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Eglise Saint-Amour à Saint-Amour-Bellevue

6 280 octets ajoutés, 11 octobre 2019 à 15:16
Historique
=== Historique ===
 
Le village de Saint-Amour-Bellevue est déjà mentionné dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon à la fin du IXe siècle ou au début du Xe, sous le nom de ''Sancti-Amoris''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire''.</ref>. Ce nom rend hommage à saint Amour<ref>Selon Agnès Gelain, à propos de saint Amour : « […] l'empereur Dioclétien [aurait appelé l’armée thébaine] pour renforcer la défense de ses frontières à l'est du Rhin. Dans le Valais suisse, son chef Maurice reçoit l'ordre de massacrer les chrétiens qui n'honorent pas les dieux romains ; chrétien lui-même, ainsi que ses compagnons, ils refusent d'obéir, et sont alors tués à Agaune [(aujourd’hui Saint-Maurice-en-Valais)] en 286. Leurs corps sont recueillis et sous l'empereur Constantin (converti au christianisme) une abbaye est créée en 313 pour rendre un culte à St. Maurice au lieu du massacre. En 585 l'évêque de Mâcon administre le pèlerinage aux reliques d'Amor et de Viator qui s'est créé dans la future ville de St. Amour (Jura). »</ref> (aussi appelé Amor ou Amator), soldat chrétien de la légion thébaine, exécuté pour avoir refusé de prendre part au massacre des chrétiens de Gaule sous Dioclétien. Les reliques de Saint-Amour sont gardées dans le village du Jura qui porte son nom. Le village de Saint-Amour-Bellevue a peut-être accueilli un temps une relique du saint martyr, prenant son nom en cette occasion. Durant la Révolution, lorsque les toponymes rendant hommage à des saints sont supprimés, le village prend le nom de Bellevue (en référence aux paysages environnants). En 1908<ref>Rigault.</ref>, les deux noms sont accolés, et la commune devient officiellement Saint-Amour-Bellevue.
 
Un premier lieu de culte est mentionné au village dans la charte 421 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, sous l’appellation ''Capella Sancti-Amoris in villa Abluciniaco'', dans la première moitié du Xe siècle (937-954). Cette simple chapelle, dont il ne reste rien aujourd’hui, appartient au chapitre. Au XIIe siècle, l’édifice est vraisemblablement reconstruit. A cette époque, la localité déjà érigée en paroisse<ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon.''</ref> est vraisemblablement redonnée au chapitre<ref>Pastorale du tourisme 71.</ref>, ayant peut-être été accaparée quelques temps auparavant. Cela pourrait avoir motivé cette reconstruction, afin de rendre un édifice en bon état. De cet édifice du XIIe siècle, il ne reste aujourd’hui que la travée sous clocher et l’abside, et possiblement une partie du clocher.
 
L’église en elle-même est mentionnée pour la première fois dans un pouillé (registre ecclésiastique) du XIVe siècle, en tant qu’''Ecclesia Sancti-Amoris''<ref>Rigault</ref>. La paroisse est, elle, mentionnée au siècle suivant, sous l’appellation ''Parrochia Sancti-Amoris prope Matisconem''. Ce qu’il advient de l’église romane à cette époque est incertain. On ne la retrouve qu’au XVIIe siècle, lorsqu’une chapelle dédiée à saint Martin est fondée en 1652 par Martin Pollet, bourgeois de Mâcon<ref>Oursel</ref>.
 
A la fin du XVIIIe siècle, les paroissiens se plaignent de l’état précaire dans lequel se trouve leur église, ainsi que de la taille restreinte de l’église romane, qui ne permet plus d’accueillir tous les fidèles. De 1783 à 1786, l’édifice est donc entièrement restauré et agrandi vers l’ouest<ref>Virey</ref>, suivant le devis réalisé par l’entrepreneur Antoine Zolla (aînée) de Mâcon<ref>Oursel</ref>. A la Révolution française, le curé de la paroisse, Mr Bertrand, fait partie des curés jureurs. Il reconnaît donc la constitution civile du clergé, au contraire des prêtres réfractaires. Cependant, il disparait en 1792, les registres paroissiaux s’arrêtant l’année suivante. Les biens du clergé (dont l’église) sont alors vendus en tant que biens nationaux.
 
En 1820, la commune rachète la cure. Tout au long du XIXe siècle, l’église va être régulièrement restaurée. Les premiers travaux sont engagés dès 1823, afin de remettre en état l’église non-entretenue les décennies précédentes. Ils concernent alors notamment les toitures et enduits, et prévoient également l’ajout d’une chapelle au nord. De 1828 à 1831, c’est le chœur qui est entièrement restauré et réaménagé. En 1881, un projet d’agrandissement et de rénovation de l’église est une nouvelle fois avancé. Sur les plans de l’architecte Pinchard, de Mâcon, il est prévu une reprise de la nef ainsi que la construction de ses bas-côtés et d’une sacristie (au sud de l’abside). Ces travaux sont financés en partie grâce à des dons anonymes, qui viennent compléter l’investissement de la fabrique<ref>Oursel</ref>. La commune doit cependant faire une demande de secours pour achever les travaux et remplacer le mobilier. Le devis initial de 20 000 francs est par ailleurs ramené à 16 190,48 francs<ref>Document élaboré par Agnès Gélain. </ref>.
 
En 1909, l’abbé Braqui est nommé curé de Saint-Amour, charge qu’il assumera jusqu’en 1939. Homme érudit, de bonne fortune, il achète la cure en 1913 et forme une société civile immobilière<ref>Ibidem</ref>. Celle-ci comprend la cure de Chaintré, son école libre et la cure de Saint-Amour. Cette société deviendra en 1973 l’Association d’entraide de Chaintré et Saint-Amour (statut régi par la loi de 1901), qui fonctionne encore aujourd’hui.
 
Peu avant que la vente de la cure soit actée, un inventaire de ses biens est organisé par la commune. C’est à cette occasion qu’est découverte dans le jardin une dalle sculptée. Celle-ci comporte un christ byzantin entouré de visages d’anges (putti). La commune prévoit dès lors sa classification aux Monuments Historiques, qui est actée en 1928. Le « Christ de Saint-Amour » est alors daté du XIIe siècle, et transféré dans l’église.
 
Après la Première Guerre Mondiale, le Père Braqui, qui est un grand admirateur de peintures et fresques anciennes, réalise le décor du chœur et de l’arc triomphal de l’église Saint-Amour.
 
=== Description architecturale ===
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