Eglise Saint-Pierre à Meulin (Dompierre-les-Ormes) : Différence entre versions

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'''L’église Saint-Pierre''' est une ancienne église paroissiale romane située au hameau de Meulin à [[Dompierre-les-Ormes]], dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Sa construction pourrait remonter au XIIe siècle. Elle est à l’époque à la collation du doyen de [[Mazille]]. Elle suit un plan simple, avec une nef unique, une travée sous clocher et un chevet plat. La travée sous clocher, voûtée en berceau plein cintre, pourrait dater du début du XIe siècle, tout comme l’arc triomphal. Le clocher qui surmonte cette travée est assez représentatif des édifices romans modestes de la région. De plan carré, ramassé, il est ouvert d’une baie en plein cintre sur chaque face et coiffé d’une courte pyramide. L’église a par ailleurs été remaniée au cours des siècles, notamment sa nef, désormais voûtée d’arêtes. Le chœur semble, quant à lui, être une reconstruction ancienne, mais difficilement datable. Il est voûté en berceau brisé et éclairé par trois petites baies. En 2013, l’église a été désacralisée. Jugée dangereuse, elle n’accueillait plus d’office depuis plusieurs années. Elle sert désormais de salle culturelle, grâce au soin et à l’organisation de l’Association Arts, Sites et Traditions de Meulin. L’église abritait un chemin de croix du XVIIe siècle, qui a depuis été transféré dans l’église de Dompierre-les-Ormes.
 
'''L’église Saint-Pierre''' est une ancienne église paroissiale romane située au hameau de Meulin à [[Dompierre-les-Ormes]], dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Sa construction pourrait remonter au XIIe siècle. Elle est à l’époque à la collation du doyen de [[Mazille]]. Elle suit un plan simple, avec une nef unique, une travée sous clocher et un chevet plat. La travée sous clocher, voûtée en berceau plein cintre, pourrait dater du début du XIe siècle, tout comme l’arc triomphal. Le clocher qui surmonte cette travée est assez représentatif des édifices romans modestes de la région. De plan carré, ramassé, il est ouvert d’une baie en plein cintre sur chaque face et coiffé d’une courte pyramide. L’église a par ailleurs été remaniée au cours des siècles, notamment sa nef, désormais voûtée d’arêtes. Le chœur semble, quant à lui, être une reconstruction ancienne, mais difficilement datable. Il est voûté en berceau brisé et éclairé par trois petites baies. En 2013, l’église a été désacralisée. Jugée dangereuse, elle n’accueillait plus d’office depuis plusieurs années. Elle sert désormais de salle culturelle, grâce au soin et à l’organisation de l’Association Arts, Sites et Traditions de Meulin. L’église abritait un chemin de croix du XVIIe siècle, qui a depuis été transféré dans l’église de Dompierre-les-Ormes.
[[Fichier:MeulinEgliseExt (42).JPG|thumb|right|400px|Eglise Saint-Pierre (©CEP)]]
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  « L’étymologie du nom Meulin dévoile une partie de son histoire antique. En effet, d’après Mario Rossi, Meulin est un dérivé du gaulois Mediolanon qui désigne un centre sacré. Les études linguistiques conduisent à mettre en évidence une voie sacrée qui partait de Chenay-le-Châtel, puis gagnait Artaix, Saint-Martin-du-Lac, Saint-Martin-la-Vallée, Semur, Vareilles, Bois-Sainte-Marie pour aboutir à l’extrémité nord-orientale du Brionnais, à Meulin. Là se serait trouvé un sanctuaire commun à plusieurs tribus gauloises, telles que les Eduens et les Ségusiaves.<ref>Nicolier, Anelise, « Meulin », ''La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane'', thèse de doctorat, Tomes 1,2 et 3, 2015.</ref>»  
 
  « L’étymologie du nom Meulin dévoile une partie de son histoire antique. En effet, d’après Mario Rossi, Meulin est un dérivé du gaulois Mediolanon qui désigne un centre sacré. Les études linguistiques conduisent à mettre en évidence une voie sacrée qui partait de Chenay-le-Châtel, puis gagnait Artaix, Saint-Martin-du-Lac, Saint-Martin-la-Vallée, Semur, Vareilles, Bois-Sainte-Marie pour aboutir à l’extrémité nord-orientale du Brionnais, à Meulin. Là se serait trouvé un sanctuaire commun à plusieurs tribus gauloises, telles que les Eduens et les Ségusiaves.<ref>Nicolier, Anelise, « Meulin », ''La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane'', thèse de doctorat, Tomes 1,2 et 3, 2015.</ref>»  
  
Dans la première moitié du XXe siècle, des vases de l’époque gallo-romaine, des monnaies et différents objets de cette époque ont été mis au jour sur le territoire du hameau<ref>Article Wikipays-Meulin cite la page 53 de « Nouvelles découvertes gallo-romaines, article de M. BONNEFOY et R. PERRAUD, Revue La Physiophile n°45, juillet 1956.</ref>. A la période du haut Moyen Age, Meulin est cité dans des chartes de l’abbaye de Cluny comme chef-lieu d’un ''ager'' (structure territoriale de l’habitat), tantôt situé dans le ''pagus'' de Mâcon, tantôt dans celui d’Autun <ref>Nicolier, Anelise.</ref>: ''In pago Augustodunensi, in agro Mediolanensi'' <ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>(881), I''n pago Matisconense, in agro Meolanense'' (909). Au fil des siècles, le village se développe et prospère grâce aux activités agricoles et artisanales. Au XVIIIe siècle, le toponyme se fixe sur ''Meulin''. En 1965, le village de Meulin est rattaché à la commune de [[Dompierre-les-Ormes]] (par arrêté du 7 Février), dont il devient un hameau. Aujourd’hui, Meulin compte environ 75 habitants, et est un hameau purement résidentiel (dont une bonne part de retraités et de résidences secondaires)<ref>Présentation de Mr Grizard.</ref>. L’activité économique y est faible, et majoritairement axée sur l’agriculture (quelques exploitations demeurent), ainsi que sur la zone industrielle installée en 2018.  
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Dans la première moitié du XXe siècle, des vases, des monnaies et différents objets de l’époque gallo-romaine ont été mis au jour sur le territoire du hameau<ref>Article Wikipays-Meulin cite la page 53 de « Nouvelles découvertes gallo-romaines, article de M. BONNEFOY et R. PERRAUD, Revue La Physiophile n°45, juillet 1956.</ref>. A la période du haut Moyen Age, Meulin est cité dans des chartes de l’abbaye de Cluny comme chef-lieu d’un ''ager'' (structure territoriale de l’habitat), tantôt situé dans le ''pagus'' de Mâcon, tantôt dans celui d’Autun <ref>Nicolier, Anelise.</ref>: ''In pago Augustodunensi, in agro Mediolanensi'' <ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>(881), I''n pago Matisconense, in agro Meolanense'' (909). Au fil des siècles, le village se développe et prospère grâce aux activités agricoles et artisanales. Au XVIIIe siècle, le toponyme se fixe sur ''Meulin''. En 1965, le village de Meulin est rattaché à la commune de [[Dompierre-les-Ormes]] (par arrêté du 7 Février), dont il devient un hameau. Aujourd’hui, Meulin compte environ 75 habitants, et est un hameau purement résidentiel (dont une bonne part de retraités et de résidences secondaires)<ref>Présentation de Mr Grizard.</ref>. L’activité économique y est faible, et majoritairement axée sur l’agriculture (quelques exploitations demeurent), ainsi que sur la zone industrielle installée en 2018.  
  
Une chapelle primitive est déjà mentionnée à Meulin à la fin du Xe siècle, dans une charte de l’abbaye de Cluny : ''Capellam in honore beati Petri in pago Augustidunensi, in villa Molinis''<ref>Rigault</ref>. L’édifice actuel date vraisemblablement plutôt d’une reconstruction du début du XIe siècle, en tout cas en partie (grand arc et travée sous clocher). A cette époque, l’édifice est à la collation du doyen de Mazille, et le centre de la paroisse de Meulin. L’église est placée sous le vocable de Saint-Pierre<ref>Selon Anelise Nicolier, on retrouve l’église sous des vocables très variés au fil des siècles : Saint-Symphorien dans une charte du XIe, Saint-Paul à la fin du XVIIe, Saint-Pierre en 1774, puis Saint-Pierre et Saint-Paul…</ref>. Au XIIe siècle, l’église est visiblement en partie reconstruite : la nef, dont les murs font près d’un mètre d’épaisseur, semble remonter à cette époque-là. L’édifice suit alors un plan relativement simple : nef unique, travée droite et abside. Cette dernière n’est remplacée par le chœur actuel à fond plat que dans la période gothique, peut-être au XIIIe siècle. Ces datations sont cependant assez hypothétiques, puisque l’édifice ne laisse observer que peu de marques de construction. La nef, la travée droite et son clocher appartiennent au style roman.  
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Une chapelle primitive est déjà mentionnée à Meulin à la fin du Xe siècle, dans une charte de l’abbaye de Cluny : ''Capellam in honore beati Petri in pago Augustidunensi, in villa Molinis''<ref>Rigault</ref>. L’édifice actuel date vraisemblablement plutôt d’une reconstruction du début du XIe siècle, en tout cas en partie (grand arc et travée sous clocher). A cette époque, l’édifice est à la collation du doyen de Mazille, et le centre de la paroisse de Meulin. L’église est placée sous le vocable de Saint-Pierre<ref>Selon Anelise Nicolier, on retrouve l’église sous des vocables très variés au fil des siècles : Saint-Symphorien dans une charte du XIe, Saint-Paul à la fin du XVIIe, Saint-Pierre en 1774, puis Saint-Pierre et Saint-Paul…</ref>. Au XIIe siècle, elle est visiblement en partie reconstruite : la nef, dont les murs font près d’un mètre d’épaisseur, semble remonter à cette époque-là. L’édifice suit alors un plan relativement simple : nef unique, travée droite et abside. Cette dernière n’est remplacée par le chœur actuel à fond plat que dans la période gothique, peut-être au XIIIe siècle. Ces datations sont cependant assez hypothétiques, puisque l’édifice ne laisse observer que peu de marques de construction. La nef, la travée droite et son clocher appartiennent au style roman.  
  
 
Au XVIIe siècle, plusieurs visites pastorales<ref>Nicolier, Anelise.</ref> nous renseignent sur l’état et les caractéristiques principales de l’édifice, bien qu’elles s’attachent surtout à en décrire le mobilier. En 1671, une visite est faite sous l’épiscopat de Gabriel de Roquette. L’église est dite obscure et dépavée. Plusieurs visites effectuées par l’archiprêtre de Bois-Sainte-Marie se succèdent ensuite : en 1681, en 1690 (le « pavé est un peu inégal », le « chœur est mal blanchi », et la nef n’est « ni blanche ni lambrissée », il manque des vitraux aux baies ; le clocher et la couverture sont en bon état), en 1691 (« l’église est en assez bon état, n’y manquant rien qu’un lambris et étant un peu obscure »), et en 1693. En 1696, un mémoire donné par le curé mentionne que « le pavé de l’église n’est pas bien uni, la nef n’est ni lambrissée ni blanchie ».  
 
Au XVIIe siècle, plusieurs visites pastorales<ref>Nicolier, Anelise.</ref> nous renseignent sur l’état et les caractéristiques principales de l’édifice, bien qu’elles s’attachent surtout à en décrire le mobilier. En 1671, une visite est faite sous l’épiscopat de Gabriel de Roquette. L’église est dite obscure et dépavée. Plusieurs visites effectuées par l’archiprêtre de Bois-Sainte-Marie se succèdent ensuite : en 1681, en 1690 (le « pavé est un peu inégal », le « chœur est mal blanchi », et la nef n’est « ni blanche ni lambrissée », il manque des vitraux aux baies ; le clocher et la couverture sont en bon état), en 1691 (« l’église est en assez bon état, n’y manquant rien qu’un lambris et étant un peu obscure »), et en 1693. En 1696, un mémoire donné par le curé mentionne que « le pavé de l’église n’est pas bien uni, la nef n’est ni lambrissée ni blanchie ».  
  
En 1776, des réparations mineures sont effectuées sur l’église, pour la somme de 100 livres environ<ref>Présentation de Mr Grizard.</ref> : toiture, enduits muraux, réparation des chambranles, tableaux, fonts baptismaux…En 1784, un plan et un devis sont dressés par Claude Philibert, avec en adjudicataires Michel Philibert, Sébastien Plassard, Pierre Lapalu. En mai 1786, ce devis est revu et approuvé par Jean Mareus, avec les mêmes adjudicataires. Les travaux concernent le cimetière, le presbytère et surtout l’église (bâtiment et mobilier, et notamment réparation du porche au-devant de la grande porte de l’église). Le clocher est alors dit « très rustique ». En 1787, une ordonnance de l’évêché impose de remplacer les vitraux du chœur par des châssis en verre, et d’effectuer des réparations au clocher (échelles, plancher). A la Révolution, le curé de l’époque, Elzéar Barnaud, prête serment mais continue d’exercer sa charge en cachette. Dénoncé, il est emprisonné pendant quatre mois à Mâcon, malgré le soutien de la population de Meulin. Après cet épisode, il ne récupèrera jamais sa charge, mais continue de vivre au village.
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En 1776, des réparations mineures sont effectuées sur l’église, pour la somme de 100 livres environ<ref>Présentation de Mr Grizard.</ref> : toiture, enduits muraux, réparation des chambranles, tableaux, fonts baptismaux…En 1784, un plan et un devis sont dressés par Claude Philibert, avec en adjudicataires Michel Philibert, Sébastien Plassard, Pierre Lapalu. En mai 1786, ce devis est revu et approuvé par Jean Mareus, avec les mêmes adjudicataires. Les travaux concernent le cimetière, le presbytère et surtout l’église (bâtiment et mobilier, et notamment réparation du porche au-devant de la grande porte de l’église). Le clocher est alors dit « très rustique ». En 1787, une ordonnance de l’évêché impose de remplacer les vitraux du chœur par des châssis en verre, et d’effectuer des réparations au clocher (échelles, plancher). A la Révolution, le curé de l’époque, Elzéar Barnaud, prête serment mais continue d’exercer sa charge en cachette. Dénoncé, il est emprisonné pendant quatre mois à Mâcon, malgré le soutien de la population de Meulin. Après cet épisode, il ne récupèrera jamais sa charge, mais continue à vivre au village.
  
En 1803, la paroisse de Meulin est rattachée à celle de Trivy. Ce rapprochement ne convient pas à la population qui demande à redevenir une paroisse à part entière, ou au moins d’être rattachée à Dompierre. En 1808, cette requête est acceptée, toutes les cérémonies se tiennent désormais à Dompierre-les-Ormes. Dès 1819, Meulin cherche cependant à récupérer un desservant propre, de nombreuses demandes sont formulées par la population<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. Vers 1825, des rénovations sont lancées sur l’édifice, probablement pour faire en sorte de pouvoir accueillir de nouveau le culte (assainissement et acquisition de mobilier) et donc plaider la cause de la population. Ces restaurations ne sont pas détaillées, mais un rapport mentionne les matériaux et la main d’œuvre utilisés pour ces travaux. Ils n’ont visiblement pas entraîné de modification majeure de l’église.
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En 1803, la paroisse de Meulin est rattachée à celle de [[Trivy]]. Ce rapprochement ne convient pas à la population qui demande à redevenir une paroisse à part entière, ou au moins d’être rattachée à Dompierre. En 1808, cette requête est acceptée, toutes les cérémonies se tiennent désormais à [[Dompierre-les-Ormes]]. Dès 1819, Meulin cherche cependant à récupérer un desservant propre, de nombreuses demandes sont formulées par la population<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. Vers 1825, des rénovations sont lancées sur l’édifice, probablement pour faire en sorte de pouvoir accueillir de nouveau le culte (assainissement et acquisition de mobilier) et donc plaider la cause de la population. Ces restaurations ne sont pas détaillées, mais un rapport mentionne les matériaux et la main d’œuvre utilisés pour ces travaux. Ils n’ont visiblement pas entraîné de modification majeure de l’église.
  
En 1847, François Michel, propriétaire à Meulin (lieu-dit les Plassards), lègue à son frère Jean ses biens, à condition que Jean verse 4800 francs à la commune, devant être placés pour financer une rente annuelle visant à financer pour partie une aide aux pauvres mais surtout une partie du salaire d’un desservant. En contrepartie, le curé doit célébrer six messes par an en l’honneur de François Michel et de son épouse<ref>Ibidem</ref>. En 1851, l’église est finalement érigée en chapelle vicariale, et autorisée à avoir son propre desservant. En 1871, l’église est cette fois-ci érigée en succursale. L’Etat prend dès lors en charge la totalité du traitement du desservant. La commune récupère les sommes découlant du don de François Michel. Le curé de l’époque refuse de pratiquer « gratuitement » les messes en l’honneur du couple Michel. En conséquence, Jean Michel assigne en justice la commune de Meulin pour non-respect des clauses testamentaires de son frère. Cette affaire ne sera réglée que des années plus tard. En 1881-1882, des travaux sont réalisés par l’entrepreneur Malatier, de Dompierre, sur les plans de Fourcaud. A cette occasion, la façade est refaite et la nef reprise (construction de la voûte et donc des contreforts, élargissement des baies). C’est peut-être également de ces travaux que date la sacristie, qui n’apparaît pas sur le cadastre de 1834.  
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En 1847, François Michel, propriétaire à Meulin (lieu-dit les Plassards), lègue à son frère Jean ses biens, à condition que Jean verse 4800 francs à la commune, devant être placés pour financer une rente annuelle visant à apporter une aide aux pauvres mais surtout une partie du salaire d’un desservant. En contrepartie, le curé doit célébrer six messes par an en l’honneur de François Michel et de son épouse<ref>Ibidem</ref>. En 1851, l’église est finalement érigée en chapelle vicariale, et autorisée à avoir son propre desservant. En 1871, l’église est cette fois-ci érigée en succursale. L’Etat prend dès lors en charge la totalité du traitement du desservant. La commune récupère les sommes découlant du don de François Michel. Le curé de l’époque refuse de pratiquer « gratuitement » les messes en l’honneur du couple Michel. En conséquence, Jean Michel assigne en justice la commune de Meulin pour non-respect des clauses testamentaires de son frère. Cette affaire ne sera réglée que des années plus tard. En 1881-1882, des travaux sont réalisés par l’entrepreneur Malatier, de Dompierre, sur les plans de Fourcaud. A cette occasion, la façade est refaite et la nef reprise (construction de la voûte et donc des contreforts, élargissement des baies). C’est peut-être également de ces travaux que date la sacristie, qui n’apparaît pas sur le cadastre de 1834.  
  
Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. En 1908, le cimetière est déplacé aux Verchères, après acquisition d’un terrain en ces lieux par la commune, en 1906. Peu de temps après, la paroisse de Meulin est finalement rattachée à La Chapelle, puis de nouveau à Dompierre. Le dernier desservant est Marius Desmurger (né en 1877). En 1950<ref>Présentation de Mr Grizard. </ref>, une nouvelle cloche remplace celle datant du XVIIe siècle. Elle est fondue sous double parrainage de Mélanie Dumonceau, épouse de Pétrus Thomas (maire), et de Marcel Thomas (frère du maire). En 1956, l’autel est refait, les vitraux sont réparés, et les enduits intérieurs sont repris. En 1983, le dernier office religieux est célébré à Meulin, l’édifice étant jugé dangereux pour les fidèles. En 1997, la commune de Dompierre entreprend néanmoins des travaux assez importants de l’église : reprises des enduits extérieurs, réfection de la toiture, rafraichissement intérieur. La facture s’élève à près de 300 000 francs, dont 37 000 sont pris en charge par une subvention du Conseil Régional de Bourgogne. A cette occasion, une demande de classification au titre des Monuments Historiques est formulée, mais n’est pas acceptée.
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Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. En 1908, le cimetière est déplacé aux Verchères, après acquisition d’un terrain en ces lieux par la commune, en 1906. Peu de temps après, la paroisse de Meulin est finalement rattachée à La Chapelle, puis de nouveau à Dompierre. Le dernier desservant est Marius Desmurger (né en 1877). En 1950<ref>Présentation de Mr Grizard. </ref>, une nouvelle cloche remplace celle datant du XVIIe siècle. Elle est fondue sous le double parrainage de Mélanie Dumonceau, épouse de Pétrus Thomas (maire), et de Marcel Thomas (frère du maire). En 1956, l’autel est refait, les vitraux sont réparés, et les enduits intérieurs sont repris. En 1983, le dernier office religieux est célébré à Meulin, l’édifice étant jugé dangereux pour les fidèles. En 1997, la commune de Dompierre entreprend néanmoins des travaux assez importants sur l’église : reprises des enduits extérieurs, réfection de la toiture, rafraichissement intérieur. La facture s’élève à près de 300 000 francs, dont 37 000 sont pris en charge par une subvention du Conseil Régional de Bourgogne. A cette occasion, une demande de classification au titre des Monuments Historiques est présentée, mais n’est pas acceptée.
  
En 2013, l’église est finalement désacralisée, afin de pouvoir envisager sa reconversion et donc sa sauvegarde. En 2016, l’association « Arts, Sites et Traditions de Meulin » signe un bail emphytéotique<ref>https://www.lejsl.com/edition-macon/2018/02/01/dompierre-les-ormes-l-ancienne-eglise-de-meulin-transformee-en-lieu-culturel Article du JSL</ref> avec la mairie, leur permettant d’organiser la réhabilitation de l’édifice. Depuis, la chapelle de Meulin fait l’objet de travaux visant à en faire une salle culturelle. L’association organise toute l’année diverses actions afin de récolter des fonds dans ce but.  
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En 2013, l’église est finalement désacralisée, afin de pouvoir envisager sa reconversion et donc sa sauvegarde. En 2016, l’association « Arts, Sites et Traditions de Meulin » signe un bail emphytéotique<ref>https://www.lejsl.com/edition-macon/2018/02/01/dompierre-les-ormes-l-ancienne-eglise-de-meulin-transformee-en-lieu-culturel Article du JSL</ref> avec la mairie, lui permettant d’organiser la réhabilitation de l’édifice. Depuis, la chapelle de Meulin fait l’objet de travaux visant à en faire une salle culturelle. L’association organise toute l’année diverses actions afin de récolter des fonds dans ce but.  
  
 
Bien que l’église ait été désacralisée, elle demeure un lieu de culte des Blancs<ref>Voir à ce sujet l’article de Marie-Aimée Duvernois, « Les Blancs, minorité anti-concordataire : micro­différence religieuse et identité régionale dans le sud de la Bourgogne » : [https://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1987_num_64_1_2444]</ref>, qui s’y réunissent chaque année à la saint Paul.
 
Bien que l’église ait été désacralisée, elle demeure un lieu de culte des Blancs<ref>Voir à ce sujet l’article de Marie-Aimée Duvernois, « Les Blancs, minorité anti-concordataire : micro­différence religieuse et identité régionale dans le sud de la Bourgogne » : [https://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1987_num_64_1_2444]</ref>, qui s’y réunissent chaque année à la saint Paul.
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Version actuelle datée du 31 octobre 2020 à 21:20

L’église Saint-Pierre est une ancienne église paroissiale romane située au hameau de Meulin à Dompierre-les-Ormes, dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Sa construction pourrait remonter au XIIe siècle. Elle est à l’époque à la collation du doyen de Mazille. Elle suit un plan simple, avec une nef unique, une travée sous clocher et un chevet plat. La travée sous clocher, voûtée en berceau plein cintre, pourrait dater du début du XIe siècle, tout comme l’arc triomphal. Le clocher qui surmonte cette travée est assez représentatif des édifices romans modestes de la région. De plan carré, ramassé, il est ouvert d’une baie en plein cintre sur chaque face et coiffé d’une courte pyramide. L’église a par ailleurs été remaniée au cours des siècles, notamment sa nef, désormais voûtée d’arêtes. Le chœur semble, quant à lui, être une reconstruction ancienne, mais difficilement datable. Il est voûté en berceau brisé et éclairé par trois petites baies. En 2013, l’église a été désacralisée. Jugée dangereuse, elle n’accueillait plus d’office depuis plusieurs années. Elle sert désormais de salle culturelle, grâce au soin et à l’organisation de l’Association Arts, Sites et Traditions de Meulin. L’église abritait un chemin de croix du XVIIe siècle, qui a depuis été transféré dans l’église de Dompierre-les-Ormes.

Eglise Saint-Pierre (©CEP)

Document de visite de l'église 1, 2, 3, 4

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Meulin, 71520 Dompierre-les-Ormes
Coordonnées GPS 46°22'13.2"N 4°30'30.1"E
Paroisse de rattachement /
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le hameau de Meulin, rattaché à la commune de Dompierre-les-Ormes, a des origines très anciennes. Selon Anelise Nicolier, qui s’appuie sur les études de Mario Rossi, le nom de Meulin viendrait du celte mi-len, ou mediolanum :

« L’étymologie du nom Meulin dévoile une partie de son histoire antique. En effet, d’après Mario Rossi, Meulin est un dérivé du gaulois Mediolanon qui désigne un centre sacré. Les études linguistiques conduisent à mettre en évidence une voie sacrée qui partait de Chenay-le-Châtel, puis gagnait Artaix, Saint-Martin-du-Lac, Saint-Martin-la-Vallée, Semur, Vareilles, Bois-Sainte-Marie pour aboutir à l’extrémité nord-orientale du Brionnais, à Meulin. Là se serait trouvé un sanctuaire commun à plusieurs tribus gauloises, telles que les Eduens et les Ségusiaves.[1]» 

Dans la première moitié du XXe siècle, des vases, des monnaies et différents objets de l’époque gallo-romaine ont été mis au jour sur le territoire du hameau[2]. A la période du haut Moyen Age, Meulin est cité dans des chartes de l’abbaye de Cluny comme chef-lieu d’un ager (structure territoriale de l’habitat), tantôt situé dans le pagus de Mâcon, tantôt dans celui d’Autun [3]: In pago Augustodunensi, in agro Mediolanensi [4](881), In pago Matisconense, in agro Meolanense (909). Au fil des siècles, le village se développe et prospère grâce aux activités agricoles et artisanales. Au XVIIIe siècle, le toponyme se fixe sur Meulin. En 1965, le village de Meulin est rattaché à la commune de Dompierre-les-Ormes (par arrêté du 7 Février), dont il devient un hameau. Aujourd’hui, Meulin compte environ 75 habitants, et est un hameau purement résidentiel (dont une bonne part de retraités et de résidences secondaires)[5]. L’activité économique y est faible, et majoritairement axée sur l’agriculture (quelques exploitations demeurent), ainsi que sur la zone industrielle installée en 2018.

Une chapelle primitive est déjà mentionnée à Meulin à la fin du Xe siècle, dans une charte de l’abbaye de Cluny : Capellam in honore beati Petri in pago Augustidunensi, in villa Molinis[6]. L’édifice actuel date vraisemblablement plutôt d’une reconstruction du début du XIe siècle, en tout cas en partie (grand arc et travée sous clocher). A cette époque, l’édifice est à la collation du doyen de Mazille, et le centre de la paroisse de Meulin. L’église est placée sous le vocable de Saint-Pierre[7]. Au XIIe siècle, elle est visiblement en partie reconstruite : la nef, dont les murs font près d’un mètre d’épaisseur, semble remonter à cette époque-là. L’édifice suit alors un plan relativement simple : nef unique, travée droite et abside. Cette dernière n’est remplacée par le chœur actuel à fond plat que dans la période gothique, peut-être au XIIIe siècle. Ces datations sont cependant assez hypothétiques, puisque l’édifice ne laisse observer que peu de marques de construction. La nef, la travée droite et son clocher appartiennent au style roman.

Au XVIIe siècle, plusieurs visites pastorales[8] nous renseignent sur l’état et les caractéristiques principales de l’édifice, bien qu’elles s’attachent surtout à en décrire le mobilier. En 1671, une visite est faite sous l’épiscopat de Gabriel de Roquette. L’église est dite obscure et dépavée. Plusieurs visites effectuées par l’archiprêtre de Bois-Sainte-Marie se succèdent ensuite : en 1681, en 1690 (le « pavé est un peu inégal », le « chœur est mal blanchi », et la nef n’est « ni blanche ni lambrissée », il manque des vitraux aux baies ; le clocher et la couverture sont en bon état), en 1691 (« l’église est en assez bon état, n’y manquant rien qu’un lambris et étant un peu obscure »), et en 1693. En 1696, un mémoire donné par le curé mentionne que « le pavé de l’église n’est pas bien uni, la nef n’est ni lambrissée ni blanchie ».

En 1776, des réparations mineures sont effectuées sur l’église, pour la somme de 100 livres environ[9] : toiture, enduits muraux, réparation des chambranles, tableaux, fonts baptismaux…En 1784, un plan et un devis sont dressés par Claude Philibert, avec en adjudicataires Michel Philibert, Sébastien Plassard, Pierre Lapalu. En mai 1786, ce devis est revu et approuvé par Jean Mareus, avec les mêmes adjudicataires. Les travaux concernent le cimetière, le presbytère et surtout l’église (bâtiment et mobilier, et notamment réparation du porche au-devant de la grande porte de l’église). Le clocher est alors dit « très rustique ». En 1787, une ordonnance de l’évêché impose de remplacer les vitraux du chœur par des châssis en verre, et d’effectuer des réparations au clocher (échelles, plancher). A la Révolution, le curé de l’époque, Elzéar Barnaud, prête serment mais continue d’exercer sa charge en cachette. Dénoncé, il est emprisonné pendant quatre mois à Mâcon, malgré le soutien de la population de Meulin. Après cet épisode, il ne récupèrera jamais sa charge, mais continue à vivre au village.

En 1803, la paroisse de Meulin est rattachée à celle de Trivy. Ce rapprochement ne convient pas à la population qui demande à redevenir une paroisse à part entière, ou au moins d’être rattachée à Dompierre. En 1808, cette requête est acceptée, toutes les cérémonies se tiennent désormais à Dompierre-les-Ormes. Dès 1819, Meulin cherche cependant à récupérer un desservant propre, de nombreuses demandes sont formulées par la population[10]. Vers 1825, des rénovations sont lancées sur l’édifice, probablement pour faire en sorte de pouvoir accueillir de nouveau le culte (assainissement et acquisition de mobilier) et donc plaider la cause de la population. Ces restaurations ne sont pas détaillées, mais un rapport mentionne les matériaux et la main d’œuvre utilisés pour ces travaux. Ils n’ont visiblement pas entraîné de modification majeure de l’église.

En 1847, François Michel, propriétaire à Meulin (lieu-dit les Plassards), lègue à son frère Jean ses biens, à condition que Jean verse 4800 francs à la commune, devant être placés pour financer une rente annuelle visant à apporter une aide aux pauvres mais surtout une partie du salaire d’un desservant. En contrepartie, le curé doit célébrer six messes par an en l’honneur de François Michel et de son épouse[11]. En 1851, l’église est finalement érigée en chapelle vicariale, et autorisée à avoir son propre desservant. En 1871, l’église est cette fois-ci érigée en succursale. L’Etat prend dès lors en charge la totalité du traitement du desservant. La commune récupère les sommes découlant du don de François Michel. Le curé de l’époque refuse de pratiquer « gratuitement » les messes en l’honneur du couple Michel. En conséquence, Jean Michel assigne en justice la commune de Meulin pour non-respect des clauses testamentaires de son frère. Cette affaire ne sera réglée que des années plus tard. En 1881-1882, des travaux sont réalisés par l’entrepreneur Malatier, de Dompierre, sur les plans de Fourcaud. A cette occasion, la façade est refaite et la nef reprise (construction de la voûte et donc des contreforts, élargissement des baies). C’est peut-être également de ces travaux que date la sacristie, qui n’apparaît pas sur le cadastre de 1834.

Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. En 1908, le cimetière est déplacé aux Verchères, après acquisition d’un terrain en ces lieux par la commune, en 1906. Peu de temps après, la paroisse de Meulin est finalement rattachée à La Chapelle, puis de nouveau à Dompierre. Le dernier desservant est Marius Desmurger (né en 1877). En 1950[12], une nouvelle cloche remplace celle datant du XVIIe siècle. Elle est fondue sous le double parrainage de Mélanie Dumonceau, épouse de Pétrus Thomas (maire), et de Marcel Thomas (frère du maire). En 1956, l’autel est refait, les vitraux sont réparés, et les enduits intérieurs sont repris. En 1983, le dernier office religieux est célébré à Meulin, l’édifice étant jugé dangereux pour les fidèles. En 1997, la commune de Dompierre entreprend néanmoins des travaux assez importants sur l’église : reprises des enduits extérieurs, réfection de la toiture, rafraichissement intérieur. La facture s’élève à près de 300 000 francs, dont 37 000 sont pris en charge par une subvention du Conseil Régional de Bourgogne. A cette occasion, une demande de classification au titre des Monuments Historiques est présentée, mais n’est pas acceptée.

En 2013, l’église est finalement désacralisée, afin de pouvoir envisager sa reconversion et donc sa sauvegarde. En 2016, l’association « Arts, Sites et Traditions de Meulin » signe un bail emphytéotique[13] avec la mairie, lui permettant d’organiser la réhabilitation de l’édifice. Depuis, la chapelle de Meulin fait l’objet de travaux visant à en faire une salle culturelle. L’association organise toute l’année diverses actions afin de récolter des fonds dans ce but.

Bien que l’église ait été désacralisée, elle demeure un lieu de culte des Blancs[14], qui s’y réunissent chaque année à la saint Paul.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Pierre est un édifice modeste, simplement composé d’une nef unique rectangulaire, d’une travée sous clocher et d’un chœur à fond plat. Ce-dernier est orienté vers l’est. La datation de l’édifice est malaisée : il y a peu de marques de construction nettement identifiables, et les sources sur son édification sont restreintes. Néanmoins, la travée sous clocher et le grand arc, tous deux en plein cintre, semblent dater du début du XIe siècle. La nef, dont l’épaisseur des murs est d’environ un mètre, daterait plutôt du XIIe siècle. Le chœur est visiblement un ajout gothique, sans que l’on sache exactement de quand il date. Il pourrait remonter au XIIIe siècle.

Plan de l'église Saint-Pierre. ©Anelise Nicolier

La façade de l’église Saint-Pierre est bâtie en grand appareil de pierres taillées dans du granite à biotites[15]. Elle est percée d’un portail en plein cintre dont le tympan est nu. La voussure retombe sur des colonnettes simples. Le portail est surmonté d’un large oculus moderne. Une petite croix de pierre coiffe la pointe du pignon. Un contrefort épaule la façade à chaque extrémité. Des contreforts similaires flanquent les gouttereaux de la nef (trois sur chaque mur). Ils encadrent des baies plein cintre, doublement ébrasées (mais plus fortement à l’intérieur qu’à l’extérieur). Le gouttereau sud est percé d’une petite porte sans style. La travée sous clocher est épaulée par deux larges contreforts de chaque côté, dont ceux au sud entourent une petite baie plein cintre étroite et allongée, avec un arc monolithique.

Le clocher s’élève au-dessus de cette travée. De plan rectangulaire, il est composé d’une souche aveugle (simplement percée de la baie d’accès au sud) et d’un seul niveau, ouvert d’une baie plein cintre sur chaque face. Le clocher est couvert d’une courte pyramide à quatre pans. A l’est, le chevet à fond plat complète l’édifice. Il est ouvert d’une baie plein cintre sur ses faces nord et est (ces baies ont des arcs et encadrements de facture différente), dont celle au nord est fortement ébrasée à l’intérieur. Au sud, le chœur est flanqué de la sacristie moderne, ouverte d’une petite fenêtre rectangulaire à l’est. Le mur de fond du chœur est également prolongé par de petits contreforts, vers le nord et le sud. Les parties orientales de l’édifice sont couvertes de lauzes, tandis que la nef et la sacristie sont en tuiles. La pyramide du clocher est également en tuiles plates.

A l’intérieur, l’église est assez délabrée et fait actuellement l’objet d’une restauration. La nef est entièrement dallée. Elle est voûtée d’arêtes qui retombent sur des culots triangulaires. La nef communique avec la travée sous clocher via un grand arc en plein cintre, dont les impostes sont chanfreinées. La travée sous clocher, plus étroite que la nef, est voûtée d’un berceau plein cintre. A l’est, le chœur est encore sensiblement plus étroit. Voûté d’un berceau brisé, il accueille le maître-autel. Au sud, une petite porte communique avec la sacristie.

Inventaire décor et mobilier

La liste du mobilier de l’église avait été faite en 1905, lors de l'inventaire des biens de l’Eglise, et est disponible en ligne sur le site des archives. Des photos anciennes de l’édifice, avec son mobilier, sont aussi disponibles en ligne dans l’inventaire du couple Oursel.

Une partie de ce mobilier a été transféré dans l’église de Dompierre-les-Ormes, lorsque la chapelle de Meulin a cessé d'accueillir les offices religieux.

  • Chemin de croix du XVIIe siècle, offert à l’église de Meulin par Monseigneur Roquette, évêque d’Autun à cette époque. Il est composé de quatorze gravures sur papier chiffon vergé et coloriées à la main. C'est l'un des plus anciens spécimen de l'imagerie d'Épinal du XVIIe siècle. Il est classé objet historique depuis 1918 et a été transféré à l’église de Dompierre.
  • Traces de peintures anciennes à l’entrée du chœur
  • Statues :

Christ en croix (rand arc)

Thérèse de Lisieux (nef)

Saint Joseph, en bois peint, XVIIIe siècle (conservé hors de l’église)

Saint Pierre, en bois peint, XVIIIe siècle (conservé hors de l’église)

Saint Paul, en bois peint, XVIIIe siècle (conservé hors de l’église)

Vierge à l’Enfant, en bois peint, XVIIIe-XIXe siècle (conservée hors de l’église)

  • Toile représentant le curé d’Ars
  • Maître-autel en pierre
  • Autels latéraux en bois (un dédié à la Vierge, l’autre à saint Paul)
  • Chaire à prêcher
  • Confessionnal
  • Cloche de 1950
  • Pierre tombale de François Michel
  • Croix devant l’église

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1825/1826 : réparations de nature inconnue

1851 : l'église devient chapelle vicariale

1871 : église érigée en succursale

1881-1882 : travaux d’entretien (construction de la voûte de la nef et de ses contreforts, élargissement des baies…).

Date inconnue : construction de la sacristie (après 1834)

XXe :

1908 : translation du cimetière

1956 : réparations diverses (autel, enduits intérieurs, vitraux)

Travaux d’entretien, restauration extérieure

1983 : dernier office religieux, église jugée dangereuse

1997 : travaux divers (toiture, enduits extérieurs, reprises à l’intérieur)

XXIe :

2013 : désacralisation de l’édifice

2016 : bail emphytéotique entre la commune et l’association de sauvegarde du patrimoine

A partir de 2017 : restauration et reconversion de l’édifice

  • Etat :

La petite église de Meulin est en cours de réhabilitation et de reconversion. L’extérieur de l’édifice est dans un état convenable, mais l’intérieur a besoin d’une restauration appliquée.

  • Classement :

/

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, prendre contact avec l’association ou la mairie de Dompierre-les-Ormes.

Site de la mairie

Facebook de l’association

Visite

L’église est d’ordinaire fermée, puisqu'elle est en cours de rénovation.

Pour prévoir une visite, contacter directement l’association qui s’occupe de sa sauvegarde.

L’accès à l’édifice semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite (marche à l’entrée principale, porte latérale très étroite).

Association engagée

  • Association « Arts, Sites et Traditions de Meulin [16]» :

Association recréée en 2013 pour organiser la reconversion et la réhabilitation de l’église.

Plus largement, l’association s’attache à la sauvegarde et à la mise en valeur des patrimoines culturels et naturels de Meulin.

Elle organise divers événements culturels (expositions, conférences, fêtes, jeux…).

Président: Jean Grizard

Site internet:

Page Facebook

Iconographie ancienne et récente


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GRIZARD, Jean, Meulin -Saône-et-Loire, Histoire d’un territoire, Paray-le-Monial, 2016.
  • NICOLIER, Anelise, « Meulin », La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Tomes 1,2 et 3, 2015.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969-1978 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Mamessier, Jean-Louis (Père), Notice sur Dompierre-les-Ormes, 1872 :

Notice

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Meulin

Propriétaire / Contact

  • Commune de Dompierre-les-Ormes

03 85 50 21 34

dompierrelesormes.mairie@orange.fr

  • Bail emphytéotique passé en 2017 entre la commune et l’association de sauvegarde. Cette dernière gère à présent l’édifice, mais la propriété reste à la commune.

Patrimoine local et/ou folklore

  • Documents de Mr Jean Grizard :

Histoire de la Croix devant l'église, et de la tombe de François Michel

  • Lab 71 :

Site de découverte de la science et du développement durable.

Site officiel

Eglise moderne qui a conservé son chevet roman (clocher et abside) en guise de bras de transept.

Quelques modillons et chapiteaux sculptés témoignent de l’influence clunisienne sur la construction du XIIe siècle.

Eglise dont le transept et le clocher datent du XIe siècle. La nef pourrait également être romane.

L’édifice abrite un retable du XVIe siècle, classé Objet Historique depuis 1908.

Notes et références

  1. Nicolier, Anelise, « Meulin », La construction d’un paysage monumental religieux en Brionnais à l’époque romane, thèse de doctorat, Tomes 1,2 et 3, 2015.
  2. Article Wikipays-Meulin cite la page 53 de « Nouvelles découvertes gallo-romaines, article de M. BONNEFOY et R. PERRAUD, Revue La Physiophile n°45, juillet 1956.
  3. Nicolier, Anelise.
  4. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  5. Présentation de Mr Grizard.
  6. Rigault
  7. Selon Anelise Nicolier, on retrouve l’église sous des vocables très variés au fil des siècles : Saint-Symphorien dans une charte du XIe, Saint-Paul à la fin du XVIIe, Saint-Pierre en 1774, puis Saint-Pierre et Saint-Paul…
  8. Nicolier, Anelise.
  9. Présentation de Mr Grizard.
  10. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  11. Ibidem
  12. Présentation de Mr Grizard.
  13. https://www.lejsl.com/edition-macon/2018/02/01/dompierre-les-ormes-l-ancienne-eglise-de-meulin-transformee-en-lieu-culturel Article du JSL
  14. Voir à ce sujet l’article de Marie-Aimée Duvernois, « Les Blancs, minorité anti-concordataire : micro­différence religieuse et identité régionale dans le sud de la Bourgogne » : [1]
  15. Anelise Nicolier
  16. Avant : « Arts, Sites et Traditions de la Noue », dès 1985