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Eglise Saint-Blaise à Germolles-sur-Grosne

484 octets ajoutés, 22 novembre 2019 à 11:00
Historique
=== Historique ===
Les premières mentions du village de Germolles-sur-Grosne datent du XIIe siècle <ref>L’histoire de la localité est cependant bien plus riche, comme en témoignent les vestiges de la voir romaine reliant Lyon et Autun, retrouvés sur le territoire de la commune. </ref>, dans plusieurs chartes du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon, sous l’appellation ''Germola ''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Ces textes font tour à tour référence aux seigneurs des lieux, mais aussi au cimetière. Le toponyme de Germoles apparaît au XVe siècle. La commune prend finalement le nom de Germolles-sur-Grosne en 1913, sur demande du maire, afin d’éviter la confusion avec une autre localité du même nom se situant en Saône-et-Loire.
L’église de Germolles-sur-Grosne est un édifice roman fort modeste, qui date vraisemblablement du XIIe siècle. A l’origine, il s’agit d’une simple église annexe de la paroisse de Tramayes, à la collation de l’évêque de Mâcon. Bâtie à flanc de coteau, elle domine le bourg et fait face au château de Gorze, édifié sur la colline opposée. Le plan de la construction romane est typique des petites églises rurales de la région : une nef unique rectangulaire, suivie d’une travée sous un clocher carré et d’une abside. La configuration du terrain est visiblement à l’origine du fort désaxement de la nef par rapport au chœur.
Peu de documents concernant l’église Saint-Blaise nous sont parvenus. La première mention de l’église est faite dans un pouillé (registre ecclésiastique) de 1513, sous l’appellation ''Ecclesia de Germola''. En 1653, les habitants demandent à ce que l’église de Germolles-sur-Grosne devienne paroissiale, par désunion de Tramayes <ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969.</ref>. Leur demande est portée à l’évêque de Lingendes, et soutenue par la veuve du seigneur de Gorze et de Germolles. Le 17 décembre de la même année, leur requête est acceptée, et l’église devient paroissiale.
Ce changement de statut engendre peut-être une première restauration de l’édifice. L’église semble en tout cas avoir été remaniée au XVIIe siècle, notamment au niveau de la façade <ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon.''</ref>, sans style particulier, et des baies de la nef, assez larges et d’aspect moderne. C’est peut-être de cette rénovation globale que date la construction de la chapelle au sud de la travée sous clocher. Toujours est-il que cette chapelle, tout comme la sacristie, sont déjà présentes en 1837, comme l’atteste le plan cadastral dressé cette année-là.
En 1839, la démolition d’une ancienne chapelle permet la découverte de la tombe du marquis de Gorze, mort en 1740 <ref>Oursel</ref>. Elle avait vraisemblablement été bâtie afin de servir de chapelle funéraire pour les seigneurs du lieu, mais sa localisation exacte est inconnue. En 1840, la municipalité fait état d’un besoin urgent de restaurer et d’étayer le clocher, en très mauvais état, et qui menace de s’effondrer. Aucune suite n’est donnée à cet avertissement, si bien que dans la nuit du 9 juillet 1843, le clocher s’effondre en endommageant la toiture de la nef et du chœur.
Des travaux assez importants sont donc engagés la même année, afin de réparer les dommages. L’architecte André Berthier, de Mâcon, est chargé de dressé les plans de la reconstruction du clocher. Il concerte pour ce faire les habitants de Germolles-sur-Grosne, qui offrent de participer au transport des matériaux et font preuve d’un engagement et d’un intérêt certain pour le devenir de leur église. Le nouveau clocher est de style néo-roman, en homogénéité avec le reste de l’édifice. Les dommages sont réparés, et la nef est vraisemblablement plafonnée à cette occasion. Depuis, l’église a été régulièrement entretenue et restaurée.
'''Anecdotes :'''
* La couverture de la flèche du clocher soulève quelques interrogations de par les motifs dessinés par les tuiles vernissées. En effet, on y distingue une étoile juive (au nord, au sud et à l’est), ainsi qu’un ostensoir (à l’ouest). Ce sont là des motifs fort inhabituels pour l’ornement de la toiture d’une église. Un décor semblable est visible sur la flèche de l’église Saint-Antoine à Ouroux, située à environ 6km de Germolles-sur-Grosne. La raison exacte de ce décor est inconnue (ce n’est à priori pas un signe compagnonnique), mais il pourrait s’agir d’une marque cherchant à allier l’Ancien et le Nouveau Testament .
*Jusqu’au siècle dernier, un pèlerinage avait lieu en l’église de Germolles-sur-Grosne chaque année, à l’occasion de la saint Blaise (le 3 Février). Saint Blaise de Sébaste , originaire d’Arménie, était évêque de la ville de Sébaste, acclamé par le peuple lors de la mort de son prédécesseur. Vers 316, Agricola (gouverneur de Cappadoce et de Petite Arménie), vint à Sébaste sur ordre de l’empereur Licinius pour mettre à mort les chrétiens. L’évêque fut donc arrêté, torturé, et ne voulant pas renoncer à sa foi, il meurt en martyr, décapité. A l’origine médecin, on lui attribue la guérison des maux et maladies de gorge, et plus généralement de nombreux miracles.
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