art français :

Eglise Saint-Martin

Propriétaire / Contact

Commune de Grevilly

03 85 33 03 20

mairiegrevilly@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

Au XVe siècle, une chapelle gothique est ajoutée, et l’édifice est rénové au XIXe siècle.

L’étage inférieur du clocher est orné de bandes et arcatures lombardes.

Eglise romane dont la construction semble remonter au début du XIIe siècle. Elle a cependant été fortement remaniée au fil des siècles.

De la construction romane, il ne reste que le premier étage du clocher, la travée en berceau plein cintre qui le soutient et les dernières travées de la nef.

Eglise romane dont la construction semble remonter au milieu du XIIe siècle.

La voûte de l’abside est ornée de peintures anciennes représentant le Christ en Gloire.

Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1938.

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  2. Ibidem
  3. Fiche wikipédia de la commune
  4. Rigault
  5. Rigault
  6. Diction qui fait écho à la situation actuelle de la commune. Une réplique du calice est exposée dans l’église.
  7. Gisèle Couturier.
  8. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  9. Ibidem
  10. Ibidem
  11. Eglise de Grevilly
  12. Sauvegarde de l’art français
  13. Selon Raymond Oursel, il pourrait s’agir d’une ancienne pierre de linteau
  14. L’inventaire Oursel cite une autre statut de la Vierge, datant du XIXe siècle, bien différente de celle présente aujourd’hui.
  15. Présentation du chemin de croix et de sa restauration
  16. Oursel