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Eglise Saint-Vincent à Sologny

8 971 octets ajoutés, 11 décembre 2019 à 12:34
Historique
=== Historique ===
Le village de Sologny a des origines très anciennes. On a ainsi retrouvé des matériaux de l’Aurignacien moyen (Paléolithique supérieur) et de l’époque gallo-romaine sur le territoire de la commune (Grotte des Furtins ). Par ailleurs, de nombreuses sépultures mérovingiennes ont également été mises au jour dans différents hameaux de la commune, tout comme des maçonneries antiques et des tuiles romaines . La première mention de Sologny date du IXe siècle (864-873), dans la charte 407 du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : In villa Soloniaco . La localité est par la suite citée de nombreuses fois du IXe au XIIe siècle, dans les cartulaires de Cluny et de Saint-Vincent de Mâcon. Tenu par des vassaux laïques de Cluny et desservi par les moines , c’est un territoire historiquement très disputé entre les abbés de Cluny, les évêques de Mâcon et les seigneurs de Berzé. Au Moyen-Age, le village vit donc dans l’instabilité et la tension. Au XVe siècle, le toponyme se fixe sur Sologny (avec toutefois quelques variations d’orthographe).
 
L’église Saint-Vincent est un bon exemple de l’instabilité du territoire. Trois édifices se sont ainsi succédé à l’emplacement de l’église actuelle, et l’architecture de cette dernière soulève quelques questionnements. Un premier édifice est déjà mentionné au IXe siècle dans la charte 407 de Saint-Vincent de Mâcon : Ecclesiam Sancti-Vincentii… in villa… Suliniaco . Ce texte nous apprend que l’évêque Bernold a accordé au prêtre Grunrin de construire une église au village de Sologny , à la collation du collation chapitre cathédral de Saint-Vincent de Mâcon. Celle-ci doit être dédiée à saint Vincent et érigée en paroisse peu après.
 
Au Xe siècle (943-952), un deuxième édifice est cité dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon : In pago Matiscensi… ecclesiam Sancti-Vicentii in Sologniaco villa . A cette époque, l’évêque Maimbod inaugure une nouvelle église venant remplacer la précédente, détruite par une montée d’eau subite. Au XIIe siècle, un troisième édifice est vraisemblablement construit, de style roman, dont il reste aujourd’hui la travée de chœur (bien plus haute que d’ordinaire dans les édifices romans) et l’abside . Le clocher est quant à lui construit un peu après au cours du même siècle, à un emplacement assez inhabituel : il flanque la travée de chœur au sud.
 
Cette configuration architecturale est inédite dans la région, et semble être une persistance carolingienne . A cette époque, il était usuel de trouver des transepts massifs et affirmés, flanqués de deux tours l’une en face de l’autre, semblables à de larges tours de guet. On retrouve notamment cette persistance carolingienne dans l’église Saint-Pierre à Champagne (Ardèche) et dans l’église Saint-Theudère à Saint-Chef (Isère). Pour ces deux exemples, le transept est haut et massif, flanqué de deux larges tours. Ce sont par ailleurs des édifices majeurs : église-forteresse pour Champagne, et église abbatiale pour Saint-Chef. Leur construction a donc été influencée par les luttes de pouvoir entre les autorités locales.
 
Or, on sait que le territoire de Sologny était très disputé. La logique voudrait donc que la construction d’un édifice cultuel ait été l’occasion de la réaffirmation de l’autorité et du pouvoir des évêques sur la région. L’architecture choisie serait donc plus imposante qu’humble. On peut alors imaginer que pour la reconstruction du XIIe siècle, on ait envisagé de reprendre à l’identique le plan de l’édifice précédent, de type carolingien, mais que pour une raison inconnue (manque de moyens, volonté ecclésiastique…) le projet n’ait pas été terminé ou ait été simplifié. Le massif architectural que l’on voit aujourd’hui encore au-dessus de la travée de chœur serait donc l’espace devant à l’origine relier les deux tours. Cette théorie expliquerait la position du clocher, mais également son profil barlong massif de tour de guet, alors que les églises romanes de la région ont pour la plupart des clochers carrés plus modestes.
 
Ce qu’il advient de l’église au cours des siècles suivants est incertain, puisque peu de documents ont été conservés à son sujet. Néanmoins, l’architecture de l’édifice apporte de nombreuses informations sur son évolution. Vers 1308, la Parrochia de Solengniaco est citée. C’est visiblement de cette époque (XIVe siècle) que datent les peintures murales de l’abside. On y reconnaît notamment un Christ en Majesté dans une mandorle, entouré du tétramorphe (symboles des quatre évangélistes). D’autres registres plus ou moins conservés sont également visibles .
 
En 1675, une visite pastorale rapporte que la nef est « non-vitrée et le chœur pavé de grandes tombes » . Au XVIIe siècle, une première restauration est réalisée, peut-être à la suite de cette visite. La nef est remaniée (voire reconstruite) et l’édifice entièrement enduit d’un badigeon blanc . Au XVIIIe siècle, plusieurs réparations sont faites. En 1752, le beffroi du clocher est construit afin d’accueillir la cloche offerte par la veuve d’Aymé Gabriel Michon de Pierreclau. En 1776, un plan de l’église est dressé par l’architecte Barjaud en vue d’une rénovation, sur lequel il indique les parties abîmées. Vers 1780, des travaux sont donc réalisés. Le mur sud de la nef est reconstruit , de larges baies sont percées dans le mur nord, et les chapelles latérales sont construites. C’est à cette occasion qu’a lieu le « blanchissage » de l’église : deux badigeons clairs viennent recouvrir les murs .
 
Au XIXe siècle, l’église de Sologny fait l’objet de plusieurs restaurations. En 1817, une reconnaissance de travaux est rédigée. Elle fait état de réparations exécutées par François Lardet, charpentier à Saint-Sorlin . En août 1836, Mr Corceret, ancien architecte à Mâcon et résident de Bussières, établit un devis pour des travaux futurs. Ceux-ci sont réalisés et terminés en 1838. Ils permettent la construction d’une nouvelle sacristie au nord de la travée de chœur , ainsi que la réparation des voûtes du chœur et de la chapelle nord, qui étaient prêtes à s’effondrer. En 1851, une nouvelle restauration a lieu. Elle comprend la reprise de la façade et de son portail, la réfection de l’accès latéral, et la pose d’un décor sur plâtre. L’intérieur de l’édifice est recouvert de plusieurs couches de badigeon . La tribune qui couvre la première travée de la nef date peut-être aussi de ces travaux. En 1876, l’architecte Pinchard (Mâcon) est chargé de réaliser les plans et le devis estimatif pour la réfection et l’ameublement de la sacristie. Ces travaux sont réalisés pour un prix de 1300 francs .
 
Au cours du XXe siècle, l’église de Sologny est régulièrement entretenue. Le siècle commence cependant mal, puisque l’édifice est dans un état désastreux, le plafond de la nef s’étant notamment en partie effondré. En réaction, elle est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1930. A la suite de cette protection, des travaux sont réalisés entre 1931 et 1934 grâce notamment aux subventions de l’état. Ils concernent notamment la toiture de l’édifice : on remplace les laves par des tuiles. Un décor au pochoir sur plâtre est réalisé sur tout l’intérieur de l’église.
 
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[[Fichier:SolognyCartePostale5.jpg|450px|Carte postale ancienne, collection privée]]
[[Fichier:SolognyCartePostale2.jpg|450px|Carte postale ancienne, collection privée]]
 
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Ces ornements ne seront cependant pas conservés très longtemps. De 1989 à 1993, une restauration globale de l’édifice a en effet lieu. Elle porte sur les maçonneries et les charpentes, et prévoit notamment le retour d’une couverture en laves et la suppression du plafond de la nef masquant la charpente. Ce sont des travaux importants, et la commune obtient pour les réaliser une subvention de 100 000 francs de la part de la Sauvegarde de l’Art français. C’est à cette occasion que sont découvertes les peintures murales du chœur : un ensemble gothique sur l’abside (XIVe siècle) et deux litres funéraires (XVIIe et XVIIIe siècles) sur la travée de chœur.
 
De 1995 à 2001, la restauration et la mise en valeur de ces peintures est organisée par l’association PACoB (Patrimoine Ambiances et Couleurs de Bourgogne). Le dégagement et la restauration des peintures sont effectués par des bénévoles sous la forme de plusieurs stages Rempart, sous la direction de Françoise Gaston et Laurence Blondaux , restauratrice professionnelle . Depuis, l’église et son décor sont régulièrement entretenus. La dernière rénovation date de 2016 et a porté sur la toiture de laves.
 
=== Description architecturale ===
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