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Eglise Saint-Martin à Château

7 octets ajoutés, 12 mars 2020 à 13:01
Historique
=== Historique ===
Le village de [[Château]] est mentionné pour la première fois vers 876, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''In pago Matisconensi, in loco qui dicitur Castellum, quod habet ecclesiam… Sancti-Martini''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Cet acte rend compte de la donation par Louis le Bègue d’un castel et de son église aux chanoines de Saint-Vincent-de-Mâcon. La ''villa Castello'' est citée une nouvelle fois dès 902 dans une charte de Cluny. L’histoire de la localité est en fait beaucoup plus ancienne, puisqu'un gisement paléontologique a été mis au jour en 1860 sur le territoire de la commune, dans la zone des carrières<ref>Fiche du Pays d’Art et d’Histoire</ref>. Des traces de peuplement humain ont également été retrouvées autour du castel et de l’église, sous la forme de sépultures et sarcophages monolithes remontant à l’époque mérovingienne. Le village est donc une zone de peuplement est et d’activité très ancienne. Au XIXe siècle, le village se modernise et s’aménage peu à peu, grâce à l’installation de divers équipements, au développement des axes de communication et des pôles d’activités.
L’église Saint-Martin est situé située à l’écart du village, isolée en hauteur sur la Montagne de la Garenne, à l’extrémité d’un éperon dominant la vallée du Repentir. Un premier édifice est mentionné dès 878, dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon : ''In pago… Matiscensi, ecclesiam Sancti-Martini que est in Castello''<ref>Rigault</ref>. Il s’agit à l’époque de la chapelle castrale, partie d’un domaine plus vaste dont les vestiges sont en partie encore visibles. Château n’est érigé en paroisse que dans la deuxième moitié du XIe siècle. C’est peut-être de cette époque que date en partie l’édifice qui nous est parvenu (nef actuelle). L’église est en effet vraisemblablement reconstruite à cette époque-là. Elle est dès lors le centre de la paroisse et à la collation du chapitre cathédral, et dédiée à Saint-Martin<ref>Né en 316 dans une famille romaine païenne, il s’engage dans la légion et reçoit la révélation de la foi en 337, lorsqu’il cède la moitié de son manteau à un pauvre qui meurt de froid. Il se convertit au christianisme, quitte l’armée et se met au service d’Hilaire, évêque de Poitiers. En 371, Martin devient évêque de Tours et fonde les premières églises rurales de la Gaule. Il meurt en 397.</ref>, évêque de Tours au IVe siècle. A l’origine, cette église est très modeste, simplement composée d’une petite nef accolée à une abside, avec un petit clocheton au pignon. Au XIIe ou au XIIIe siècle, le château médiéval est reconstruit.
Au XVe siècle, ce château et sa position géographique avantageuse sont au cœur de la Guerre de Cent Ans. Le château et est pris et repris plusieurs fois. Au siècle suivant, il est finalement détruit lors des Guerres de Religion. En 1597, deux chanoines de Saint-Vincent visitent Château et témoignent de la dévastation des lieux. Seul le donjon reste debout, et devient ensuite une maison seigneuriale. A l’époque de la Révolution française, la tour de l’ancien château est vendue à un notable. Au début du XIXe siècle, la commune compte 750 habitants. La petite église paroissiale romane devient trop petite pour accueillir tous les fidèles. Dès 1805, des projets d’agrandissement de l’édifice sont mentionnés.
En 1824, une ordonnance royale autorise la commune à racheter le futur logement presbytéral et ses dépendances à François-Louis Pelletrat de Borde, ainsi que la tour (pour loger l’instituteur), le terrain permettant d’agrandir le cimetière et une dotation pour le desservant, pour 3 100 francs, aux sieurs Blais et Aucaigne. Le paiement s’effectue pour partie grâce à la vente du quart en réserve des bois de la commune<ref>Oursel</ref>. La même année, une lettre du préfet commande un premier projet d’agrandissement à l’architecte en retraite François Vaillant. Celui-ci déclare dans son rapport que « l’église existante est grossièrement construite, mal éclairée, et ne peut contenir que la moitié environ de la population de la commune qui est à peu près de 900 âmes ». Ce premier projet ne verra pas le jour. En 1838, une simple restauration du grand arc d’entrée du chœur et du dallage est engagée, toujours selon un devis de Vaillant.
En 1846 et 1847, deux projets d’agrandissements sont établis par l’architecte Jacquelot, de Cluny, et par l’entrepreneur Panay, de Château. Aucun n’est retenu. En 1847 toujours, c’est finalement le rapport et le devis de l’architecte Guillemin, de Mâcon, qui est adopté. Celui-ci prévoit la construction d’un transept et d’une abside modernes venant faire la jonction entre la nef romane et le donjon médiéval, dont le rez-de-chaussée doit devenir la sacristie et dont le beffroi doit accueillir les cloches. Le devis initial s’élevant à 5600 francs est légèrement majoré et en partie financé par une souscription lancée auprès des habitants du village. Les travaux sont réalisés par l’entrepreneur Claude Panay, de Château<ref>Oursel</ref>. En 1849, un arrêté préfectoral approuve le projet de translation du cimetière préparé dès 1846 par l’architecte Jacquelot cadet. Le nouveau cimetière se trouve tout près de l’église, un peu plus au nord que précédemment, sur un emplacement communal.
En 1889, l’architecte Authelain rédige un rapport portant sur des travaux de réfection de la toiture en lauzes de l’église, préconisant . Il préconise le sieur Polachon , couvreur à Cortevaix , comme seul assez compétent pour ce travail, et indiquant indique qu’il faut aller chercher la pierre à Mazille (4km), puisque la seule carrière en exploitation sur la commune de Château n’étant n’est pas susceptible de fournir les des pierres assez minces et de qualité<ref>Ibidem</ref>. En 1890, les travaux sont adjugés et effectués.
En 1895, la voûte de la nef s’effondre, en partie à cause de la lourde toiture de lauzes qui a affaibli la charpente. Le vicaire général d’Autun autorise le desservant de Château à utiliser provisoirement la chapelle du château de Borde pour les offices religieux. L’année d’après, une restauration globale de l’édifice est confiée à l’entrepreneur Sangouard, de Cluny. Elle prévoit : la révision de la charpente, l’installation d’un plafond à la française, le remplacement de la couverture de « laves » trop lourdes par des tuiles mécaniques, le remplacement du cintre mouluré de la porte en pierre de taille (effrité par le gel), le remplacement des parties pourries du plancher du clocher (la tour), la pose d’abat-son sons aux 10 dix grandes fenêtres de l’étage supérieur. Les travaux sont réceptionnés en 1898.
Au XXe siècle, l’église Saint-Martin fait l’objet de plusieurs réfections et reprises. En 1920, une horloge est installée sur la tour. En 1981, la toiture en laves de cette tour est restaurée. En 1984, c’est la salle du premier étage qui est rénovée, afin d’être transformée en salle d’exposition. En 1986, le toit de la nef est restauré et des tuiles plates viennent remplacer les laves. Le chœur et la porte d’entrée de l’édifice sont également rénovés. En 1990, les murs de l’église sont recrépis.
L’église fait aujourd’hui l’objet d’un soin constant et d’une mise en valeur constantsappliquée. Elle est régulièrement entretenue grâce au dynamisme de la commune et de ses habitants. A la fin des années 2010, un travail remarquable de d'aménagement de l’église et de ses abords est engagé, notamment afin de mettre en valeur le panorama exceptionnel sur la vallée du Repentir. De 2013 à 2016, les toitures en laves du clocher et de l’abside sont refaites, notamment grâce au dynamisme de l’association nouvellement créée, « Château Patrimoine », et grâce à une souscription auprès de la population et à des dons. Les travaux sont réalisés par l’entreprise « Les Laviers de Bourgogne ».
De 2016 à 2018, l’aménagement du site de l’église<ref>Voir l’article du JSL : [https://www.lejsl.com/edition-macon/2018/09/20/inauguration-du-site-de-l-eglise Inauguration du site de l’église de Château]</ref> est porté par la municipalité et par l’association patrimoniale. Une table d’orientation est installée, présentant les alentours, et les abords de l’église sont ordonnés. L’aménagement du site paysager coûte au total 75 018.73 euros, dont 12 144.39 euros restant à la charge de la commune, après subventions et dons divers<ref>Le détail des procédures et du financement dans le bulletin municipal de 2018 (en ligne).</ref>. Ces travaux permettent également de réparer la croix de mission se trouvant en face de la façade de l’église, et qui date de 1892. Elle avait été vandalisée. La restauration est réalisée par Étienne Griot, tailleur de pierre à Cluny. Ces réparations sont financées par l’association Château-Patrimoine, qui a récolté 4391 euros. Des explications et illustrations de la restauration sont visibles sur le site de la mairie<ref>[http://mairiedechateau.fr/restauration-installation-croix-chateau/ Croix de Château]</ref>.
=== Description architecturale ===
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