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Vieux Clocher de Saint-Martin-Belle-Roche

7 369 octets ajoutés, 15 janvier 2020 à 13:26
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Saint-Martin-Belle-Roche]] a des origines très anciennes. Des traces de peuplement remontant à près de 40 000 ans ont ainsi été repérées sur le territoire de la commune<ref>Site de l’association Saint Martin Belle Pierre</ref>. Les vestiges d’une villa gallo-romaine ont également été découverts au XIXe siècle. La première mention des lieux remonte au tout début du IXe siècle (vers 801) sous le nom de « Diviacum » et est faite dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''Diviacum cum ecclesia Sancti-Martini''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Au XIIIe siècle, le village prend le nom de Senozan (''Senausano''<ref>Ibidem</ref>) puis Saint-Martin-de-Senozan. En 1894, le toponyme actuel de Saint-Martin-Belle-Roche<ref>Pendant la période révolutionnaire, le village se nommait « Belle Roche ».</ref> est adopté par décret. C’est un petit village rural qui vit majoritairement d’une agriculture diversifiée (élevage, cultures, vignes...), et de l’exploitation de la carrière et de l’usine de production de lait en poudre.
 
Un premier édifice est mentionné sur le territoire de la commune dès le début du IXe siècle : ''Ecclesia Sancti-Martini''<ref>Rigault</ref>. De ce premier lieu de culte, il ne reste rien. Au Xe ou XIe siècle, on retrouve un autre édifice, sous le même vocable : ''Ecclesia Sancti-Martini que est constructa in pago Matisconensi, in agro Potiacensi, in villa Diviaco''<ref>Ibidel</ref>. L’édifice qui subsiste aujourd'hui appartient vraisemblablement à cette construction. C'est en tout cas suggéré par le décor de bandes et arcature lombardes très irrégulières présent sur l’abside et sur le niveau inférieur du clocher, typique du premier art roman. L’église Saint-Martin est dès sa fondation et jusqu'au XIXe siècle le centre de la paroisse de Senozan, et est à la collation de l’évêque de Mâcon. La paroisse est mentionnée pour la première fois au XIIIe siècle : ''Parrochia Sancti-Martini de Senausano''<ref>Ibidem</ref>.
 
L’église du Xe siècle se compose à l’origine d’une nef unique rectangulaire (de 6.20m de largeur et 21m de long<ref>Panneau d’information sur place</ref>) et d’une travée sous un clocher carré, suivies d’une travée droite et d’une abside. C’est là le plan habituel des petits édifices romans de la région. Au XIIe siècle, une première reprise de l’édifice a vraisemblablement lieu, et concerne notamment le niveau supérieur du clocher, ajouté ou reconstruit en cette occasion. Plusieurs restaurations de l’édifice sont effectuées au fil des siècles, à des dates inconnues. Elles touchent en particulier le clocher et les baies de l’édifice, qui sont élargies (à l’exception de la baie axiale de l’abside). Une chapelle est également ajoutée au sud de la nef à une date inconnue, tout comme un porche d’entrée.
 
Le XIXe siècle est un tournant décisif dans l’histoire de l’église Saint-Martin. En 1834, le cimetière qui entourait jusqu’alors l’édifice est déplacé en dehors du bourg, afin d’assainir le centre du village et les abords des habitations. Le cimetière est alors installé à La Croix Rabutin<ref>Document de l’association.</ref> et largement agrandi, permettant ainsi de nouvelles inhumations. En 1863, l’église du Xe siècle étant jugée trop petite et vétuste, des plans sont dressés par l’architecte départemental Dominique pour la construction d’une nouvelle église, beaucoup plus vaste<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. Les plans envisagés sont consultables sur le site internet des archives.</ref>. L’ancienne église doit alors être démolie et cédée à l’entrepreneur en charge des travaux, Mr Chevrier, pour « frais de démolition et de déblai de la place »<ref>Oursel cite ici la délibération municipale.</ref>.
 
A partir de 1864, les travaux sont engagés mais sensiblement modifiés par rapport au plan initial : la nouvelle construction est déplacée un peu plus au nord, ce qui permet de conserver le chevet de l’église romane. Seule la nef est supprimée. La cloche que cette dernière abrite est également conservée et reliée à la nouvelle église, dont le beffroi n’a pu être terminé faute de moyens<ref>Oursel</ref>. L’église romane est dès lors appelée Vieux Clocher, pour la distinguer de la nouvelle église, placée sous le vocable de Saint-Martin.
 
Les vestiges de l’ancienne église sont par la suite relativement peu entretenus. En 1942, l’édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques, afin de le protéger. Dans les années 1970, le Vieux Clocher est selon le couple Oursel en partie ruiné. En 1980, quelques travaux d’entretien sont engagés. A cette occasion, la petite cloche de 1713 est enlevée, puisque cassée<ref>Panneau d’information.</ref>. La toiture de l’édifice est également restaurée par Mr Pierre, originaire de [[Clessé]].
 
En 2008, une délibération municipale traite de l’état préoccupant du Vieux Clocher. Un accord est trouvé pour organiser la restauration complète de l’édifice. En 2010, un projet concret de rénovation voit le jour, sous l’impulsion de l’association Saint Martin Belle Pierre, créée dans ce but par les habitants du village. Les travaux se déroulent de 2010 à 2012, en deux phases<ref>Au sujet des travaux, voir :
 
[https://www.youtube.com/watch?v=pv-fzEwZztM : reportage sur la restauration]
[https://www.lejsl.com/edition-de-macon/2012/10/02/les-travaux-du-vieux-clocher-s-achevent] & [https://www.lejsl.com/edition-de-macon/2012/12/02/le-vieux-clocher-a-retrouve-son-eclat] : articles du JSL
</ref>, et sont menés par l’architecte Raphaël Devroey. La première phase prévoit la réfection de la toiture en laves du chevet, qui est réalisée par Mr Jamet, lavier-murailler, ainsi que la restauration de la voûte de la travée sous clocher et la réhabilitation de l’ancien accès au clocher. La maçonnerie extérieure est également reprise par l’entreprise Dufreigne, et un paratonnerre est installé.
 
La deuxième phase des travaux comprend la réfection des façades, la restauration des parois intérieures et du sol en tomettes. Des vitraux sont également installés. Ils sont l’œuvre de Marina Pernet<ref<Document de l’association</ref>. Les peintures murales de l’abside et du chœur sont également restaurées à l’aquarelle réversible. Les enduits des plafonds sont consolidés, et les badigeons à la chaux fixés. Ces travaux sont réalisés par Nelly Cochet (restauratrice du patrimoine) et son équipe de trois restauratrices. Les décors des croix de consécration sont fixés par Marie-Paule Dubois et Cécilia Billaud.
 
Ces travaux sont financés par la municipalité, la D.R.A.C (direction régionale des affaires culturelles) et l’association Saint Martin Belle Pierre. Une levée de fonds est également effectuée via la Fondation du Patrimoine. A la suite de cette restauration générale, des boîtes de vues sont installées sur la façade ouest. Elles permettent aux passants d’admirer les peintures intérieures. Un panneau d’information a également été installé aux abords de l’édifice.
 
=== Description architecturale ===
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