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Eglise Saint-Martin à Grevilly

Révision datée du 21 septembre 2020 à 20:04 par CEP (discussion | contributions) (Description architecturale)

L’église romane Saint-Martin est située à Grevilly, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Elle est dès sa fondation le centre de la paroisse de Grevilly, mais est annexe de l’église de Cruzille depuis le début du XIXe siècle. Sa construction remonte vraisemblablement au XIIe siècle. Il s’agit d’un édifice modeste et trapu, qui suit un plan typique des petites églises romanes de la région : une nef rectangulaire unique, suivie d’une travée supportant un clocher carré ramassé, et d’une abside. L’église semble avoir peu été remaniée au fil des siècles. Cependant, le clocher semble avoir été construit – ou du moins repris – un peu après le reste de l’édifice, peut-être au XIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, l’église est interdite au culte car jugée dangereuse du fait de son état avancé de délabrement. Grâce à l’engagement des habitants et au secours de divers mécènes, l’édifice est rénové plusieurs fois au cours du siècle, et la chapelle qui flanque la travée sous clocher au sud lui est ajoutée, afin de servir de sacristie. En 1942, l’église et le cimetière sont classés Monuments Historiques. L’église, entièrement restaurée à la fin du XXe siècle, est désormais régulièrement entretenue grâce au concours et à la motivation des habitants de la commune.

Eglise Saint-Martin (©CEP)
Adresse La Bausse, 71700 Grevilly
Coordonnées GPS 46°30'58.2"N 4°49'18.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre Dame des Coteaux en Mâconnais
Protection Monuments Historiques Classée en 1942 (cimetière compris)

Sommaire

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

La petite église de Grevilly est située en hauteur par rapport au bourg, ancrée dans le flanc de la colline, au milieu des vignes. Elle fait face à un panorama remarquable constitué de vignobles, monts et villages voisins. Entourée de son cimetière, son caractère et sa position lui donnent un charme tout particulier. Bâtie en pierre dorée, elle est typique des petites églises romanes de la région, modeste et trapue. Elle suit un plan simple : petite nef unique rectangulaire, travée sous un clocher carré flanquée d’une sacristie au sud, abside à l’est.

Plan de l'église de Grevilly ©Sauvegarde de l'Art Français

De l’extérieur, la simplicité de l’édifice est manifeste. Perchée dans l’enclos de son cimetière, l’église semble ancrée dans la colline, la construction rattrapant la pente du terrain. A l’ouest, la façade est séparée en deux parties. La partie basse est composée d’une sorte d’avant-corps en légère saillie, formé par deux larges contreforts aux extrémités reliés par un larmier en appentis[1] soutenu par des modillons nus. Un portail en plein cintre sans décor est inscrit dans cet avant-corps. Il est surmonté par un fronton à double ressaut. La partie haute de la façade ne comporte qu’un simple oculus ovale désormais muré, qui accueille une statuette de la Vierge. Les murs gouttereaux de la nef sont épaulés de deux contreforts chacun, le nord étant aveugle. Le mur sud est quant à lui ouvert d’une baie moderne en plein cintre. On y distingue également le contour d’une ancienne ouverture.

La travée sous clocher est quant à elle épaulée de mini-croisillons encadrés de contreforts. Au nord, une toute petite baie ébrasée romane en plein cintre est ouverte. Au sud, la travée est flanquée d’une sacristie, ouverte au sud d’une large baie en plein cintre et à l’ouest d’une porte de même profil. La travée supporte un court clocher trapu de plan carré. Il est composé d’une souche aveugle simplement munie de l’accès au clocher au sud, et de deux étages de baies. Le premier niveau comporte une baie plein cintre au sud et à l’est (celle-ci étant murée). Le deuxième niveau, soutenu par un cordon de pierre, est ouvert d’une baie plein cintre au nord et à l’est, d’une baie géminée sur colonnettes au sud, et de deux baies à arc allongé à l’ouest. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans surmontée d’une croix de fer.

A l’est, l’abside semi-circulaire complète l’édifice. Elle est épaulée par deux contreforts plats. L’abside est percée de deux baies d’époques différentes : une petite baie romane ébrasée au nord, en plein cintre, et une baie moderne sans style au sud. L’abside et les mini-croisillons de la travée sous clocher sont couverts de laves. La nef et la sacristie sont couvertes de tuiles, et le clocher de tuiles plates. Une corniche à modillons nus court le long de l’abside, des mini-croisillons et du gouttereau sud de la nef. Une corniche similaire supporte la toiture du clocher.


A l’intérieur, l’église est tout aussi sobre qu’à l’extérieur. Très dépouillée, elle ne comporte que très peu de mobilier et de décor. La petite nef, dallée et plafonnée, est en pierre apparente. Les murs sont chacun munis de deux contreforts plats. Au sud, on distingue le contour d’une ouverture étroite en plein cintre, ainsi que d’une autre ouverture, plus basse, à linteau droit. Au nord, une niche accueille une statuette de saint Joseph. Il pourrait s’agir d’une ancienne baie romane désormais murée. La nef s’ouvre sur la travée sous clocher via un arc triomphal étroit en cintre brisé, avec impostes. Il est encadré par deux tablettes de pierre, dont celle à droite et un linteau en remploi. Elle est décorée d’animaux fabuleux encadrant un blason.

La travée sous clocher, également dallée, est surélevée de deux marches pour rattraper la pente du terrain. Elle est fermée par une grille de fer forgé et est voûtée d’un berceau légèrement brisé, dans lequel est ménagée la trappe d’accès au clocher. Au sud, la travée s’ouvre sur une chapelle par un épais arc en plein cintre. Cette chapelle, longtemps utilisée comme sacristie, est désormais vide. Ajoutée au XIXe siècle, elle est plafonnée et comporte un accès direct vers l’extérieur. Seuls les murs ouest et sud sont enduits.

L’abside complète l’édifice à l’est. Elle est également dallée et surélevée de deux marches. Plus étroite que la travée qui la précède, son arc d’ouverture n’est pas marqué. L’abside est voûtée en cul-de-four et accueille un beau maître-autel en bois sur socle, surmonté d’un tabernacle orné d’une croix. Un petit banc de bois ceint l’abside, et une piscine liturgique est percée dans le mur au sud.

Inventaire décor et mobilier

  • Statuette de la Vierge à l’Enfant, exposée à l’extérieur dans l’oculus de la façade. Il s’agit d’une réalisation de Frédéric Leroy, installée en 2015.
  • Colonnettes des baies du clocher, à bases moulurées
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat (façade)
  • Maître-autel en bois, surmonté d’un tabernacle orné d’une croix
  • Grille de communion en fer forgé
  • Tablette en pierre sculptée du XVIe siècle[2] :

Deux dragons (ou animaux fabuleux) encadrent un blason orné d’un calice surmonté de l’hostie

  • Statue en bois polychrome de la Vierge à l’Enfant (nef). La Vierge est couronnée[3].
  • Statue de saint Joseph et de l’Enfant Jésus (nef)
  • Croix en pierre blanche (chapelle/sacristie)
  • Crucifix
  • Chemin de croix (lithographies sur papier), 9 stations. Il a été restauré récemment, grâce à l’intervention de l’association de sauvegarde du patrimoine[4].
  • Calice en buis : ciboire en orme installé dans la nef. Il s’agit d’une copie d’un ciboire du XVIIIe siècle, réalisée en 2018 par Mr Daniel Conry, à partir d’un morceau d’orme offert par Mr Louis Boyat. Il est installé sur une sellette conçue par Mr Serge Nuzillat.

Le ciboire original a été déposé au musée de Tournus par le curé Ravenet, au début du XXe siècle.

Ce calice représente le peu de moyens qu’avait la paroisse avant la Révolution, d’où la devise de la commune : « Pauvre comme le curé de Grevilly qui n’a qu’un calice en buis. »

  • Dalles funéraires gravées :

Léonard Michalet, curé de Grevilly pendant 29 ans, décédé en 1773 ou 1775

Dalle anonyme ornée d’une large croix fleuronnée encadrée par un pic et une hache (XVIIIe-XIXe siècle)

Dalle de Louis Dahon, écuyer (1660-1740)[5]. Cette dalle se trouve à l’extérieur devant le portail.

  • Bénitier encastré (porte principale)
  • Siège curial en bois (contre le mur de façade)
  • Croix en fer à la pointe du clocher (elle y a remplacé au XXe siècle une statue de la Vierge, endommagée lors de travaux sur la toiture)
  • Cloche : elle pèse près de 350 kg, se nomme Sophie-Aymée, date de 1858 et est l’œuvre de Gédéon Morel, fondeur de cloches à Lyon.

Elle a pour inscription :

« Magnificat anima mea dominum luceat. / Je m’appelle Sophie Aimée. / Parrain : Mr et Mme Bernard Aymé Le Duc, président du Tribunal de 1re instance de Trévoux. / Marraine : Mme Sophie Tropenat née Populus. / Maire de Grevilly : Joachim Gaudet. / Adjoint : Philibert Billebot. / MDCCCLVIII / Morel à Lyon. / Saint-Martin priez pour nous. »

Cette cloche est notamment ornée d’une représentation de saint Martin, de la Vierge de l'Immaculée Conception, d’un Christ en Gloire, d’une Piéta sous laquelle est inscrit "MATER DOLOROSA" . Elle est également décorée de frises.

  • Croix de cimetière, au sud-ouest de l’église. Elle est gravée de l’inscription « Requiem aeternam dona eis domine 1872 »

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1856 : restauration générale, ajout de la sacristie au sud de la travée sous clocher

1858 : refonte de la cloche par G. Morel

XXe :

1934 : reprise de la façade

1978 : restauration intérieure

1994 : restauration extérieure

XXIe :

2015 : travaux de restauration (notamment du mobilier)

2019 : fouilles archéologiques autour de l’édifice

2020 : travaux d’assainissement

  • Etat :

L’église est en assez bon état général. Depuis 2015, elle fait l’objet d’un soin constant et de mesures de réhabilitation de la part de l’association de sauvegarde qui lui est dédiée.

  • Classement :

L’église et le cimetière qui l’entoure sont classés Monument Historique depuis 1942.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’édifice, contacter la mairie ou l’association locale de sauvegarde du patrimoine.

Cette association organise régulièrement des animations culturelles au sein de l’église afin de financer sa restauration : expositions, concerts…

Visite

L’église est d’ordinaire fermée. Pour la visiter, contacter la mairie ou l’association qui lui est dédiée.

L’édifice n’est à priori pas accessible aux personnes à mobilité réduite (marche à l’entrée, terrain en pente non-aménagé).

Association engagée

  • Association Saint-Martin de Grevilly :

Association créée en 2015 et ayant pour but de sauvegarder, restaurer et mettre en valeur le petit patrimoine de Grevilly. L’association s’attache plus particulièrement à entretenir et protéger l’église romane du village et son mobilier.

Elle a déjà permis de restaurer le chemin de croix de l’église et de faire installer une statuette de la Vierge dans l’oculus de la façade, à l’extérieur.

Adresse : Mairie - 71700 GREVILLY

Présidente : Gisèle COUTURIER

Tel : 06 84 15 07 66

Mail : giselecouturiergrevilly@gmail.com

Site internet : Page Fappah

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Mr Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • COUTURIER, Gisèle, Grevilly au fil du temps, 1995, 312p.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Pastorale du Tourisme 71 :

Eglise Saint-Martin

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Eglise de Grevilly

  • Relevé campanaire de l’abbé Tof :

Grevilly - Clocher

  • Fiche édifice de la Fondation du Patrimoine :

Eglise Saint-Martin à Grevilly

  • Fiche édifice de la Sauvegarde de l’art français :

Eglise Saint-Martin

Propriétaire / Contact

Commune de Grevilly

03 85 33 03 20

mairiegrevilly@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane construite en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

Au XVe siècle, une chapelle gothique est ajoutée, et l’édifice est rénové au XIXe siècle.

L’étage inférieur du clocher est orné de bandes et arcatures lombardes.

Eglise romane dont la construction semble remonter au début du XIIe siècle. Elle a cependant été fortement remaniée au fil des siècles.

De la construction romane, il ne reste que le premier étage du clocher, la travée en berceau plein cintre qui le soutient et les dernières travées de la nef.

Eglise romane dont la construction semble remonter au milieu du XIIe siècle.

La voûte de l’abside est ornée de peintures anciennes représentant le Christ en Gloire.

Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1938.

Notes et références

  1. Sauvegarde de l’art français
  2. Selon Raymond Oursel, il pourrait s’agir d’une ancienne pierre de linteau
  3. L’inventaire Oursel cite une autre statut de la Vierge, datant du XIXe siècle, bien différente de celle présente aujourd’hui.
  4. Présentation du chemin de croix et de sa restauration
  5. Oursel