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Eglise Saint-Pierre à Cruzille

10 251 octets ajoutés, 28 septembre 2020 à 16:02
Historique
=== Historique ===
Le village de Cruzille est une zone de peuplement très ancienne<ref>Pour un panorama global et détaillé de l’histoire de Cruzille, voir :[https://cruzille.fr/category/sur-les-traces-du-passe-cruzillois/ Site de la mairie, histoire du village] </ref>. Ainsi, deux stations paléolithiques ont notamment été découvertes en 1954 sur le territoire de la commune. De même, des vestiges gallo-romains (voie romaine, constructions) et mérovingiens (sépultures) ont été mis au jour dans les différents hameaux du village. A l’origine, le hameau de Collonges est d’ailleurs le chef-lieu de la paroisse. Il est mentionné pour la première fois au Xe siècle dans des chartes de l’abbaye de Cluny : ''In agro Griviliaco, in villa Colonicas, Villa Colonias''<ref>Rigault, Jean, ''Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire'', 2008.</ref>. Cruzille n’est mentionné pour la première fois qu’en 1277 : ''Crusilles''. C’est alors le siège d’une importante seigneurie qui dépend du comté de Chalon, alors que la paroisse de Collonges dépend du diocèse de Mâcon. Au XVIe siècle, le château seigneurial de Cruzille<ref>Ce château, toujours debout, accueille depuis 1970 un établissement éducatif spécialisé ; Voir : [https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cruzille Château de Cruzille]</ref> se retrouve au cœur des Guerres de Religion, pris et repris plusieurs fois, tantôt par la Ligue, tantôt par les troupes royales. En 1581, Georges de Beauffremont, seigneur de Cruzille, obtient que sa seigneurie soit érigée en comté. Ce comté est alors composé de Collonges, Sagy, Ouxy (hameaux actuels de Cruzille), Gratay, Cruzille, Grevilly et Ozenay. Au XVIIIe siècle, le village prend brièvement le nom de ''Crusille La Maconnoise''<ref>Rigault</ref>, puis redevient simplement Cruzille (sans le -s) dès 1790. Jusqu’alors, la commune de Cruzille était composée de deux communautés distinctes : Cruzille avec Collonges et Sagy, et Fragnes et Ouxy. Les communautés sont dès 1790 rassemblées en une seule commune, Cruzille. Dès le milieu du XVIIIe siècle, le chef-lieu de la paroisse avait été transféré de Collonges à Cruzille. Le village et ses hameaux ont toujours été des terres agricoles : vigne, culture des terres seigneuriales…Aujourd’hui encore, Cruzille est un village viticole dont la vendange est majoritairement vinifiée à la cave coopérative de Lugny et par quelques vignerons indépendants. Le village a également conservé ses activités de production céréalière et d’élevage. Cruzille<ref>Pour plus d’informations sur le patrimoine bâti et la patrimoine naturel du village, voir :
-[https://cruzille.fr/wp-content/uploads/sites/846/2019/04/Bulletin-26-d%C3%A9cembre-2011-compress%C3%A9.pdf « Si Cruzille m’était conté »], bulletin municipal nr 26, décembre 2011
-Bulletins municipaux et dossiers historiques sur le site internet de la commune</ref>, par la diversité de ses hameaux et sa riche histoire, possède un patrimoine bâti et naturel remarquable.
 
Parmi ce patrimoine, l’église Saint-Pierre est un édifice roman dont la construction semble remonter au début du XIIe siècle. Une chapelle est mentionnée au hameau de Collonges dès le Xe siècle, dans une charte du chapitre de Saint-Vincent de Mâcon : ''Capellam Sancti-Petri de Colonicas''<ref>Rigault</ref>. L’église est cependant visiblement reconstruite au début du XIIe siècle. Elle est alors le centre de la paroisse, et à la collation du chapitre cathédral de Mâcon. Son plan est simple : petite nef unique rectangulaire, travée sous un court clocher carré, abside.
 
L’église est ensuite mentionnée plusieurs fois dans divers documents : ''Ecclesia de Colonicis'' (XIIIe siècle), ''Ecclesia Colongiarum Matisconensium'' (avant 1412), ''Ecclesia de Colongiis'' (XVe et début du XVIe siècle). L’édifice est vraisemblablement remanié plusieurs fois après sa construction, mais la datation de ses différentes parties est incertaine. La chapelle gothique au nord de la travée sous clocher remonte vraisemblablement au XVe siècle. Elle est alors sous la patronage de saint Georges et est fondée par la famille Montrevel, seigneurs de Cruzille.
 
Au XVIIe siècle, plusieurs visites pastorales ont lieu à Cruzille<ref>Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental. </ref>. Les rapports de ces visites décrivent une église dans un état précaire, pauvre et dépouillée, sans chaire à prêcher ni confessionnal. En 1673, un marché est passé avec Benoît André, entrepreneur à Mâcon, pour des réparations dans la maçonnerie. Deux ans plus tard, alors que la paroisse compte plus de 250 communiants, l’église est toujours très pauvre et délabrée. La chapelle gothique ajoutée deux siècles auparavant menace ruine, et son accès a été condamnée puisqu’elle est jugée dangereuse. En 1691, la dîme revient pour partie au curé, pour partie au chapitre de Mâcon. L’année suivante, une nouvelle visite pastorale précise que la voûte de cette chapelle est prête à s’effondrer, alors qu’une messe y est dite une fois par mois. A la toute fin du siècle, il semble donc que la chapelle ait été rénovée, et plus globalement l’église restaurée. C’est peut-être de cette époque que date la reconstruction partielle de l’abside. Du mobilier est également ajouté.
 
Au XVIIIe siècle, le chef-lieu de la paroisse est déplacé de Collonges à Cruzille. A la Révolution, l’église est saccagée et pillée. Les armoiries et les sculptures qui ornaient la chapelle seigneuriale sont martelées<ref>Site de la mairie</ref>. En 1806, la paroisse de Grevilly est rattachée à celle de Cruzille. Au cours du XIXe siècle, plusieurs restaurations sont menées sur l’église Saint-Pierre. En 1840, dans une lettre au préfet<ref>Oursel</ref>, le maire de Cruzille maire alerte sur l’état de dégradation avancé dans lequel se trouve l’église, et notamment du risque de voir le plafond s’effondrer. Selon lui, des travaux doivent être réalisés en urgence. Des plans et devis sont préparés par l’architecte Vaillant. Les réparations n’ont cependant pas lieu. En 1847, les plans de Vaillant sont révisés par l’agent voyer Cadot, de Tournus, et simplifiés : seule la reprise du plafond est alors envisagée. Les travaux n’ont toujours pas lieu. Néanmoins, le cimetière communal est déplacé en dehors du bourg. Les abords de l’église sont donc assainis et aménagés<ref>Site de la mairie</ref>.
 
C’est en 1850 que sont menées les principales rénovations de l’édifice. Les plans originaux de l’architecte Vaillant sont finalement approuvés par le préfet. Ils prévoient notamment une réfection générale de la nef, qui n’avait pas été reprise depuis les dommages causés par la Révolution. Une travée est ajoutée à la courte nef romane, la façade est remaniée en remployant le portail roman, et le plafond est refait. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Chaumard, installé à Ozenay. La majorité du mobilier actuel semble remonter à cette époque (autels, confessionnal, chaire à prêcher)… En 1852, un devis supplémentaire est émis pour l’exhaussement du clocher (beffroi) et l’ajout d’une flèche neuve. En 1893, l’étage ajouté quarante ans plus tôt doit être réparé. Les travaux sont réalisés par l’entrepreneur François Chambard, charpentier à Cruzille, suivant les plans de l’architecte Blanc, de Tournus. A partir de 1908, Cruzille ne dispose plus d’un curé propre. Pendant le Première Guerre Mondiale, la paroisse de Cruzille est finalement rattachée à celle de Lugny. En 1922, le Monument aux Morts est inauguré en face de l’église. En 1925, la cloche est refondue.
 
Depuis, l’église a été entretenue régulièrement et rénovée plusieurs fois. Une restauration intérieure est menée dans la seconde moitié du XXe siècle, est vient masquer dans le chœur les vestiges d’une litre seigneuriale, probablement aux armes de la famille Montrevel<ref>Oursel</ref>. De 1990 à 1993, la restauration extérieure de l’édifice est organisée et réalisée par les entreprises Leduc, Lamargue, Virot et Chambard. Elle comprend le démontage et la reconstruction de la sacristie, la reprise des murs et des toitures de l’édifice, la restauration du clocher et de son escalier d’accès, la reprise des menuiseries des portes, fenêtres et du portail, des travaux de zinguerie<ref>Page fappah de l’association de sauvegarde. </ref>. L’espace dit « des Tilleuls », interposé entre l’église, la mairie, l’école et la bibliothèque est également réaménagé. Des tilleuls malades sont arrachés et remplacés par sept jeunes arbres, les câbles EDF sont enterrés, un nouvel éclairage public est installé, la chaussée et nivelée et reprise. L’ancienne maison presbytérale est également remise en état, et les bâtiments adjacents ruinés sont démolis. En 2005, le chemin de croix est restauré. De 2015 à 2016, les abords de l’édifice sont entièrement aménagés et embellis.
 
*'''Saint Pierre, biographie rédigée par la Pastorale du tourisme 71 :'''
 
''« Apôtre du Christ et premier pape (1er siècle). Fils de Yonas et frère d’André, il fut le témoin direct qui a partagé la vie du Christ. Galiléen, reconnu par son accent, il est pêcheur à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Il reçoit l’appel du Christ : « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » Simon laisse ses filets et reçoit de l’Esprit-Saint la révélation du « mystère caché depuis la fondation du monde » : « Tu es Christ le Fils du Dieu vivant. » Il renie son maître quand celui-ci est arrêté mais il revient vers lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Pierre reçoit la charge de premier pape de l’Eglise. Il mourra crucifié la tête en bas sous l’Empereur Néron. Il est inhumé en 64 à Rome, près de la voie triomphale (Vatican). Il est souvent fêté avec Saint Paul, les deux « piliers » de l’Eglise. L’iconographie le représente souvent avec les deux clés du Royaume de Dieu. »''
 
=== Description architecturale ===
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