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Eglise Saint-Antoine à Salornay-sur-Guye

7 029 octets ajoutés, 12 mai 2020 à 22:30
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Salornay-sur-Guye]] est une zone de peuplement aux origines anciennes. De nombreux vestiges romains ont ainsi été retrouvés au cours du XIXe siècle sur le territoire de la commune<ref>Article Wikipays, référence au travail de Gabriel Jeanton, ''Le Mâconnais gallo-romain'', tome II, 1926, pp.31-32.</ref> : habitat romain (au cimetière), vases en terre cuite contenant 6000 à 7000 monnaies romaines, deux bracelets d'argent, une cuillère d'argent, deux bagues en or… De même, plusieurs tombes en pierre ont été découvertes sur la pente de la montagne, à l’est de la commune<ref>Article Wikipays, référence à Claude Ragut, ''Statistique'', 1838, p. 298.</ref>. Salornay est mentionné pour la première fois à la fin du IXe siècle : ''In Matisconensi pago… in Salurnensi villa ecclesiam Sancti-Sulpicii''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Le village est par la suite cité de nombreuses fois dans des chartes de l’abbaye de Cluny, aux Xe et XIe siècles : ''in vicaria Salurniacensi'', ''in agro Salorniacense, in villa Salorniago''<ref>Ibidem</ref>… Le toponyme de [[Salornay-sur-Guye]] ne semble s’imposer qu’à la fin du XIVe siècle. Le village est en effet traversé par deux rivières, la Guye et la Gande. Salornay est une commune dynamique et concentre de nombreux commerces et centres d’activité. Plusieurs monuments de caractère y sont visibles : château du XVe siècle, pont médiéval, moulin, croix…
 
Une première église est mentionnée à Salornay dès 873-876, sous le vocable de Saint-Sulpice : ''in Salurnensi villa ecclesiam Sancti-Sulpicii''<ref>Ibidem</ref>. L’édifice actuel correspond cependant en partie à une reconstruction romane postérieure qui pourrait remonter au XIe siècle. A cette époque, une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon rend compte de la donation de l’édifice aux moines de Perrecy-les-Forges. Il est donc vraisemblable que l’église ait été reconstruite peu de temps avant. Elle est dès lors à la collation du prieur de Perrecy, et demeure le centre de la paroisse de Salornay.
 
L’église actuelle ne conserve de l’édifice roman que son clocher et la travée qui le soutient, ainsi que son abside, remaniée à l’époque moderne. L’édifice est aujourd’hui dédié à saint Antoine le Grand<ref>La date du changement de vocable est inconnue.</ref>. Né en Egypte en 251, il se retire dans le désert de la Thébaïde pour échapper à la vie moderne de ses contemporains, qu’il juge impure. Il attire de nombreux disciples qui se retirent dans le désert à ses côtés et suivent son enseignement. Il combat l’arianisme aux côtés de saint Athanase (auteur de son hagiographie).
 
On sait peu de chose sur l’évolution de l’église de Salornay au fil des siècles. Elle est mentionnée dans un pouillé avant 1412 : ''Ecclesia de Salornayo supra Guyam''<ref>Rigault</ref>. En 1630, une chapelle de Notre-Dame-de-Pitié est citée, déjà présente au XVIe siècle, et dont le patronage était à Jean Ligeret chanoine de Mâcon<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. Une chapelle du Rosaire est également citée dans l’aile gauche vers 1645 (auparavant chapelle Sainte-Catherine). La famille de Chardonnay y a son caveau familial, avec fondation de messe dès 1649. A cette époque, l’église comporte également une chapelle à l’entrée au nord de l’ancienne église, dédiée à sainte Anne. L’église comptait de nombreuses fondations de messe, illustrant la ferveur de la population locale. Des inscriptions gothiques conservées dans l’église actuelle témoignent de cette époque.
 
Au XVIIIe siècle, l’église de Salornay a déjà pour annexe l’église de [[Chérizet]]. A la Révolution, le culte est interrompu. Au début du XIXe siècle, l’église doit être rendue au culte et aux fidèles. Cependant, les années et le manque d’entretien ont visiblement laissé l’édifice dans un état précaire. A partir de 1817, un projet de restauration et d’agrandissement de l’’église est donc avancé. Entre 1817 et 1818, l’architecte Roch<ref>Les plans de l’architecte comportent d’ailleurs quelques similitudes avec l’[[Eglise Saint-Thibaud à Flagy]], remaniée à cette époque.</ref>, de Mâcon, se charge des plans et devis. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Daujean, de Cluny, et commencent en 1819. Ceux-ci prévoient notamment la reconstruction de la nef, l’ajout des chapelles (dédiées à saint Antoine et à la Vierge) et de la sacristie au nord, l’agrandissement de celle au sud et la réfection du presbytère. Le mobilier et les ornements de l’église sont également complétés (autel en pierre, confessionnal, bancs, fonts baptismaux, chaire à prêcher…). Les travaux sont réceptionnés en 1821, et deux cloches sont achetées à cette occasion.
 
En 1840, une horloge vient compléter le mobilier récemment acquis. En 1843, des réparations urgentes sont menées sur les toitures de l’édifice (les tuiles et les laves avaient gelé<ref>Document de la mairie</ref>). En 1861, un projet assez radical de modification des parties romanes est avancé par le conseil de la Fabrique : agrandissement du chœur, construction d’un nouveau clocher et acquisition de nouvelles cloches (les précédentes étant endommagées et hors-service depuis plusieurs années)<ref>Oursel</ref>. Finalement, le projet n’est pas réalisé, le conseil municipal s’y étant opposé. Toutefois, trois nouvelles cloches sont commandées en 1865 au fondeur Morel : la cloche principale de 2 333 livres est nommée Antoinette, la seconde de 1 460 livres Marie et la troisième de 753 livres Jeanne, chacune portant le nom de sa marraine<ref>Document de la mairie</ref>. Elles sont bénies e 1866. L’année suivante, un devis de 500 francs est dressé pour consolider le clocher, notamment au niveau de la charpente. En 1877, la fresque qui orne l’abside est réalisée.
 
Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue. En 1954, une horloge électrique est installée, et en 1965 les cloches sont à leur tour électrifiées, le curé ne pouvant plus se charger de leur fonctionnement. En 1986, l’abside et le clocher romans sont restaurés, pour une facture globale de 115 000 francs. La Sauvegarde de l’Art Français subventionne ces travaux à hauteur de 30 000 francs, dédiés à la restauration des toitures en laves. En 1987, Emmanuel Prost, dernier curé de la paroisse, décède. En 1990, une restauration générale de l’intérieur de l’église est menée. La fresque de l’abside est rafraîchie à cette occasion. Les escaliers et les appuis du clocher ont également été repris. Plus récemment, des drains ont été posés autour de l’église afin de résoudre les problèmes d’humidité. En 2019, les enduits intérieurs ont partiellement été repris.
 
=== Description architecturale ===
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