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Eglise Saint-Pierre à Chissey-les-Mâcon

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Historique
=== Historique ===
Le village de Chissey-lès-Mâcon se trouve à l’emplacement d’un site fortifié très ancien. Un grand quadrilatère de la protohistoire, formé par des fossés, a notamment été repéré lors de prospections aériennes<ref>François Cognot, in "GAM Infos", Groupement archéologique du Mâconnais, 1991 - n° 3-4, p. 19</ref>. De nombreux vestiges gallo-romains ont également été découverts sur le territoire de la commune : ''villa'' romaine, au bourg près de l’église, comportant un important pavage ; vestiges de constructions munies d’un système de chauffage de type hypocauste ; tombeaux ; aqueducs… Le village est cité pour la première fois au Xe siècle, dans plusieurs chartes successives de l’abbaye de Cluny<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref> : ''Chissiaco villa'' (926), ''In pago Matisconensi, in agro Chisiaco'' (950), ''In agro Chesiacensi'' (973)…Il est ensuite mentionné de nombreuses fois au fil des siècles, son toponyme évoluant peu à peu vers « Chissey », pour finalement adopter la version actuelle de Chissey-lès-Mâcon à la fin du XIXe siècle<ref>Ibidem</ref>. En 1826, les communes de Lys et de Prayes sont réunies à celle de Chissey. Ces trois territoires devenu un rassemblent un patrimoine naturel, culturel et architectural important. Au hameau de Lys, l’église Notre-Dame est un bel exemple d’architecture romane. Le village compte également de nombreuses maisons rurales de caractère, des maisons seigneuriales, des lavoirs, des moulins… Chissey-lès-Mâcon mêle bocage et forêt domaniale (à cheval sur deux communes), la forêt des Grisons, composée de feuillus et de conifères. Le village vit majoritairement de l’élevage.
 
Un édifice cultuel primitif dédié à saint Pierre est cité à Chissey dès 926 : ''Chissiaco villa…, atria Sancti-Petri''<ref>Ibidem</ref>. Il est de nouveau mentionné au milieu du XIe siècle, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''Ecclesiam de Chisciaco in honore beati Petri dicatam''. Toutefois, l’église actuelle est vraisemblablement plutôt une reconstruction romane postérieure. L’édifice semble ainsi avoir été construit au XIIe siècle, en plusieurs phases. Elle est alors le centre de la paroisse de Chissey et à la collation du chapitre cathédral de Mâcon, qui partageait la seigneurie avec l’abbaye de Cluny. L’église construite au XIIe siècle suit alors un plan simple, assez typique des édifices romans de la région : une nef unique rectangulaire, une travée sous un clocher carré<ref>Le clocher est d’ailleurs semblable à celui de l’église de Chazelle. </ref>, et une abside. Elle présente un bel exemple de décor roman : chapiteaux sculptés dans la nef et sur le portail latéral, arcades murales, bandes et arcatures lombardes du clocher…
 
Ce qu’il advient de l’édifice dans les siècles qui suivent sa construction est méconnu. En 1675, une visite pastorale est effectué à Chissey par l’archiprêtre de Vérizet. Claude Ducher est alors le curé de la paroisse. Le rapport de la visite fait notamment état d’un édifice dont le chœur est ouvert aux vents et qui doit donc être rénové<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. En 1692, lors d’une nouvelle visite, les travaux nécessaires ont été effectués. En 1705, une autre visite mentionne deux autels, un dédié à saint Blaise, l’autre à sainte Anne. Vers 1760, des travaux de rénovations sont réalisés sur l’église sur l’initiative du curé Louis Perrichon<ref>Etude préalable de Frédéric Didier. </ref>. Ils consistent majoritairement en une amélioration et une restauration du mobilier, ainsi que d’une rénovation intérieure de l’édifice.
 
A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, l’église Saint-Pierre est vraisemblablement peu entretenue. En 1843, une délibération municipale avance l’idée de reconstruire entièrement l’église, tant elle est délabrée et jugée trop petite pour accueillir les fidèles de la paroisse. Heureusement, les habitants du hameau de Lys s’y opposent et proposent que l’office soit organisé à l’église Notre-Dame, qui est en bon état et possède tout le mobilier nécessaire au culte. En 1848, L’église Saint-Pierre est dessinée par Rousselot, inspecteur des Forêts<ref>Volume conservé à l'Académie de Mâcon.</ref>. Sur le dessin, on y voit quatre larges arcs-boutants aux quatre coins de la nef romane.
[[Fichier:ChisseyEgliseDessin1848.jpg |thumb|left|350px|Dessin de l'église en 1848, par Rousselot ©Document de la mairie]]
 
En 1853, des plans et devis sont dressés par l’architecte Berthier pour la restauration et l’agrandissement de l’église Saint-Pierre. Le devis initial s’élève alors à 15 235.23 francs<ref>Etude préalable de Frédéric Didier </ref> et est accepté par la municipalité en décembre. En 1854, les travaux sont confiés à Joseph Robin. L’église est entièrement restaurée, l’abside romane est supprimée, et un bloc occidental moderne est accolé à la façade d’origine qui disparaît donc. La construction moderne comprend un large transept, une travée de chœur flanquée d’une sacristie, et une abside. L’orientation du chœur de l’église est dès lors inversée, et on pénètre dans l’édifice par un portail néo-roman, à l’est, à l’emplacement de l’abside romane disparue. Le devis original est revu à la hausse, car les fondations doivent être creusées plus profondément, et car les matériaux finalement choisis (moellons piqués) sont plus onéreux que ceux initialement prévus.
 
En 1866, la cloche est refondue par M. Dutot, Jérôme et Cie, fondeurs à Paris<ref>Oursel</ref>. Les autels sont également restaurés. Vers 1873, c’est au tour du beffroi d’être rénové. Les travaux sont confiés à Mr Béranger, menuisier<ref>Etude préalable de Frédéric Didier </ref>. En 1908, l’église du hameau de Prayes, qui remontait en partie à l’époque carolingienne (chevet à fond plat) et à l’époque romane, est détruite afin de dégager un carrefour. L’église de Chissey récupère deux cuves baptismales en pierre qu’elle abritait, datant du Xe siècle.
 
En 1927, l’église Saint-Pierre est inscrite au titre des Monuments Historiques. Vers 1934, d’importants travaux de consolidation sont réalisés sur l’église<ref>Ibidem</ref>, probablement grâce aux subventions allouées aux monuments protégés. Ces travaux concernent principalement les maçonneries et les toitures. Suite à ces réparation, l’édifice roman (nef et clocher) est classé Monument Historique. En 1970, les enduits intérieurs sont décapés, les pierres rejointoyées avec de la chaux blanche et du sable jaune. L’année suivante, la toiture est débroussaillée et nettoyée. La voûte et le badigeon sont également nettoyés. En 1982, le côté nord de la toiture est repris (laves), ainsi que les tuiles creuses. Une corniche est également remplacée. En 1985, une réfection de la maçonnerie du clocher est entreprise.
 
Au début des années 2000, et malgré ces différentes rénovations, l’église est de nouveau menacée. Des morceaux du clocher tombent, les toitures fuient et créent des infiltrations d’eau. En 2002, une étude préalable est commandée par la mairie à l’architecte en chef des Monuments Historiques Frédéric Didier, en prévision d’une restauration générale de l’édifice. Le projet prévoit la réparation du clocher, la réfection des couvertures et des vitraux, le rejointoiement et l’assèchement des maçonneries, une remise en valeur intérieure. Finalement, les travaux sont réalisés petit à petit. En 2009, la couverture de la nef est reprise. En 2019-2020, c’est autour du clocher d’être entièrement restauré et consolidé. Dès 2018, des concerts ont été organisés pour financer une partie des travaux, dont le reliquat à charge de la commune s’élève à 70 000 euros. Une collecte de fonds est également organisée grâce à la Fondation du Patrimoine.
 
*'''Saint Pierre, biographie rédigée par la Pastorale du tourisme 71 :'''
 
''« Apôtre du Christ et premier pape (1er siècle). Fils de Yonas et frère d’André, il fut le témoin direct qui a partagé la vie du Christ. Galiléen, reconnu par son accent, il est pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Il reçoit l’appel du Christ : « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » Simon laisse ses filets et reçoit de l’Esprit-Saint la révélation du « mystère caché depuis la fondation du monde » : « Tu es Christ le Fils du Dieu vivant. » Il renie son maître quand celui-ci est arrêté mais il revient vers lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Pierre reçoit la charge de premier pape de l’Eglise. Il mourra crucifié la tête en bas sous l’Empereur Néron. Il est inhumé en 64 à Rome, près de la voie triomphale (Vatican). Il est souvent fêté avec Saint Paul, les deux « piliers » de l’Eglise. L’iconographie le représente souvent avec les deux clés du Royaume de Dieu. »''
 
=== Description architecturale ===
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