Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption à Lournand

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L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est située dans la commune de Lournand, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. C'est une église paroissiale romane, anciennement sous le vocable de Sainte-Marie. Un premier édifice est mentionné en ce lieu dès le Xe siècle dans une charte de Cluny. On retrouve l’église au début du XIIe siècle, lorsqu’elle est rendue au chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. De l’époque romane, il subsiste aujourd’hui la travée sous clocher, voûtée d’une coupole sur trompes sur laquelle apparaissent des restes de peinture ancienne, encadrée par quatre arcs en plein cintre. Il est cependant impossible d’avancer une datation concrète pour ces vestiges. Au XIXe siècle, l’église romane est reconstruite. En 1846, l’édifice actuel est édifié, et vers 1860, le clocher moderne dans un style néo-roman. La travée romane devient le porche de la nouvelle église, suivi d’une vaste nef avec bas-côtés, prolongée par une travée de chœur et une abside. En 1888, l’église, déjà éprouvée par le temps, est entièrement rénovée. Elle est depuis régulièrement entretenue. L’édifice est assez dépouillé, ce qui accentue l’impression de volume. L’œil est dès l’entrée attiré par les vitraux représentant saint Pierre et saint Augustin, signés en 1864 par le maître-verrier Pagnon-Déchelette et installés dans l’abside.

Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption (©CEP)

Beschreibung der Kirche (deutsch) 1, 2, 3, 4

Description of the church (english) 1, 2, 3, 4

Adresse Le Parc, 71250 Lournand
Coordonnées GPS 46°27'28.0"N 4°39'00.1"E
Paroisse de rattachement Paroisse Saint Augustin en Nord Clunisois
Protection Monuments Historiques /

Historique

L’église Notre-Dame se trouve dans le village de Lournand. Des vestiges gallo-romains ont été mis au jour sur le territoire de la commune, au hameau de Collonges. Le village est cité pour la première fois à la fin du IXe siècle ou au début du Xe, dans différentes chartes de l’abbaye de Cluny et du chapitre cathédral Saint-Vincent à Mâcon : In pago Matisconense, in agro Rufiacense, in villa Lornant, In agro Marciacense, in villa Lornan[1]. Vers l’an 1000, Lourdon, hameau de Lournand, est désigné comme la première obedentia de l’abbaye de Cluny. Les vestiges de ce doyenné sont encore visibles dans les bois de Lourdon. Le village de Lournand est par la suite mentionné de nombreuses fois dans différents actes et chartes. La seigneurie était à l’abbaye de Cluny. Les anciennes paroisses de Collonges et de Cotte lui étaient unies. En 1793, Cotte est finalement rattachée à la commune de Cortambert.

Un premier édifice cultuel est mentionné à Lournand dès le milieu du Xe siècle, dans une charte de Saint-Vincent : Capellam Sancte-Marie in villa Lornant[2]. A la fin du siècle, l’ecclesia… in honore Beate Marie est donnée en précaire au chanoine Ornard par l’évêque de Mâcon, Lébald. En 1106, l’église Sainte-Marie de Lournand est rendue par les fils de Geoffroi de Cluny au chapitre de Saint-Vincent de Mâcon. Elle est le centre de la paroisse de Lournand. Le curé avait un tiers des dîmes, et le chapitre cathédral les deux autres tiers. L’édifice est par la suite vraisemblablement reconstruit. De cet édifice roman, il ne reste aujourd’hui que l’ancienne travée sous clocher voûtée d’une coupole sur trompes encadrée par quatre arcs profonds.

Ce qu’il advient par la suite de l’église est incertain. Elle apparaît dans un pouillé en 1513 : Ecclesia de Lornanco[3]. La présentation en est au chapitre cathédral jusqu’en 1602. A cette date, une ordonnance de l’évêque de Mâcon, Gaspard Dinet, unit la paroisse de Merzé à celle de Lournand. L’église de Merzé est alors à la nomination de l’évêque de Mâcon. L’église de Lournand est dès lors alternativement à la nomination de l’évêque et du chapitre. Monseigneur Rameau mentionne à cette époque une chapelle saint Blaise, non fondée. En 1675, une visite pastorale décompte 350 communiants, à Lournand comme à Merzé[4]. En 1746, il n’y en a plus que 300. A la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe, l’église passe vraisemblablement sous le vocable de Notre-Dame-de-l’Assomption. Le presbytère est reconstruit.

En 1844, l’édifice roman est dit ruiné, un projet de reconstruction de l’édifice voit donc le jour, mené par l’architecte Jacquelot cadet. Il établit un devis estimatif de 19 846,56 francs approuvé par la commune, à condition que les deux fenêtres figurées sur le plan pour éclairer le chœur soient remplacées par un « ciel ouvert » comme dans l’église de Saint-Vincent de Mâcon[5]. Une vaste nef moderne et une abside sont édifiées à l’emplacement du chœur roman détruit. Les travaux sont menés par Louis Guérin, entrepreneur à Cluny, et sont réceptionnés en janvier 1846. Ils ne comprennent pas la construction du clocher, bâti en 1858 sur la travée sous clocher romane. Les travaux sont également menés par Louis Guérin et réceptionnés en 1860 par M. Belost, maire de la commune. En 1887, un rapport de l’architecte Dulac, de Savianges, fait état du besoin urgent de restauration de l’église, notamment au niveau des toitures, des corniches et du fronton de la façade. L’année suivante, les travaux sont adjugés à P. Guillemin-Brevet, maître-maçon à Lournand. Ils sont financés par la Fabrique (200 francs), la commune (100 francs), l’Etat (400 francs) et le curé de Lournand, Louis Vitteault pour le reste (558,37 francs)[6].

Au XXe siècle, l’église est régulièrement entretenue et restaurée, tout comme actuellement. En 2013, la foudre endommage le clocher, qui est dès lors muet. En 2019, un projet de restauration du clocher et de sa cloche voit le jour[7]. La Fondation du Patrimoine[8] est sollicitée pour ce faire, et permet de récolter les fonds nécessaires. Le projet prévoit : la pose d'une horloge avec programmateur assurant les sonneries, la pose d'un coffret de sécurité et d'un parafoudre, le changement du battant qui est très abîmé, et enfin la pose de huit abat-sons avec protection anti-volatiles.

Description architecturale

GLOSSAIRE : Bourgogne Romane

L’église de Lournand est un vaste et sobre édifice qui se compose d’un clocher-porche (travée romane et clocher moderne), d’une nef avec collatéraux qui commencent dès le porche et se poursuivent contre une travée droite, et d’une abside. L’église est encore entourée de son cimetière et a son chœur orienté vers l’est. La nef moderne a été construite à l’emplacement et au-delà de l’abside romane, comme on le constate par comparaison des plans cadastraux actuels et de 1840.

La façade de l’édifice est extrêmement sobre. Elle se compose d’une partie centrale encadrée par des contreforts peu-saillants et terminée par un fronton triangulaire. Le mur de façade comporte une porte rectangulaire sans style, avec un entablement. Les murs de façade des collatéraux sont nus. Le clocher moderne s’élance au-dessus de la travée romane qui constitue le porche. De plan octogonal, il ne comporte qu’un étage. Chacune de ses faces porte un décor de bandes creusées avec frises d’arcatures au sommet. Ses faces nord, sud, est et ouest sont percées d’une baie géminée chacune, sous une archivolte en plein cintre. Ces baies sont à retombée médiane et latérales sur colonnettes aux chapiteaux sculptés. Le clocher est coiffé d’une flèche à huit pans reposant sur une corniche à modillons nus. La haute et vaste nef suit le clocher et sa travée à l’est. Ses collatéraux sont ouverts de larges baies plein cintre et courent de la travée romane à la travée droite précédant l’abside. Celle-ci est aussi haute que la nef et éclairée par deux larges baies plein cintre. Tout l’édifice est couvert de tuiles, sauf le clocher, en ardoise.

On entre dans l’église Notre-Dame via le clocher-porche. Il s’agit de l’ancienne travée sous clocher romane, voûtée d’une coupole sur trompes sur laquelle on distingues des traces de peintures anciennes, dont une clef de voûte armoriée. Cette travée est encadrée par quatre arcs romans en plein cintre, très profonds. On distingue encore une petite baie murée en plein cintre, à l’est. Une crédence flamboyante avec linteau en accolade surmonté d’une croix se trouve à gauche de la porte d’entrée. La nef de cinq travées est entièrement dallée. La porte d’accès au clocher est ménagée dans son mur de fond. Le vaisseau central de la nef est voûtée d’un berceau plein cintre terminé par une corniche moulurée. Les bas-côtés sont voûtés de compartiments d’arêtes qui retombent sur des pilastres très plats. Le vaisseau central communique avec les collatéraux via de larges arcades en plein cintre reposant sur de grosses colonnes cylindriques. La dernière travée de la nef fait office de travée de chœur, avec autel moderne et chapelles latérales. Elle s’ouvre par un arc en plein cintre sur une travée droite assez étroite et encadrée par des arcs doubleaux de même profil qui retombent sur de fins pilastres. L’abside est voûtée d’un cul-de-four et abrite le maître-autel. Tout le chœur est ceint de stalles en bois et reprend la corniche moulurée de la nef.

Inventaire décor et mobilier

  • Vestiges de peintures anciennes sur la coupole de la travée sous clocher et l’arc d’ouverture : voûte avec décors végétaux et clef armoriée au centre, frise de motifs géométriques sur l’intérieur de l’arc est.
  • Crédence flamboyante avec linteau en accolade surmonté d’une croix et guirlande d’appui extradossée de choux[9] (gauche de la porte d’entrée)
  • Maître-autel en pierre
  • Autel moderne
  • Autels latéraux, avec niches
  • Statues :

Saint Joseph (gauche du grand arc)

Sainte Thérèse de Lisieux (droite du grand arc)

Vierge à l’Enfant, en bois doré (autel latéral gauche)

Saint Jean l’Evangéliste (autel latéral droit)

Christ en croix, XVIIe ou XVIIIe siècle, en bois peint (nef)

Sacré-Cœur (sous l’arc droit du porche)

  • Tableaux :

-Représentation de saint Sébastien, saint Nicolas et la Vierge, XVIIIe-XIXe siècle, toile peinte très abîmée (mur de fond de la nef)

-Assomption de la sainte Vierge (abside)

  • Bénitiers :

-Fonts baptismaux avec vasque en forme de coquillage

-Bénitier sur pied avec cuve circulaire

-Bénitier encastré sur pied-colonne engagé

  • Chaire à prêcher en bois sculpté
  • Confessionnal en bois
  • Vitraux :

-Décor géométrique et floral (nef). Plusieurs commanditaires apparaissent à leurs bases. Quelques-uns de ces vitraux sont endommagés.

-Saint Pierre et saint Augustin, dans l’abside, signés de Pagnon Deschelette, de Lyon, en 1864 (dons de Stanislas Belost et Virginie Aucaigne-Belost).

  • Plaques commémoratives des soldats morts au combat

Rénovations / Etat

  • Rénovations :

XIXe :

1844-1846 : reconstruction de l’église (nef et abside)

1860 : construction du clocher moderne au-dessus de la souche romane

1888 : restauration de l’édifice (notamment toit, corniches, fronton de la façade)

XXe :

Travaux d’entretien

XXIe :

Travaux d’entretien

2019 : projet de restauration du clocher et de la cloche

  • Etat :

L’édifice est en bon état général et est régulièrement entretenu.

  • Classement :

/

Actualités

Pour connaître l’actualité de l’édifice, contacter directement la mairie ou l’association de sauvegarde du patrimoine présente sur la commune.

Visite

L’église de Lournand est d’ordinaire fermée. Pour planifier une visite, contacter directement la mairie.

L’édifice semble accessible aux personnes à mobilité réduite.

Association engagée

  • Lournand Notre Patrimoine :

Association qui œuvre à la sauvegarde et la mise en valeur du petit patrimoine bâti se trouvant sur le territoire de la commune de Lournand.

Présidente : Gisèle PEY REGAD

Tel : 03 85 59 06 75

Mail : prgpho@gmail.com

Iconographie ancienne et récente

Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis
Carte postale ancienne, collection privée de Monsieur Luc Denis


Crédit Photos: CEP

Plans cadastraux

Cadastre actuel, cadastre.gouv

Bibliographie

  • RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.

Sources

  • Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1973 :

Archives départementales de Saône-et-Loire

  • Fiche de la Bourgogne Romane sur le patrimoine de la commune :

Lournand

  • Document de présentation de l’église rédigé par l’association Lournand Notre Patrimoine, communiqué par Madame Pellagru.

Propriétaire / Contact

Commune de Lournand

03 85 59 01 09

commune.de.lournand@wanadoo.fr

Patrimoine local et/ou folklore

Vestiges d’un ancien doyenné de l’abbaye de Cluny, datant du XIe au XVIe siècle, situés au milieu des bois de Lourdon.

Le site est confié à l’association Castrum Lordo depuis 2013. Elle se charge de sa réhabilitation, de sa restauration et de sa mise en valeur.

Château de Lourdon

  • Chapelle Saint-Hubert :

Chapelle seigneuriale du XVIe siècle qui faisait partie du domaine de Lourdon.

Elle est située à l’est de l’enceinte du château, à l’emplacement d’une chapelle romane originelle.

  • Maison romane à Lournand :

Habitation privée avec vestiges de décor roman.

  • Chapelle de Collonges :

Petite chapelle située au hameau de Collonges, à Lournand.

Elle pourrait dater du XIVe siècle.

Elle abrite l’ancien bénitier roman de l'Ancienne chapelle de Cotte à Cortambert.

  • La tour de guet, ou tour du Colombier :

La tour de guet de Lournand est un édifice dont l’origine remonte au XIIIe siècle. Elle constituait un relais défensif entre le château de Lourdon et la Chapelle Saint-Laurent de Cotte, c’est-à-dire l’Abbaye de Cluny. Elle est composée de deux parties superposées, carrée à sa base et transformée en pigeonnier dans sa partie supérieure.

Notes et références

  1. Rigault, Jean, Dictionnaire topographique du département de Saône-et-Loire, 2008.
  2. Rigault
  3. Ibidem
  4. Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental.
  5. Ibidel
  6. Ibidem
  7. Document de l’association Lournand Notre Patrimoine
  8. Eglise Sainte-Marie à Lournand
  9. Oursel