Eglise Saint-Valentin à Jalogny
L’église Saint-Valentin est une église paroissiale romane située dans la commune de Jalogny, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Son origine remonte probablement à la fin du Xe ou au début du XIe siècle. Elle fait à l’époque partie d’un doyenné clunisien et est entourée de plusieurs bâtiments, dont le corps de logis toujours en place aujourd’hui. Seule la nef de l’église actuelle date de cette époque. Le portail de la façade a par ailleurs visiblement été remanié au XIIe siècle. Au XIIIe siècle, l’église est en partie reconstruite. C’est de cette époque que date le chevet plat voûté d’une croisée d’ogives. Il s’agit d’un bel exemple d’architecture gothique, semblable à la chapelle du doyenné de Mazille. La baie de la troisième travée est percée à ce moment-là. Le clocher latéral date également du XIIIe siècle, mais conserve un certain profil roman. Son niveau supérieur est cependant une construction du XIXe siècle. Vers 1896, l’église est en très mauvais état et des travaux urgents sont réalisés afin de permettre l’accueil des fidèles. L’église est désormais régulièrement entretenue. Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1929. A l’ouest de l’ancienne enceinte du doyenné se trouve encore aujourd’hui une grange clunisienne du XIe siècle.
Adresse | Au Bourg, 71250 Jalogny |
Coordonnées GPS | 46°25'06.6"N 4°37'56.2"E |
Paroisse de rattachement | Paroisse de Cluny Saint Benoît |
Protection Monuments Historiques | Inscrite en 1929 |
Sommaire
Historique
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
L’église Saint-Valentin est un édifice au plan simple, composé d’une nef unique rectangulaire et d’un chœur à fond plat à l’est, flanqué du clocher hors œuvre. La nef est romane, tandis que le bloc oriental date du XIIIe siècle.
La façade occidentale de l’édifice est ouverte par un portail plein cintre sans tympan, enfoncé dans la façade, avec triple voussure reposant sur des impostes. Ce portail est encadré par deux larges arcatures aveugles, également en plein cintre. En haut du mur, trois bandes lombardes profondes et de tailles inégales répondent symétriquement aux arcatures de la base et se terminent par de petites arcatures sur modillons nus. Au pignon, une petite baie plein cintre étroite et ébrasée éclaire les combles. La nef comporte deux baies plein cintre ébrasées par gouttereau, marquant les premières travées. La dernière est quant à elle éclairée de chaque côté par une baie allongée en cintre brisé (celle au nord date du XIIIe siècle, celle au sud du XIXe). Des contreforts plats épaulent les murs de la nef. A l’est, le chœur gothique de plan carré complète l’édifice. Il est épaulé à l’est de deux larges contreforts aux extrémités, servant à contrebalancer la pente du terrain et encadrant trois lancettes inégales en cintre brisé. Une baie de même profil est ouverte au nord, juste avant le clocher hors œuvre.
Celui-ci est composé d’un large soubassement et de deux niveaux, délimités par des cordons de pierre. Le soubassement est nu, simplement percé d’étroites fentes d’éclairage, ainsi que de l’accès aux étages à l’est, en hauteur. Le premier niveau comporte une baie géminée par face, qui retombe en son milieu sur une paire de colonnettes aux chapiteaux sculptés de feuillages et de masques humains et animaux. Seule la face sud est nue, encastrée dans la toiture. Le deuxième et dernier niveau, qui daterait du XVe siècle, comporte une baie plein cintre par face. Le clocher est coiffé d’une pyramide à quatre pans en tuiles plates. La nef est quant à elle couverte de tuiles creuses, et le chœur de laves. Le chœur est par ailleurs raccordé à un logis roman au sud (depuis le XIVe siècle[1]), et à une petite construction à l’est, complétée par un muret.
A l’intérieur, l’église Saint-Valentin dégage une atmosphère chaleureuse et modeste, typique des petites églises romanes rurales. La nef de trois travée est plafonnée, bien éclairée par les larges baies à l’extrémité est. L’arc triomphal très aigu est encadré par les autels latéraux. Le chœur gothique à fond plat, long de deux travées inégales, est entièrement carrelé et accueille le maître-autel. Les travées sont voûtées de croisées d’ogives, dont les nervures retombent aux angles sur des culots sculptés de masques. L’arc doubleau séparant les croisées repose sur deux fines colonnes dont les chapiteaux sont sculptés de feuillages. Le chœur de l’église est semblable à la chapelle du doyenné de Mazille : même plan carré, même lancettes, mêmes culots sculptés de têtes[2]. Au nord, le chœur communique avec le soubassement du clocher. A l’est, une porte mène à la petite construction qui jouxte l’église.
Inventaire décor et mobilier[3]
- Décor de la façade :
Bandes et arcatures lombardes, arcatures aveugles encadrant le portail à triple voussure.
- Décor du clocher :
Chapiteaux sculptés de feuillages et de têtes d’hommes et d’animaux
- Décor du chœur :
Au-dessus de l’arc triomphal : peinture représentant le Christ bénissant et montrant son cœur, inscrit dans une mandorle. Dans les contours de la mandorle, on lit : « Voilà ce cœur qui a tant aimé les hommes et en reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes ». Cette peinture fait référence à la vision de sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial en 1675.
Dans le chœur :
Peintures ornementales sur les voûtes et sur l’arc triomphal (feuillages, motifs géométriques…), datant du XIXe siècle
Culots sculptés de masques et de feuillages
- Vasque de bénitier du XVIIIe siècle, en calcaire rose et côtelé (à droite en entrant)
- Fonts baptismaux du XVIIIe siècle, en calcaire rose et côtelé (à gauche en entrant)
- Chemin de croix coloré en relief
- Chaire à prêcher en bois (gauche de la nef)
- Plaque commémorative des soldats morts au combat (gauche de la nef)
- Maître-autel en pierre, gravé des initiales du Christ
- Autels latéraux :
Dédié à saint Joseph (gauche de l’arc triomphal)
Dédié à la Vierge (droite de l’arc triomphal)
- Retable sculpté de l’autel dédié à saint Joseph : il représente « le Christ en croix entouré de nombreux personnages dont la Vierge, St Jean, Marie-Madeleine, des soldats romains et des femmes éplorées. Remarquer au-dessus de la croix, la colombe du Saint-Esprit et la main de Dieu le Père.»[4]
- Retable avec tabernacle, en bois doré et sculpté (chœur), du XVIIIe siècle[5]. Le retable est surmonté du Christ en Croix entouré de quatre anges aux ailes déployées et portant les instruments de la Passion.
- Statuaire :
Curé d’Ars (gauche de la nef)
Jeanne d’Arc (gauche de la nef)
Sainte Thérèse de Lisieux (droite de la nef)
Saint Antoine de Padoue (droite de la nef)
Notre-Dame de Lourdes (gauche en entrant)
Vierge à l’enfant (autel droit)
Saint Joseph (autel gauche)
Saint Nicolas, en habit d’évêque, avec les trois enfants qu’il a sauvés (autel gauche)
Saint Valentin, redonnant la vue à la fille de son geôlier (autel gauche)
Le Sacré-Cœur (chœur)
Sainte Philomène (chœur)
- Tableau représentant la Charité de saint Martin (don de la moitié de son manteau de soldat romain à un pauvre devant les murailles d’Amiens).
- Cloche de bronze fondue en 1900 à partir d’une cloche fêlée datant de 1688
Rénovations / Etat
- Rénovations :
XIXe :
1827 : construction d’une sacristie derrière le chœur
1896-1898 : restauration générale de l’église
XXe :
1900 : fonte de la nouvelle cloche
1905 : déplacement du cimetière
Travaux d’entretien
Destruction du porche et de la sacristie (puis reconstruction de cette dernière ?)
XXIe :
2000 : travaux généraux et restauration de la façade.
Travaux d’entretien
- Etat :
L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.
- Classement :
L’église est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1929.
Actualités
Pour suivre l’actualité de l’église, contacter directement la mairie.
Visite
L’église Saint-Valentin est d’ordinaire fermée. Pour la visiter, se renseigner auprès de la mairie.
L’église est difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite (grosse marche à l’entrée).
Association engagée
/
Iconographie ancienne et récente
Plans cadastraux
Bibliographie
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
- SALVEQUE, Jean-Denis (dir.), Itinérance autour des doyennés clunisiens et du ban sacré - Circuit découvertes sur les pas des moines de Cluny, FAPPAH, 2016.
- VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1971 :
Archives départementales de la Saône-et-Loire
- Fiche édifice de la Bourgogne Romane :
- Fiche commune de la Bourgogne Médiévale :
- Page Voyage topexpos :
Eglise Saint-Valentin à Jalogny
- Fiche édifice de la Pastorale du tourisme 71 :
Jalogny - Eglise Saint-Valentin
- Fiche édifice de la Sauvegarde de l’Art Français :
Propriétaire / Contact
Commune de Jalogny
03 85 59 11 55
mairie.jalogny@wanadoo.fr
Patrimoine local et/ou folklore
Eglise romane construite aux Xe et XIIe siècles. Seul le porche date du XVIIe ou XVIIIe siècle.
Elle est classée Monument Historique depuis 1940, de même que les parcelles de terrain qui l’entourent.
- Nombreux lavoirs, fontaines, abreuvoirs…
- Ville de Cluny :
Abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul à Cluny