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Ancienne église de Plottes

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Historique
=== Historique ===
[[Fichier:PlottesArmesMairie.png|thumb|right|350px|©Commune de Plottes]]
Le village de [[Plottes]] a des origines très anciennes. Le centre originel de peuplement semble se trouver aux « Ecrois », près de la fontaine de Ladres : on y a retrouvé des silex préhistoriques, ainsi que de nombreux vestiges gallo-romains (tuiles, four, céramiques et ruines)<ref>Fiche Wikipays de la commune </ref>. Une nécropole mérovingienne a également été mise au jour au lieu-dit "A la Chèvre" à la fin du XIXe siècle. Plottes est mentionné pour la première fois en 875, en tant que ''Plotas''<ref>Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.</ref>. Au XIe siècle, le village est mentionné plusieurs fois dans des chartes du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''In agro Plotensi'', ''In villa Plotas''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Le toponyme de Plottes est définitivement adopté au XIVe ou XVe siècle. L’abbaye de Tournus possède la seigneurie des terres jusqu’en 1789. Le village de Plottes allie le calme et le charme de la campagne et la proximité urbaine, Tournus se trouvant à environ 5km. La commune de Plottes est d’ailleurs associée à Tournus dès 1973, avant de retrouver son indépendance en 2001. Plottes vit principalement de l’activité agricole et viticole, mais de nombreux habitants travaillent à Tournus. Le village abrite un riche patrimoine naturel, architectural et culturel que ses habitants s’attachent à sauvegarder et à mettre en valeur. Le village est fier de sa devise : "Après Paris ...Plottes !", réponse qu'aurait faite le Roi Henry IV, voulant réunir toutes ses forces à Paris, au Général Poncenat, occupé à assiéger Plottes et à le brûler pour la cinquième fois, dans le contexte des Guerres de Religion.
 
L’église romane de Plottes, dont il ne reste aujourd’hui que des ruines, pourrait avoir été construite au XIe ou au XIIe siècle. Elle est dès lors sous le vocable de Saint-Barthélémy et le centre de la paroisse de Plottes (diocèse de Chalon). L’édifice est à la collation de l’abbaye de Tournus, qui possède un prieuré-château au village. L’église est accolée aux bâtiments de ce prieuré, qui subsistent encore en partie. L’église romane devait être composée d’une nef unique, d’une travée sous clocher et d’un chœur à fond plat. Il n’en reste qu’un fragment du mur gouttereau nord encastré dans un ancien bâtiment du prieuré tournusien. On distingue encore des baies romanes ébrasées et des arcatures en plein cintre.
 
On sait peu de choses sur l’histoire de l’édifice, bien qu’il semble avoir été remanié plusieurs fois. Il est mentionné dans un pouillé du XIVe siècle, ''Curatus de Plotis, Ecclesia de Plotes''<ref>Ibidem</ref>. Au XVIe siècle, une charte de Saint-Vincent de Mâcon mentionne l’''Ecclesia de Plottes''. A cette époque, l’église est rénovée et probablement assez largement modifiée. En effet, les Guerres de Religion viennent troubler la vie du village, qui est pillé et brûlé plusieurs fois. En 1675, une visite pastorale menée par l’archiprêtre de Vérizet décrit une église « toute voûtée et briquetée », qui est dans un état précaire, et visiblement marquée par les troubles passés.
 
A la Révolution, l’église est vraisemblablement vendue comme bien national. La commune la récupère au début du XIXe siècle et entreprend visiblement de la remettre en état. Dans les années 1820, on sait par exemple que le clocher est reconstruit, probablement au moment d’une restauration générale. En 1854, l’église romane est jugée trop petite pour accueillir tous les fidèles et en trop mauvais état pour y organiser le culte. Un premier projet de reconstruction est avancé. Il prévoit alors de bâtir un édifice bien plus vaste, en « style ogival du XIIIe siècle »<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>, avec nef et bas-côtés. Ce projet est cependant abandonné, la commune ne disposant pas des moyens nécessaires : elle souhaite se limiter à un devis de 14 000 francs et conserver le clocher reconstruit vingt-cinq ans plus tôt<ref>Le Petit Piottat, janvier 2015.</ref>.
 
En 1859, un nouveau rapport est commandé à l’architecte Berthier en vue d’une reconstruction. Il décrit alors l’église d’origine :
 
''«L'église actuelle se compose d'une nef, d'un chœur au-dessus duquel se trouve la tour du clocher, d'un arrière chœur, d'une petite chapelle et d'une sacristie. Ces différentes parties, construites à diverses époques, manquent complètement d'harmonie entre elles et n'offrent, même prises séparément, guère d'intérêt au point de vue de l'Art. Leur superficie, non compris la sacristie, est de 148,75 m2, surface insuffisante pour les besoins d'une population de 750 âmes. »''<ref>Oursel</ref>.
 
En 1861, un nouveau projet de reconstruction voit donc le jour. Berthier, suivant le souhait de la mairie, propose une construction néo-romane plus modeste, proche de l’édifice bâti à Juilly les Buxy. Ce projet prévoit « une nef précédée d'un porche sur lequel s'élèvera une tribune et la tour du clocher et ayant à gauche la chapelle des fonts baptismaux et à droite la cage d'un escalier desservant la tribune; d'un chœur avec abside de deux grandes chapelles à droite et à gauche du chœur et d'une sacristie. La surface totale sera de 256,49 m2 »<ref>Ibidem</ref>.
 
Ce projet prévoit de décaler la construction pour dégager une esplanade, mais aussi de déplacer le cimetière en dehors du bourg afin d’assainir les abords de la nouvelle église. Le devis estimatif des travaux s’élève alors à 24 943, 69 francs, déduction faite de la récupération des matériaux de l'ancien édifice (estimée à environ 1200 francs). Il est accepté par la commune, bien qu’elle doive se démener pour trouver les fonds nécessaires : vente de vingt hectares de bois pour un montant évalué à environ 12 000 francs, emprunt à peu près égal à cette somme (avec un taux à 5%) garanti par une vente de coupes de réserve de vingt hectares supplémentaires exploitables en 1881<ref>Petit Piottat</ref>. Les travaux sont adjugés en 1861 aux entrepreneurs Benoit et Gallier. En 1863, le devis est majoré à hauteur de 26 251,11 francs afin d’inclure la construction d’une seconde sacristie demandée par le curé, de deux escaliers, et le paiement des honoraires de l’architecte. Les travaux sont réceptionnés en 1865. Ils comprennent, cette même année, l’achat du nouveau terrain du cimetière pour 1000 francs, la pose (76 francs) d’un portail (116.72 francs) et d’une croix (360 francs), mais aussi la construction du mur d’enceinte autour de l’église (1905.04 francs)<ref>Ibidem</ref>. Ces travaux supplémentaires sont accompagnés par l’acquisition de pièces de mobilier, et en 1892 de l’ajout d’un escalier pour accéder à l’élévation sur laquelle se trouve l’église. Ces frais supplémentaires sont financés par la vente de 140 chênes « dépérissants ».
 
L’église moderne est depuis régulièrement entretenue<ref> Détails des travaux dans la présentation du Petit Piottat de janvier 2015 (disponible en ligne sur le site de la mairie)</ref> : toiture du clocher en 1922, toiture de la nef et maçonneries en 1962, restauration générale en 2015<ref>La commune a pour ce faire fait appel à la Fondation du Patrimoine.</ref>… Les vestiges de l’église romane sont plaqués sur une propriété privée et facilement observables.
 
[[Fichier:PlottesDessinBouillot.jpg |thumb|center|400px|Dessin de Plottes ©Michel Bouillot]]
 
*'''Saint Barthélemy, biographie par la Pastorale du Tourisme 71 :'''
 
''« Saint Barthélémy est un des 12 apôtres du Christ. Son nom signifie fils de Tolmaï (bar- Tolmaï, en araméen). Identifié, en général, avec Nathanaël, originaire de Cana, en Galilée, il fut conduit à Jésus par Philippe ; le Christ l’appela à le suivre. Des traditions assurent qu’après l’Ascension du Christ, il annonça l’Evangile en Inde et qu’il y fut couronné du martyre : il aurait été écorché vif, c’est pourquoi ses attributs sont un couteau ou la dépouille de sa propre peau, cf. la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine à Rome. Il est ainsi le patron des bouchers, des relieurs et des tanneurs. »''
 
=== Description architecturale ===
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