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Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption à Ameugny

8 863 octets ajoutés, 13 décembre 2020 à 23:55
Historique
=== Historique ===
Le village d’[[Ameugny]] est mentionné dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon dès le IXe siècle : ''In pago Matisconense, in agro Agniacense, in villa Amoniaco''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. C’est une zone de peuplement très ancienne, dont le territoire est étendu et complété par deux hameaux : Le Bois Dernier et La Grange-Sercy. Ce dernier, aussi orthographié Cercy ou Sercie<ref>A ne pas confondre avec le village voisin de Sercy, où se trouve un château seigneurial.</ref>, est situé à l’emplacement d’une ''villa'' romaine : la ''villa de Sarceio'' (ou ''Serciaco''). Il se compose alors d’un assemblage d’exploitations agricoles confiées à des familles paysannes par divers seigneurs, laïcs ou religieux. A partir de la fin du Xe siècle, l’abbaye de Cluny tente de récupérer des terres située au hameau de Sercy. Ce n’est cependant que vers 1070-1080 que l’abbaye réussit une première implantation locale importante. A cette date, Jocerand et Bernard, membres de la famille des Gros (d’Uxelles) se font moines et rejoignent l’abbaye. En cette occasion, leur famille cède à Cluny des terres et des hommes « entre la Grosne et la Guye »<ref>GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre, GUERREAU Alain, SALVEQUE Jean-Denis, IMPEY Edward, « Doyennés et granges de l'abbaye de Cluny. Exploitations domaniales et résidences seigneuriales monastiques en Clunisois du XIe au XIVe siècles »</ref>. L’abbaye établit donc un vaste domaine agricole au hameau de Sercy, dont il reste aujourd’hui une grange<ref>[https://wiki-macon-sud-bourgogne.fr/index.php?title=La_Grange_Sercy_%C3%A0_Ameugny Grange Sercy à Ameugny]</ref>. En 1247, les chanoines de Mâcon récupèrent les terres d’Ameugny, bien qu’ils y aient eu des possessions dès le XIe siècle. Par la suite, le village croît rapidement et considérablement, notamment grâce au commerce. Plusieurs domaines et manoirs sont édifiés sur le territoire de la commune. Aujourd’hui<ref>Pour un historique plus détaillé du village, voir : [https://www.ameugny.fr/documents/portal57/hist_ameug_periodes.pdf Ameugny - Site de la commune] </ref>, Ameugny est un petit village dynamique qui compte une grosse centaine d’habitants. Ces derniers s’attachent à animer et à mettre en valeur leur commune, et notamment son patrimoine.
 
L’église d’Ameugny est sous le vocable de Notre-Dame-de-l’Assomption, bien qu’à l’origine simplement nommée Sainte-Marie. C’est un bel édifice roman construit en plusieurs phases. Un premier édifice cultuel est vraisemblablement bâti au début du XIe siècle, par les moines de Cluny. Il n’en reste aujourd’hui que la croisée du transept, et possiblement le clocher qui la surmonte. L’église est dès cette époque le centre de la paroisse d’Ameugny, la ''Parrochia Sancte Marie de Amoniaco (al Cunomaco)''<ref>Rigault</ref>, et à la collation de l’évêque de Mâcon. L’église est en partie reconstruite entre 1167 et 1184, comme l’indique la charte 626 du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, qui rend compte de l’achèvement de la nef et du portail de l’édifice. Cette datation est confirmée par le linteau du portail, ouvrage roman remarquable qui porte la signature du sculpteur, Seguin, tailleur de pierres à Malay, autour de l’inscription LEX DEI VERA EST (la loi de Dieu est vraie) et de la salutation à Marie. L’église est par ailleurs ornée d’un beau décor roman, notamment sur son clocher, qui porte des bandes et arcatures lombardes ainsi que des baies trigéminées sur colonnettes.
 
En 1247, l’église est rattachée au chapitre Saint-Vincent de Mâcon lorsque celui-ci récupère les terres d’Ameugny, à la même époque que l’église de [[Chânes]]<ref>Virey, Jean, ''Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon'', Mâcon, Protat, 1935, 474p.</ref>. Vers 1300, les du Blé, seigneurs de Cormatin, décident de se faire inhumer dans l’église d’Ameugny, siège de leur paroisse (Cormatin n’en est alors pas une)<ref>Document de la mairie</ref>. Au XVe siècle, l’''Ecclesia Ammugniaci''<ref>Rigault</ref> est citée dans un pouillé. A cette époque, la chapelle sud de l’église est ajoutée contre la croisée romane par Raffin de Pommier<ref>Fiche de l'Académie de Mâcon</ref>. Elle est dédiée à Notre-Dame et à tous les saints. Au XVIe siècle, la chapelle nord est construite par les seigneurs d’Uxelles et Cormatin pour y abriter leurs sépultures. Cette chapelle est dédiée à saint Claude et à saint Sébastien<ref>Ibidem</ref>. Ces chapelles de style gothiques sont ornées de culots sculptés et de crédences à accolade. A l’époque de leur construction, des peintures sont également ajoutées dans la nef : il s’agit de représentations de saints évêques et de litres seigneuriales, encore partiellement visibles. Plus largement, l’église est vraisemblablement assez largement restaurée au XVIe siècle, le village ayant été durement touché par les Guerres de Religion.
 
L’abside semble avoir ensuite été reconstruite ou du moins en partie remaniée au XVIIe ou XVIIIe siècle, peut-être en même temps que l’élargissement des baies de la nef. En 1675, une visite pastorale a lieu à Ameugny. Le rapport de cette inspection mentionne que la voûte vient d’être reprise<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. Au début du XIXe siècle, l’église est dans un état de délabrement avancé. En 1812, un budget est donc alloué à la rénovation de l’édifice. En 1815, les travaux sont finalement engagés sur décision du conseil municipal. Cette restauration est particulièrement importante, puisque l’église doit désormais accueillir les fidèles de Taizé et de Chazelle, dont les églises sont devenues de simples succursales. Une vaste rénovation de l’édifice est donc menée, comprenant notamment la réinstallation de dalles funéraires dans le pavage de l’église<ref>Fiche de la Pastorale du Tourisme 71</ref>. Ces travaux sont vraisemblablement complétés vers 1826/1827, comme en témoignent le bénitier encastré et la porte principale en bois portant ces dates. Plus largement, du mobilier est ajouté en même temps que les réparations d’usage.
 
En 1843, l’architecte Berthier visite l’édifice en vue de travaux de restauration. Ceux-ci prévoient de démolir l’escalier d’accès au clocher qui est très lourd et qui affaiblit la toiture, à tel point que l’édifice est menacé par des infiltrations d’eau de plus en plus importantes. Cet escalier doit être remplacé par une simple rampe d’accès avec quelques marches, sur la toiture de l’abside. les travaux sont effectués par le maître-maçon Laumet, suite à sa visite-diagnostic de 1840<ref>Oursel</ref>. D’autres travaux de restauration sont vraisemblablement aussi effectués afin de réparer les dommages causés par les infiltrations d’eau. En 1889, d’autres petites réparations sont faites sur l’édifice, sans qu’on en ait le détail. Il pourrait s’agir de réparations sur la toiture de laves.
 
En 1913, l’église d’Ameugny est classée Monument Historique. En 1981, des fouilles archéologiques ainsi qu’un diagnostic sanitaire sont menés. Les peintures gothiques sont notamment découvertes dans la nef, sous plusieurs couches de badigeons. En 1984, ces découvertes et le mauvais état de l’église depuis plusieurs années déjà poussent les habitants d’Ameugny à s’engager pour la restauration de leur église. Même si l’extérieur de l’édifice a jusqu’alors été entretenu par les Monuments Historiques, l’église nécessite une reprise globale. L’association « les Amis de l’église d’Ameugny » est alors créée par Mr Guy de Surel, afin d’aider à sa restauration et à sa mise en valeur, en partenariat avec la municipalité et les Monuments Historiques. Des devis sont établis à hauteur de 765 000 francs, dont 10% doivent être pris en charge par la commune. Grâce aux nombreuses actions organisées par l’association afin de récolter des fonds, ainsi que grâce à de nombreux dons, la part à charge de la mairie est finalement déjà financée. En 1987, la restauration générale de l’église est donc lancée. Elle comprend un assainissement général de l’édifice ainsi que sa rénovation et sa mise en valeur, notamment grâce à la restauration de son décor<ref>Les peintures gothiques sont notamment restaurées par J. Bourgoin. </ref> et à l’installation de notices de présentation multilingues.
 
L’église fait depuis l’objet d’un soin constant de la part de la municipalité et des habitants du village. Elle est désormais ouverte aux visites.
 
=== Description architecturale ===
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