Eglise Saint-Georges à Vinzelles : Différence entre versions

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Version du 13 juin 2019 à 09:02


L’église Saint-Georges à Vinzelles est une église d’origine romane située dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Il s’agit d’une église paroissiale relevant à l’origine de l’ancien diocèse de Mâcon. La façade, la nef, l’abside, le clocher et sa travée sont de style roman, probablement du deuxième quart du XIIe siècle. L’église a été rénovée au XIXe siècle mais a gardé son plan architectural d’origine. Seules deux chapelles y ont été ajoutées aux XVe et XVIe siècles. Elles ont été démolies à une période inconnue. Des fresques colorées aux motifs bibliques sont visibles dans l’abside et sous le clocher, la première réalisée en 1859, la seconde plus ancienne mais également restaurée à cette date.

Eglise Saint-Georges façade ouest


Adresse Rue de l’église, 71680 Vinzelles
Coordonnées GPS 46°16'17.5"N 4°46'04.6"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre-Dame des Vignes en Sud Mâconnais
Protection Monuments Historiques Inscrite en 1929


Historique

Le village de Vinzelles est mentionné pour la première fois vers 900 dans la charte 172 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon [1] . Il appartient alors au baillage et au diocèse de Mâcon, et relève de l’archiprêtré de Vauxrenard. Il s’agit de la première baronnie du comté de Mâcon. C’est un village dont l’activité principale est viticole. Situé au cœur de la plaine de la Saône, il est au fil des siècles l’objet de luttes de pouvoir et une place forte du duché de Bourgogne.

L’église Saint-Georges date très certainement du deuxième quart du XIIe siècle. Elle est à l’époque à la collation de l’évêque.

Au XVe siècle, une ouverture est créée dans la travée sous clocher, sous la forme d’une « longue baie amortie extérieurement en accolade » [2].

L’église Saint-Georges coomportait deux chapelles, qui furent renouvelées et restaurées au fil des siècles : celle de Saint-Georges, et celle de Saint-Alban. La première est fondée au milieu du XVe siècle (vraisemblablement an 1417[3]) par Humbert de Saint-Amour[4], Seigneur de Vinzelles (le curé de Vinzelles et Loché, Philibert de Rolerii en fait mention en 1445). La seconde est fondée en 1504 par les Seigneurs de Layé, et renouvelée en 1630 par les Bullion (dont Claude, surintendant des finances et collaborateur du Cardinal de Richelieu). La date de leur disparition est inconnue.

En 1666, la nef est plafonnée, étant auparavant simplement recouverte du toit puisque non-voûtée.

Au cours du XIXe siècle, l’église Saint-Georges est par trois fois restaurée, sans pour autant être perdre ses caractéristiques architecturales originelles.

En 1819, deux larges fenêtres sont percées dans les murs de la nef, jusque-là très sombre.

En 1834, la sacristie est construite.

Description architecturale[5]

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église Saint-Georges est une construction typiquement romane, massive et robuste. Elle a été peu remaniée au fil des siècles, et conserve donc un plan quasi original[6], dont la conception est un bel exemple de l’architecture de cette époque. Elle est orientée à l’est et composée d’une seule nef suivie d’une travée soutenant le clocher et d’une abside en hémicycle.

La nef est plafonnée et a été rénovée avec un enduit moderne. Elle est ouverte par quatre fenêtres anciennes très étroites de chaque côté. Celles-ci sont très ébrasées à l’intérieur, mais très peu à l’extérieur. La nef est en outre éclairée grâce à deux grandes ouvertures anciennes, en hauteur, amorties par des arcs trilobés.

La travée sous clocher est voûtée par une coupole sur trompes en cul-de-four. Elle est ouverte au Sud par une grande baie allongée amortie par un arc en accolade (datant du XVe siècle). Au nord, elle communique avec une sacristie moderne.

Le clocher de plan carré surmonte cette travée et est constitué de deux étages. Ses faces sont ouvertes de baies en plein cintre, géminées au premier étage, séparées par un étroit massif de maçonnerie au second étage. Le clocher est soutenu par deux arcs de décharge sur ses faces nord et sud. Il est couvert d’une courte pyramide à quatre pans, avec une croix formée par des tuiles de couleur différente.

L’abside est semi-circulaire, voûtée en cul-de-four légèrement brisé. Elle est ouverte par trois fenêtres anciennes très étroites, non-ébrasées à l’extérieur. Elle est flanquée de deux contreforts plats et ornée d’une corniche avec modillons.

L’extérieur de l’église Saint-Georges a gardé son caractère roman. Les murs sont ouverts très étroitement par les fenêtres de la nef, elles-mêmes surmontées de modillons supportant la corniche du toit. La façade nord est agrémentée de corbeaux de pierre. La façade ouest est munie d’un portail roman (XIIe siècle) au tympan nu surmonté d’archivoltes en plein cintre sur colonnettes à chapiteaux sculptés. Au-dessus du portail se trouve un oculus d’1,30m de diamètre, surmonté d’une très étroite fenêtre semblable à celles de la nef qui éclaire les combles (vraisemblablement en remplacement d’un autre oculus). Le mur latéral nord est percé d’un portail encadré par une archivolte en plein cintre reposant sur deux colonnettes à chapiteaux sculptés.

Plan de Jean Virey



Longueur totale : 25m45


Largeur totale : 6m80


Longueur de l’abside : 3m


Epaisseur des murs : 1m


Profondeur des fenêtres au vitrage : 0m90


Largeur des fenêtres au vitrage : 0m18

Inventaire décor et mobilier[7]

  • Oculus d’1,30 m de diamètre sur la façade ouest
  • Fresques :

Dans l’abside, fresque réalisée en 1859 par Jean-Baptiste Beuchot, artiste peintre : Christ en gloire[8], bénissant l’audience de deux doigts levés et portant un livre couvert des lettres grecques Alpha et Omega, selon le Livre de l’Apocalypse (« Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. ») ; sur l’arche, quatre symboles chrétiens, dont deux colombes buvant dans une coupe, le chandelier à sept branches (Menorah en hébreu), et le serpent d’Airain.

Dans la coupole sous clocher, fresques anciennes : médaillon qui montre l’Agneau avec l’étendard de la Résurrection, avec des symboles représentant les quatre Evangélistes (le lion, saint Marc ; le taureau, saint Luc ; l’aigle, saint Jean ; l’ange, saint Mathieu). Sur les trompes de la coupole se trouve une représentation de l’arche d’alliance, de la vigne et des raisins, des épis de blé et des tables de la Loi.

  • Statuette de la Vierge à l’Enfant (elle porte inhabituellement l’Enfant sur le bras droit), dans une niche dans l’arche entre abside et transept.
  • Fonts baptismaux : à gauche de l’entrée, creusés dans le mur et fermés par une petite porte.
  • Bénitier sur pied
  • Dalle funéraire dans l’allée principale de la nef avec l’inscription : C D 1635 (initiales et date)
  • Croix devant l’église datant de 1816 : inscription « Un Dieu, un moment, une éternité »
  • Panneaux peints, tous du côté gauche de la nef

Adoration des mages (1573)

Déposition de Croix (fin XVIe)

Adoration des mages (XVIIIe)

  • Deux portails à colonnes et chapiteaux : porte latérale Nord, porte centrale.
  • Maître autel
  • Deux statues de part et d'autre de l'arc triomphal:

Saint-Joseph à gauche

Sainte-Vierge à droite

  • Statue de la Vierge adossée à l’édifice (au-dessus du chevet, sous un petit auvent).
  • Deux cloches de 1848 avec les noms de leurs parrains et marraines inscrits dessus, ainsi que des personnes ayant contribué à leur acquisition.
  • Vitraux

Rénovations / État

  • 1765 : toiture en laves, délabrée, rénovée et recouverte de tuiles.
  • 1819 : importante campagne de restauration : ouverture de deux grandes fenêtres modernes dans les murs sud et nord. Démolition de l’ancien porche (alors en ruines) situé au-dessus de l’entrée principale
  • 1858 : seconde phase de restauration : vitraux, toiture, enduits des murs…
  • 1859 : restauration des fresques de la coupole, réalisation de celles de l’abside et du chœur.
  • 1875 : entretien du clocher et de la toiture réalisés par le couvreur Mâconnais Auvolat
  • 1925 : toiture du clocher refaite
  • 1970 : aménagement du sanctuaire*


L’église a été rénovée et l’intérieur est recouvert d’enduit moderne. L’extérieur est de bel aspect, l’appareil de calcaire ocre fait bien ressortir le « cachet » de l’église.

Actualités

Pour l’actualité de l’église, voir : Site de la mairie

Visites

L’église est la plupart du temps fermée, les clefs sont à la mairie. Une demande de rendez-vous est nécessaire pour effectuer une visite.

Elle est ouverte à l'occasion des Journées du Patrimoine.

L'église Saint-Georges n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (il y a deux ou trois marches pour accéder aux différentes entrées).

Association engagée

Association paroissiale, Messieurs Leroux et Moreau.

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, Delcampe.net
Carte postale ancienne, Delcampe.net
Carte postale ancienne, Delcampe.net


Plans cadastraux

Cadastre de 1830
Cadastre actuel

Bibliographie

  • GUERREAU, Alain « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie », In L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210.
  • VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
  • Documents fournis par la mairie, rédigés à partir des archives municipales, auteur inconnu.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie, Fiche d’inventaire départemental
  • Pastorale du tourisme, fiche édifice[1]
  • Archives de Saône-et-Loire : plans cadastraux, cartes postales anciennes[2]
  • Archives de Vinzelles (rapportées)

Propriétaire / Contact

Commune de Vinzelles

mairie-de-vinzelles@orange.fr / 03 85 35 61 19

Site Web de la mairie

Patrimoine local et/ou folklore[9]

  • Puits communal (situé sur le chemin allant du Bourg aux Closailles) gravé d’une inscription laissée par un habitant avec le prix (exorbitant) du blé à l’époque : « L’an 1694, le blé valut sept Livres la coupe » (la coupe mâconnaise valait approximativement 14 l.).
  • Trois lavoirs : Place du bourg, Rue de Méziat et Rue des Pétaux.
  • Château de Vinzelles (XIIe-XIIIe)
  • Château de Layé (XIIIe, restauré et en partie reconstruit au XIXe)

Notes

  1. « Ardradus emit vineam in agro fusciacense in villa Vincella »
  2. Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
  3. Document de la mairie, rédigé à partir des archives de Vinzelles
  4. Oursel, Anne-Marie, Fiche d’inventaire départemental
  5. Guerreau, Oursel, Virey
  6. Guerreau, Alain « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie », In L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210 : Alain Guerreau note ici une discordance entre le soin apporté à la conception du plan de l’église, et l’exécution des travaux qu’il juge « plutôt médiocre ». Il en conclut que le concepteur de l’église ne l’a pas bâtie, ni même suivi le chantier de construction. Par ailleurs, le plan de Vinzelles est semblable à celui de l’église Saint-Paul à Sancé.
  7. Inventaire sur base photographique, analyse à partir notamment des documents d'Oursel et de la Pastorale du tourisme
  8. Pastorale du tourisme, fiche descriptive
  9. Pour plus d'informations, voir le site de la mairie ainsi que la page de la commune de Vinzelles