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Chapelle des Arts à Montbellet

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Historique
=== Historique ===
Le hameau de Saint-Oyen fait partie du village de [[Montbellet]]. C’est une zone de peuplement très ancienne. Des outils remontant au paléolithique supérieur et au néolithique ont notamment été ramassés dans la carrière de Saint-Oyen<ref>GAM Info, groupement archéologique du Mâconnais, 1974, n°4, pp. 9-10</ref>. D’importants vestiges gallo-romains ont également été mis au jour sur le territoire de la commune et près du hameau : restes de ''villae'', poteries, objets divers…Au IXe siècle, des terres dont fait partie le hameau de Saint-Oyen sont données à l’abbaye de Saint-Claude<ref>Ermitage fondé au Ve siècle par saint Romain et saint Lupicin, transformé en un monastère à proprement parler vers l’an 500 par saint Oyand. Historique de l’abbaye : [https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Claude Abbaye de Saint-Claude] </ref>, dans le Jura, par le moine Otton, Comte de Vienne et de Mâcon, son épouse Adalsinde et leur fils le moine Amblard. L’abbaye construit un premier lieu de culte, centre d’un petit ermitage, qui est dédié à saint Oyen, quatrième abbé de l’abbaye du Jura. Cet édifice est cité au début du Xe siècle dans la charte 359 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon : ''Ecclesia Sancti-Eugendi supra fluvium qui vocatur Borbontia''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Un conflit entre les moines de l’abbaye et les chanoines de Mâcon y est alors réglé. Cet ermitage se transforme peu à peu en un véritable prieuré, autour duquel se développe la hameau en rassemblant hommes et activités. En 1792, alors que le prieuré n’existe déjà plus, la commune de Saint-Oyen est réunie à celle de Montbellet. Cette dernière se développe considérablement au XIXe siècle, notamment grâce au commerce et au transport de population rendus possibles par l’extension des voies de communication (et grâce notamment à la construction d’un pont suspendu). Montbellet est dès lors une vaste commune divisée en hameaux et qui s’étend des premières collines du Mâconnais à la Saône. Elle est traversée par la Bourbonne. En 2008, Montbellet a organisé le jumelage des quatre villages Suisse, Italien, Savoyard et Mâconnais qui portent le nom de Saint-Oyen, en l’honneur du 4ème abbé de l’abbaye de Saint-Claude.
 
La chapelle de Saint-Oyen est un édifice entièrement roman qui semble dater du XIIe siècle, probablement construite une fois que le prieuré de Saint-Oyen est déjà bien développé. Cette église prieurale se compose d’une nef unique charpentée, d’un clocher carré à deux niveaux sur une travée voûtée en berceau brisé, d’une travée de chœur et d’une abside, toutes deux plafonnées. Ces dernières devaient à l’origine être voûtées, vu les contreforts épais présents à l’extérieur. A la même époque (1119), le hameau voisin de Mercey devient une possession des Templiers, qui y installent une Commanderie. Les terres de Saint-Oyen se retrouvent donc au cœur d’une zone géographique aux influences et autorités multiples : moines de Saint-Claude, Templiers, chanoines de Mâcon, seigneurs laïcs. En 1285, une bulle papale d’Innocent IV confirme la pleine possession des terres et biens de Saint-Oyen et Montbellet par l’abbaye de Saint-Claude, et donc des édifices qui s’y trouvent : la chapelle de Saint-Oyen et l’église Saint-Didier à Montbellet. C’est de cette époque que semble dater une première reprise de la chapelle de Saint-Oyen. Les baies gothiques du clocher et la porte sud semblent appartenir à cette restauration.
 
Par la suite, le prieuré de Saint-Oyen est cité aux XIVe et XVIe siècles, dans deux pouillés. Il existe donc toujours à cette époque, et semble plutôt prospère, notamment grâce à sa situation géographique privilégiée, entre deux grandes voies de communication, la route et la Saône<ref>Historique de l’association. </ref>. Le prieuré rassemble la population et toutes sortes d’activités : artisans, commerces, élevages et cultures. Le prieuré semble avoir conservé une certaine indépendance au milieu des terres aux propriétaires variés. Au XIVe siècle, la Commanderie de Mercey passe aux mains des Chevaliers de Malte (ordre hospitalier), après le procès des chevaliers du Temple. Au XVIe siècle, les Guerres de Religion font de nombreux dommages dans la région, y compris sur les terres de Montbellet. Il est probable que le prieuré de Saint-Oyen soit impacté par ces troubles, et c’est peut-être à la suite de ces évènements que le prieuré cesse d’exister<ref>Cela ne serait pas un exemple isolé dans la région : c’est notamment ce qu’il se passe au [https://wiki-macon-sud-bourgogne.fr/index.php?title=Eglise_Sainte-Marie-Madeleine_%C3%A0_Le_Villars Villars] où sont installées des moniales, contraintes de fuir. </ref>. Lorsque la Révolution éclate, la seigneurie de Saint-Oyen est déjà aliénée<ref>Rigault, cite Léonce Lex. </ref>.
 
A cette époque, la chapelle de Saint-Oyen est déjà dans un état précaire. En 1792, la commune de Saint-Oyen est unie à celle de Montbellet. La chapelle est vendue comme bien national en 1796 à Mr Landolphe, riche propriétaire local, pour 2196 francs. Elle est ensuite acquise par une quarantaine d’habitants de Saint-Oyen, afin d’éviter sa destruction. En 1819-1820, quelques travaux urgents sont effectués sur l’édifice, suivant le devis de Mr Delorme<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>, avec l’idée de rendre l’édifice au culte. C’est peut-être à cette occasion qu’est ajoutée la sacristie accolée à l’abside. Celle-ci apparaît en tout cas déjà sur le plan cadastral de 1839. En 1844, les propriétaires ne pouvant pas assumer le coût des rénovations nécessaires à la sauvegarde de l’édifice, la chapelle est cédée à la commune de Montbellet par acte du 16 juin 1844 signé Noirot, notaire à [[Lugny]]<ref>David, Jacques. </ref>. Cette même année, l’architecte Berthier, de Mâcon, dresse les plans et le devis pour la restauration de l’édifice. Il chiffre les travaux nécessaires à 3500 francs<ref>Oursel</ref>.
 
En 1846, la réparation de la toiture, à l’époque en laves, devient urgente. En 1848, Michel Delorme, maître-maçon à Saint-Oyen, est chargé des travaux de restauration de la toiture de la nef et du porche, et de la reprise du dallage de l’édifice<ref>Ibidem</ref>. Quelques temps après, le porche est finalement supprimé. La tourelle d’escalier au nord de la nef est également ajoutée, la façade reprise, et les baies de la nef sont élargies. Le montant des travaux s’élève finalement à 4300 francs. La chapelle n’est cependant pas utilisée, puisque c’est l’église Saint-Didier de Montbellet qui accueille le culte. La chapelle de Saint-Oyen entame alors une lente dégradation, et n’est que peu entretenue.
Dans les années 1980, la municipalité projette finalement de réhabiliter l’édifice. Une longue restauration est engagée, qui se poursuit jusque dans les années 2000 : les toits sont refaits (en tuiles, moins fragiles que les laves), l’intérieur est consolidé et restauré (les murs sont décapés, la charpente est dégagée, le mobilier pour la plupart vidé, les décors modernes supprimés), la cloche automatisée, et les abords de l’édifice sont aménagés avec soin<ref>L’inventaire du couple Oursel contient des photos de l’édifice prises dans les années 1970 et qui permettent d’apprécier les restaurations effectuées. Le blog de la Bourgogne Romane permet également de visualiser les derniers travaux réalisés. </ref>. Dès 1990, la chapelle des Arts devient une salle d’exposition pour tous types d’artistes. Elle accueille également des concerts et permet d’animer le hameau et la commune. La chapelle fait désormais l’objet d’un soin attentif et propose chaque année un riche programme culturel.
 
*''Saint Oyen :''
 
''Nom du quatrième abbé de l’abbaye Saint-Claude, l'abbé Oyand (ou Eugendus) qui transforme vers l'an 500 la fondation des Pères du Jura (saint Romain et saint Lupicin, fondateurs de l’ermitage dans le Jura) en vrai monastère et qui accroît le rayonnement du monastère à partir de la fin du Ve siècle. ''
 
=== Description architecturale ===
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