Eglise Saint-Laurent à Sailly
L’église paroissiale Saint-Laurent, d’origine romane, est située à Sailly, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle a subi de nombreuses modifications au cours des siècles. Un premier édifice est vraisemblablement construit au XIe siècle et est à l’époque à la collation de l’évêque. Il est remanié dans les siècles suivants, avec l’ajout de chapelles gothiques formant transept et avec la reconstruction du clocher, de date inconnue. De cet édifice, il ne reste aujourd'hui que la travée sous clocher romane, voûtée en berceau légèrement brisée. Les chapelles qui la flanquent ont aussi été conservées, tout comme le clocher. En 1897, la nef d’origine menaçant de s’effondrer, l’église est en effet reconstruite dans un style néo-roman, et son orientation inversée. Les parties de l’ancienne église sont ainsi à l’entrée de la nouvelle, suivies d’une nef unique bien plus vaste, d’un transept et d’une abside. Les chapelles anciennes sont aujourd'hui utilisées comme sacristie et comme salle de catéchisme.
Adresse | Au Bourg, 71250 Sailly |
Coordonnées GPS | 46°32'08.7"N 4°34'00.2"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse de Cluny Saint Benoît |
Protection Monuments Historiques | / |
Sommaire
Historique
Le village de Sailly comprend quatre hameaux différents. Il trouve son origine dans une ancienne villa romaine. Les lieux sont cités pour la première fois dans la charte 597 de l’abbaye de Cluny, avec la mention d’un certain Gaufredus de Saliaco[1], au milieu du Xe siècle. Quelques années plus tard, une autre charte cite le village en lui-même : In pago Matisconense, in villa Saliaco. Sailly était le siège d’une seigneurie importante, dont il reste le château, remanié au XIXe siècle.
L’église du village, dédiée à Saint-Laurent, est vraisemblablement construite au XIe siècle. Elle est citée dès 1030 dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : Ecclesia de Sailiaco[2]. Elle est dès sa construction le centre de la paroisse de Sailly et à la collation de l’évêque de Mâcon. Au XIe siècle, elle est tenue en précaire par Humbert et sa femme Umberge[3]. De l’édifice roman d’origine, il ne reste aujourd’hui que la travée sous clocher.
On sait peu de chose sur l’histoire de l’église Saint-Laurent. En 1513, un pouillé (registre ecclésiastique) la dit unie à celle de Pressy-sous-Dondon. A l’époque, elle a une chapelle du Rosaire et une chapelle dédiée aux saints Abdon et Sennem[4]. Il est probable qu’à cette époque le clocher roman ait déjà été reconstruit et que les chapelles gothiques aient déjà été ajoutées par la même occasion. Ces chapelles et le clocher sont toujours en place.
En 1896, un rapport de l’architecte François Sire, de Saint-Gengoux-le-National, dit que la nef romane est prête à s’écrouler. Il précise que le clocher et ses chapelles latérales, postérieurs à la nef, sont en bon état et peuvent donc être conservés[5]. La nef romane aurait été endommagée par un incendie et était de toute façon devenue trop exiguë pour la population du village[6]. François Sire dresse donc les plans[7] de la construction actuelle. L’église est reconstruite dans un style néo-roman, et l’ancienne nef est démolie. Une vaste nef est construite à l’est du clocher ancien, ainsi qu’un large transept, une travée droite et une abside. Les travaux sont menés par l’entrepreneur Bousquet-Raboeuf, et portés par le maire et le curé de l’époque, Messieurs Beaulieu et Danancher.
En 1899, la flèche du clocher est à son tour reconstruite par Mr Bousquet-Raboeuf. En 1906, c’est au tour de la cloche datée de 1828 (endommagée en 1903) d’être réparée par M. Chambon, fondeur à Montargis. L’église est depuis régulièrement entretenue.
- Saint-Laurent[8] :
Diacre du Pape Sixte II à Rome. Lorsque l’empereur Valérien interdit le culte chrétien et organise la persécution des fidèles, saint Laurent s’émeut du sort du pape, condamné à mort. Le pape le rassure en lui disant qu’il va le suivre dans la mort. Saint Laurent meurt en martyr vers 258, brûlé vif.
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Laurent se compose de deux parties distinctes : un bloc oriental moderne, avec large nef unique rectangulaire, transept avec chapelles latérales, chœur composé d’une travée droite et d’une abside ; un bloc occidental ancien, avec petit porche, travée sous clocher romane, clocher et chapelles latérales anciennes.
L’édifice s’ouvre par un petit porche. La façade de ce dernier est délimitée par des contreforts aux extrémités, et percée en son centre d’un portail en plein cintre en légère saillie. Le portail est simple, avec un tympan de pierre, et est ouvert sous un fronton décoratif qui réplique le pignon du porche. Une baie plein cintre éclaire le porche de chaque côté. Le clocher est composé d’une souche aveugle et d’un étage de baies. La souche est ornée d’un petit arc de pierre en saillie par face, et flanquée de mini-croisillons au nord et au sud. L’étage supérieur est muni d’une baie géminée par face, sans décor particulier mais avec abat-sons. Le clocher est coiffé d’une flèche à quatre pans en ardoise avec une croix à la pointe, supportée par une corniche de modillons nus. Le clocher est flanqué de deux constructions qui étaient à l’origine des chapelles. Il s’agit actuellement de la sacristie (qui abrite l’accès au clocher) et d’une salle de catéchisme. Les deux constructions sont éclairées d’une baie plein cintre assez large et couvertes d’une toiture à deux pans dont le pignon ressort. Au nord, la sacristie est épaulée par de petits contreforts diagonaux.
Cette partie ancienne est directement suivie de la reconstruction du XIXe siècle. Celle-ci comprend une vaste nef dont les gouttereaux sont percés de larges baies plein cintre allongées, entre de larges contreforts. Au sud, une porte latérale est ménagée entre ces appuis. Le transept est formé d’une croisée haute épaulée par des contreforts à l’est et flanquée de deux bras plus bas. Ces croisillons sont couverts de toitures à deux pans et éclairés d’une large baie chacun. Le chœur complète l’édifice à l’est. Il se compose d’une courte travée droite percée de baies et terminée par un pignon haut, suivie d’une abside semi-circulaire peu profonde éclairée de deux baies. Tout l’édifice est couvert de tuiles, à l’exception des contreforts et des pignons, en laves. Une corniche en pierres plates court sur toute la partie orientale.
On pénètre à l’intérieur de l’édifice par le petit porche, qui se matérialise par une travée voûtée en berceau brisé. Le haut du mur de façade a été laissé en pierre apparente alors que tout le reste de l’édifice est couvert d’enduit. La travée sous clocher romane est voûtée de la même manière, et est encadrée par quatre arcs brisés. Ceux à l’est et à l’ouest sont solides et munis de tailloirs, tandis que ceux au nord et au sud servent d’arc de décharge pour le poids du clocher. Sous ces arcs sont ménagées les portes d’accès aux constructions latérales (sacristie au nord, avec l’accès au clocher, et salle de catéchisme au sud). La nef s’ouvre à l’est de la travée. Elle n’est composée que d’un vaisseau mais est bien plus large que la travée romane. La nef est voûtée de compartiments d’arêtes séparés par des arcs doubleaux brisés retombant sur des culots moulurés. Le transept est voûté de même manière. Les chapelles latérales s’ouvrent via des arcs très aigus et abritent les autels secondaires. Le chœur est surélevé de deux marches et délimité par une grille de communion en fer forgé. Il est plus étroit que la nef. Il se compose d’une travée droite voûtée d’arêtes qui accueille le maître-autel, et d’une abside voûtée en cul-de-four.
Inventaire décor et mobilier
- Statues :
Jeanne d’Arc, XIXe siècle (nef)
Sainte Philomène, XIXe siècle (nef)
Sainte Thérèse de Lisieux (nef)
Saint Joseph, 1881 (chapelle droite)
Vierge à l’Enfant, XVIIIe siècle (chapelle droite)
Christ en croix (chœur)
Saint Laurent en tenue de diacre, tenant le Livre et la palme du martyre (entrée du chœur, statue manquante, il ne reste que la console moulurée)
Sacré-Cœur, 1881 (chapelle gauche)
- Maître-autel en pierre blanche
- Autels latéraux avec retables
- Grille de communion en fer forgé
- Bénitier sur pied (travée sous clocher)
- Crucifix argenté dont les branches sont ornées de fleurs (maître-autel)
- Tableaux :
Apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque (fond de la nef)
Représentation de la Sainte Vierge
- Tapis représentant la Cène (chœur)
- Bancs curiaux (chœur)
- Confessionnal en bois (fond de la nef)
- Chemin de croix en relief
- Vitraux modernes
- Fonts baptismaux en pierre blanche, derrière une grille de fer forgé. Le couvercle de la cuve baptismale est surmonté d’une sculpture représentant le baptême du Christ.
- Cloche de 1828
Rénovations / Etat
- Rénovations :
XIXe :
1897 : reconstruction de l’église : nouvelle nef, transept, chœur.
1899 : reconstruction de la flèche du clocher.
XXe :
1906 : réparation de la cloche
Travaux d’entretien.
XXIe :
Travaux d’entretien
- Etat :
L’église est en bon état et est régulièrement entretenue.
- Classement :
/
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie.
Visite
L’église est d’ordinaire fermée. Pour la visiter, prendre rendez-vous auprès de la mairie.
L’édifice ne semble pas accessible aux personnes à mobilité réduite (enceinte du cimetière accessible via des escaliers).
Association engagée
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Iconographie ancienne et récente
Plans cadastraux
Bibliographie
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :
Archives départementales de Saône-et-Loire
- Fiche édifice de la pastorale du tourisme 71 :
- Document de présentation de l’église fourni par la mairie et affiché sur place
Propriétaire / Contact
Commune de Sailly
03 85 59 48 70
communedesailly@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
- Nombreuses croix de chemin, Château de Sailly (logis reconstruit au XIXe siècle, restes d'enceinte du XVe siècle remaniée), Château de la Tour de Drompvent, domaines ruraux de caractère…
- Statue de la Louère, dite Notre-Dame Auxiliatrice. Statue érigée en 1881 par la famille Beaulieu, sur un terrain donné par la famille Talmeuf.
Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.
En partie remaniée, elle abrite un mobilier assez important, dont un tabernacle du XVIIe siècle taillé dans un bloc de pierre noire.
Ancienne église du prieuré Saint-Nicolas installé au village au XIIe siècle.
Si la nef romane a été conservée, le chevet est une reconstruction du XIXe siècle.
Sur la commune se trouvent également les ruines d’un château fort du XIIe siècle, un des plus anciens du Mâconnais.
Eglise romane construite au XIIe siècle.
Peu remaniée au fil des siècles, elle abrite un beau bénitier roman du XIIe siècle dont la cuve est ornée de masques sculptés.
Notes et références
- ↑ Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
- ↑ Ibidem
- ↑ Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
- ↑ Ibidem. Le couple Oursel cite le travail de Mgr Rameau
- ↑ Document fourni par la mairie.
- ↑ Document fourni par la mairie.
- ↑ Ces plans sont conservés aux archives départementales et inclus dans l’inventaire Oursel.
- ↑ Biographie complète