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Eglise Saint-Antoine à Laizé

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'''L’église Saint-Antoine''' à [[Laizé]], anciennement Saint-Sulpice, est située dans le département de la Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté. Il s’agit d’une église paroissiale et prieurale, dont la construction, en plusieurs campagnes, remonte à l’époque romane. Son abside et son clocher seraient ainsi antérieurs à 1030 (fin Xe ou début XIe), tandis que le reste de l’édifice daterait du XIe ou du XIIe siècle. L’église a été profondément remaniée au XIXe siècle, ce qui a fait disparaître de nombreux traits de l’architecture romane. Néanmoins, elle demeure une exception régionale et un objet de curiosité par bien des aspects : son orientation non-conventionnelle au sud-est, son clocher qui repose directement sur l’abside et est coiffé d’une fortification en bois, ou encore son chœur dissymétrique.
[[Fichier:Laizé2.jpg|thumb|right|Eglise Saint-Antoine]]
L’ancienneté de la zone de peuplement correspondant à Laizé est attestée par la présence de nombreux vestiges gallo-romains : ateliers de sidérurgistes, fours de potiers, restes de constructions, inscription funéraire du deuxième siècle<ref>Guerreau, Alain, ''Notes d’observation sur l’église de Laizé'', 2017.</ref>. Par ailleurs, l’ancienne voie romaine reliant Mâcon à Autun traverse le village selon un axe sud-nord. Laizé est mentionné pour la première fois sous le nom de ''villa Lasiaco''<ref>La forme la plus proche du nom actuel, Laisey, apparaît en 1435.</ref> vers 920 dans une charte de Cluny (C138) : l’abbaye reçoit à ce moment-là une partie du clos. L’église Saint-Antoine, alors sous le vocable de Saint-Sulpice, est également mentionnée dans une charte (C768), comme partie intégrante d’un ensemble de 10 manses et de 13 serfs donné par le comte Létaud de Mâcon à l’abbé Odilon en 950. Du milieu du Xe siècle jusqu’au début du XIe se succèdent ensuite les chartes, montrant ainsi l’importance du lieu et la convoitise qu’il suscite. Elles rendent compte de dons successifs du même domaine à l’abbé Odilon. Ces terres sont alors vraisemblablement usurpées plusieurs fois et récupérées par l’abbé, qui tente d’en faire un ensemble fort et pérenne.
L’historique de l’église est comme souvent assez incertain. Si les analyses archéologiques permettent de faire remonter l’abside et le clocher à la fin du Xe siècle ou au tout début du XIe, les reprises successives de l’architecture laissent penser que le village a connu de nombreuses péripéties à cette époque. Au Xe siècle, Cluny fait de l’église Saint-Sulpice installe à Laizé un doyenné, qui prend par la suite une grande importance au sein de son organisation. L’église serait alors construite sur l’emplacement d’un édifice antérieur. Située sur la pente nord-ouest d’un éperon calcaire près de la Mouge, l’église est de ce fait orientée au sud-est<ref>Guerreau</ref>. Le doyenné se trouve quant à lui à 80 mètres à l’est de cet emplacement. Les moines demeurent à Laizé pendant plusieurs siècles, et laissent leur empreinte sur le paysage local, notamment avec le Château de la Tour et son tinailler. L’église quant à elle continue d’être celle du village, tout en étant liée au doyenné.
C’est probablement ce lien qui motive la profonde réfection de l’église au XVe siècle. Laizé vit alors une période quelque peu chaotique, comme en témoigne en 1471 l’incendie du château et des autres bâtiments du doyenné<ref>Fascicule de la mairie</ref>. Il se peut que l’église ait elle aussi été endommagée à ce moment-là. Toujours est-il que de grands travaux sont entrepris, notamment au niveau du clocher, qui est fortifié avec l’ajout d’une galerie d’observation au beffroi. Il semble donc qu’une menace réelle plane sur le village et sa population, qui a besoin de pouvoir organiser sa défense. C’est peut-être à ce moment-là que l’église prend le vocable de Saint-Antoine<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental : rapport des propos de Mgr Rameau</ref>, lorsqu’elle redevient simplement paroissiale. C’est en tout cas ce qu’avance Monseigneur Rameau<ref>Rameau, ''Les paroisses de l’ancien diocèse de Mâcon''</ref>, qui identifie le premier curé de l’église sous le nom de Guillaume Nobelot, en 1454.
En 1675 et 1693, l’église est visitée par l’archiprêtre de Vérizet<ref>Oursel</ref>, qui dresse un constat assez mitigé du bâtiment, qui n’est alors pas dans un état catastrophique, mais qui ne possède pas non plus d’ornements ni de traits remarquables. Aux XVIe et XVIIe siècles, seul le mobilier et les cloches semblent avoir évolué. En 1750, le hourd du clocher est mis en place, puis rénové en 1832<ref>Fascicule de présentation (basé sur rapport de datation des bois du clocher, remis en 2014)</ref>. Le XIXe siècle est beaucoup plus riche en rénovations. Le constat alarmant de l’architecte Fleury Falconnet de Lyon présente en 1834 une église « dans un état déplorable », « une des plus pitoyables églises du département ». Ce jugement entraîne alors une vague de rénovations et de modifications importantes dans les années 1840. Au début du XXe siècle, seules la charpente (1912) et la couverture (1913) de l’église nécessitent restauration, ainsi que le clocher (1928). Depuis les années 70, l’église Saint-Antoine est fréquemment rénovée et entretenue par la commune et l’association en charge de sa sauvegarde.
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