Eglise Saint-Amour à Saint-Amour-Bellevue

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L’église paroissiale Saint-Amour est située à Saint-Amour-Bellevue, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Dédiée à un soldat de la légion thébaine, elle se trouve à l’emplacement d’un premier édifice préroman, présent au Xe siècle. Il s’agit à l’origine d’une simple chapelle. L’église est probablement reconstruite en style roman au début du XIIe siècle, période à laquelle est sculpté le « Christ de Saint-Amour », Christ en Gloire qui devait orner une tombe seigneuriale. Sa composition, inhabituelle, est énigmatique. Il est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1928. De l’édifice du XIIe siècle, seules l’abside et la travée sous clocher demeurent. La nef de l’église est agrandie à la fin du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, elle est rénovée dans un style néo-roman et prend son aspect actuel : une large nef avec bas-côtés, suivie d’un transept dont les bras sont formés par deux chapelles, et d’une abside. L’église est ornée d’une statuaire nombreuse et variée. Les décorations de l’édifice sont également remarquables. Dans le chœur et l’avant-chœur, l’abbé Braqui, curé de la paroisse de 1909 à 1939, a réalisé plusieurs peintures après la Première Guerre Mondiale. Celles-ci représentent dans le chœur un Christ en Majesté, et dans l’avant-chœur des personnages bibliques. Au-dessus de l’arc triomphal est représentée la scène du Jugement Dernier.

Eglise Saint-Amour (©CEP)
Adresse Au Bourg, 71570 Saint-Amour-Bellevue
Coordonnées GPS 46°14'43.7"N 4°44'35.2"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre-Dame des Vignes en Sud Mâconnais
Protection Monuments Historiques Christ en gloire « Christ de Saint-Amour » - Inscrit en 1928

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

Le plan de l’église Saint-Amour a donc été remanié à plusieurs occasions. Orientée à l’est, elle se compose aujourd’hui d’une nef rectangulaire avec bas-côtés, suivie d’une travée sous clocher et d’une abside, flanquée au sud par la sacristie moderne.

A l’extérieur, l’édifice a un profil moderne et imposant. Sa façade est relativement simple. Elle est ouverte d’un petit portail plein cintre à clé et impostes saillantes. Celui-ci est surmonté d’une rosace à six lobes, elle-même surmontée d’une petite baie rectangulaire. Deux baies identiques sont présentes sur chaque côté de la façade, éclairant les bas-côtés. Le pignon est par ailleurs surmonté d’une petite croix de pierre. Les murs des bas-côtés sont ouverts de cinq baies plein cintre chacun, tandis que cinq oculi percent les murs gouttereaux de la nef, en hauteur. La travée sous clocher est flanquée de la sacristie au sud, et au nord d’une construction rectangulaire menant à la tour d’escalier qui permet l’accès au clocher. L’église se termine par un chevet à mur droit, ouvert d’une baie à l’est et au nord, celle au sud rendue aveugle par la sacristie. Le clocher est quant à lui de plan carré et ne comporte qu’un seul niveau, ouvert d’une baie géminée avec abat-son sur chaque face. Sa très faible hauteur par rapport au reste de l’édifice reconstruit semble attester de son ancienneté, sans toutefois permettre une datation certaine. Il est surmonté d’une courte pyramide à quatre pans.

A l’intérieur de l’église, la nef impressionne par ses dimensions et sa clarté. L’œil est directement attiré par les couleurs vives des peintures du chœur. La nef de cinq travées est voûtée d’arêtes, délimitées par des arcs doubleaux à retombées sur consoles[1]. Le vaisseau central communique avec les bas-côtés via de grands arcs plein cintre, qui retombent sur des piles rondes avec chapiteaux sculptés de feuillages, et édifiés sur des bases carrées[2]. Les bas-côtés sont également voûtés d’arêtes. Ils se terminent par des chapelles droites, dont celle au sud est dédiée à la sainte Vierge, et celle au nord à saint Joseph[3]. La travée sous clocher est également voûtée d’arêtes. On y distingue deux petites baies anciennes murées, de part et d’autre. Elle est suivie d’une abside semi-circulaire (enclavée dans le chevet plat), plus étroite que la travée qui la précède.

Inventaire décor et mobilier[4]

  • Christ en Gloire[5] :

« Christ de Saint-Amour », en pierre. Il devait orner une tombe seigneuriale. Sa composition est assez énigmatique et inhabituelle. Il s’agit d’une pierre de 1.40m par 1.20m. On y distingue un Christ byzantin vêtu d’une tunique et assis dans une mandorle irrégulière. Sa tête repose sur une croix non-inscrite dans une auréole, et il fait le geste de l’enseignant (trois doigts levés, deux repliés). Il est entouré de quatre têtes d’anges (putti). La pierre est entourée de deux colonnes torsadées sur les côtés, et de rinceaux.

Son origine demeure inconnue, tout comme l’identité du seigneur dont la tombe était ornée de cette pierre. Lors de son classement comme objet historique en 1928, il fut daté du XIIe siècle. Cependant, d’autres hypothèses ne le feraient remonter qu’au XVIIe siècle. Il s’agirait en fait d’un pastiche roman, ce que tendrait à prouver les manches disproportionnées du Christ, ainsi que la facture des têtes des putti[6].

  • Peintures au-dessus de l’arc triomphal et dans le chœur :

Réalisées par l’abbé Braqui après la Première Guerre Mondiale

Sur la voûte de l’abside :

Christ en Majesté assis sur un arc en ciel et tenant dans la main le livre avec l’alpha et l’oméga, et faisant le signe de l’enseignement de l’autre main.

Travée sous clocher :

Sur les arcs, quatre personnages vêtus d’une dalmatique de diacre. On reconnaît saint Etienne qui fut lapidé (il tient une pierre), et saint Laurent tenant un grill (martyrisé de cette façon).

Sur la voûte : « quatre Séraphins (à 3 paires d’ailes, cf. Isaïe 6/2), portant un ciboire et un calice (symbolisant la foi), une ancre (l’espérance) et un coeur (la charité) entourent le nom de Jésus et le chrisme (lettres Khi-Rho) désignant le Christ.[7]»

Au-dessus de l’arc triomphal :

Scènes du Jugement Dernier, avec le Christ crucifié en dessous de Dieu le Père, et entouré par Marie et Jean.

  • Voûtes des bas-côtés peintes : décor moderne de fleurs et torsades
  • Chapiteaux sculptés de la nef
  • Vitraux géométriques modernes de la nef
  • Fonts baptismaux : sur le pied de la cuve baptismale, on lit les trois vertus théologales : Fides (foi) Spes (espérance) et Caritas (charité)[8].
  • Chaire à prêcher, XIXe siècle
  • Maître-autel : orné d’un Chrisme
  • Autels des chapelles latérales
  • Statuaire :

Les douze Apôtres, en bois, au-dessus des piliers de la nef.

Jeanne d’Arc (droite de la porte principale)

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (gauche de la porte principale)

Diacre tenant un livre et la palme du martyre (au-dessus de la porte principale)

Notre-Dame de Lourdes (chapelle nord)

Saint Joseph (chapelle nord)

Curé d’Ars (blanc, chapelle nord)

Vierge Marie (chapelle sud)

Vierge à l’enfant (chapelle sud)

Curé d’Ars (coloré, chapelle sud)

  • Plaque sculptée montrant le Christ entouré de la Vierge Marie et de saint Jean (abside)
  • Monument aux Morts, plaque contre le mur
  • Bénitier encastré

Rénovations / Etat

Rénovations :

  • 1783 : église restaurée et agrandie vers l’ouest.
  • 1823 : réfections des toitures et enduits, ajout d’une chapelle au nord.
  • 1828-1831 : restauration et réaménagement du chœur.
  • 1881 : restauration et agrandissement de l’église.
  • Après 1918 : réalisation du décor du chœur.


Etat :

L’église Saint-Amour est en bon état et est régulièrement entretenue.


Classement :

L’église Saint-Amour abrite un Christ en Gloire de pierre, inscrit comme objet historique en 1928.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’église et de la commune, voir le site internet officiel du village : Saint-Amour-Bellevue

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Visite

L’église est ouverte au public en journée pendant la période estivale, de mai à octobre.

Pour une visite le reste de l’année, se renseigner auprès de la mairie.

L’accès aux personnes à mobilité réduite est compliqué. La porte latérale, par laquelle on entre dans l’édifice, est assez étroite.

L’église ne possède pas de rampe d’accès à son entrée principale.

Association engagée

L’église Saint-Amour fait l’objet d’une attention constante de la part de la commune et de ses habitants.

Mesdames Chomienne et Gélain sont particulièrement investies dans sa sauvegarde et sa mise en valeur.

Iconographie ancienne et récente

Collection privée
Collection privée


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • Lex, Léonce, « Le Christ en gloire de Saint-Amour-Bellevue », In : Millénaire de Cluny, Tome II, pages 33-39.
  • Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
  • Virey, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Dijon, Protat, 1935.

Sources

  • Document/Historique fourni par la mairie de Saint-Amour-Bellevue, rédigé en 2015 par Agnès Gélain.
  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise Saint-Amour

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1970, Archives départementales de la Saône-et-Loire :

Archives départementales

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Saint-Amour

Propriétaire / Contact

Commune de Saint-Amour-Bellevue

03 85 37 11 48

mairie@saint-amour-bellevue.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • Calvaire au piédestal gravé :

Place du plâtre, érigé en 1808.

  • Fête de la Saint-Valentin :

Saint-Amour-Bellevue est le village des amoureux. A ce titre, diverses célébrations sont organisées chaque année pour la Saint Valentin (confirmation de mariage, dîner aux chandelles, concerts…).

  • Fête des crus :

Saint-Amour-Bellevue est l'une des étapes sur la Route des vins Mâconnais-Beaujolais créée en 1986. Le cru Saint-Amour (AOC) y trouve son origine. La commune prend donc part à la Fête des crus, qui rassemble les grands crus du Beaujolais (et permet leur dégustation) lors d’une célébration commune de l’arrivée du printemps.

Notes et références

  1. Oursel
  2. Ibidem
  3. A. Gélain
  4. En partie établi grâce aux informations de la Pastorale du tourisme 71
  5. Léonce Lex en a fait une description précise dans l’ouvrage référencé en fin d’article.
  6. Alain Guerreau
  7. Pastorale du tourisme
  8. Ibidem