Eglise Saint-Hippolyte à Bonnay
L'église Saint-Hippolyte est située à Bonnay, dans le département de la Saône-et-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté. Il s'agit d'une ancienne église paroissiale romane fortifiée, aujourd'hui en ruine. Elle faisait partie d'un doyenné installé à Bonnay par l'abbaye de Cluny. La datation de l'église est assez aisée, puisqu'elle est mentionnée en 1095 dans une bulle pontificale. L'édifice date donc de quelques années avant cela. C'est une construction aux dimensions impressionnantes, qui s'expliquent par la convoitise d'une famille de seigneurs du nord Clunisois, les Gros, qui tentent à plusieurs reprises de s'accaparer les lieux. C'est pour cette raison que l'église est fortifiée après 1214 (le clocher est notamment englobé dans un grand massif rectangulaire), quand le roi de France confirme la possession exclusive des lieux par les moines. L'église fait alors partie entière de l'organisation clunisienne. A la fin du XVe siècle, l'église est cependant déjà en partie ruinée, sans que l'on sache exactement pourquoi. Au XXe siècle, alors qu'elle sert de remise agricole et est menacée de ruine totale, l'association de chantiers bénévoles REMPART entame une première restauration dans les années 1970. Propriété privée jusqu'en 2003, l'église est alors rachetée par la commune pour un euro symbolique. Elle est depuis l'objet d'un soin constant et a été dûment mise en valeur.
Adresse | Saint Hippolyte, 71460 Bonnay |
Coordonnées GPS | 46°33'12.2"N 4°38'36.5"E |
Paroisse de rattachement | / |
Protection Monuments Historiques | Classée en 1913 |
Sommaire
Historique
Description architecturale
GLOSSAIRE : Bourgogne Romane
Les plans ci-dessous ont été dressés lors de la 20ème campagne internationale de relevés architecturaux des églises romanes en Bourgogne du sud, organisée par le C.E.P (Centre international d’études des patrimoines du Charolais-Brionnais) de Saint-Christophe-en-Brionnais à l’été 2009. Ils sont l’œuvre d’une équipe de jeunes élèves-architectes de l’Université de Technologie et d’Economie de Budapest, dirigée par László Daragó et son assistant Dániel Bakonyi.
Plans ©CEP
Toute utilisation des plans à titre de documentation ou de restauration de l'édifice est autorisée. Toute autre utilisation à titre commercial ou à titre de publication est soumise à l'autorisation stricte du CEP, agissant comme maître d'ouvrage et propriétaire des droits.
Le plan original de l’église romane est encore bien visible parmi les ruines : vaste nef avec collatéraux, transept dont les croisillons s’ouvrent chacun sur des absidioles, et dont la croisée est suivie d’une travée droite et de l’abside. L’édifice impressionne par ses dimensions. Le sentiment de grandeur est accentué par le clocher fortifié, qui contrebalance la nef en ruines, ainsi que par les vestiges de fortification. Seul le chevet à l’est est toujours en place (transept, clocher, abside et absidioles). Toute la partie occidentale est ruinée. Près du chevet, les traces d’un bâtiment médiéval appartenant au doyenné ont été retrouvées. Au sud, l’église est accolée à des bâtiments médiévaux.
A l’ouest, la façade de la nef est quasi entièrement détruite. Seules les bases du portail d’origine ont été restaurées, et accueillent désormais un plan incliné permettant d’accéder à l’intérieur de l’édifice. La nef de quatre travées a conservé ses murs gouttereaux. A l’extérieur, le gouttereau nord est rythmé par des contreforts épais et par d’anciennes baies plein cintre murées. Deux larges ouvertures de même profil sont également visibles , creusées dans le mur mais désormais comblées. Le gouttereau nord est muni d’une extension crénelée qui devait appartenir à un chemin de ronde de la fortification. Au sud, le gouttereau est accolé à des bâtiments médiévaux qui en cachent l’aspect extérieur. A l’intérieur, les anciennes baies sont toutefois bien marquées. Les collatéraux étaient voûtés d’arêtes séparées par de petits arcs doubleaux reposant sur des pilastres toujours en place. Le vaisseau central de la nef était quant à lui voûté d’un berceau brisé rythmé par des arcs doubleaux retombant sur de larges colonnes avec chapiteaux sculptés de motifs végétaux. Deux de ces colonnes ont été réinstallées et permettent de visualiser la voûte perdue. Le mur est de la nef apporte également de bonnes indications : trois arcs en plein cintre sont visibles, le plus grand au centre étant l’arc triomphal menant vers la croisée, et les petits latéraux menant aux croisillons ; au-dessus du grand arc, le petit accès au clocher est encore ouvert, juste en-dessous du contour en cintre brisé de la voûte de la nef.
A l’est, le chevet roman est en relativement bon état et témoigne de la grandeur de l’édifice. Le clocher et ses extensions latérales, formant un massif rectangulaire, suivent la nef en ruine. Le clocher est composé d’une souche aveugle et de deux étages de baies sur ses faces est et ouest. Le premier niveau est ouvert par deux larges baies plein cintre dont l’arc est doublé (c’est le cas de la majorité des baies de l’édifice). Le deuxième niveau est percé d’une baie trigéminée en plein cintre posée sur un cordon de pierre, et avec retombées médianes et latérales sur de petites colonnettes aux chapiteaux sculptés. Les baies des deux étages sont inscrites dans un décor de bandes et arcatures lombardes. Le clocher n’est actuellement plus couvert. Les extensions latérales du clocher sont munies d’archères en hauteur. Au nord, une simple baie plein cintre est encadrée par deux gros contreforts. L’axe du transept est directement prolongé par une muraille. Au sud, le croisillon est ouvert d’une porte en plein cintre surmontée par une ouverture rectangulaire, elle-même surmontée d’une baie dont l’arc est légèrement surbaissé. Des contreforts épaulent le croisillon. A l’intérieur, les croisillons voûtés en berceau s’ouvrent sur des absidioles voûtées en cul-de-four, chacune éclairée par une baie centrale ébrasée. La croisée supportant le clocher est voûtée d’une large coupole sur trompes et encadrée par quatre arcs en plein cintre. Elle s’ouvre à l’est sur une travée droite voûtée en berceau plein cintre et munie latéralement d’arcs de décharge de même forme. L’arc sud entoure deux baies étroites et allongées. On distingue des traces de peintures anciennes, comme dans tout le chœur. A l’est, une petite baie plein cintre surmonte l’arc menant à l’abside. Elle est munie de petites colonnettes latérales avec chapiteaux sculptés, à l’intérieur comme à l’extérieur. L’abside semi-circulaire est voûtée en cul-de-four et abrite un autel de pierre. Elle est éclairée par trois larges baies plein cintre ébrasées et encadrées à l’extérieur par des contreforts plats. L’abside, comme le reste du chevet, est couverte de laves.
Inventaire décor et mobilier
- Décor du clocher :
Baies avec chapiteaux sculptés inscrites dans des décors de bandes et arcatures lombardes. Ces arcatures retombent sur des modillons sculptés.
- Colonnes et chapiteaux sculptés de la nef, motifs végétaux
- Coupole sur trompes de la travée sous clocher
- Traces de peintures murales dans le chœur
Rénovations / Etat
- Rénovations :
XIXe :
Propriété privée, entretien minime.
XXe :
Utilisation des ruines comme remise agricole
Années 1970 : première phase de restauration des vestiges grâce à l’association REMPART
XXIe :
2003 : achat des ruines par la commune pour un euro symbolique
Depuis les années 2000 : deuxième phase de restauration des vestiges et reprise des chantiers REMPART, mise en valeur touristique.
Détail des actions : Renouveau de Saint-Hippolyte
- Etat :
Le site est en ruine mais est régulièrement entretenu et a été sécurisé et mis en valeur (panneau d’information).
- Classement :
L’église est classée Monument Historique depuis 1913.
Actualités
Pour suivre l’actualité du site, contacter la mairie ou l’association de sauvegarde, ou consulter les sites internet qui leur sont dédiés :
Visite
Les ruines de Saint-Hippolyte sont libres de visite, en plein air, l’accès permanent en est garanti.
L’accès au site semble toutefois compliqué pour les personnes à mobilité réduite (pelouse), bien qu’un plan incliné ait été installé pour accéder à l’intérieur de l’édifice en ruine.
Association engagée
- Association « le renouveau de Saint Hippolyte » :
Association créée en 2003 lorsque la commune récupère l’église pour un euro symbolique.
L’association a pour but l’animation, la promotion, la sauvegarde et l’aménagement du site de Saint-Hippolyte.
Président : Yves Dedianne.
Contact : renouveaush@orange.fr / yvesdedianne@yahoo.fr
Site internet : Renouveau de Saint-Hippolyte
Facebook: Renouveau de Saint-Hippolyte
Adresse:
Le Renouveau de Saint-Hippolyte
Mairie de Bonnay
10, route de Salornay
71460 BONNAY
Iconographie ancienne et récente
Plans cadastraux
Bibliographie
- CAYOT, Fabrice, « La fortification des églises rurales en Bourgogne. », In : Chastels et Maisons fortes, III, Centre de castellologie de Bourgogne, p. 147-180, 2010.
- DEFONTAINE, Patrick, « Les prieurés-châteaux de la région mâconnaise au Moyen Âge », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 13 | 2009, mis en ligne le 04 septembre 2009.
- DEFONTAINE, Patrick, Recherches sur les prieurés réguliers, monastiques et canoniaux des anciens diocèses de Chalon et Mâcon : (Xe - XIVe siècles), thèse de doctorat, Dijon, 2013.
- DUBOIS, Marthe, Bonnay en Mâconnais… Un village qui a 1000 ans, 1982 (à partir du manuscrit de l’abbé Galopin).
- GARRIGOU GRANDCHAMP Pierre, GUERREAU Alain, SALVEQUE Jean-Denis, IMPEY Edward, « Doyennés et granges de l'abbaye de Cluny. Exploitations domaniales et résidences seigneuriales monastiques en Clunisois du XIe au XIVe siècles », In : Bulletin Monumental, tome 157, n°1, année 19, « Demeures seigneuriales dans la France des XIIe-XIVe siècles. », pp. 71-113.
- MEHU, Didier, Paix et communautés autour de l'abbaye de Cluny - Xe-XVe siècle, Aubenas, PUL, 2001.
- RIGAULT, Jean, Dictionnaire topographique du département de la Saône-et-Loire, 2008.
- SALVEQUE, Jean-Denis (dir.), Itinérance autour des doyennés clunisiens et du ban sacré - Circuit découvertes sur les pas des moines de Cluny, FAPPAH, 2016.
- VIREY, Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon, Mâcon, Protat, 1935, 474p.
Sources
- Oursel, Anne-Marie et Raymond, Fiche d’inventaire départemental, 1969 :
Archives départementales de Sâone-et-Loire
- Fiche édifice de la Pastorale du tourisme 71 :
- Fiche édifice de la Bourgogne Romane :
- Panneau d’informations sur place, installé par l’association « Le renouveau de Saint-Hippolyte » et la mairie de Bonnay. Texte rédigé en 2005 par Didier Méhu (Docteur en histoire médiévale, université Laval au Québec) et Patrick Ferreira (archéologue).
- Plans et rapport établis en 2009 par une équipe de jeunes élèves-architectes de l’Université de Technologie et d’Economie de Budapest, dirigée par László Daragó et son assistant Dániel Bakonyi.
- Fiche de la Fondation du Patrimoine :
- Clunypedia, Bonnay Saint-Hippolyte:
- Fiche « Laissez-vous conter : Bonnay », par le Pays d’Art et d’Histoire :
- Court reportage Des Racines et des Ailes :
Propriétaire / Contact
Patrimoine local et/ou folklore
- Vestiges de l’église Sainte-Marie (bourg de Bonnay), ancienne église paroissiale : fragment du mur gouttereau nord en opus spicatum.
- Patrimoine bâti du village :
Château médiéval de Besanceuil, château de Chassignole (ancienne maison forte remaniée au XIXe siècle), couvent des Dominicaines (XIXe)…
Pour en savoir plus sur l’histoire et le patrimoine de Bonnay, voir le site de la mairie ou celui de l’association de sauvegarde.
Chapelle romane dont la construction pourrait remonter au Xe ou XIe siècle, comme le suggère la présence d’opus spicatum dans la maçonnerie. Il s’agit vraisemblablement d’une chapelle castrale utilisée comme église du village.
Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1950 et est désormais une propriété privée.
Eglise en partie romane, dont l’origine remonte au XIIe siècle. De l’église actuelle, seuls le clocher et sa travée appartiennent à l’édifice roman.
Le clocher roman est orné d’arcatures lombardes et de baies sur colonnettes à chapiteaux sculptés.
Eglise romane datant du XIe siècle, dont la nef a été reconstruite et considérablement agrandie au XIXe siècle.
Dans l’abside, une peinture de la fin du XIXe siècle orne la voûte et représente le Couronnement de la Vierge par le Christ.