Eglise Saint-Georges à Vinzelles
L’église Saint-Georges à Vinzelles est située dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. L’église Saint-Georges, dès son origine le siège de la paroisse de Vinzelles, date très certainement du deuxième quart du XIIe siècle. C’est une construction typiquement romane, massive et robuste. Elle a été peu remaniée au fil des siècles et conserve ses dispositions d’origine. Elle est orientée à l’est et est composée d’une nef unique suivie d’une travée soutenant le clocher et d’une abside. Au XVe siècle, une large baie est ouverte sur la face Sud de la travée sous clocher. En 1666, la nef est plafonnée, étant jusqu’alors simplement charpentée. Au cours du XIXe siècle, l’église Saint-Georges est restaurée à plusieurs reprises, sans pour autant être lourdement remaniée : par exemple, deux larges fenêtres sont percées dans la nef jusque-là très sombre (1819), et la sacristie moderne est construite (1834). Elle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1929.
Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4
Description of the church (english) 1, 2, 3, 4
Adresse | Rue de l’église, 71680 Vinzelles |
Coordonnées GPS | 46°16'17.5"N 4°46'04.6"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse Notre-Dame des Vignes en Sud Mâconnais |
Protection Monuments Historiques | Inscrite en 1929 |
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Description architecturale[4]
- 3 Inventaire décor et mobilier[7]
- 4 Rénovations / État
- 5 Actualités
- 6 Visites
- 7 Association engagée
- 8 Iconographie ancienne et récente
- 9 Plans cadastraux
- 10 Bibliographie
- 11 Sources
- 12 Propriétaire / Contact
- 13 Patrimoine local et/ou folklore[9]
- 14 Notes et références
Historique
Le village de Vinzelles est mentionné pour la première fois vers 900 dans la charte 172 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon [1] . Au Moyen Age, il appartient au baillage et au diocèse de Mâcon, et relève de l’archiprêtré de Vauxrenard. Par la suite, il s’agit de la première baronnie du comté de Mâcon. C’est un village dont l’activité principale est viticole. Situé au cœur de la plaine de la Saône, il est au fil des siècles l’objet de luttes de pouvoir et une place forte du duché de Bourgogne.
L’église Saint-Georges date très certainement du deuxième quart du XIIe siècle, époque à laquelle elle est à la collation de l’évêque.
Elle comportait deux chapelles, qui furent renouvelées et restaurées au fil des siècles : celle de Saint-Georges, et celle de Saint-Alban. La première est fondée au milieu du XVe siècle (vraisemblablement an 1417[2]) par Humbert de Saint-Amour[3], Seigneur de Vinzelles (le curé de Vinzelles et Loché, Philibert de Rolerii en fait mention en 1445). La seconde est fondée en 1504 par les Seigneurs de Layé, et renouvelée en 1630 par les Bullion (dont Claude, surintendant des finances et collaborateur du Cardinal de Richelieu). La date de leur disparition est inconnue.
Peu remaniée au fil des siècles, l’église Saint-Georges est par trois fois restaurée au XIXe, sans pour autant être perdre ses caractéristiques architecturales originelles.
Description architecturale[4]
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Georges est une construction typiquement romane, massive et robuste. Elle a été peu remaniée au fil des siècles, et conserve donc un plan quasi original[5], dont la conception est un bel exemple de l’architecture de cette époque. Elle est orientée à l’est et composée d’une nef unique suivie d’une travée portant le clocher et d’une abside.
L’extérieur de l’église a gardé son caractère roman. La façade ouest est munie d’un portail roman (XIIe siècle) au tympan nu surmonté d’une voussure en plein cintre sur colonnettes à chapiteaux sculptés. Au-dessus du portail se trouve un oculus d’1,30m de diamètre, surmonté d’une très étroite fenêtre qui éclaire les combles (vraisemblablement en remplacement d’un autre oculus). Le mur gouttereau nord est percé d’un portail encadré par une voussure en plein cintre reposant sur deux colonnettes à chapiteaux sculptés. Il est également agrémenté de corbeaux de pierre. Les murs gouttereaux sont par ailleurs ouverts par huit fenêtres typiquement romanes : très ébrasées à l’intérieur, mais étroites à l’extérieur. Elles sont surmontées de modillons supportant la corniche du toit en tuiles modernes. En 1819, deux larges fenêtres percées dans la nef viennent apporter de la lumière à l’édifice.
La travée sous clocher est ouverte au sud par une grande baie. Il s’agit d’un repercement du XVe siècle[6], comme le prouve son arc en accolade. Au nord, la travée est flanquée d’une sacristie moderne (construite en 1834). Le clocher est de plan carré et constitué de deux niveaux. Ses faces sont ouvertes de baies en plein cintre, géminées au premier étage, séparées par un étroit massif de maçonnerie au second étage. Le clocher est soutenu par deux arcs de décharge sur ses faces nord et sud. Il est couvert d’une courte pyramide à quatre pans, avec une croix formée par des tuiles de couleur différente. L’abside est épaulée par deux contreforts plats et ornée d’une corniche avec modillons qui supporte le toit en laves. Elle est ouverte par trois fenêtres anciennes très étroites, non-ébrasées à l’extérieur.
L’intérieur de l’église a été rénové récemment et est en bon état général. La nef, à l’origine charpentée, est plafonnée depuis 1666. La travée sous clocher est voûtée par une coupole sur trompes. Celle-ci est recouverte d’une fresque ancienne, non-datée. Les arcs brisés qui l’encadrent sont également peints de motifs colorés. L’abside est voûtée en cul-de-four légèrement brisé. Elle est décorée d’une fresque datant de 1859.
Longueur totale : 25m45
Largeur totale : 6m80
Longueur de l’abside : 3m
Epaisseur des murs : 1m
Profondeur des fenêtres au vitrage : 0m90
Largeur des fenêtres au vitrage : 0m18
Inventaire décor et mobilier[7]
- Oculus d’1,30 m de diamètre sur la façade ouest
- Fresques :
Dans l’abside, fresque réalisée en 1859 par Jean-Baptiste Beuchot, artiste peintre : Christ en gloire[8], bénissant l’audience de deux doigts levés et portant un livre couvert des lettres grecques Alpha et Omega, selon le Livre de l’Apocalypse (« Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. ») ; sur l’arche, quatre symboles chrétiens, dont deux colombes buvant dans une coupe, le chandelier à sept branches (Menorah en hébreu), et le serpent d’Airain.
Dans la coupole sous clocher, fresques anciennes : médaillon qui montre l’Agneau avec l’étendard de la Résurrection, avec des symboles représentant les quatre Evangélistes (le lion, saint Marc ; le taureau, saint Luc ; l’aigle, saint Jean ; l’ange, saint Mathieu). Sur les trompes de la coupole se trouve une représentation de l’arche d’alliance, de la vigne et des raisins, des épis de blé et des tables de la Loi.
- Statuette de la Vierge à l’Enfant (elle porte inhabituellement l’Enfant sur le bras droit), dans une niche dans l’arche entre abside et transept.
- Fonts baptismaux : à gauche de l’entrée, creusés dans le mur et fermés par une petite porte.
- Bénitier sur pied
- Dalle funéraire dans l’allée principale de la nef avec l’inscription : C D 1635 (initiales et date)
- Croix devant l’église datant de 1816 : inscription « Un Dieu, un moment, une éternité »
- Panneaux peints, tous du côté gauche de la nef
Adoration des mages (1573)
Déposition de Croix (fin XVIe)
Adoration des mages (XVIIIe)
- Deux portails à colonnes et chapiteaux : porte latérale Nord, porte centrale.
- Maître autel
- Deux statues de part et d'autre de l'arc triomphal:
Saint-Joseph à gauche
Sainte-Vierge à droite
- Statue de la Vierge adossée à l’édifice (au-dessus du chevet, sous un petit auvent).
- Deux cloches de 1848 avec les noms de leurs parrains et marraines inscrits dessus, ainsi que des personnes ayant contribué à leur acquisition.
- Vitraux
Rénovations / État
- 1765 : toiture en laves, délabrée, rénovée et recouverte de tuiles.
- 1819 : importante campagne de restauration : ouverture de deux grandes fenêtres modernes dans les murs sud et nord. Démolition de l’ancien porche (alors en ruines) situé au-dessus de l’entrée principale
- 1858 : seconde phase de restauration : vitraux, toiture, enduits des murs…
- 1859 : restauration des fresques de la coupole, réalisation de celles de l’abside et du chœur.
- 1875 : entretien du clocher et de la toiture réalisés par le couvreur Mâconnais Auvolat
- 1925 : toiture du clocher refaite
- 1970 : aménagement du sanctuaire*
L’église a été rénovée et l’intérieur est recouvert d’enduit moderne. L’extérieur est de bel aspect, l’appareil de calcaire ocre fait bien ressortir le « cachet » de l’église. Les abords de l’édifice ont été aménagés.
Actualités
Pour l’actualité de l’église, voir : Site de la mairie
Visites
L’église est la plupart du temps fermée, les clefs sont à la mairie. Une demande de rendez-vous est nécessaire pour effectuer une visite.
Elle est ouverte à l'occasion des Journées du Patrimoine.
L'église Saint-Georges n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite (il y a deux ou trois marches pour accéder aux différentes entrées).
Association engagée
Association paroissiale, Messieurs Leroux et Moreau.
Iconographie ancienne et récente
Crédit Photos: CEP
Plans cadastraux
Bibliographie
- GUERREAU, Alain « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie », In L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210.
- VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
- Documents fournis par la mairie, rédigés à partir des archives municipales, auteur inconnu.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental
- Pastorale du tourisme, fiche édifice
- Archives de Saône-et-Loire : plans cadastraux, cartes postales anciennes[1]
- Archives de Vinzelles (rapportées)
Propriétaire / Contact
Commune de Vinzelles
mairie-de-vinzelles@orange.fr / 03 85 35 61 19
Patrimoine local et/ou folklore[9]
- Puits communal (situé sur le chemin allant du Bourg aux Closailles) gravé d’une inscription laissée par un habitant avec le prix (exorbitant) du blé à l’époque : « L’an 1694, le blé valut sept Livres la coupe » (la coupe mâconnaise valait approximativement 14 l.).
- Trois lavoirs : Place du bourg, Rue de Méziat et Rue des Pétaux.
- Château de Vinzelles (XIIe-XIIIe)
- Château de Layé (XIIIe, restauré et en partie reconstruit au XIXe)
Notes et références
- ↑ « Ardradus emit vineam in agro fusciacense in villa Vincella »
- ↑ Document de la mairie, rédigé à partir des archives de Vinzelles
- ↑ Oursel, Anne-Marie, Fiche d’inventaire départemental
- ↑ Guerreau, Oursel, Virey
- ↑ Guerreau, Alain « Vingt et une petites églises romanes du Mâconnais : irrégularités et métrologie », In L'innovation technique au Moyen Âge. Actes du VIe Congrès international d'Archéologie Médiévale (1-5 Octobre 1996, Dijon - Mont Beuvray - Chenôve - Le Creusot - Montbard) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1998. pp. 186-210 : Alain Guerreau note ici une discordance entre le soin apporté à la conception du plan de l’église, et l’exécution des travaux qu’il juge « plutôt médiocre ». Il en conclut que le concepteur de l’église ne l’a pas bâtie, ni même suivi le chantier de construction. Par ailleurs, le plan de Vinzelles est semblable à celui de l’église Saint-Paul à Sancé.
- ↑ Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
- ↑ Inventaire sur base photographique, analyse à partir notamment des documents d'Oursel et de la Pastorale du tourisme
- ↑ Pastorale du tourisme, fiche descriptive
- ↑ Pour plus d'informations, voir le site de la mairie ainsi que la page de la commune de Vinzelles