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Les métiers de la forêt autrefois

3 octets ajoutés, 11 août 2017 à 19:44
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« (Sur l’accotement de la route) les pièces étaient couchées sur 2 cotrets : ainsi le roulier les ceinturait-il plus aisément au moment de les attacher sous son fardier. Un cheval seul pouvait tirer à plat 1 ou 2 grumes à la fois, soit près d’une tonne de bois.
… Le roulage des grumes déposées en bordure de route ( ) débutait sitôt la Toussaint fêtée. (Vers 1924) on se servait encore de triqueballes, sous les essieux desquels on suspendait les troncs. Ces antiques fardiers possédaient 2 trains de roues que l’on espaçait en fonction des longueurs à charroyer. On calait ces grandes roues avec des cotrets ; un cheval hissait les grumes en tirant sur les chaînes pendant que l’autre patientait entre les brancards. Le chargement terminé (4 à 5 grumes), le roulier arrimait solidement le tout puis attelait le cheval de chaîne devant le limonier, en flèche. On ne bouclait généralement qu’un seul voyage dans sa journée, 2 ou 3 lieues séparant souvent les coupes de la scierie. »<ref>p. 117, 118, in « Les forestiers, vieux métiers des taillis et futaies », de Gérard BOUTET, ed. Jean-Cyrille Godefroy, 2002 ( ?) <br>
<br><br><br>« L’outillage individuel se composait d’une cognée, d’une scie à bûches et d’une serpe. Il fallait être 2 pour utiliser le passe-partout. Une cognée ordinaire pesait 2 kg ; seuls les gars costauds en maniaient une de 5 livres.<br>
… On facilitait le mouvement du passe-partout en en frottant la lame avec une couenne. Ce graissage se pratiquait surtout en fin d’hiver, lorsque s’amorçait la montée de la sève et que le bois crassait. Si la lame venait à serrer dans son trait de sciage, on l’avoyait – on lui donnait de la voie – en écartant ses dents à la pince ; mais sans jamais exagérer, car trop de voie provoquait une mauvaise coupe. Un passe-partout usé devait être défoncé, réparation très rare consistant à recreuser les entre-dents au tire-point.
L’aiguisage des outils importait énormément. La qualité d’un bûcheron se mesurait à sa façon d’affiler une hache. En principe, les taillants étaient émoulus à la maison, sur la meule à eau.<br>… L’abattage d’un chêne mobilisait 2 bûcherons. D’abord, à la cognée, on sectionnait les pattes et l’on dégageait le pied. On disait qu’on arrondissait l’arbre, façon nécessaire pour le couper à ras du sol. ( ) Une heure n’était pas de trop pour préparer un maître chêne. L’arrondissement mené à bien, on déterminait la direction de chute en entaillant d’une coupe la base de l’arbre. Une zone de rupture était prévue, qui empêcherait que le chêne ne vire en tombant, ou ne s’affale de flanc. La coupe achevée, on attaquait le fût à revers, au passe-partout. Par sécurité, on enfonçait une couple de coins derrière la lame, dès que celle-ci était suffisamment engagée. On essayait de diriger la chute afin que l’arbre, en s’effondrant, ne détériore aucun baliveau à proximité. On regardait aussi à ce qu’il ne s’écrase pas sur un de ses gros bras, ce qui risquait de faire éclater son tronc, de l’écuisser. On se reculait prestement dès que l’arbre émettait son craquement d’agonie… »<ref>p. 17 à 24, in « Les forestiers, vieux métiers des taillis et futaies », de Gérard BOUTET, ed. Jean-Cyrille Godefroy, 2002 ( ?)</ref>
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