Modifications

De Wiki Mâcon Sud Bourgogne

Eglise Saint-Paul à Saint-Marcelin-de-Cray

6 417 octets ajoutés, 29 mai 2020 à 23:03
Historique
=== Historique ===
Le hameau de Cray fait partie de la commune de [[Saint-Marcelin-de-Cray]]. C’est une zone de peuplement très ancienne, comme le suggère la sépulture mérovingienne mise au jour en 1914 au lieu-dit Maulny<ref>Fiche Wikipays.</ref>. Le village est cité pour la première fois à la fin du IXe siècle : ''In Matisconensi pago… in villa Crasiam''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Il est par la suite mentionné de nombreuses fois dans différents actes et chartes. Vers 1030, un certain ''Gauthier de Crai'' remet les dîmes du lieu au chapitre Saint-Vincent de Mâcon<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.</ref>. A la Révolution, Cray dépend pour partie (dont l’église) des bailliage et recette de Mâcon, et pour l’autre partie des bailliage et recette de Chalon-sur-Saône. En 1861, les communes de Cray et de Saint-Marcelin<ref>Saint-Marcelin est uni à Saint-Quentin dès le XVIIe siècle.</ref> sont réunies par décret (le 12 juin), formant le village actuel. Il se situe au creux de la vallée de la « petite Guye ».
 
Une église est mentionnée à Cray dès la fin du IXe siècle, sous le vocable de Saint-Paul : ''In Matisconensi pago… in villa Crasiam… ecclesiam Sancti-Pauli''<ref>Rigault</ref>. L’édifice actuel est cependant vraisemblablement une reconstruction de la fin du XIIe siècle. C’est déjà à l’époque une simple annexe de Saint-Marcelin, à la collation de l’évêque de Mâcon. Si l’église est citée de nombreuses fois au fil des siècles (''Ecclesia Sancti-Pauli de Cray, L’église de Crey, Ecclesia de Crayo, Saint-Paul de Cray…''<ref>Ibidem</ref>), elle est cependant peu remaniée. L’édifice actuel est ainsi entièrement roman, outre quelques rénovations. L’usage de l’arc brisé et la finesse du style sculptural indiquent une construction romane tardive, dans la seconde moitié du XIIe siècle.
 
A la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, le chœur et l’abside sont ornés de peintures murales. Celles-ci sont cependant déjà masquées au XVIIIe siècle. En effet, l’évêque de Mâcon visite l’édifice en 1746, et offre une description détaillée<ref>Oursel</ref> de son architecture, de son état et de son mobilier. Il décrit un édifice dont le plan est le même qu’aujourd’hui, mais qui est très délabré : la voûte de la nef est en proie aux infiltrations d’eau (il « pleut » dans l’église), le pavage est à reprendre, les vitraux sont fragiles, les portes abimées (la grande est à changer, la petite à réparer), l’échelle du clocher doit être changée, le sanctuaire enduit et ses vitraux réparés, les murs et les toitures sont à restaurer. L’évêque demande également à ce que la clôture du cimetière soit réparée, et que la commune achète une croix de cimetière et un nouveau crucifix (sûrement l’actuel). A l’époque, toutes les cérémonies ont lieu dans l’église de Cray, mais sont menées par le curé de Saint-Marcelin, y compris les offices de Saint-Quentin et de Saint-Marcelin (dont l’église a longtemps été interdite et vient alors juste d’être remise en état). Suite à cette visite, une restauration générale de l’édifice et engagée. Les remarques et demandes de l’évêque sont prises en compte. L’église est remise en état et son mobilier est complété.
 
Au XIXe siècle, Cray et Saint-Marcelin sont deux communes distinctes mais sont toujours unies pour le culte. Depuis 1851 au moins, les habitants de Cray veulent que leur église soit érigée en chapelle vicariale. Cela leur est systématiquement refusé. En 1861, la construction d’une nouvelle église à équidistance des communes de Saint-Marcelin et de Cray, au lieu-dit les Taupières, est décidée. Cray et ses habitants refusent de participer au financement. Ils ont en effet engagé un projet d’agrandissement de leur église, pour lequel une souscription a été lancée et de nombreux dons récoltés. La commune est alors sur le point d’acheter un nouveau presbytère et de le faire rénover. Elle entend par la même occasion agrandir<ref>Des plans sont alors dressés par Jean Loron, architecte de Saint-André-le-Désert, et prévoient la construction d’une vaste nef et d’un clocher-porche. Ces plans sont conservés aux Archives Départementales et inclus dans la fiche Oursel.</ref> l’église romane et la restaurer. Heureusement, ce projet n’est pas concrétisé, et l’édifice roman est préservé. Les communes de Saint-Marcelin et de Cray sont définitivement réunies peu après, le 12 juin 1861, alors que la nouvelle église en commun vient d’être construite.
 
Au cours du XXe siècle, l’église de Cray est régulièrement entretenue. En 1931, elle est protégée et classée Monument Historique. En 1981, l’Association de Sauvegarde de l’Eglise de Cray (ASEC) est fondée afin d’organiser la restauration et la mise en valeur de l’édifice<ref>Voir plus bas la liste des rénovations effectuées. </ref>. En 1982, des peintures sont découvertes dans l’abside lors d’une restauration sous la direction de l’architecte en chef des Monuments Historiques Mr Jantzen. En 1983 C. Di Matteo, inspecteur des Monuments Historiques, demande leur restauration. En 1989, un devis est établi dans ce but par Mr Hisao Takahashi, conservateur-restaurateur. En 1990 et 1991, deux campagnes de restauration se succèdent et permettent de redonner vie aux peintures médiévales. Des panneaux informatifs installés dans la nef présentent le processus de restauration des peintures murales. Ils sont l’œuvre de l’association [http://www.pacob.net/ P.A.C.O.B] (Patrimoines, Ambiances et Couleurs de Bourgogne). Plusieurs motifs apparaissent dans le chœur et l’abside : faux-appareil dans l’ébrasement des fenêtres, avec fleurettes, joint jaune et liseret rouge ; damier garni de croix rouges et noires dans la voûte de l’abside, avec frise de motifs triangulaires rouges sur fond ocre jaune à la base ; faux-appareil avec joints blancs sur fond rosé sur les pilastres ; scènes figurées dans l’abside, neuf personnages (apôtres).
 
L’église de Cray est aujourd’hui régulièrement entretenue. En 2020, un projet de rénovation de la toiture est avancé, pour contrer les infiltrations d’eau.
 
=== Description architecturale ===
<center>
19 471
modifications

Menu de navigation