Eglise Saint-Gengoux à Saint-Gengoux-de-Scissé

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L’église Saint-Gengoux est située à Saint-Gengoux-de-Scissé, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane en partie rebâtie au XIXe siècle. Elle est mentionnée dans une charte de Cluny dès le début du Xe siècle. De l’époque romane, il reste aujourd’hui le clocher, la travée qui le porte et l’abside consécutive, ornée d’arcatures lombardes qui retombent sur des modillons sculptés. Ces parties pourraient remonter au XIIe siècle, bien que l’abside et la travée sous clocher semblent être plus anciennes encore. A la fin du XVIIe siècle, une visite pastorale décrit l’église comme étant dans une situation précaire, menacée par une chapelle en ruine. On ne sait si une rénovation est par la suite entreprise, mais en 1865, un nouvel édifice est construit à la place de la nef primitive, et accolé au chevet roman. L’église actuelle a donc un plan original : une nef moderne avec bas-côtés dont la dernière travée forme le chœur et est suivie d’une abside moderne avec absidioles. Ce chœur est couvert de peintures murales de la fin du XIXe siècle. La travée sous clocher, voûtée d’un berceau plein cintre, et l’abside romane servent aujourd’hui de sacristie. Elles sont inscrites au titre des Monuments Historiques depuis 1932.

Eglise Saint-Gengoux (©CEP)
Adresse Rue de l'Eglise, 71260 Saint-Gengoux-de-Scissé
Coordonnées GPS 46°27'43.5"N 4°46'28.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse Notre Dame des Coteaux en Mâconnais
Protection Monuments Historiques Parties romanes inscrites en 1932 (chœur, clocher, abside)

Historique

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

A l’origine, l’église Saint-Gengoux se composait d’une nef unique rectangulaire, d’une travée sous un clocher carré, et d’une abside à l’est. Une chapelle avait également été ajoutée au sud de la travée sous clocher, à une date inconnue. C’était un édifice roman assez typique de ceux que l’on trouve dans la région, sobre et modeste. Depuis la reconstruction partielle du XIXe siècle, seul le chevet roman a été conservé à l’est[1], accolé à une construction moderne massive à l’ouest, composée d’une nef avec collatéraux et d’une haute abside flanquée d’absidioles.


La façade de l’église est similaire à celle de l’église d’Azé. Elle est séparée en trois parties par des contreforts à talus, les parties latérales ne comprenant qu’une large baie plein cintre chacune. La partie centrale est quant à elle inscrite dans une bande creusée dans la maçonnerie, qui se termine en haut du pignon par une frise d’arcatures sur modillons. Un large portail en plein cintre dont le tympan est nu constitue l’entrée principale de l’édifice. Son arc retombe sur de fines colonnes latérales aux chapiteaux sculptés. Un triplet de baies surmonte le portail. La baie médiane est plus haute que les autres et encadrée par de petites colonnettes. Une fine ouverture se trouve en haut du pignon. La pointe de ce dernier est coiffée d’une petite croix de pierre.

La nef est composée d’un vaisseau central et de collatéraux plus bas. Elle compte quatre travées et une demi-travée formant porche. Chaque travée et percée d’une large baie plein cintre, tant au niveau des bas-côtés que des murs gouttereaux, en hauteur. Des contreforts à talus épaulent les murs. Au nord, une petite porte constitue le second accès à l’église, au-dessus d’une volée de marches. A l’est, la dernière travée de la nef est directement suivie par une absides et des absidioles latérales. Semi-circulaires, elles sont aussi haute que les parties qui les précèdent. Un large oculus est percé au-dessus de la toiture de l’abside et éclaire la travée de chœur.

Le chevet roman est directement accolé à la construction moderne. La travée sous clocher est flanquée de mini-croisillons. Ceux-ci sont percés de très fines baies en plein cintre, et sont épaulés de contreforts. La travée supporte le clocher de plan carré. Ce dernier est composé d’une large souche aveugle et d’un étage de baies délimité par un cordon de pierre. Cet étage et percé d’une baie géminée par face, avec retombée médiane sur pilastre. Le clocher est coiffé d’une courte pyramide à quatre pans. L’abside romane complète l’édifice à l’est. semi-circulaire, elle est percée de trois baies en plein cintre. La baie axiale est fine et murée, tandis que les baies latérales ont été agrandies à l’époque moderne. Ces dernières sont inscrites dans des bandes lombardes terminées par des arcatures retombant sur des modillons sculptés. Au sud, on distingue le contour d’une ancienne ouverture rectangulaire.

Les parties romanes sont couvertes de laves, supportées par une corniche en pierre plate pour l’abside et les mini-croisillons, et par une corniche à modillons nus pour le clocher. La partie moderne est entièrement couverte de tuiles. Cette toiture repose sur une corniche à modillons nus.


	A l’intérieur, tout l’édifice est enduit. Si la nef est très sobre, tout le chœur est couvert de peinture ornementales colorées. Le vaisseau central de la nef ainsi que les collatéraux sont voûtés de compartiments d’arêtes séparés par des arcs doubleaux en plein cintre, ces derniers retombant sur des pilastres cannelés aux chapiteaux sculptés, en hauteur des murs de la nef, et sur des impostes dans les bas-côtés. Les trois parties de la nef communiquent via de larges arcades en plein cintre supportées par de grosses colonnes aux chapiteaux sculptés. 

La dernière travée de la nef forme une travée de chœur. Si elle est à l’extérieur semblable aux autres, elle s’en distingue clairement à l’intérieur, notamment grâce aux peintures. La croisée s’ouvre par un arc triomphal en plein cintre reposant sur de hautes colonnes aux chapiteaux sculptés. Elle est voûtée d’une croisée d’ogives dont les nervures reposent aux angles sur de fines colonnes, elles-mêmes posées sur des culots sculptés des symboles des Evangélistes. Les bras de la travée de chœur sont quant à eux simplement voûtés d’arêtes, dans la continuité des collatéraux. L’abside moderne et les absidioles s’ouvrent par des arcs en plein cintres. Elles sont voûtées de cul-de-four et accueillent les autels principal et latéraux. Dans l’abside, le maître-autel masque une porte ménagée dans le mur, intégrée dans les peintures ornementales. Cette porte mène au chœur roman.

La travée sous clocher forme une sorte de sas. Elle est voûtée d’un berceau en plein cintre, renforcé au nord et au sud par d’épais arcs de décharge qui forme les mini-croisillons. La corde de la cloche pend de la voûte, sur laquelle on aperçoit également des traces de peintures anciennes rougeâtres. Une large porte en bois mène à l’abside. Celle-ci est voûtée d’un cul-de-four en plein cintre et sert se sacristie. Elle n’abrite qu’un large meuble de rangement masquant la baie axiale.

Inventaire décor et mobilier

  • Décor de l’abside : bandes et arcatures lombardes, modillons sculptés (masques, animaux)
  • Décor du clocher : baies géminées, corniche à modillons
  • Peintures modernes dans le chœur, de la fin du XIXe siècle[2].
  • Chapiteaux sculptés modernes
  • Culots sculptés des symboles des Evangélistes (croisée)
  • Maître-autel en pierre. L’antependium est orné du Christ entoure de saint Paul et saint Pierre.
  • Autel moderne
  • Autels latéraux
  • Statues[3] :

Sainte Fatima

Saint Antoine de Padoue

Pietà en pierre, XVe-XVIe siècle (statue trouvée enfouie dans le terrain autour de l’église, ancien cimetière communal)

Sainte Catherine, statue en pierre du XVe-XVIe siècle (statue trouvée enfouie dans le terrain autour de l’église, ancien cimetière communal)

Vierge à l’Enfant

Femme en prière

Sainte Thérèse de Lisieux

Sacré-Cœur

Sainte Barbe

Saint Charles Borromée

Saint Vincent

Saint Joseph

Christ en Croix en bois peint, XVIIIe siècle

  • Toile peinte représentant saint Gengoux en soldat romain, XVIIIe siècle (autel latéral)
  • Consoles sculptées et moulurées
  • Crucifix
  • Confessionnal en bois
  • Chaire à prêcher en bois sculpté
  • Chemin de croix en relief
  • Bénitiers sur pied en pierre : cuve octogonale ornée de croix, sur un pied en forme de colonne (torsadée ou cannelée) au chapiteau sculpté
  • Cuve baptismale en marbre
  • Bénitier encastré
  • Vitraux modernes, motifs géométriques
  • Dalles funéraires, XVIIIe siècles (nef)
  • Cloche installée en 1948

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

Travaux d’entretien

1865-1869 : reconstruction de l’édifice ; construction moderne accolée au chevet roman

Vers 1886 : réfection de la toiture

Fin du siècle : ajout du décor peint qui orne le chœur moderne

XXe :

Début du siècle : fouilles des abords de l’église lors du déplacement du cimetière communal en dehors du bourg

1919 : nouvelle restauration de la toiture

1948 : installation de la nouvelle cloche

1989 : reprise de la toiture

Travaux d’entretien

XXIe :

Travaux d’entretien

  • Etat :

L’église est en bon état général. Toutefois, une restauration intérieure serait bienvenue (reprise des enduits et peintures notamment).

  • Classement :

Les parties romanes sont inscrites au titre des Monuments Historiques depuis 1932 (chœur, clocher, abside).

Actualités

Pour suivre, l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie de Saint-Gengoux-de-Scissé.

Site internet de la mairie

L’église accueille régulièrement des concerts.

Visite

L’église est généralement fermée. Pour préparer une visite, contacter au préalable la mairie.

L’édifice n’est pas adapté aux personnes à mobilité réduite (marches aux deux entrées).

Association engagée

A Saint-Gengoux-de-Scissé, aucune association n’est exclusivement dédiée à l’église et à sa préservation.

Toutefois, plusieurs associations organisent diverses activités culturelles au village, et notamment des concerts à l’église.

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • GROSBON, Alphonse, Mon Saint-Gengoux, avec mes souvenirs et ceux qui m'ont été contés (textes transcrits par Noëlle Proutry), Société des amis des arts et des sciences de Tournus, 2006.
  • MAURICE, Marguerite, La riche histoire de Saint-Gengoux-de-Scissé, Foyer rural de Saint-Gengoux-de-Scissé, Saint-Gengoux-de-Scissé, 1984.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1973 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Saint-Gengoux-de-Scissé

  • Fiche de l’édifice sur Monumentum (photos) :

Eglise de Saint-Gengoux-de-Scissé

Propriétaire / Contact

Commune de Saint-Gengoux-de-Scissé

03 85 33 20 61

mairie.stgs@wanadoo.fr

Site Internet

Patrimoine local et/ou folklore

Eglise romane mentionnée pour la première fois au Xe siècle. Elle est cependant vraisemblablement reconstruite à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle.

Le site de l’église avec ses abords est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1945, et l’abside depuis 1946. L’édifice abrite plusieurs chapiteaux sculptés romans et un linteau de même époque.

Edifice roman dont la date de construction est incertaine : un premier édifice est vraisemblablement bâti au Xe siècle, puis en partie reconstruit au XIIe siècle.

Délaissée pendant plusieurs siècles, la petite chapelle a récemment été entièrement restaurée.

Eglise romane édifiée en deux phases, aux Xe et XIIe siècles.

Rénovée plusieurs fois au XIXe siècle, elle garde un profil roman typique, trapue et solide.

Elle est classée Monument Historique depuis 1979.

Notes et références

  1. Il sert désormais de sacristie
  2. Une description détaillée de ces peintures est faite dans l’inventaire du couple Oursel
  3. Inventaire non-exhaustif