Eglise Saint-Léger à Saint-Léger-sous-la-Bussière

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L'église paroissiale Saint-Léger est située à Saint-Léger-sous-la-Bussière, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Son histoire est mal connue, peu de sources étant conservées à son sujet. Une Ecclesia Sancti-Leodegarii est pourtant mentionnée dès 958 dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon. Un nouvel édifice est visiblement construit au XIIe siècle. A cette époque, les moines de Cluny possèdent au village un doyenné et construisent un château dit de la Motte, au hameau de Montravant. Il allait longtemps servir à asseoir leur autorité sur les terres de Saint-Léger face au château de la Bussière (propriété des seigneurs locaux). Les plus anciennes parties de l’église pourraient dater de cette époque. Il s’agit essentiellement de la travée sous clocher, peut-être aussi du clocher lui-même, aux baies géminées ornées de colonnes avec des chapiteaux sculptés, à moins que ce ne soient des remplois. Ce clocher a pu être réédifié au XVe siècle, dans la période de reconstruction après la guerre de Cent Ans, dont la région avait beaucoup souffert. Au XIXe siècle, l’église est devenue trop petite et est probablement en trop mauvais état pour accueillir la population de fidèles. Elle est donc agrandie en 1897 grâce au financement de Claude-Jules Plassard, gérant des grands magasins « Le Bon Marché » à Paris et maire de la commune. De style néo-roman, elle comporte une nef avec collatéraux entièrement reconstruite, deux chapelles avec des absidioles, formant transept de part et d’autre de la travée romane, une tourelle d’escalier et une sacristie au sud.

Eglise Saint-Léger (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Au Bourg, 71520 Saint-Léger-sous-la-Bussière
Coordonnées GPS 46°18'35.5"N 4°33'17.8"E
Paroisse de rattachement Paroisse des Saints Apôtres en Haut Clunisois
Protection Monuments Historiques /

Historique

Le village de Saint-Léger-sous-la-Bussière[1] est mentionné pour la première fois vers 979, dans une charte de l’abbaye de Cluny : In pago Augustodunensi, in villa Sancti-Leodegarii[2]. L’église du village avait déjà été citée vers 958, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. Le territoire de la commune a cependant une histoire plus ancienne encore, puisqu'une voie romaine traversait le village près du hameau de la Belouze, vers le lieu-dit « le Fourneau ». Pendant près de 600 ans, les seigneurs de la Bussière règnent sur les lieux, et ont droit de péage à Pontcharra (autre hameau de la commune). A partir du XVe siècle, le toponyme du village se fixe progressivement sur Saint-Léger-sous-la-Bussière[3], définitivement adopté au XIXe siècle. L’activité du village est principalement agricole, avec des cultures et surtout de l’élevage.

Une Ecclesia Sancti-Leodegarii est déjà citée vers 958, dans la charte 413 du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. Cet édifice primitif est cependant vraisemblablement reconstruit au XIIe siècle. L’église est dès l’origine paroissiale (diocèse d’Autun) et à la collation de l’évêque de Mâcon. Le XIIe siècle est en effet une période de dynamisme mais aussi de tensions au village. A cette époque, les moines de Cluny, installés dans un doyenné, construisent un château dit de la Motte, au hameau de Montravant, dans le but d’asseoir leur autorité sur les terres, face aux seigneurs de la Bussière installés dans le château du même nom (construit vers 1105). Cette lutte de pouvoir dure pendant plusieurs siècles.

De l’édifice construit au XIIe siècle, il ne reste aujourd’hui que la travée sous clocher, et peut-être le clocher lui-même (visiblement remanié). Celui-ci comporte des baies géminées aux chapiteaux sculptés romans. Il est cependant possible que ces derniers soient des remplois, et que le clocher ait en partie été reconstruit au XVe siècle, comme de nombreux autres dans la région. La Guerre de Cent ans fait énormément de dommages dans la région et la commune[4]. Il est donc probable que des travaux aient été menés sur l’édifice à cette époque.

Ce qu’il advient de l’église dans les siècles qui suivent est assez incertain. On sait qu’en 1709 le village est, comme le reste du pays, accablé par l’hiver glacial qui n’en finit pas et entraîne une famine sans précédent. La population de Saint-Léger-sous-la-Bussière dépendant des cultures et de l’élevage pour vivre, la mortalité explose. On dénombre ainsi 49 décès (dont bon nombre d’enfants), pour une moyenne habituelle de 8 morts[5]. En 1789, la Révolution semble être particulièrement sévère envers les châteaux des environs, pour la plupart brûlés. Le sort de l’église n’est pas connu, mais il semble que ses cloches aient été enlevées et refondues.

Le XIXe siècle apporte quelques changements dans la vie du village et de la paroisse. En 1806, de nouvelles cloches sont baptisées et installées, en remplacement de celles disparues. François Aucoigne est alors curé de la paroisse. Vers le milieu du siècle, le cimetière qui entourait l’église est déplacé en dehors du bourg, afin de pouvoir l’agrandir, et afin d’assainir les abords du l’édifice. En 1897, l’église Saint-Léger est dans un état précaire, notamment sa nef dont le plafond menace de s’effondrer. L’édifice de taille modeste est également devenu trop exigu pour accueillir la population grandissante du village.

En 1897[6], il est donc demandé à Adrien Pinchard, architecte à Mâcon, de dresser les plans de la reconstruction de l’édifice. Le clocher et sa travée étant en bon état et ne nécessitant qu’une simple restauration, l’architecte décide de les englober dans la nouvelle construction de style néo-roman. Cette entreprise est rendue possible grâce au financement de Claude-Jules Plassard[7], gérant du Bon Marché (grand magasin à Paris) ayant des attaches au village. Il en fut d’ailleurs le maire et un vrai bienfaiteur. Retiré dans la commune dès 1893, il finance la construction de la mairie-école, de l’église, de deux fermes modernes, d'un réseau de chemins vicinaux et ruraux, de lavoirs et ponts, et d’une usine hydro-électrique[8].

En ce qui concerne l’église, le projet de reconstruction est confié à Denis Vial, entrepreneur à Lyon, et comprend deux phases. La première, exécutée avant décembre 1897, comprend la "construction de chapelles à droite et à gauche du clocher, d'une sacristie, de l'escalier du clocher, et [l’] ouverture de baies sous le clocher "[9]. La deuxième phase, de 1898 à 1899, prévoit la reconstruction d’une vaste nef avec bas-côtés et façade. Cette dernière ne sera cependant finie que quelques années plus tard. Depuis, l’église a été régulièrement entretenue et mise en valeur.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

De prime abord, l’église Saint-Léger a un profil très moderne, typique du XIXe siècle. Englobés dans la reconstruction néo-romane en gré rose, massive, les parties anciennes de l’édifice s’en trouvent masquées. Orientée à l’est, l’église de Saint-Léger domine la vallée en contrebas. Elle se compose d’une nef à collatéraux, suivie d’un transept non-saillant dont les bras sont formés par des chapelles avec absidioles. Celle au sud s’ouvre sur la sacristie. Une haute abside semi-circulaire complète l’édifice à l’est.

La façade de l’édifice, au décor néo-roman élaboré, rappelle celle de l’église de Charnay-lès-Mâcon. Le vaisseau central est encadré par deux contreforts, et ouvert d’un portail en plein cintre dont les voussures retombent sur de fines colonnes aux chapiteaux sculptés. Le portail est encadré par deux visages sculptés (on déchiffre Saint Claudius et Saint Carolus). Le tout est surmonté d’un ensemble d’arcatures sur colonnettes autour d’une baie centrale en plein cintre. Le haut du pignon comporte deux séries d’arcatures sur modillons nus encadrants des médaillons moulurés, juste en dessous d’une croix de pierre à la pointe du pignon. Sur la façade, les collatéraux sont décorés d’arcatures de même genre, au-dessus d’une large baie plein cintre allongée.

Les gouttereaux de la nef et les murs des collatéraux sont chacun ouverts de trois larges baies plein cintre, encadrées par des contreforts. Au sud, la petite porte d’accès latérale est adjacente au transept. La travée sous clocher romane est flanquée de deux larges chapelles, elles-mêmes complétées par des absidioles, à l’est, ouvertes d’une baie axiale en plein cintre. Au nord, la chapelle est éclairée par une baie de même type, tandis que la chapelle sud est directement accolée à la tourelle d’accès au clocher et à la sacristie rectangulaire. Une abside semi-circulaire complète l’édifice, ouverte par cinq baies encadrées de contreforts.

Le clocher, plus ancien, a un aspect très différent du reste de l’édifice. Bâti en appareil régulier de grès ocre, il comporte un soubassement aveugle (simplement ouvert d’une petite porte d’accès au sud) et un seul niveau de baies géminées à retombée médiane sur colonnette à chapiteau sculpté, délimité par un cordon de pierre saillant. Sa flèche de pierre, ajournée de petites lucarnes[10], semble être gothique et ressemble à celle de Chevagny-les-Chevrières. Une corniche à modillons nus court sur tout le reste de l’édifice et supporte une toiture en tuiles.


A l’intérieur, la nef de trois travées donne l’impression d’un édifice à la fois vaste et chaleureux. Le vaisseau central et les bas-côtés sont voûtés d’arêtes avec des arcs-doubleaux en plein cintre. Ceux-ci retombent sur des pilastres à chapiteaux sculptés dans la nef, et sur de simples consoles sculptées dans les bas-côtés. Le vaisseau central communique avec les collatéraux via des arcades en plein cintre qui reposent sur des colonnes aux chapiteaux sculptés. Des médaillons moulurés les surmontent. La travée sous clocher est surélevée de quelques marches par rapport à la nef. Elle est voûtée d’une coupole sur trompes, de facture romane, et encadrée par quatre gros arcs plein cintre. Le maître-autel y est installé. Les chapelles latérales qui constituent les bras du transept sont voûtées d’arêtes. Leurs absidioles sont voûtées en cul-de-four et accueillent les autels latéraux. Au sud, la chapelle communique avec la sacristie via une petite porte. L’abside, également voûtée en cul-de-four, abrite des bancs en bois, installés en demi-cercle. Un décor d’arcatures sur colonnettes à chapiteaux sculptés entoure les cinq baies.

Inventaire décor et mobilier

  • Chapiteaux romans du clocher, sculptés de motifs végétaux (possible remploi)
  • Décor et ornements du XIXe siècle : façade, chapiteaux et consoles de la nef, chapiteaux de l’abside (motifs végétaux, feuillages).
  • Maître-autel en marbre blanc, sculpté de l’agneau pascal (dans la travée sous clocher)
  • Autels latéraux, dans les absidioles :

Un autel dédié à la Vierge Marie (chapelle nord)

Un autel dédié à saint Léger (chapelle sud)

  • Statuaire :

Sainte Reine, couronnée, bois polychrome, XVIe-XVIIe siècle (vue de la nef, à gauche du portail principal, sur une console sculptée)

Sainte Catherine, représentée avec la roue de son supplice, en bois polychrome, XVIe-XVIIe siècle (vue de la nef, à droite du portail principal, sur une console sculptée)

Saint Joseph (vue de la nef, à gauche du portail principal, contre le mur du collatéral, sur une console sculptée)

Saint Léger, saint patron de l’église (vue de la nef, à droite du portail principal, contre le mur du collatéral, sur une console sculptée – en face de saint Joseph)

Notre-Dame de Lourdes (chapelle de la Vierge)

Sainte Bernadette Soubirous, agenouillée (chapelle de la Vierge)

Sainte Thérèse de Lisieux (collatéral gauche)

Saint Antoine de Padoue (chapelle de la Vierge)

Sainte Philomène, de couleur argentée (chapelle de la Vierge)

Curé d’Ars (dans la nef, sur une console sculptée)

Jeanne d’Arc (dans la nef, sur une console sculptée)

Christ en Croix (au-dessus de l’arc triomphal)

  • Chemin de croix moderne
  • Chaire à prêcher sculptée, en pierre
  • Bancs semi-circulaires de l’abside
  • Confessionnal (collatéral droit, contre le mur de façade)
  • Bénitiers encastrés, dont la niche est surmontée d’une croix en pierre saillante (sur les murs des collatéraux encadrant le portail principal)
  • Fonts baptismaux (collatéral gauche, contre le mur de façade)
  • Vitraux modernes, notamment :

Saint Simon

Sainte Suzanne

Saint Pierre

Sainte Anne

Saint René

Saint Joseph

  • Vitrail contemporain dans l’abside, de l’atelier de Paul Duckert, réalisé en 1994
  • Plaque commémorative des soldats morts au combat, à droite de l’arc triomphal
  • Lustres d’église, à pampilles
  • Deux cloches, baptisées en 1806 :

Une nommée Françoise-Marcelline, avec pour marraine Marceline Aucoigne et pour parrain son frère le curé François Aucoigne.

Une autre, plus petite, avec pour parrain Louis-André Boniface de Castellane, et pour marraine Madame de Rohan Chabot- Jarnac, son épouse.

Rénovations / Etat

Rénovations :

XIXe :

1806 : baptême des cloches

1897-1899 : reconstruction de l’édifice autour du clocher et de sa travée romane

XXe :

Début du siècle : décor de la façade

Au cours du siècle : travaux d’entretien

XXIe :

Travaux d’entretien

Etat :

L’église est en bon état général et est régulièrement entretenue.

Actualités

Pour suivre l’actualité de l’église, contacter la mairie.

Visite

L’église n’est d'ordinaire pas ouverte.

Pour une visite, se renseigner auprès de la mairie.

L’accès à l’église semble compliqué pour les personnes à mobilité réduite : des marches précèdent le portail principal, et la porte latérale est très étroite.

Il y a toutefois une place de stationnement réservée aux personnes à mobilité réduite juste à côté de la porte latérale.

Association engagée

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Iconographie ancienne et récente


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • PERRUSSOT, Eugène, Monographie de la commune de Saint Léger sous la Bussière, 1909.
  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :

Archives départementales

  • Fiche édifice de la Bourgogne Romane :

Saint-Léger-sous-la-Bussière

  • Sites internet :

Sur les communes du nom de Saint-Léger (en partie rédigé par Michel Guironnet)

Sur le patrimoine local, fiche Saint-Léger

Propriétaire / Contact

Commune de Saint-Léger-sous-la-Bussière

03 85 50 49 27

stleger71520.mairie@orange.fr

Patrimoine local et/ou folklore

  • Pour une étude complète du patrimoine de la commune, voir le site www.stleger.info.
  • Eglise Saint-Pantaléon à Trambly

Elle-même partiellement reconstruite au XIXe siècle, elle présente de nombreuses similitudes avec l'église de Saint-Léger. Son chevet est roman, du XIIe siècle.

Notes et références

  1. La monographie écrite en 1909 par Mr Eugène Perrussot, instituteur et Poilu, apporte de nombreux détails sur la commune et son histoire.
  2. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.
  3. Sous la Révolution : La Bussière, on supprime la référence au saint.
  4. Monographie de Mr Perrussot
  5. Ibidem
  6. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969.
  7. 1833-1909 : Né à Lyon, il fait des études de droit à Paris, où il est avoué de 1860 à 1878. Il entre cette année-là au conseil d’administration du Crédit Foncier de France. En 1879, Mme Boucicaut, propriétaire des grands magasins du Bon Marché à Paris, le charge de former une société dont les actions ne seraient accessibles qu'aux employés de la maison. Institué gérant à vie par le testament de Madame Boucicaut, il se retire de cette société en 1893 et vient s'installer à St Léger, au château de la Féculerie. – Informations du site sur Saint Léger.
  8. « Saint-Léger-sous-la-Bussière et son bienfaiteur », article de Marie-Thérèse Suhard paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 162 de juin 2010 (pages 14 à 16)
  9. Oursel.
  10. Oursel