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Eglise Saint-Marcel à Cluny

4 662 octets ajoutés, 17 février 2020 à 12:10
Historique
=== Historique ===
Cluny est mentionnée dès le début du IXe siècle dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''In pago Matiscensi… Cluniacum''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. La ville se développe considérablement à partir de la fondation de l’abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul, en 910. La paroisse Saint-Marcel est la troisième et dernière paroisse à se constituer près de l’abbaye de Cluny. Elle se développe dans un faubourg d’artisans, près de la rivière Grosne et de son affluent le Médasson. Cette paroisse connaît une forte croissance aux XIIe et XIIIe siècles.
 
Une chapelle primitive dédiée à saint Odon (deuxième abbé de Cluny, de 926 à 942), située à l’emplacement de l’église actuelle, est attestée dès la fin du XIe siècle. Elle est mentionnée dans la bulle d’Urbain II de 1095 comme venant d’être construite<ref>Guerreau, Alain, Notes d’observation.</ref>. Elle s’inscrit ainsi dans une période de fort dynamisme urbain à Cluny. En 1120, la chapelle Saint-Odon est déjà citée en tant qu’église paroissiale (''ecclesia parrochialis'') dans la bulle de Calixte II. Elle est à la collation de l’abbé de Cluny.
 
L’église actuelle, dédiée à Saint-Marcel, est la plus ancienne église à avoir été conservée à Cluny. Le changement de vocable en faveur de saint Marcel illustre la lente émancipation des habitants de l’autorité monastique. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, l’église est en partie reconstruite sur les bases de la chapelle primitive, à la suite de l’incendie qui ravage la ville vers 1159<ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon'', Mâcon, Protat, 1935, 474p.</ref>. L’édifice actuel est entièrement roman, outre quelques ajouts (notamment le bloc de constructions au nord) et reprises inévitables avec le temps. On distingue bien deux phases médiévales dans la construction, notamment grâce aux deux séries différentes de fenêtres dans les murs de la nef, et à la rupture bien visible entre le premier étage du clocher octogonal et les suivants.
 
Ce clocher est l’élément le plus remarquable de l’église Saint-Marcel. Il mêle l’élégance et la solidité des clochers romans de la région, et rappelle notamment le clocher de l’Eau Bénite (transept de l’abbatiale), ou encore celui des églises de Clessé et de Loché. La flèche de ce clocher date vraisemblablement du XVe ou XVIe siècle. La chapelle gothique au nord de la travée sous clocher, voûtée d’une croisée d’ogives, pourrait également dater de cette période, et d’une restauration plus globale de l’édifice. Au XVIIe siècle, l’édifice connaît de nouveaux travaux, probablement à la suite de destructions causées par les Guerres de Religion. C’est à cette occasion que la nef est plafonnée<ref>Sapin, Christian, ''La Bourgogne préromane : construction, décor et fonction des édifices religieux'', Paris, 1986.</ref>. Au XVIIIe siècle, la nef et la façade sont remaniées, au niveau des ouvertures (les baies de la nef sont élargies, le portail est installé…)<ref>Rollier, Gilles (collaboration de Nadine ROINE), ''Cluny - Document d'évaluation du patrimoine archéologique urbain'', Centre national d'archéologie urbaine, 1994.</ref>.
 
De 1872 à 1876, des travaux d’entretien sont réalisés sur l’édifice par l’architecte départemental Giroud. A l’occasion du millénaire de l’abbaye, en 1910, les peintures de l’édifice sont refaites<ref>A. Guerreau</ref>. Au cours du XXe siècle, plusieurs phases de travaux sont menées. Il s’agit majoritairement de travaux d’entretien, qui touchent la sacristie, le clocher et le chœur. L’électricité est également installée dans l’édifice. Lors de la seconde Guerre Mondiale, les vitraux du chœur sont détruits par les bombardements qui touchent la ville. Ils sont remplacés par des vitraux modernes.
 
Plus récemment, l’édifice a fait l’objet d’un soin et d’un intérêt soutenu, notamment grâce à l’Association des Amis du Musée d’Art et d’Archéologie de Cluny (AMAAC). En 2014, la porte et les vitraux de la façade sont ainsi restaurés. En 2017, l’édifice est finalement classé Monument Historique dans sa totalité. En 2018, une restauration extérieure de l’édifice est menée. Un projet de restauration intérieure de l’édifice, plus que nécessaire, est porté par l’association. Celle-ci s’attache par ailleurs à mettre en lumière l’histoire de l’édifice, notamment via des conférences.
 
=== Description architecturale ===
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