Eglise Saint-Martin à Blanot : Différence entre versions

De Wiki Mâcon Sud Bourgogne
(Iconographie ancienne et récente)
(Description architecturale)
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A l’extérieur, l’église Saint-Martin est quasi entièrement enduite, à l’exception de quelques pans de murs du chevet. La façade ouest est aveugle. On n’y discerne que le contour de l’ancienne porte romane en plein cintre, probablement remontée. La façade a été remaniée au XIXe siècle, lorsqu’une partie de la nef s’est effondrée. Cette dernière était plus longue d’environ six mètres<ref>Guerreau</ref>, et directement accolée à un bâtiment contigu<ref>Voir les plans cadastraux de la première moitié du XIXe siècle.</ref>. Le mur gouttereau nord est nu. Il comportait à l’origine trois baies en plein cintre, ainsi qu’une petite porte, toutes comblées<ref>Voir le plan dressé en 1885 par Jean Virey</ref>. Le gouttereau sud est quant à lui percé de deux baies en plein cintre<ref>Une troisième se trouvait à l’ouest, sur la partie effondrée du mur</ref> modernes et d’un large portail de même forme, sans décor. Ce dernier est fermé par une simple porte en bois et son tympan est vitré. La travée sous clocher est flanquée de mini-croisillons épaulés par de larges contreforts<ref>Il n’en reste qu’un au nord.</ref>. La face nord de la travée est percée d’une baie allongée en plein cintre, tandis que la face sud est masquée par une petite sacristie. Celle-ci consiste en une construction rectangulaire terminée en arc de cercle à l’est. La sacristie est éclairée par une large fenêtre rectangulaire au sud, et par une baie en plein cintre au nord-est.
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A l’extérieur, l’église Saint-Martin est quasi entièrement enduite, à l’exception de quelques pans de murs du chevet. La façade ouest est aveugle. On n’y discerne que le contour de l’ancienne porte romane en plein cintre, probablement remontée. La façade a été remaniée au XIXe siècle, lorsqu’une partie de la nef s’est effondrée. Cette dernière était plus longue d’environ six mètres<ref>Guerreau</ref>, et directement accolée à un bâtiment contigu<ref>Voir les plans cadastraux de la première moitié du XIXe siècle.</ref>. Le mur gouttereau nord est nu. Il comportait à l’origine trois baies en plein cintre, ainsi qu’une petite porte, toutes comblées<ref>Voir le plan dressé en 1885 par Jean Virey</ref>. Le gouttereau sud est quant à lui percé de deux baies en plein cintre<ref>Une troisième se trouvait à l’ouest, sur la partie effondrée du mur</ref> modernes et d’un large portail de même forme, sans décor. Ce dernier est fermé par une simple porte en bois et son tympan est vitré. La travée sous clocher est flanquée de mini-croisillons épaulés par de larges contreforts<ref>Il n’en reste qu’un au nord.</ref>. La face nord de la travée est percée d’une baie allongée en plein cintre, tandis que la face sud est masquée par une petite sacristie. Celle-ci consiste en une construction rectangulaire terminée en arc de cercle à l’est. La sacristie est éclairée par une large fenêtre rectangulaire au sud, et par une baie en plein cintre au sud-est.
  
 
Le clocher s’élance au-dessus de la travée médiane. Il est de plan carré et a un profil élancé. Il se compose d’une souche aveugle et de trois étages de baies. Le premier niveau est simplement percé d’une toute petite baie par face, doublement ébrasée et appareillée en tout petits moellons. L’étage médian porte un décor de bandes et arcatures lombardes sur chaque face. Ces bandes sont obturées, à l’exception de la face sud où une baie géminée est inscrite dans ce décor, avec retombée médiane sur colonnette monolithe. Des modillons nus surmontent ce décor et pourraient être des vestiges de l’ancienne corniche. Le beffroi du clocher repose sur un cordon de pierre. Il comporte une baie géminée en plein cintre par face, avec abat-sons, sous une corniche de pierre sur de gros modillons. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans.
 
Le clocher s’élance au-dessus de la travée médiane. Il est de plan carré et a un profil élancé. Il se compose d’une souche aveugle et de trois étages de baies. Le premier niveau est simplement percé d’une toute petite baie par face, doublement ébrasée et appareillée en tout petits moellons. L’étage médian porte un décor de bandes et arcatures lombardes sur chaque face. Ces bandes sont obturées, à l’exception de la face sud où une baie géminée est inscrite dans ce décor, avec retombée médiane sur colonnette monolithe. Des modillons nus surmontent ce décor et pourraient être des vestiges de l’ancienne corniche. Le beffroi du clocher repose sur un cordon de pierre. Il comporte une baie géminée en plein cintre par face, avec abat-sons, sous une corniche de pierre sur de gros modillons. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans.

Version du 26 octobre 2020 à 01:32

L’église Saint-Martin est située dans la commune de Blanot, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle se trouve sur un lieu de culte fort ancien, comme en témoigne le lieu d’inhumation mérovingien sur lequel elle se trouve. L’église et le village sont donnés vers 927 par Letbaldus, seigneur de Brancion, à l’abbaye de Cluny, qui y fonde un domaine agricole. Il n’est pas exclu que l’édifice dont il est question subsiste encore aujourd’hui, au moins en partie. Plusieurs témoins de l’ancienneté de l’église sont encore présents : opus spicatum visible à l’intérieur du clocher, homogénéité de l’épaisseur des murs, petites fenêtres à double ébrasement du clocher… L’édifice a toutefois probablement été remanié voire en partie rebâti au XIe siècle. Il se compose d’une nef unique, d’une travée sous clocher et d’une abside. L’étage supérieur du clocher est, lui, gothique, possiblement du début du XVIe siècle. L’édifice est par la suite de nouveau remanié, notamment au XIXe siècle : il est globalement rénové, la sacristie est construite, la nef est visiblement raccourcie et démunie du bâtiment qui lui était accolé, et ses baies sont élargies. L’église a depuis été régulièrement entretenue et est l’objet d’un soin particulier. Elle est classée Monument Historique depuis 1929.

Eglise Saint-Martin (©CEP)
Adresse Au Bourg, 71250 Blanot
Coordonnées GPS 46°28'26.1"N 4°44'04.9"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois
Protection Monuments Historiques Classée en 1929

Historique

Le village de Blanot[1] est une zone de peuplement occupée dès la Préhistoire, comme en attestent différents vestiges remontant à cette époque, éparpillés sur le territoire de la commune : habitat paléolithique dans les grottes du vallon de la Mongette, traces du Néolithique, une hachette polie trouvée au Briou en 1952, une hachette en jadette trouvée au Mont-Saint-Romain en 1954, céramiques de l'âge du Bronze… De nombreux vestiges gallo-romains ont également été mis au jour au village : voie romaine, construction avec hypocauste, monnaies, tuiles, poteries…Par ailleurs, une nécropole mérovingienne a été découverte sur le site de l’église actuelle, attestant ainsi d’une localité déjà développée à cette époque. Le village de Blanot est cité pour la première fois en 927 dans une charte de l’abbaye de Cluny : In pago Matiscense, in villa Blanusco, … ecclesia sancti Martini[2]. A cette date, l’église et le village sont donnés par Letbaldus, seigneur de Brancion, à l’abbaye de Cluny, qui y fonde un domaine agricole. Ce domaine participe ainsi à l’approvisionnement de l’abbaye en denrées, et est géré par des responsables laïcs. Le village est par la suite mentionné dans de nombreux actes et documents, le toponyme évoluant peu à peu : Blanoscum (994), Blenos (1236), Blanoux (1435), Blanot (1666). La commune de Blanot est aujourd’hui composée d’un bourg et de trois hameaux : Fougnières, Vivier et Nouville. Elle possède un patrimoine[3] riche : grottes, lavoirs, four à pain, fontaine, habitat rural remarquable, tombes merovingiennes, « prieuré »[4] à côté de l’église…Au Mont Saint-Romain se trouvait également un lieu de culte païen, devenu ensuite un petit ermitage clunisien. Vendu à la Révolution, il n’en reste rien. La ferme de Cru a quant à elle abrité un maquis entre 1942 et 1944, dont les membres ont été arrêtés et déportés. Blanot est aujourd’hui un village majoritairement agricole (dont l’exploitation de vignes), avec également quelques artisans d’art installés récemment.

L’église Saint-Martin est un bel édifice roman située au bourg du village. Elle se compose d’une petite nef rectangulaire, d’une travée sous un clocher carré flanquée d’une sacristie au sud, et d’une abside à l’est. L’église fait partie de la donation de 927. Elle est située sur un lieu de culte très ancien, probablement dès le VIe ou VIIe siècle, comme le suggèrent les sépultures mérovingiennes retrouvées autour de l’édifice, ainsi que le vocable de Saint-Martin, fréquents parmi les édifices anciens. L’église actuelle semble correspondre à une construction tardo-carolingienne[5], édifiée peu de temps avant la donation de Letbaldus. Le seigneur voulant s’assurer le salut de son âme en remettant une partie de ses biens à l’abbaye, il est probable qu’il ait fait don d’un édifice récent. Plusieurs caractéristiques architecturales tendent également vers cette interprétation : forte épaisseur des murs de l’abside et du clocher, homogénéité de l’épaisseur des murs, toutes petites baies doublement ébrasées du clocher, opus spicatum dans la maçonnerie de ce dernier (visible à l’intérieur)[6]

L’église est toutefois vraisemblablement remaniée au XIe siècle, notamment au niveau de la nef et du clocher. Elle est alors le centre de la paroisse de Blanot et à la collation de l’abbé de Cluny. Elle fait pleinement partie du domaine agricole appartenant à l’abbaye. A la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, les baies latérales de l’abside sont reprises. La baie centrale, d’aspect plus ancien, est alors obturée, probablement à l’occasion de l’installation d’un important décor sur l’autel[7]. Au XIIIe ou XIVe siècle, d’autres travaux ont lieu, comme en témoigne la baie méridionale de la travée sous clocher, de style gothique. A cette époque, l’Ecclesia de Blanosio[8] a déjà pour annexe l’église de Donzy-le-Pertuis. Au début du XVIe siècle, une restauration globale de l’édifice a vraisemblablement lieu. Le beffroi du clocher, de style gothique, date de cette époque. Ce rehaussement pourrait être une conséquence directe des troubles qui s’invitent à Blanot à cette époque : la Guerre de Cent Ans, guerres de Bourgogne, puis au XVIe siècle les Guerres de Religion. Comme beaucoup d’églises à cette époque, celle de Blanot pourrait avoir été agrémentée d’un nouveau beffroi pour servir de tour de guet, en complément des fortifications du « prieuré » voisin.

Plan de l'église de Blanot en 1885 ©Jean Virey

En 1677, on dénombre 240 communiants à Blanot et 100 à Donzy[9]. En 1729, une visite pastorale est organisée à Blanot. Le rapport mentionne une église dans un état précaire, dont la toiture est proche de l’effondrement. L’édifice est donc meurtri par les infiltrations d’eau et le mobilier abimé. Par ailleurs, les baies ne sont pas vitrées, et l’édifice ne possède ni ornements, ni objets nécessaires au culte[10]. L’église n’est ni entretenue, ni protégée. En 1743, après une nouvelle visite pastorale, le curé de l’époque demande un secours à l’évêque de Mâcon pour restaurer l’église (enduits, maçonnerie, mobilier (surtout les autels), construction d’une sacristie, pavage, baies munies de vitres, clôture du cimetière). L’évêque ordonne aux responsables de faire les travaux, sous peine de voir l’église interdite au culte. Visiblement, les travaux ne sont pas effectués, ou pas entièrement, par manque de ressources des paroissiens. En 1783, le père Poirier, curé de Blanot, demande aux eaux et forêts d’aliéner la coupe de leur réserve « aux Brosses » afin de financer des travaux sur l’église. L’édifice nécessite alors une restauration globale, et le presbytère doit également être rénové. On ne sait cependant pas quels travaux ont été réalisés, ni dans quelle mesure. La pyramide du clocher semble néanmoins dater du XVIIIe siècle.

Après la Révolution, l’église de Blanot est très délabrée. En 1801, la paroisse de Blanot est toujours unie à celle de Donzy-le-Pertuis. Cela change en 1826, lorsque l’église de Donzy devient une chapelle vicariale avec son desservant propre. En 1829, 1830 et 1832[11], des devis de l’architecte mâconnais Roch prévoient de nombreux travaux sur les bâtiments cultuels de la commune. Celui de 1829 concerne la reconstruction du presbytère, ainsi que la refonte de la cloche et quelques petites réparations à l’église. Celui de 1830 prévoit une restauration plus globale de l’église : reprise des enduits intérieurs et extérieurs, pose d’un plafond dans la nef, agrandissement de la porte latérale nord, agrandissement des « trois baies de la nef » (donc au sud, les autres devaient déjà être comblées), construction d’une sacristie, réfection du porche abritant le portail sud, abaissement du beffroi et installation d’une échelle pour accéder au clocher, ajout de mobilier avec chaire et confessionnal (devis 1832). L’église Saint-Martin est donc entièrement remise en état.

En 1861, un dessin de l’église et du prieuré est réalisé par Rousselot, inspecteur des Forêts (volume conservé à l'Académie de Mâcon). Il s’agit d’une des plus anciennes représentations de l’édifice. En 1875, la commune fait une demande de secours auprès du ministère des Cultes afin de pouvoir faire quelques travaux sur l’église : reprise du plafond de la nef et de sa corniche, réfection de la charpente du beffroi et de quelques croisées. Les plans et devis sont établis par l’architecte Pinchard, de Mâcon. La facture s’élève à 2700 francs, dont 1200 francs pris en charge par le Ministère des Cultes. En 1882, l’abbé Bleton, desservant, signale l’église de Blanot comme « la plus pauvre de toute la contrée », dans une correspondance pour demande de secours présentée par la fabrique au Ministre des Cultes. Ce dernier accorde 300 francs, sur les 350 francs nécessaires à l’achat d’objets mobiliers. En 1885, Jean Virey fait la description de l’édifice. A cette date, le bâtiment qui était accolé à l’ouest de la nef n’existe déjà plus[12], et la nef est en partie prête à s’écrouler. En 1890, la nef est finalement reprise après qu’une partie des murs se soit effondrée. L’église est alors raccourcie de 6 mètres environ. Un habitant de la commune se charge des travaux, selon un devis de 1000 francs.

En 1913, l’église est protégée et inscrite au titre des Monuments Historiques. En 1921, l’ancien cimetière communal se trouvant autour de l’église est désaffecté. Le nouveau cimetière est installé en dehors du bourg, et les abords de l’église sont assainis. En 1929, l’église est finalement entièrement classée Monument Historique[13]. En 1937, le couverture en laves du clocher est refaite. En 1976, des travaux d’entretien sont menés, et en 1981, une restauration intérieure est organisée. Elle comprend la suppression du plafond de plâtre de l’église au profit de la charpente primitive, redécouverte et restaurée.

Depuis, l’édifice a été régulièrement entretenu et restauré. L’entretien et la mise en valeur de l’église sont l’œuvre de la commune et du Comité de restauration de l’église, fondé en 1977. Une restauration de l’édifice a eu lieu il y a quelques années. Le Comité propose d’ailleurs un dépliant résumant les travaux d’entretien réalisés sur l’édifice, ainsi que ceux à envisager :

*Restaurations effectuées :

« Les gros travaux de restauration ont comporté trois tranches :

1) Clocher, escalier du clocher, électricité intérieure.

2) Toiture en laves du clocher et de l’abside.

3) Toiture en laves de la nef et de la sacristie.

Ces travaux ont été financés par l’Etat et la commune.

Le comité apporte chaque année sa contribution au remboursement de la part communale.

Le comité a également financé les opérations suivantes :

- éclairage du clocher

- réfection des deux autels

- réfection de la porte d’entrée. »

*Projets du comité de sauvegarde de l’église :

« A l’extérieur :

- réfection des caniveaux au pied des murs

- reprise de la maçonnerie du mur de l’abside et réalisation d’un enduit

- démoussage d’une partie du toit en laves.

- restauration de la pierre tombale du curé Poirier.

A l’intérieur :

- réfection des enduits fortement dégradés.

– restauration de la statue de la Vierge »

  • Saint Martin :

Né en 316, il est soldat dans l’armée romaine. En 337, il partage son manteau avec un pauvre mendiant qui meurt de froid, et reçoit la Révélation. Il se convertit alors au christianisme et quitte l’armée. Il se forme ensuite auprès d’Hilaire, évêque de Poitiers, à partir de 356. Il vit ensuite en ermite, avant de fonder le premier monastère d’Occident à Poitiers après son retour d’exil. Il est par la suite enlevé par des tourangeaux, puis élu évêque de la ville en 371. Il fonde les premières églises rurales de Gaule, ainsi que le monastère de Marmoutier. Saint Martin meurt en 397 et est enterré à Tours. Il est le saint patron des hôteliers, des cavaliers et des tailleurs.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Martin est un petit édifice roman fort ancien, assez typique des petites églises rurales de la région. Elle suit un plan simple : courte nef rectangulaire, travée sous un clocher carré flanquée d’une sacristie au sud, abside à l’est. Encore entourée de l’enclos de l’ancien cimetière, l’église se trouve tout près du « prieuré », bâtiment d’exploitation du domaine agricole clunisien.

Plans ©CEP

Toute utilisation des plans à titre de documentation ou de restauration de l'édifice est autorisée. Toute autre utilisation à titre commercial ou à titre de publication est soumise à l'autorisation stricte du CEP, agissant comme maître d'ouvrage et propriétaire des droits.

A l’extérieur, l’église Saint-Martin est quasi entièrement enduite, à l’exception de quelques pans de murs du chevet. La façade ouest est aveugle. On n’y discerne que le contour de l’ancienne porte romane en plein cintre, probablement remontée. La façade a été remaniée au XIXe siècle, lorsqu’une partie de la nef s’est effondrée. Cette dernière était plus longue d’environ six mètres[14], et directement accolée à un bâtiment contigu[15]. Le mur gouttereau nord est nu. Il comportait à l’origine trois baies en plein cintre, ainsi qu’une petite porte, toutes comblées[16]. Le gouttereau sud est quant à lui percé de deux baies en plein cintre[17] modernes et d’un large portail de même forme, sans décor. Ce dernier est fermé par une simple porte en bois et son tympan est vitré. La travée sous clocher est flanquée de mini-croisillons épaulés par de larges contreforts[18]. La face nord de la travée est percée d’une baie allongée en plein cintre, tandis que la face sud est masquée par une petite sacristie. Celle-ci consiste en une construction rectangulaire terminée en arc de cercle à l’est. La sacristie est éclairée par une large fenêtre rectangulaire au sud, et par une baie en plein cintre au sud-est.

Le clocher s’élance au-dessus de la travée médiane. Il est de plan carré et a un profil élancé. Il se compose d’une souche aveugle et de trois étages de baies. Le premier niveau est simplement percé d’une toute petite baie par face, doublement ébrasée et appareillée en tout petits moellons. L’étage médian porte un décor de bandes et arcatures lombardes sur chaque face. Ces bandes sont obturées, à l’exception de la face sud où une baie géminée est inscrite dans ce décor, avec retombée médiane sur colonnette monolithe. Des modillons nus surmontent ce décor et pourraient être des vestiges de l’ancienne corniche. Le beffroi du clocher repose sur un cordon de pierre. Il comporte une baie géminée en plein cintre par face, avec abat-sons, sous une corniche de pierre sur de gros modillons. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans.

L’abside complète l’édifice à l’est. semi-circulaire, elle est précédée d’une courte travée droite. L’abside est munie de trois petites baies ébrasées en plein cintre, dont celle au centre est murée. Une frise en dents de scie fait le tour de l’abside, juste en-dessous de la toiture. Au nord, on distingue le contour d’une ancienne ouverture rectangulaire. L’église est entièrement couverte de laves. Le gouttereau sud de la nef est muni d’une corniche en pierre plate, tandis que le clocher a une double corniche avec modillons.


A l’intérieur, l’édifice est très sobre et modeste. L’église est entièrement dallée et ses murs sont enduits, à l’exception de quelques défauts et dégradations. La petite nef n’est éclairée que par les baies au sud[19], et ses murs sont ornés de médaillons peints. Selon Alain Guerreau, des traces de poutraisons anciennes et des différences de surfaces dans les gouttereaux laisseraient penser que les murs ont été réhaussés à une date inconnue. A l’ouest, le confessionnal en bois est inséré dans l’arc creusé de l’ancienne porte. A l’est, la dernière travée de la nef accueille les autels secondaires, face à face perchés sur des socles en pierre. Autrefois plafonnée, la charpente de la nef est laissée apparente depuis le siècle dernier. A l’est, on distingue l’ancien accès au clocher. A l’intérieur, la maçonnerie de ce dernier se révèle très homogène, l’appareil étant fait de petits moellons noyés dans un épais mortier[20]. Au sud, on distingue un rang d’opus spicatum dans la maçonnerie.

La nef s’ouvre sur la travée sous clocher par un arc triomphal en plein cintre. Il est doublé et retombe sur de simples tailloirs. La travée est voûtée d’une coupole sur trompes renforcée au nord et au sud par d’épais arcs de décharge en plein cintre, qui forment les mini-croisillons. Au nord, la travée est éclairée par la baie ébrasée. Au sud, le mur est percé d’une baie gothique qui donne directement sur la sacristie. L’abside s’ouvre à l’est par une arcade en plein cintre avec tailloirs. Elle est voûtée en cul-de-four et accueille le maître-autel sur un socle de pierre. Au nord, une petite porte masque l’ouverture comblée dont on discerne le contour à l’extérieur. Au sud, une porte similaire mène à la sacristie. Cette dernière est très claire. Elle est carrelée et plafonnée et sert à entreposer du matériel liturgique.

Inventaire décor et mobilier

  • Décor du clocher : bandes et arcatures lombardes, baies lobées, modillons à copeaux
  • Décor de l’abside : frise en dents de scie
  • Peintures de la nef
  • Maitre-autel en bois ciré, avec tabernacle (style Louis XV)
  • Autels latéraux en bois, surmontés de retables accueillant des niches avec statues (néo-classiques, années1840)
  • Statues :

Saint Martin (autel droit)

Sainte Vierge (autel gauche)

Notre-Dame de Lourdes (abside)

Le Sacré-Cœur (abside)

  • La « Pierre du Compagnon » : découverte en 1960, posée contre le mur ouest de l’enceinte du cimetière. Il s’agirait de la pierre tombale d’un ouvrier maçon ou charpentier qui serait mort lors des travaux de construction de l’église Saint-Martin. La pierre serait l’œuvre de ses compagnons artisans. La pierre est sculptée : au centre, le buste du défunt tient une croix, et au-dessus de lui, les instruments de son travail (truelle, équerre, ciseau de tailleur de pierre).
  • Cuve baptismale en pierre, sur pied, surmontée d’une armoire
  • Socle d’une ancienne croix monumentale, sur lequel on lit l’inscription « In Pace, Amen, 1760 »
  • Chemin de croix (cadres)
  • Chaire à prêcher en bois, à panneaux lambrissés
  • Confessionnal en bois (contemporaine des autels latéraux)
  • Cuve des anciens fonts baptismaux (à l’extérieur, à gauche de la porte)
  • Dalles tombales, XVIIIe siècle (à l’extérieur face au portail). On voit notamment celle du curé Poirié, prêtre de la paroisse au moment de la Révolution.

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1826 : l’église de Donzy-le-Pertuis devient chapelle vicariale, elle n’est plus rattachée à la paroisse de Blanot

1829- 1832 : restauration générale de l’église, rénovation du presbytère

1875 : travaux d’entretien

1882 : achat d’objets mobiliers

1890 : reprise de la nef, en partie effondrée

XXe :

1913 : l’église est inscrite au titre des Monuments Historiques

1921 : travaux de clôture du nouveau cimetière communal

1921 : désaffectation de l’ancien cimetière autour de l’église

1925 : le prieuré est classé Monument Historique

1929 : l’église est classée Monument Historique

1937 : la couverture en laves du clocher est refaite

1976 : travaux d’entretien

1981 : travaux de restauration, dont la suppression du plafond de la nef et le dégagement de la charpente

XXIe :

Années 2010 : restauration de l’édifice

  • Etat :

L’église est en bon état général et a été restaurée récemment.

  • Classement :

L’église est classée Monument Historique depuis 1929.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie de Blanot, ou consulter le site internet de la commune :

Commune de Blanot – Bourgogne

Visite

L’église est d’ordinaire ouverte (au moins pendant la saison estivale). Pour préparer une visite, contacter la mairie.

L’édifice n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (grosses marches à l’entrée).

Association engagée

  • Le « Comité de restauration de l’église » :

Fondé en 1977, le comité travaille en partenariat avec la commune afin d’assurer l’entretien et la protection de l’édifice.

Il organise divers événements (notamment des concerts) afin de soutenir son action. Il a également conçu un dépliant retraçant l’histoire de l’église et permettant à qui voudrait de faire un don en faveur de l’édifice :

Eglise de Blanot - Dépliant

Adresse : Mairie de Blanot, Le Bourg - 71250 BLANOT

Tel : 03.85.50.04.00

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis

Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain, Notes d’observations, 2012.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise de Blanot

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise de Blanot

  • Plans et relevés réalisés en 2012 par une équipe d’étudiants en architecture japonais du Kyoto Institute of Technology, sous la direction du professeur Masatsugu Nishida
  • Dépliants fournis par la commune

Propriétaire / Contact

Commune de Blanot

03 85 50 04 00

blanot.71.bourgogne@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise d’origine romane partiellement reconstruite au XIXe siècle. Une large nef romane a été accolée au chevet roman (Xe-XIIe siècles).

Les parties romanes de l’église sont inscrites au titre de Monuments Historiques depuis 1932.

Edifice roman dont la date de construction est incertaine : un premier édifice est vraisemblablement bâti au Xe siècle, puis en partie reconstruit au XIIe siècle.

Délaissée pendant plusieurs siècles, la petite chapelle a récemment été entièrement restaurée.

Eglise romane dont la construction pourrait remonter à la seconde moitié du Xe siècle. Elle a été remaniée au XIXe siècle. C’était une annexe de la paroisse de Blanot.

L’édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1928, et son chevet est classé en 1974.

Notes et références

  1. Voir l’historique très détaillé sur la page Wikipays de la commune
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  3. Voir : Le village- site de la commune
  4. Ce prieuré désigne en fait les bâtiments du domaine agricole clunisien, mais il n’y a jamais eu de prieuré conventuel à Blanot.
  5. Guerreau, Alain, Notes d’observation, 2012.
  6. Ibidem
  7. Guerreau, Alain, Notes d’observation, 2012.
  8. Rigault, pouillé d’avant 1413.
  9. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  10. Ibidem
  11. Ibidem
  12. Il a peut-être été détruit lors de la restauration des années 1830.
  13. Le « prieuré » est quant à lui classé M.H depuis 1925.
  14. Guerreau
  15. Voir les plans cadastraux de la première moitié du XIXe siècle.
  16. Voir le plan dressé en 1885 par Jean Virey
  17. Une troisième se trouvait à l’ouest, sur la partie effondrée du mur
  18. Il n’en reste qu’un au nord.
  19. A l’origine, trois baies en plein cintre par gouttereau, ébrasées à l’intérieur.
  20. Guerreau